Mois : juin 2018

  • Commerce extérieur: les douaniers dévoilent leurs mauvaises conditions de travail

    «J’ai l’impression qu’il y’a opposition entre ce qu’on attend de vous et ce qu’on voit. Il faut dire que mes collaborateurs ne sont pas bien équipés». Allusion du ministre des finances Louis Paul Motaze, aux services déconcentrés des douanes visités: division de l’informatique de la douane pour l’évaluation des travaux d’avancement de migration de Sydonia ++ vers l’application Camcis (Cameroon Customs Information System), un partenariat entre le Cameroun et la Corée du sud, Douala Port l, ll, lll, lV, V, VI, VII, recettes des douanes, Secteurs douanes Littoral I et Il, complètement délabrés et vétustes. Douala international terminal (Dit) et la Sgs, la Société générale de surveillance (Sgs) ont également reçu la visite du ministre des finances

    C’est pourtant dans ces conditions de travail catastrophiques que les gabelous remplissent leur délicate mission de renflouer les caisses de l’Etat. Avec 800 agents, le secteur Douanes Littoral 1 affiche déjà d’impressionnants résultats, d’après Georges Mendouga, le Chef de ce secteur. « En quatre mois, Littoral 1 a produit 80% de l’ensemble de la production des recettes des douanes camerounaises «, a-t-il indiqué. Résultats positifs également enregistrés par le Secteur Il dirigé par Fru Hamilton Soffeu, avec 580 agents. Face à Louis Paul Motaze, Georges Mendouga et Fru Hamilton Soffeu ont déroulés un véritable chapelet de doléances sur les plans matériels, techniques financiers.

    «Nouveaux locaux, formation spécifiques et spécialisées, constitution des bases de données transactionnelles et du contentieux, actualisation de la mission des douaniers etc…. Deux doléances auront pourtant marqués les esprits. Celles relatives au paiement des primes et émoluments, les perturbations du réseau internet aussi. Selon Georges Mendouga, ces primes et émoluments « ne sont pas payés à temps». Concernant le réseau internet, Fru Hamilton Soffeu relève «son instabilité ralentissant les performances douanières».

    Les échanges entre les douaniers et la délégation venue de Yaoundé ont suscités l’intérêt du Ministre des finances. Louis Paul Motaze a promis se pencher sur les différentes questions soulevées. Surtout, le membre du gouvernement a insisté sur les objectifs attendus des douanes camerounaises par l’Etat du Cameroun, conformément aux prescriptions du sommet des chefs d’État tenu à Yaoundé en 2016: «nous avons besoin de maximiser les recettes non-pétrolières, donc les recettes fiscales et douanières»

    «Nous sommes en crise économique dans un contexte sécuritaire fragile, les douanes camerounaises ont un rôle essentiel dans la mobilisation des recettes et la lutte contre la fraude et la contrebande», ajoute le membre du gouvernement. La visite du ministre des finances intervenait à la veille du lancement le 29 mai 2018, du séminaire de lancement préparatoire du budget 2019. En 2018, 800 milliards de FCFA sont attendus des douanes camerounaises par l’Etat du Cameroun.

  • Programme économique: le spectre du FMI plane sur la préparation du budget 2019

    Les recommandations du FMI seront-elles prises en compte dans l’élaboration du budget 2019 ? C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances lors des travaux de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2019, du 29 au 30 mai dernier au palais des congrès à Yaoundé.

    Louis Paul Motaze a souligné, en ouverture de ces travaux, le contexte particulier dans lequel intervient la préparation de l’exercice 2019, marqué notamment par l’exigence pour le gouvernement d’assurer le respect de ses engagements dans le cadre du programme économique et financier triennal avec le FMI et les différents appuis budgétaires conclus avec les autres bailleurs tels que l’AFD, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de développement.

    Le Minfi a insisté en effet sur la nécessité de prendre en compte – dans le cadre de l’élaboration de ce budget- la lutte contre l’insécurité aux frontières, qui induit des dépenses de sécurité de plus en plus importantes et imprévisibles. Lors de la deuxième revue du programme triennal du Cameroun avec le FMI, L’institution de Brettonwood avait justement recommandé au gouvernement de budgétiser les recettes pétrolières et les dépenses orchestrées du fait de la lutte contre Boko Haram dans la partie septentrionale et de la crise anglophone.

