Mois : mars 2018

  • Blanchiment d’argent et terrorisme : les pays de la Zone Franc rechignent à signer l’appel de Yaoundé

    Le Ministre des finances  de la France a presque forcé la main aux pays présents au traditionnel sommet semestriel des ministres des finances  de la Zone Franc tenu du 12 au 13 avril 2018 à Brazzaville au Congo. Bruno Le Maire parle d’un impératif de sécurité et d’un élément de renforcement de la compétitivité économique franc

    Plusieurs préoccupations demeurent pourtant sur la table des pays africains partageant le Franc Cfa et la France, gestionnaire des réserves de change entre cette monnaie et l’Euro, la monnaie européenne à travers un compte des opérations logé à la Banque de France. D’abord, le quiproquo sur l’abandon du franc CFA par les 14 pays de la Zone Franc (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Centrafrique, Sénégal, Tchad, Togo), les réserves de change à verser par lesdits pays à la Banque de France ou la question de l’élargissement de la Zone monétaire f.cfa et celle du dynamisme économique à deux vitesses entre les pays Zone Franc d’Afrique de l’Ouest et ceux de l’ Afrique centrale.

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    Bruno Le Maire, le ministre des finances  français également présent aux travaux de Brazzaville, reste constant sur ces préoccupations, autant que sa prédécesseur Christine Lagarde:  » il appartient aux Etats africains, membres de la Zone Franc, de prendre toutes les décisions concernant leur avenir monétaire. La France n’a pas de leçons à donner à ces Etats souverains« , a-t-il répliqué dans une sortie médiatique diffusée sur les ondes de Radio France Internationale (Rfi). Certains pays comme le Tchad jugent désormais « anachronique « , l’appartenance des pays africains à la Zone Franc, et « ruineuse», l’arrimage du f.CFA à l’Euro, la monnaie européenne désormais utilisée par la France. Bruno Le Maire s’est également prononcé sur « l’Appel de Yaoundé sur le blanchiment d’argent et le terrorisme« . Invitant les pays de la Zone Franc à le « signer au sortir du sommet de Brazzaville« : « nous sommes tous engagés dans la même direction », a ajouté le ministre français. Bruno Le Maire pense par ailleurs que « cet acte sera un signal politique fort pour marquer notre volonté à lutter contre le blanchiment d’argent et le terrorisme. Il ne s’agit pas seulement d’un sujet de sécurité mais c’est aussi un élément de renforcement de la compétitivité économique ».

    Dans la foulée, le Gabon, le Burkina-Faso, le Congo et le Niger signeront l’appel. Alors que la Côte d’Ivoire et le Sénégal annonçaient imminente leur décision politique en faveur dudit appel.

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