Mois : septembre 2018

  • Paiements électroniques : Arthur Zang veut concurrencer les opérateurs du mobile money avec sa ZCard

    Après Cardiopad qu’il a lancé à travers Himore Medicals, Arhur Zang revient avec une nouvelle innovation. Il s’agit de la ZCard, une carte à puce qui permet d’effectuer les transactions monétaires sécurisées et retraçables grâce à un terminal de paiement électronique et une plateforme dédiée pour l’enregistrement de toutes les transactions dans une base de données. Pour que ce produit soit accessible aux Camerounais sur toute l’étendue du territoire national, l’entreprise a choisi comme partenaire la Cameroon postal services (Campost). La signature d’un accord de partenariat entre ZNG Smart Cards Factory dirigée par Arthur Zang et la Campost a eu lieu lundi 17septembre dernier en présence de Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et télécommunications. « La Campost étant ici l’institution publique habilitée à abriter les comptes virtuels des nombreux clients détenteurs des cartes électroniques qui seront produites par l’entreprise ZNG », a expliqué Minette Libom Li Likeng. Selon Pierre Kaldadak, directeur général de Campost, toutes les conditions de transport, de commercialisation, de rémunération ont été mises en place pour le développement du produit. Pour Arthur Zang, CEO de ZNG Smart Cards, Campost titulaire de toutes les licences bancaires en matière de monnaie électronique et bénéficiant d’un vaste réseau de distribution avec plus de 200 agences, est apparue comme le partenaire idéal dans l’hébergement des comptes et la distribution de la ZCard au Cameroun.

    La ZCard arrive sur un marché de paiement électronique dominé par les opérateurs de téléphonie mobile à travers le mobile money. Mais Arthur Zang estime que le mobile money a encore des freins, notamment il faut connaître les numéros de téléphone, les codes et les coûts de transactions restent élevés. Des limites que la ZCard dont le coût s’élève à 2500 FCFA compte corriger. « Fabriquées entièrement au Cameroun, ces cartes auront un impact économique direct et permettront de réduire les problèmes d’insécurité, les pertes d’argent et les problèmes récurrents de petite monnaie lors des remboursements », explique Arthur Zang. La Zcard qui devra coûter entre 2 500 et 4 000 FCFA permettra de bénéficier des services de paiement électronique grâce à des terminaux mobiles, de faire des achats dans des domaines marchands et des services tels que le transport en commun.

    La ZCard sera fabriquée par la société camerounaise ZNG Smart Cards Factory qu’il a fondée en 2014. L’entreprise industrielle basée à Yaoundé a pour principale activité la production des cartes à puces et des équipements électroniques utilisés dans la sécurité, le contrôle d’accès d’identification le transport et le paiement électronique. La première unité de production active de l’entreprise est implantée au quartier Nsam à Yaoundé avec une capacité de production de 5 000 cartes par jour. Le projet qui a  démarré en 2015 a bénéficié d’une convention signée en mai 2017 avec l’Etat du Cameroun à travers l’API et le ministère des Mines et du développement technologique. Il est question de produire et distribuer à grande échelle des cartes à puces ultra-économiques et rechargeables ; et de produire des terminaux de paiement électronique permettant de recevoir les paiements des clients détenteurs de cartes à puce.

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  • Exportation des marchandises : Motaze met fin aux balbutiements sur les exonérations au droit de sortie

    Inscrite dans le budget 2018, l’exonération du droit de sortie à l’exportation des marchandises est désormais une réalité. Louis Paul Motaze vient de rendre effectif, via une instruction,  les modalités de mise en œuvre de certaines dispositions contenues  dans la Loi n°2017/021 du 20 décembre 2017, portant Loi de Finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2018, notamment en son article 2 la.1(b) : « les produits industriels manufacturés au Cameroun, les produits du cru d’origine animale, végétale et minière ayant subi une ouvraison ou transformés au Cameroun, demeurent exonérés du droit de sortie à l’exportation », dispose cette Loi. Qui fixe également les types d’opérations à prendre en considération pour déterminer si une marchandise constitue un « produit industriel manufacturé » ou un « produit du cru » suffisamment ouvré ou transformé pour être exonéré du droit de sortie à l’exportation.

    Pour être exonéré, les opérateurs économiques sont soumis à de rigoureuses prescriptions. Au sens de l’instruction du 3 septembre 2018, et de la réglementation douanière, on entend par « Ouvraison », l’ensemble des opérations de transformation des matières premières en vue de l’obtention d’un produit fini ou semi fini. Une plus-value apportée en capital et /ou en industrie à un bien précis. Quant au « Produits du cru », il s’agit « des produits du règne végétal récoltés sur le sol du pays de production, animaux qui y sont nés et élevés ainsi que leurs parties et produits dérivés, produits minéraux qui y sont extraits y compris de ses fonds marins, produits de la chasse et de la pêche qui y sont pratiquées, ainsi que tous les objets artisanaux. Les « Produits industriels manufacturés » sont des biens ou objets obtenus, sur la base d’une activité humaine, à partir de la transformation des matières premières.