    A tous ces engagements majeurs que le ministre des Finances qualifie de « contraintes » relevées plus haut, il faudra ajouter d’autres défi s dont la préparation du budget 2019 devra tenir compte.

    A savoir poursuivre le programme de développement économique et social, veiller à la stabilité du cadre macro-budgétaire, la poursuite de la mise en œuvre du Plan triennal spécial jeunes, l’achèvement de la préparation de la coupe d’Afrique des nations masculine de 2019, la mise en service des grands projets de première génération, ainsi que l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation et du développement local.

    C’est donc pour une meilleure prise en compte de ces défi s, innovations et contraintes que le gouvernement a réuni les responsables techniques des administrations intervenant dans la chaîne de préparation budgétaire à la faveur d’un séminaire de deux jours sur le lancement de la préparation du budget 2019. Il était par ailleurs question d’identifier les manquements, les disfonctionnements relevés dans l’exercice précédent en vue de rectifier le tir.

    « Par le passé, nous avons constaté dans certaines administrations le cloisonnement entre les acteurs ; ça ne facilite pas la rapidité dans l’atteinte des objectifs et des rendez-vous de la chaîne budgétaire», relève Cyrille Edou Alo’o, Directeur général du Budget au Minfi. L’accent a été mis sur des aspects tels que la maturation des projets et la prise en compte des besoins des populations à la base. L’autre préoccupation à prendre en compte dans la préparation de ce budget étant, d’après le directeur du budget, le respect du calendrier légal d’élaboration de la loi des finances : le 30 septembre pour la loi et les règlements, et le 15 octobre pour le projet de loi.

  • Budget 2019: le Gicam invite le gouvernement à faire retomber la pression fiscale sur les entreprises.

    Le patronat dénonce également le doublement du taux des acomptes mensuels, la hausse du minimum de perception de 1 à 2 % du chiffre d’affaires pour les entreprises du régime réel, la multiplication des taux des acomptes et précomptes, le durcissement des conditions de déductibilité fiscales, de certaines charges en matière d’impôt sur les sociétés, l’instauration des droits d’enregistrements de 2% sur les marchés publics, ou l’imposition du taux de 5% du chiffre d’affaires des entreprises nouvelles au régime simplifié, et l’instauration des droits d’enregistrements de 2% sur les marchés publics.

    C’était à s’y méprendre. L’échange par discours interposés entre Célestin Tawamba, le Président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et Louis Paul Motaze, le Ministre des finances était bien tranché, chacun défendant sa chapelle. Le chassé-croisé verbal entre les deux hommes rentrait dans le cadre de la  cérémonie de remise officielle des propositions de réformes fiscales du Gicam au ministre des finances.

    Pour le président du Gicam, «le système fiscale camerounais reste redouté, confiscatoire, et constitue un obstacle au développement». Quant à Louis Paul Motaze, «le Cameroun doit maximiser les recettes non-pétrolières composées essentiellement des recettes fiscales et douanières». Deux sons dissonants entre le secteur privé et le gouvernement camerounais, illustratif du malaise relationnel entre les deux entités sur les prévisions budgétaires. Heureusement, l’un reconnaît que « le secteur privé ne peut légiférer», l’autre affirme qu’ «il ne sert à rien de taxer et surtaxer les entreprises». «On ne peut pas tuer le secteur privé qui est une poule aux œufs d’or», explique Louis Paul Motaze.

    Après avoir relevé la non-prise en compte de ses observations lors de l’élaboration de la loi des finances 2018, Le Gicam remet la pression sur le gouvernement, au lendemain de la tenue du séminaire de lancement, préparatoire du budget 2019. En 2017, le Gicam dénonçait dans le cadre de la préparation du budget 2018, «l’augmentation de la pression fiscale contre-productive et inappropriée, le caractère très répressif du projet de Loi, la tentative d’assouplissement de la procédure de remboursement des crédits de TVA» etc….

    Le budget 2019 se prépare donc sous de nouvelles hospices entre le gouvernement et le secteur privé décidé à influencer la politique fiscalo-douanière du gouvernement. D’où la présence du ministre des finances à Douala.