    L’instruction du Ministre des finances précise également le sens de la  « Transformation » :  » Ensemble d’actions qui concourent à la modification d’un produit suivant un procédé déterminé.

    Les « Matières premières » sont considérées  par la même disposition comme un ensemble de matières produites par la nature ou provenant de celles-ci, utilisées soit directement, soit en vue de la fabrication d’autres biens de consommation.

    Ainsi, les produits exportés en l’état et/ou sans transformation sont soumis au droit de sortie à l’exportation au taux réglementaire. Un produit ne peut être dit « industriel manufacturé » et donner subséquemment lieu à exonération du droit de sortie à l’exportation que s’il a préalablement subi des ouvraisons ou transformations ayant eu pour effet ou conséquence de ranger les produits obtenus sous une position tarifaire autre que celles du produit initial ou celles de chacun des produits utilisés.

    Les « produits du cru » d’origine animale, végétale et minière ne peuvent donner lieu à exonération du droit de sortie à l’exportation que s’ils ont subi au Cameroun une ouvraison ou une transformation suffisante ayant eu pour effet ou conséquence de ranger les produits obtenus sous une position tarifaire autre que celle du produit initial ou celles de chacun des produits utilisés. En principe, tous les types d’opérations d’ouvraison et de transformation sont à prendre en considération aussi bien pour les produits industriels que pour les produits du cru.

    Exclusion

    La loi énonce explicitement les ouvraisons ou transformations qui ne peuvent bénéficier du caractère de  « produit industriel manufacturé » localement ou fonder l’exonération du droit de sortie à l’exportation pour les produits du cru. Référence faite ici aux opérations de manipulation destinées à assurer la conservation en l’état des marchandises pendant leur transport et leur stockage (aération, étendage, séchage, réfrigération, mise dans l’eau salée, soufrée ou additionnée d’autres substances, extraction des parties avariées et opérations similaires), aux opérations de maintenance ou d’entretien (dépoussiérage, criblage, triage, classement, allotissement, assortiment (y compris la composition de jeux de marchandises), lavage, peinture, découpage, désinfection, nettoyage, redressage), les opérations de conditionnement des marchandises (emballage ou changement d’emballage, confection ou division des colis, mise en bouteilles, boites, flacons, sacs étuis, etc…), aux opérations d’identification et de spécification des marchandises (apposition des insignes, marques, étiquettes, marquages, signes distinctifs, etc….), aux opérations de mélange des produits de même nature et espèce (mélange de plusieurs fûts d’huile de palme brute récoltée dans plusieurs champs, etc….), aux opérations de simple assemblage de différentes parties ou accessoires en vue de constituer un article complet (montage des différentes parties d’une statue par exemple), aux opérations suivantes faites sur le bois (abattage, séchage, découpage, tranchage, déroulage, équarrissage, désaubiérage, sciage, désossage, rabotage, ponçage, déroulage), et aux opérations d’abattage d’animaux ou de récolte des plantes.

    En tout état de cause, pour les produits ne donnant lieu à ouvraison qu’en termes d’apport de main d’œuvre, l’Administration des Douanes devra, après visite physique de l’entreprise du requérant et analyse de sa comptabilité analytique, statuer si ladite main d’œuvre concourt à au moins 40% du coût de revient sortie usine du produit. Les principales exportations du Cameroun sont les combustibles (pétrole brut et gaz) et les produits agricoles (comprenant les fèves de cacao, le bois, le coton, les bananes, le café, les produits de palme, le tabac, le caoutchouc, etc.) ainsi que les minéraux (charbon, aluminium). Le pays importe principalement des produits manufacturés (véhicules, machines, équipements électriques et électroniques), des combustibles minéraux et du carburant, ainsi que des produits alimentaires (riz, blé, poisson, etc.). Le pétrole constituant 40% des exportations.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Management : Tensions entre le personnel Camwater et Cde 

    C’est dans un impressionnant huis clos que se sont déroulés les travaux de la 22ème session du conseil d’administration de la Cameron Walter Utilities (Camwater), sous la présidence de Patrick Kum Bong Akwa, président du conseil d’administration depuis le 14 août 2018. Pendant 3 jours, les débats ont achoppé sur le parachèvement du processus de fusion entre la Camwater et la Cde, la Camerounaise des eaux, entamée  le 30 mai 2018. Ce processus vient de connaître son épilogue. Après un conseil d’administration marathon de trois jours et  conformément à l’agenda transitoire instruit  par Gaston Eloundou Essomba, Ministre de l’eau et de l’énergie. La Camwater et la Cde forment désormais une seule entité technique et administrative. Plusieurs décisions ont été adoptées lors du conseil présidé par Patrick Kum Bong Akwa, président du conseil d’administration de la Camwater.

    D’abord, après examen, l’arrêt des comptes et du bilan au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2017 : « le conseil a examiné le rapport financier de la société et pris acte du rapport du Commissaire aux comptes. Au terme d’un débat franc et constructif, le conseil d’administration a arrêté les états financiers de l’exercice clos au 31 décembre 2017…. », indique le communiqué final rendu public. Ensuite, la redistribution des postes, conformément au calendrier d’incorporation des 1460 employés provenant de la Cde au sein de la Camwater qui comptait jusqu’à la décision de fusion, 240 employés. « Il n’est pas facile de reprendre un si grand nombre de personnes. Il fallait tenir compte des instructions de la hiérarchie, répartir les tâches et responsabilités en tenant compte de l’équilibre entre les entreprises fusionnées », apprendra-t-on du plus bavard des cadres de la Camwater, participant aux travaux déroulés à huis clos.

    Nouvelle Camwater

    Le conseil d’administration a ainsi décidé d’opérer un véritable chamboulement au sein des Services centraux de l’entreprise, des Directions et Délégations régionales. En droite ligne avec la feuille de route semestrielle tracée par Gaston Eloundou Essomba à l’issue des deux conseils d’administration tenus, l’un le 26 avril 2018, pour « l’adoption du texte et du cadre organique, le statut du personnel et le règlement intérieur de la Camwater » et l’autre le 27 avril 2018, destiné à « l’examen et à l’adoption du budget-programme » , conformément aux nouvelles missions définies par le Décret n° 2018/114 du 20 février 2018 portant réorganisation de la Cameroon water utilities corporation.

    La « nouvelle Camwater » comprend ainsi désormais 18 hauts responsables, répartis en 4 Conseillers techniques, 12 Directeurs de services centraux et 2 Directeurs extérieurs dans les agglomérations de Douala et Yaoundé. Cette répartition entre les employés de la Camwater et les ex-Cde permettrait ainsi  » d’éviter les doublons dans les postes de responsabilité « , aura-t-on appris dans les couloirs de l’entreprise. Ce faisant, « d’éviter que les charges de l’entreprise n’augmentent lourdement ».

    La fusion de la Camwater et de la Cde désormais à terme,  les 1700 employés de  la nouvelle entité peuvent désormais sereinement poursuivre l’exécution du budget-programme  arrêté le 27 avril 2018, en recettes et en dépenses pour la période allant du 1er mai au 31 décembre 2018, à la somme de 160.821.430.607 f.CFA (cent soixante milliards huit cent vingt-et-un millions quatre cent trente mille six cent sept). Constitué de 3 sous-programmes « investissement, fonctionnement et service de la dette ». 74,9%, soit 120.518.528.298 f.CFA (cent vingt milliards cinq cent dix-huit millions cinq cent vingt-huit mille deux cent quatre-vingt-dix-huit) ont ainsi été votés pour les investissements, 30.221.382.321 f.CFA (trente milliards deux cent vingt-un millions trois cent quatre-vingt-deux mille trois cent-vingt-un) pour le fonctionnement et 10.081.519.988 f.CFA (dix milliards quatre-un millions cinq cent dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-huit) pour le service de la dette, soit respectivement 18,8% et 6,3% de l’enveloppe allouée.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Camrail au bord de l’asphyxie financière

    Depuis la catastrophe ferroviaire d’Eseka qui a fait officiellement 79 morts et 600 blessés, le 21 octobre 2016, la Cameroon Railway (Camrail), concessionnaire du chemin de fer camerounais, est plongée dans  une convalescence interminable. En plus d’avoir suspendu le transport des personnes sur la voie ferrée Yaoundé-Douala depuis le malheureux accident susmentionné, ce qui lui a causé des pertes financières énormes, le transporteur ferroviaire subit les contrecoups de la mauvaise conjoncture économique des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), laquelle a fait chuter depuis 2015 la demande de fret au Tchad. Pour ce qui est du transport des marchandises conteneurisées sur le corridor Douala-N’Djamena, les transporteurs routiers lui ont ravi la vedette. La conjugaison de tous ces facteurs a fini par installer la filiale du Groupe Bolloré dans une situation d’inconfort financier.