    Louis Paul Motaze s’est imprégné des réalités du secteur privé, déroulées par le président du Gicam: «le doublement du taux des acomptes mensuels et du minimum de perception de 1 à 2 % du chiffre d’affaires pour les entreprises du régime réel, la multiplication des taux des acomptes et précomptes de 2,2% à 15,4% suivant les cas, le durcissement des conditions de déductibilité fiscales de certaines charges en matière d’impôt sur les sociétés, l’instauration des droits d’accises spécifiques sur toutes les boissons alcooliques et les tabacs, l’instauration des droits d’accises spécifiques sur les produits de télécommunications et les jeux de hasard et de divertissement, l’instauration des droits d’accises spécifiques sur les emballages de tous les produits manufacturés, l’instauration de la taxe spéciale sur le revenu (Tsr) sur toutes les rémunérations de toutes natures dans le cadre des commandes publiques au profit des adjudicataires situés hors du Cameroun, l’imposition du taux de 5% du chiffre d’affaires des entreprises nouvelles au régime simplifié, et l’instauration des droits d’enregistrements de 2% sur les marchés publics».

    Pour mieux convaincre Célestin Tawamba brandit des chiffres inquiétants de 2013 à 2018, tirés des statistiques de la Direction générale des impôts (Dgi): ainsi en 5 ans, les recettes fiscales ont enregistré une augmentation significative de 714 milliards de FCFA, soit un taux de plus de 66%, au moment où le chiffre d’affaires des grandes entreprises chutait de 8500 milliards de FCFA, soit un taux de 15%. Autrement dit, martèle le Président du Gicam, «pendant que l’économie régresse, que les entreprises s’appauvrissent, s’endettent et détériorent leur capacité d’autofinancement, l’administration fiscale engrange des recettes en forte augmentation». Le mur d’incompréhension entre le secteur privé et le gouvernement se vérifie également sur le nombre des réclamations contentieuses introduites par les contribuables devant l’administration fiscale: elles sont passées de 1442 à 2567 (+78%) sur la période 2014-2015. D’après Celestin Tawamba, se référant encore aux chiffres de la Dgi, le montant des impositions contestées est de fait passé de 112 milliards à 255 FCFA. «Il faut changer de paradigme», pense-t-on au Gicam. «On ne peut pas tuer le secteur privé qui est une poule aux œufs d’or», reconnaît Louis Paul Motaze. Le Ministre des finances en charge de ce portefeuille depuis le 2 mars 2018, après celui de l’économie, du plan et de l’aménagement du territoire, pense pouvoir désormais, en sa qualité «d’argentier de l’Etat», examiner plus sérieusement les propositions du Gicam. Un communiqué final a d’ailleurs sanctionné la rencontre.

  • Gestion de la trésorerie : l’Etat veut maitriser les fonds des organismes publics

    Bientôt, il n’y aura plus de comptes d’organismes publics dans les livres des établissements de crédit. 2019 devrait marquer la fin du recensement et la fermeture des comptes des administrations publiques dans les banques commerciales. L’objectif est de consolider le compte unique du Trésor (CUT), question d’avoir une meilleure visibilité sur les ressources financières de l’Etat et par là en faire une meilleure gestion. Certes, nombre d’administrations publiques reversent déjà toutes leurs recettes dans les caisses du trésor mais certains EPA, programmes et projets refusent encore de déposer leurs fonds au Compte unique du Trésor et préfèrent recourir aux banques commerciales, au mépris de la règlementation en vigueur, notamment la Directive Cemac n°2/11-UEAC/190-CM-22 relative au Règlement général de la Comptabilité et la Loi du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat.

    Le non-respect du principe de l’unicité de caisse qui induit une sous-évaluation de la trésorerie réelle de l’Etat. Ce qui conduit l’Etat à accumuler des impayés alors qu’il dispose par ailleurs d’une trésorerie oisive. D’après les données de la Banque centrale, les liquidités consolidées par le Compte unique du Trésor ont représenté en moyenne 57,8% des liquidités qui auraient dû l’être en 2014; 57,3% en 2015 et 55,7% en 2016. Ce sont donc plus de 40% des fonds publics qui sont concernés.

    En 2016, l’administration publique centrale et les Organismes publics (EPA) disposaient de 490,1 milliards de FCFA dans les livres des banques commerciales soit 13,4% des dépôts. Ces dépôts pourraient constituer des fonds de placements en fonction de la situation du marché monétaire dans le cadre d’une politique active de gestion de la trésorerie, ce qui constituerait une avancée véritable dans le cadre de la fonction bancaire du Trésor.