    >> Lire aussi – Mauvais vent au sein de la Camrail


    Selon son directeur général, le Français Pascal Miny, cité vendredi dernier par Jeune Afrique, Camrail « manque de trésorerie ». Mais il précise toutefois que l’entreprise n’est pas encore « en péril financier ». Par conséquent, écrit le journal, le nouveau patron en est réduit à donner une seconde vie à onze véhicules cinquantenaires, remisés depuis des lustres. « Encore faut-il trouver 1,2 milliard de Fcfa pour cette réhabilitation ». Le patron de Camrail espère « que le gouvernement débloquera les fonds nécessaires à temps […] Pour profiter des possibilités commerciales qu’offre la prochaine Coupe d’Afrique des nations, organisée au Cameroun dans moins d’un an, le Français de 59 ans comptait sur une partie des vingt-cinq voitures voyageurs neuves en cours d’acquisition par l’État. Mais elles ne seront opérationnelles qu’après la compétition », confie JA.

    Le Groupe Bolloré gère le chemin de fer camerounais depuis avril 1999 dans le cadre d’un contrat de concession signé avec l’Etat, après l’inscription de l’ex-Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (Regifercam) dans processus de privatisation des entreprises publiques. La Régie présentait, en effet, un déficit moyen annuel d’exploitation de l’ordre de 4 milliards de FCfa par an entre 1994 et 1999, et l’objectif pour l’Etat était alors de réduire sa charge financière liée au transport ferroviaire, inverser les flux (entre l’Etat et le concessionnaire) et améliorer durablement l’efficacité du secteur des transports ferroviaires. Au cours des dix premières années de la concession (1999-2010), laquelle prévoit l’exploitation technique et commerciale des services de transport ferroviaire,  la maintenance, le renouvellement, l’aménagement et l’exploitation des infrastructures ferroviaires et la gestion courante du domaine ferroviaire par le concessionnaire, Camrail dit avoir investi environ 100 milliards FCfa. Par ailleurs, 50 milliards Fcfa reversés au Trésor public au titre des impôts et taxes et plus de 11 milliards Fcfa de retenues opérées à la source et reversées à l’Etat.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Entrepreneuriat : L’agriculture boudée par les entreprises camerounaises

    Cela peut paraître peu compréhensible au regard des potentialités qu’offre ce secteur d’activité, mais les entrepreneurs Camerounais s’intéressent très peu à l’agriculture. Selon les résultats d’une étude menée par l’Institut National de la Statistique (INS) en 2016, seulement 97 entreprises modernes sur les 28 872 répertoriées au Cameroun au cours de cette année de référence évoluent dans le secteur primaire, notamment l’agriculture, soit 1,1% des entreprises modernes. Pourtant, ce secteur est identifié dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), la boussole de l’activité économique au Cameroun, comme étant un secteur porteur de croissance. Et, la conséquence directe de ce manque d’intérêt pour l’entrepreneuriat camerounais moderne est que ce secteur d’activité crée très peu d’emplois. Selon l’INS, seulement 10,4% d’emplois ont été créés dans ce secteur au cours de l’année 2016. Cette situation pourrait trouver une explication dans le fait que le secteur primaire, notamment l’agriculture reste très peu structurée. En dehors de quelques multinationales évoluant dans ce secteur, bon nombre d’entreprises créées dans le domaine agricole restent informelles, c’est le cas des sociétés coopératives par exemple. Egalement, le faible taux de transformation des produits agricoles milite en faveur de ce faible taux d’entreprises modernes créées dans le secteur agricole.

    De manière générale, le secteur tertiaire est celui qui attire le plus les entrepreneurs Camerounais. Selon, l’INS, sur 100 entreprises, près de 89 exercent leur activité principale dans le secteur tertiaire. Le secteur secondaire, quant à lui, concentre 10,1% des entreprises. Dans le secteur tertiaire, les activités des entreprises répertoriées se concentrent dans les branches « commerce de gros et de détail et réparation de véhicules » et « activités fournies principalement aux entreprises » qui représentent à elles seules 68% du tertiaire. Le secteur secondaire moderne est majoritairement constitué d’unités opérant dans la construction, notamment les BTP. Les activités manufacturières sont principalement portées par les branches telles que : « fabrication de produits à base de céréales » ; « fabrication de papier, carton et d’articles en papier ou en carton; imprimerie et reproduction ». Dans le secteur primaire, les entreprises exercent beaucoup plus dans la branche « sylviculture et exploitation forestière ». Il faut noter qu’il y a un accroissement certain du nombre d’entreprises créées au Cameroun depuis 2010, ce, en raison de nombreuses réformes entreprises par le gouvernement en vue de faciliter la création et la formalisation des entreprises.