  • Commerce extérieur: synergie entre le PAD et la DGD

    La modernisation du port de Douala Bonaberi est entrée dans une nouvelle phase. Face aux défis de «libéralisation des transports maritimes, la globalisation du commerce et la concurrence interportuaire», tel que relevé par Cyrus Ngo’o, le Directeur général du Port autonome de Douala, la principale place portuaire du Cameroun arrime ses infrastructures, ses équipements et ses procédures du commerce extérieur, aux normes internationales. Pour ce faire, dans son plan d’investissement, le Port autonome de Douala s’est entouré des principaux acteurs de la place portuaire afin d’améliorer ses performances opérationnelles. Performances sérieusement entamées par le dépassement de ses capacités de traitements des marchandises du fait de «la surcharge portuaire», affirme Cyrus Ngo’o.

    Parmi les partenaires opérationnels du Pad, figure les douanes camerounaises, partenaire prépondérant au regard de ses missions statutaires de mobilisation des recettes, de gestion des flux physiques des marchandises et des personnes qui franchissent les frontières camerounaises. L’accord entre les deux institutions prévoit ainsi une évaluation du commerce extérieur pré et post dédouanement, un examen concerté des problèmes liés aux infrastructures et superstructures, ainsi que ceux liés aux procédures et à l’organisation du travail des intervenants portuaires. Cyrus Ngo’o clarifie: «il s’agira d’examiner l’ensemble des sujets relatifs à la compétitivité du port de Douala qui ressortissent de l’un ou l’autre organisme, pour en formuler des recommandations, étudier toutes les questions relatives aux procédures, à l’exploitation de l’espace portuaire, aux infra et superstructures, ainsi qu’à l’organisation du travail des représentants des deux organismes au Port de Douala». Les parties s’engagent par ailleurs à « coopérer de bonne foi dans le cadre des activités conjointes et concertées».

    Les réunions préparatoires tenues entre le port autonome de Douala et les douanes camerounaises ont débouché sur des recommandations précises, dévoilant un pan de l’aspect technique de ce protocole d’accord. Il s’agit notamment de «l’implication du port autonome de Douala dans les ventes aux enchères publiques, la rationalisation des contrôles pour garantir la célérité des enlèvements, les solutions optimales à l’utilisation des engins nautiques des douanes, l’enlèvement des épaves de navires le long du quai, ou la convocation du Pad au comité régional d’agrément des Commissionnaires agréés en douane et l’aménagement des espaces attribués aux antennes du Tchad et de la Centrafrique, entre autres recommandations.

  • Transparence: La transposition des directives CEMAC se précise

    C’est sans sourciller que le directeur général du Budget, Cyrille Edou Alo’o rappelle le cap que le gouvernement s’est fixé en matière de gestion des finances publiques pour le triennat (2019- 2021) dont le prochain budget représente la proue. « La transposition des directives dans le cadre juridique interne reste la réforme majeure qui va redynamiser l’ensemble du système des finances publiques. Les avant projets de loi ont déjà été préparés, la Cemac a donné l’avis de non objection, maintenant il est question que les autorités politiques décident sur la suite de la procédure», explique-t-il. «Deux avant projets portant transposition des Directives N°6 et N°1, relatives au Code de transparence et de bonne conduite, et au Régime financier de l’Etat et des autres entités publiques ont été introduits dans le circuit de validation. Tout est mis en œuvre pour que ces textes soient adoptés dans les meilleurs délais», rassure le ministre des Finances, Louis Paul Motaze.

    Réforme structurelle

    L’Union européenne (UE) insiste beaucoup sur la transposition des directives Cemac. L’internalisation de ce texte communautaire dans le corpus juridique camerounais fait partie de la matrice des réformes que l’UE conditionne au déblocage de son appui budgétaire lié au programme économique et financier signé entre le Cameroun et le FMI en juin 2017. C’est que, la loi portant régime financier de l’Etat (LRFE), adoptée en 2007 et d’application intégrale depuis le 1er janvier 2013, présente de nombreux écarts avec les six Directives en 2011 dans le cadre de l’harmonisation de la gestion des finances publiques au sein de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac).