    Pour l’année 2016 par exemple, 15 219 entreprises ont été créées dans les Centres de Formalités de Créations d’Entreprises (CFCE), soit un accroissement de 13,8% par rapport à l’année 2015 ; inférieure de 2,5 points à la croissance de 16,3% enregistrée en 2014. Cette augmentation  soutenue des créations d’entreprises, apprend-on, peut s’expliquer d’une part par l’adhésion des opérateurs et la confiance que ceux-ci éprouvent vis-à-vis des CFCE, comme outil de formalisation des entreprises. D’autre part, les diverses structures et programmes mis en place par le gouvernement pour accompagner les créateurs, porteurs et repreneurs de projets. Il s’agit entre autres de la Banque camerounaise des PME, de l’Agence de promotion des PME, du Bureau de mise à niveau des entreprises, des Centres de Gestion Agrées (CGA) et des pépinières/incubateurs d’entreprises.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Inscriptions aux examens officiels : Bataille autour d’un marché de plus d’un milliard de FCFA

    C’est un marché juteux pour les opérateurs du mobile money. Si les transactions financières via la monnaie électronique ont culminé à 1 631 milliards de FCFA en 2016 au Cameroun, ce montant va à coup sûr être sensiblement revu à la hausse. Les inscriptions aux examens officiels relevant du cycle secondaire par mobile money dès cette année scolaire sont une véritable niche pour les opérateurs retenus par le ministère des Enseignements secondaires pour recevoir ces fonds. En effet, des memoranda d’entente ont été signés à cet effet, le 1er Juin 2018 à Yaoundé entre la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga Pauline Egbe, et les opérateurs économiques que sont MTN Cameroon, Orange, Express Union et la Cameroon Postal Services (Campost). Ceux-ci sont depuis cette rentrée scolaire les guichets pour le paiement des frais de participation aux examens officiels pour le compte du ministère des Enseignements secondaires. L’objectif étant d’assurer la transparence, la sécurité et la traçabilité de ces fonds.  Ce sont donc d’importantes sommes d’argent qui transiteront par le mobile money pour être logés dans les comptes trésors créés par les chefs d’établissements scolaires publics dans le trésor public, comme l’indiquent les prescriptions du Minesec.

    Si l’on considère par exemple les statistiques de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) pour l’année 2017 qui a vu 128 000 candidats inscrits à l’examen du baccalauréat, toutes séries confondues, 230 721 pour le probatoire, 359 pour le brevet professionnel, mais également, les 271 965 candidats inscrits au Brevet d’étude du premier cycle (BEPC), c’est plus d’un milliard de FCFA qui devaient transité par mobile money. Le nombre de candidats allant de manière crescendo, d’une année scolaire à l’autre, ce montant pourrait donc être revu à la hausse pour cette année scolaire. Toute chose qui attise la convoitise des opérateurs retenus pour cette opération. Car, il faut préciser que ces opérateurs perçoivent des frais liés à ces opérations. Et, depuis cette rentrée scolaire, ces opérateurs à l’instar des compagnies de téléphonie mobile MTN Cameroon et Orange Cameroun qui multiplient des stratégies pour attirer un grand nombre de parents d’élèves à opter pour l’une ou l’autre compagnie de téléphonie mobile pour payer les frais liés  aux inscriptions aux examens officiels relevant du cycle secondaire. Ces opérateurs de téléphonie mobile lésinent donc sur les moyens de communication pour appâter leur cycle. Avec la mise en œuvre de cette décision du Minesec, l’époque où il y avait de longues files d’attente devant les intendances au sein des établissements publics est donc révolue. On espère également que les distractions des frais d’examens souvent survenues dans les établissements publics et privés prendront fin.

    En 2017 par exemple, Mathurin Ayek Mvomo, proviseur du lycée de Nguelemendouka, dans la région de l’Est, avait été suspendu  pour une période de quatre mois pour avoir distrait les frais d’inscription des élèves de première et terminale aux examens de l’OBC. Le pot aux roses avait été découvert lorsque le sous-préfet de cet arrondissement demandait à voir les listes provisoires et s’était rendu compte que les noms de tous les candidats aux examens n’y figuraient pas. A priori, de tels égarements de la part des responsables des établissements ne seront plus possibles. Désormais, chaque parent ou élève, quelle que soit sa région, est libre de choisir un opérateur économique pour payer ses frais de scolarité ou d’examen.


    Paiement électronique des frais d’examens : Le nouveau mode opératoire

    Les opérateurs retenus pour cette démarche ont pris d’assaut les établissements publics relevant du cycle secondaire depuis la rentrée scolaire.

    Le respect de l’arrêté ministériel du 1er juin 2018 portant sur la réforme des paiements des frais exigibles dans tous les établissements publics secondaires est effectif depuis le 3 septembre 2018, date de la rentrée scolaire 2018-2019. Dans certains lycées et collèges des grandes métropoles, notamment Yaoundé et Douala, l’ambiance est presque la même. Des agents ambulants des opérateurs de téléphonie mobile offrant le service de transfert d’argent encore appelé «Mobile Money» écument les enceintes de ces établissements, accostent les parents pour leur offrir leur service afin de faciliter leurs opérations de paiement des frais de scolarité. Devant le bureau de fortune des agents des APEE et des bureaux d’intendant, des parents d’élèves font la queue pour franchir la première étape, celle de l’obtention du quitus de l’établissement qui donne droit au paiement des frais d’inscription et des frais d’examens. Ce qui fait quelque peu déchanter certains parents venus payer tous les frais exigibles en espérant que le nouveau mode de paiement électronique, que prescrit la reforme instruite par le ministre des Enseignements Secondaires (Minesec), Nalova Lyonga Pauline depuis le 1er juin 2018 permettrait une plus grande célérité dans ce processus.

    «Je n’ai pas de choix, je suis obligé d’attendre. C’est un peu lent ce processus de délivrance des fiches qui vous donne droit d’aller effectuer le paiement électronique. Plusieurs parents, au regard de la lenteur, ont été obligés de partir. Je les comprends parce qu’à cette allure tu peux passer la journée à attendre pour te rendre compte que tu n’es pas allé au travail et tu n’as même pas pu effectuer le paiement des frais exigibles de la scolarité pour lequel tu as tout sacrifié», confie Mme Judith Mambo, parent d’élèves. Un passage obligé. «Le parent ou l’élève doit passer par l’établissement, il obtient le quitus de l’établissement, puis se rend chez l’un des quatre partenaires qui sont : Campost, Orange Cameroun, MTN Cameroon ou Express Union. Avec le quitus, il paie les frais exigibles d’inscription et les frais d’examen pour les élèves de classes d’examen. Il ramène le reçu au niveau de l’intendant de l’établissement pour confirmation du paiement», précise Anne Kibong, intendante au lycée Joss de Douala. Pour autant, l’adaptation n’est pas facile à ce nouveau mode de paiement, comme en témoignent certains parents.

    Toutefois certains parents apprécient cette initiative à sa juste valeur. Un parent d’élève rencontré dans la ville de Yaoundé avoue que «cette initiative est la bienvenue parce que le parents d’élèves peut depuis la maison ou quel que soit le coin du monde où il se trouve, effectuer le paiement électronique des frais exigibles de son enfant». Mais il reste à résoudre le problème de connexion aux réseaux de téléphonie mobile qui pourrait se poser, notamment pour ce qui est des zones reculées. Il en est de même de l’accès à l’électricité, un grand nombre de zones rurales du Cameroun n’étant pas couvert par le réseau électrique.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Dérapages : Le Minpostel recadre les opérateurs

    La bataille pour le marché du paiement électronique des frais de scolarité  d’examens relevant du cycle secondaire fait donc rage. Depuis cette rentrée scolaire, l’arrêté du ministère des Enseignements secondaires du 1er juin 2018 portant sur la réforme des paiements des frais exigibles dans tous les établissements publics secondaires est appliqué. Et, des agents ambulants des opérateurs de téléphonie mobile offrant le service de transfert d’argent encore appelé «Mobile Money» écument les enceintes de ces établissements, accostent les parents pour leur offrir leur service afin de faciliter leurs opérations de paiement des frais de scolarité.

    Pour éviter les dérapages possibles liés à cette course folle vers les parents d’élèves, le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), l’autorité de régulation dans le domaine des télécommunications vient de recadrer les différents acteurs impliqués dans ce paiement électronique des frais de scolarité et des examens officiels du cycle secondaire. Le régulateur dans une récente circulaire a donc invité les chefs d’établissements à ne pas orienter les parents vers un opérateur. De même, il demande aux opérateurs de ne pas se retrouver dans les établissements scolaires. Une attitude qui pourtant était déjà observable depuis le début de la mise en application de la décision du Minesec de procéder au paiement des frais de scolarité et des examens officiels du cycle secondaire, via le mobile money.