    Au niveau de la durée des autorisations d’engagement (AE) par exemple, la Directive ne limite pas la durée des AE. Par contre, La LRFE limite les AE à 3 ans. De plus, elle ne prend pas en compte la mise en œuvre des contrats de partenariat public privés. «Cette situation est préjudiciable aux investissements ayant une durée de vie de plus de 3 ans», reconnaît-on au Minfi. La Directive introduit le principe de fongibilité totale et asymétrique des crédits du programme et la fixation des plafonds d’emplois par ministère. Là où, la loi camerounaise limite la fongibilité à 15% au sein du programme, avec une interdiction des mouvements de crédits à partir des dépenses de personnel au profit des dépenses d’une autre nature. Ce qui réduit la marge de manœuvre octroyée aux gestionnaires.

    Contrôle renforcé

    La Directive introduit un nouvel acteur budgétaire qui est le responsable de programme, fixe les conditions de sa nomination, ses attributions, et lui assigne un régime de responsabilités propres, ce qui permet de mieux encadrer ce nouvel acteur qui est l’artisan principal du budget programme. De même, La Directive consacre le contrôleur financier comme acteur budgétaire, définit et élargit ses pouvoirs. Ce qui, de l’avis des experts, permet d’adapter le contrôle en fonction du niveau de risques et de le rendre plus efficace, dans un contexte de rareté de ressources humaines.

    Sur un autre plan, la Directive prévoit la création de la Cour des Comptes aux compétences élargies. Pour le moment, ses attributions sont partiellement exercées par la Chambre des comptes de la Cour Suprême et les Services du Contrôle Supérieur de l’Etat, mais aucune ne remplit totalement les huit critères de l’Organisation internationale des Cours des Comptes (Intosai). Selon le Pr. Silvestre Honoré Nnanga, «la persistance de la dualité actuelle affaiblit la fonction de contrôle». Le hic, c’est que la conformité avec la Directive passe par la modification de la constitution.

  • Climat social à EDC: aux sources du divorce entre Théodore Nsangou et le personnel

    L’ambiance est donc pour le moins électrique à Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité au Cameroun. Même si certaines sources tentent de prouver le contraire. La correspondance du ministre du Travail et de la Sécurité sociale adressée au directeur général de EDC au mois de mai dernier, peut d’ailleurs attester du climat délétère qui règne dans cette entreprise. Dans ladite correspondance, le MINTSS invite le DG de EDC de « bien vouloir poursuivre le dialogue social avec vos travailleurs en vue de trouver des solutions à l’ensemble de leurs revendications, dans le but de la préservation de la paix sociale au sein de votre structure ». En effet, le 12 mars 2018, le Syndicat des travailleurs du secteur de développement des ouvrages de production, de transport et de régulation de l’électricité (Syntdoptre) avait adressé un «préavis de grève sous huitaine», à Théodore Nsangou, le directeur général de l’entreprise publique.

    Les récriminations du personnel de EDC à Théodore Nsangou

    Le président du Syntdoptre, Jean Yves Ngoun Misse, écrivait à cet effet: «Nous avons livré en juin 2017 le chantier de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar avec une lettre de félicitations adressée à l’ensemble du personnel. Par contre, rien de profitable n’a été fait jusqu’ici à l’endroit du personnel qui a consenti d’énormes sacrifices depuis plus de 6 ans ; au contraire des cas de violation des droits des travailleurs se multiplient et les portes du dialogue social sont cadenassées par monsieur le directeur général».

    Lire aussi : Crise managériale : Nganou Djoumessi en sapeur-pompier au Matgénie

    Egalement, ce syndicat explique que les employés à EDC dénoncent le fait que la commission d’avancements qui devrait siéger chaque septembre de l’année, n’a eu lieu que deux fois sur neuf ans. Aussi, les échelons automatiques du personnel de quatre années d’ancienneté sont gelés depuis la création de EDC. Aussi, les retenues sur salaires qui ne sont pas reversées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), soit plus de 800 millions de FCFA de dettes, avec son corollaire de conséquences sur la vie des travailleurs qui sont privés de pension retraite depuis neuf ans, sans allocations familiales, pas de prise en charge pour accidentés de travail, encore moins la prise en charge des femmes enceintes. Cette longue liste des griefs portés contre le DG de EDC révèlent que les évaluations du personnel qui devaient intervenir chaque année restent virtuelles. Idem pour le non-paiement de la prime de fin de chantier du barrage réservoir de Lom Pangar au personnel de EDC au moment où tous les autres acteurs dudit chantier en ont déjà reçu (CWE, COB, ISL…).