    En rappel, cette révolution du Minesec, explique-t-on, vise à optimiser la traçabilité et la sécurisation dans la gestion financière des établissements scolaires publics d’enseignements secondaires. En permettant de maîtriser en temps réel les effectifs et les fonds de ces établissements. De même que promouvoir la bonne gouvernance à travers le «e-governing», lutter contre la distraction des fonds d’examens, les fausses déclarations des effectifs, l’établissement de doubles quittances. Comme l’explique un cadre à la délégation régionale des Enseignements secondaires du Littoral, «cela permet d’avoir l’effectif réel des élèves parce que dès que vous inscrivez votre enfant, immédiatement la hiérarchie est au courant de l’inscription de cet enfant. Et elle a le chiffre exact des élèves inscrits dans tout le Cameroun».

    Par la rédaction d'EcoMatin

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  • Agriculture : Plus de trois millions de producteurs menacés par la chenille légionnaire d’automne

    L’autosuffisance alimentaire n’est déjà pas un acquis pour le Cameroun à cause de nombreux problèmes liés notamment aux  aléas climatiques. Mais en plus depuis quelques années, certaines cultures tropicales font face à l’invasion de nouvelles pestes qui impactent négativement sur la production. C’est le cas de la chenille légionnaire d’automne qui s’est déclarée à l’échelle continentale en 2016. Le Cameroun n’est pas épargné par ce ravageur transfrontalier qui s’attaque à une gamme variée de plus de 80 cultures. « Pour ce qui est du Cameroun, deux principales cultures sont fortement menacées », déplore Henri Eyebe Ayissi, ministre de l’Agriculture et du développement rural, lors d’une rencontre organisée par la BAD le 11 septembre dernier sur ce fléau. Le maïs, deuxième culture vivrière après le manioc, est directement ciblé par cet agent ravageur, d’où l’ampleur des risques encourus. Selon le ministre, le maïs est la première céréale cultivée, avec une production d’environ 2,204 millions de tonnes en 2016 et plus de trois millions de producteurs dépendant de cette culture. Les autres cultures concernées par le phénomène sont le sorgho et le mil, principaux aliments qui fournissent de l’énergie au quotidien à environ 25%. Ces céréales sont cultivées essentiellement dans les régions septentrionales.

    Au niveau continental, c’est toute l’Afrique, à l’exception du Maghreb, qui souffre de ce ravageur transfrontalier qui a connu une expansion fulgurante. « Il n’a pas besoin de passeport ou de visa pour migrer d’un pays à l’autre. Il cible prioritairement les céréales dont l’importance dans l’alimentation humaine et animale ainsi que dans le développement de l’industrie agroalimentaire n’est plus à démontrer », explique Henri Eyebe Ayissi. Et de poursuivre : en l’absence des mesures appropriées, les experts pensent que la chenille légionnaire d’automne pourrait entraîner des pertes de rendement de l’ordre de 21 à 53% de la production dans 12 pays africains, d’ici les cinq prochaines années. La valeur de ces pertes est estimée entre 2,48 milliards et 6,187 milliards de dollars, précise le Minader. Selon les experts, la chenille légionnaire est devenue une menace pour la sécurité alimentaire de plus de 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne, les populations rurales étant les plus touchées.

    La menace étant transfrontalière, la lutte contre la chenille légionnaire d’automne passe par la mise en place des stratégies régionales, à l’instar de l’initiative que vient d’engager la BAD contre ce ravageur redoutable. L’institution africaine a réuni des experts issus de plusieurs instituts de recherche africains à Yaoundé le 11 septembre dernier en vue de fournir un plan de bataille contre ce fléau. Pour le Représentant résident de la BAD au Cameroun, il est question de bâtir une plateforme pour apporter une réponse contre ce fléau à travers les connaissances et les technologies impulsées au niveau du continent. « Nous avons la connaissance, la technologie, et on ne peut pas faire l’économie de  ne pas catalyser tous ces efforts pour faire face à ce fléau qui a des effets dévastateurs. On ne peut pas être d’une part en train de produire et se permettre de perdre une grande partie de cette production », a déclaré Kone Solomane à l’ouverture des travaux.

    Par la rédaction d'EcoMatin

    Par la rédaction d'EcoMatin

  • Recherche agricole : Le déficit de semences améliorées entraîne 30 à 40% de pertes post-récoltes

    Des chiffres peu reluisants sur l’agriculture camerounaise que le responsable du département ministériel remue lui-même. Par exemple, le taux d’accès aux semences améliorées se situe à 40%. La revue stratégique de sécurité alimentaire et de la nutrition au Cameroun (PNSA/PAM2016) estime le manque à gagner à plus de 25% de la production agricole. Les pertes post-récoltes de maïs se situent à 30%, celles du manioc à 40%, note le Minader. Par ailleurs, le faible taux de mécanisation au Cameroun, qui se situe aux environs de 10%, justifie que la superficie moyenne des exploitations soit inférieure à un hectare par exploitant. Les experts s’accordent à dire que l’une des causes de ce tableau sombre est liée au manque ou aux difficultés d’accès aux technologies par les agriculteurs africains.

    C’est pour résoudre ce problème que la Banque africaine de développement (BAD) a lancé le programme dénommé « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » dont le deuxième comité de pilotage s’est tenu à Yaoundé le 13 septembre dernier. Selon Albert Nyaga, qui représentait le Représentant résident de la BAD à cette rencontre, la BAD a octroyé un financement de 36 millions de dollars sous forme de don pour la première phase de ce projet qui va profiter à une dizaine de pays. Pour le Minader, les initiatives comme le programme TAAT sont les bienvenues pour aider notre continent à valoriser ses riches atouts. « Conçu pour booster la productivité agricole en Afrique, en utilisant les technologies existantes et dont l’efficacité a été prouvée, mais qui restent inaccessibles aux producteurs africains, ce programme se présente comme une opportunité pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique », explique Henri Eyebe Ayissi. Selon les prévisions de la BAD, le programme TAAT permettra de générer près de 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus, et sortir ainsi près de 250 millions d’Africains de la pauvreté d’ici à 2025.

    Quatre instituts de recherche, à l’instar de l’Institut des recherches agricoles pour le développement (Irad) au Cameroun, sont représentés au sein du comité directeur de ce programme. Après le premier comité de pilotage qui s’est tenu à Cotonou en mars dernier, la rencontre de Yaoundé va permettre de valider d’autres axes pour la transformation de l’agriculture, explique Gaston Cossi Dossouhoui, ministre de l’Agriculture du Benin, président du comité de pilotage dudit programme.

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  • Hydrocarbures : La SCDP dénonce les pénuries artificielles

    Les produits pétroliers sont disponibles en quantité suffisante au niveau de la centrale, contrairement à la rumeur qui se propageait depuis quelques jours faisant état d’une pénurie du carburant. La Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), stockeur des produits pétroliers, s’est fondue d’un communiqué le 7 septembre dernier pour démentir la rumeur. « Il n’y a aucun problème d’approvisionnement, ni de disponibilité des produits pétroliers sur l’ensemble du territoire », lit-on dans le communiqué signé Gabriel Ebokolo Eteki, directeur général adjoint de la SCDP.

    La semaine du 3 septembre 2018 a en effet été marquée par des perturbations dans la distribution du carburant à Douala, notamment dans certaines stations-services du distributeur Total à sec pendant 48 heures, laissant penser qu’il s’agissait d’une pénurie de produits pétroliers. Dans un communiqué signé le 3 septembre 2018, le directeur technique chargé de la logistique et des transports au sein des entreprises Bolloré à Douala, en charge de la redistribution du carburant dans les stations Total indiquait : « une pénurie de carburant (super) est actuellement observée dans la ville de Douala. Nous invitons par conséquent tous les utilisateurs de véhicule à essence à faire leurs niveaux de carburant ». Suffisant pour emballer la toile qui se charge de relayer la rumeur d’une pénurie. Jusqu’à ce que la sortie de la SCDP renvoie plutôt la balle dans le camp des distributeurs. Selon SCDP, il appartient à chaque marqueteur de s’assurer de la disponibilité du produit dans son réseau de distribution. En filigrane, l’absence du carburant serait donc due à « des difficultés passagères » qu’éprouvent certains distributeurs en ce moment, et non d’une réelle pénurie. Et pour ces marqueteurs, poursuit le communiqué, la direction générale de la SCDP a entrepris des mesures d’urgence pour les aider à remédier à cette situation. Une série d’importations sont faites par la Sonara et par les importateurs, explique Gabriel Ebokolo Eteki.

    Une concertation a d’ailleurs réuni la semaine dernière à Douala la SCDP, les différents acteurs de la chaîne logistique d’approvisionnement du pays en produits pétroliers et les marqueteurs. La SCDP qui est au centre de l’activité de stockage a tenu à repréciser les responsabilités des uns et des autres, qu’il s’agisse de la Sonara qui a la charge des approvisionnements, de certains importateurs, ou des marketers qui ont la responsabilité de s’assurer que le produit est disponible dans l’ensemble des réseaux de stations-services. « Il était tout à fait normal qu’à un moment donné on se réunisse pour parler des difficultés que les uns et les autres peuvent rencontrer en ce moment et qu’ensemble on puisse faire une ébauche de recommandations à adresser au gouvernement », commente le DGA de la SCDP.

    Par la rédaction d'EcoMatin

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