    Des fraudes et tripatouillages au niveau de la solde du personnel

    Pis encore, les syndicalistes font remarquer que le calcul des soldes de tout compte aux ayants droits des personnels de EDC décédés depuis plus de cinq ans n’est pas effectif. Entre autres manquements relevés par les employés, l’on relève aussi l’absence d’un planning de formation ou de renforcement des capacités du personnel avant, pendant et après le chantier du barrage réservoir, les multiples fraudes et tripatouillages dans le traitement au niveau de la solde de EDC des retenues syndicales des camarades membres syndiqués au sein de EDC. Mais également, le personnel attend, indique-t-on, vainement l’actualisation et la finalisation du dossier de remise des médailles de travail, surtout après la réception en juin 2017 du barrage réservoir de Lom Pangar et les félicitations du top management aux personnels qui en ont suivi. Le Syndicat va même plus loin: «le paiement des arriérés de salaire des 24 cadres recrutés en mai 2010 par le conseil d’administration; le traitement discriminatoire des avantages accordés à certains personnels».

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    Et plus loin, «le calcul et le paiement des manques à gagner au personnel, le commissaire aux comptes dans son rapport 2015-2016 en a estimé à 450 millions de FCFA ; le calcul de la provision et le paiement de l’indemnité de fin carrière aux personnels en fin de séjour en entreprise et les soldes de tous comptes des personnels licenciés ou démissionnaires depuis plusieurs années».

  • Crise à EDC: ce qui est reproché à Théodore Nsangou

    Le barrage de Lom Pangar serait donc en eaux troubles. Le directeur général de l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité, Electricity Development Corporation (EDC) qui gère ce barrage situé dans la région de l’Est du Cameroun, Théodore Nsangou est au centre de nombreuses critiques. Un fait pas très courant au Cameroun vient de confirmer cette situation de crise au sein de cette entreprise, sa tutelle technique, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Essomba Eloundou, lui a servi en date du 14 mai 2018, une demande d’explication, avec pour objet : « Mauvaise gestion à EDC/Barrage de Lom Pangar ». Cette demande d’explication fait ainsi suite aux nombreuses plaintes du Syndicat des travailleurs du secteur de développement des ouvrages de production, de transport et de régulation de l’électricité (Syntdoptre). Dans cette correspondance du membre du gouvernement adressée à Théodore Nsangou, il est demandé au DG de EDC de tenir un « rapport circonstancié » sur six points principaux. Notamment, « la situation critique du barrage [30 MW] », « la situation sociale au sein de ladite entreprise », « la mauvaise gestion comptable, financière et budgétaire [rapport 2015/2016 du commissaire aux comptes] », « le détournement du patrimoine de l’entreprise [vente frauduleuse des véhicules du projet] », « la gestion des faux diplômes » et « les faux marchés |pose de la 1ère pierre par le chef de l’Etat en 2012] ».

    Avant cette sortie du MINEE, Gaston Essomba Eloundou, le Syntdoptre avait déjà menacé régulièrement d’entrer en grève. Le 12 mars 2018, par exemple, les syndicalistes ont écrit au directeur général d’EDC pour dénoncer le fait que la commission d’avancements qui devrait siéger chaque septembre de l’année, n’a eu lieu que deux fois, en neuf ans. Selon ce syndicat, les échelons automatiques du personnel de quatre années d’ancienneté sont gelés depuis la création d’EDC. A cela s’ajoutent les retenues sur salaires qui ne sont pas reversées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), soit plus de 800 millions FCFA de dettes, avec son corollaire de conséquences sur la vie des travailleurs qui sont privés de pension de retraite depuis neuf ans, sans allocations familiales, pas de prise en charge pour les accidentés de travail, encore moins la prise en charge des femmes enceintes. Par ailleurs, le Syndicat réclame le paiement des arriérés de salaire des 24 cadres recrutés en mai 2010 par le conseil d’administration; le calcul et le paiement des manques à gagner du personnel sont estimés à 450 millions FCFA, etc.

    Une gestion financière peu orthodoxe

    Outre la gestion jugée  chaotique du personnel de EDC, il est également reproché à Théodore Nsangou, une gestion financière peu orthodoxe. Certaines sources indiquent même qu’il serait attendu au Tribunal criminel spécial pour s’expliquer sur la gestion de la société dont il a la charge. Le directeur général de EDC est soupçonné de malversations financières et devrait s’expliquer sur la situation chaotique actuelle de cette entreprise. Cette entreprise du patrimoine de l’Etat du secteur de l’électricité traverse une importante crise sociale et financière avec des caisses vides. Les employés de EDC réclament des arriérés de salaires et menacent d’entrer en grève. Certaines sources au sein de l’entreprise renseignent que le directeur général aurait acquis deux véhicules 4X4 au prix de 198 000 000 F CFA, soit 99 000 000 F CFA par véhicule. Des faits sur lesquels Theodore Nsangou devrait s’expliquer et justifier l’effondrement de EDC qui aurait englouti des centaines de milliards de francs CFA. Les 15 milliards de capital social entièrement libérés par le ministère des Finances auraient été entièrement consommés en 4 ans et le barrage de Lom pangar manquerait déjà du carburant. D’où, le récent appel de détresse du DG, Theodore Nsangou à son président du conseil d’administration (PCA), Mengot Arrey.

    En rappel, EDC est une entreprise publique camerounaise créée en 2006, qui opère dans le domaine de l’énergie électrique. Sa mission est d’accroître la production et la distribution de l’énergie électrique grâce au barrage de retenue d’eau de Lom Pangar, dont il est le maître d’ouvrage.

  • BTP: Razel s’adjuge un contrat de 17 milliards FCFA pour réhabiliter 22 km de route à Garoua

    Ces travaux entrent dans le cadre de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), que le Cameroun accueillera en juin 2019. Et dont la ville de Garoua abritera l’une des poules de la compétition.

    Ces travaux de réhabilitation seront exécutés dans le cadre du projet « capitales régionales », financé par le Contrat désendettement développement. Cette initiative du gouvernement français permet aux pays bénéficiaires de la remise de la dette bilatérale, d’investir dans des projets permettant d’améliorer les conditions de vie des populations.

  • Paiement électronique: près de 15 000 factures d’électricité réglées via Smobilpay

    Les Camerounais utilisent de plus en plus les moyens de paiement électronique pour régler leurs factures d’électricité. Si beaucoup optent pour le mobile money et Express Union, ils ne sont pas moins nombreux qui utilisent Smobilpay comme moyen de paiement. Il s’agit d’une application qui facilite le paiement des factures d’électricité, conçue par une startup locale dénommée Maviance Cameroun, spécialisée dans l’ingénierie informatique. Chaque mois, Smobilepay enregistre près de 15000 factures Eneo d’où son rang de quatrième dans le classement des moyens de paiement électronique de factures d’électricité au Cameroun, après Orange money, MTN money, express union et devant Express Exchange. L’engouement des clients à l’utilisation de ce moyen s’explique à travers la fiabilité, en ceci que l’application lutte contre les erreurs et les problèmes de surfacturation en procédant à la lecture automatique via des appareils android, des tablettes, et les téléphones portables.

    La plateforme Smobilpay a également développé plusieurs autres services de payements tels que le payement d’image et de télévision à l’instar de Canal+, la commercialisation du crédit de communication de tous les opérateurs de téléphonie mobile qui enregistre un flux de près d’un 1,5 millions de transactions. Aussi, Smobilpay a mis sur pied une application pour les appels internationaux. C’est un intégrateur déjà installé dans près de 1000 points de vente au Cameroun. Cette startup compte deux autres applications qu’elle souhaite faire entrer sur le marché. Notamment, une application de gestion d’épargne mobile qui viendra résoudre les problèmes de gestion de l’épargne journalière au profit des banques et microfinance. Et une autre application nommée « Maving maker », qui permettra la lecture automatique des compteurs sur le terrain.

    Il est à noter que Smobilpay fût créé en 2008 en Allemagne par un groupe de jeunes séniors développés, camerounais formés et arrimés à la technologie en cours. Et après quelques succès, ont décidé de l’installer au Cameroun sous la direction du docteur Kwenti Azong Wara. Ses perspectives en tant que Startup sont nombreuses, notamment posséder 3000 points de payement partenaire c’est-à-dire, faire de smobilepay une grande application répandue dans tous les carrefours. Ceci pour donner plus de mobilité à tous les services. Egalement, intégrer encore plus de service dans l’application, qui aujourd’hui n’en compte que onze. Pour y parvenir, smobilepay espère signer des contrats avec la Camerounaise des eaux (CDE) pour l’insertion de ses services et certaines entreprises de voyage, des universités pour que les frais universitaires et payement de ticket de voyage puissent être effectués par le biais de cette application.

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