Mois : janvier 2019

  • Hydrocarbures: Mrs Cameroon au bord de la faillite

    Corlay Cameroun S.A, exploitant des stations-services  Mrs et filiale du groupe nigérian Mrs Holdings Ltd., broie du noir. L’entreprise de distribution des produits pétroliers et de lubrifiants s’enlise dans de graves difficultés financières. Pour preuve, la dénonciation de quelques contrats ou l’incapacité de l’entreprise à honorer ses prestations auprès de ses partenaires : Sonara, Scdp, ses partenaires stratégiques en approvisionnement en produits pétroliers, gaz et lubrifiants, les transporteurs routiers ou encore Essoka Security, une société de gardiennage de la place ou la Setraps, la Société d’étude de travail et de prestations de services, son partenaire dans la certification sécurité et environnement, techniquement appelée QHSE.


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    « Pour faire suite au changement du progiciel de gestion en cours dans notre société, nous venons par la présente vous notifier notre décision de mettre un terme au contrat de fourniture et prestations de service qui lie Setraps et Corlay Cameroun depuis février 2014« , c’est la teneur d’une correspondance adressée par Jibrin Otunba, le nouveau Directeur général de Corlay Cameroun S.A. L’entreprise s’appuie sur l’article 8 de la page de garde al.1 dudit contrat, qui dispose :  » le présent contrat pourra être dénoncé par l’une des parties, par lettre portée avec décharge, adressée à l’autre partie au moins 2 mois avant l’expiration de la période contractuelle en cours« . D’après les termes du contrat dénoncé par Corlay Cameroun S.A., la rupture prend effet dès ce 31 janvier 2019.

    Sauf que, en proie à de graves difficultés de trésorerie, la filiale nigériane n’indique aucune disposition de règlement de sa dette auprès de son partenaire. Daniel Kana Kana, le Directeur général de la Setraps, flaire plutôt « une arnaque » de la part de Corlay Cameroun S.A. qui d’après lui, « ne veut pas s’acquitter de sa dette« .  Une dette évaluée à 62.000.000 de FCFA TTC. Soit 12 mois de prestations à raison de 5.000.000 de FCFA mensuellement. Ce 28 janvier 2019, une dizaine d’employés de la Setraps effectuait un sit-in près la Direction générale de Corlay Cameroun S.A. à Akwa Douala, sous le regard d’une dizaine d’agents de sécurité de la société Essoka Security. En l’absence de Jibrin Otunba, Kana Kana Daniel, sera néanmoins reçu par un responsable de Corlay Cameroun S.A. Rien n’aura malheureusement filtré de cette rencontre qui s’apparentait à une session de négociation: « nous avons pris rendez-vous dans une semaine « , apprendra-t-on simplement du Directeur général de Setraps.

    Autre poste en chute,  la vente de l’essence, son principal produit commercial. De 25.000.000 de litres par mois, les chiffres de vente en essence oscillent désormais entre 7 et 8.000.000 de litres par mois


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    Corlay Cameroun S. A sort pourtant de loin. L’entreprise traine par exemple une lourde ardoise auprès de son fournisseur Sonara. Evaluée à plus de 7 milliards de FCFA, le camerounais Paul Biholong ancien Directeur général de Corlay Cameroun S.A débarqué en novembre 2018, aurait épongé plus de la moitié de cette enveloppe. Malgré tout, le nombre de stations-services Mrs est en nette diminution. Au départ, 130 au total. Autre poste en chute,  la vente de l’essence, son principal produit commercial. De 25.000.000 de litres par mois, les chiffres de vente en essence oscillent désormais entre 7 et 8.000.000 de litres par mois.

    De sources dignes de foi, les stations-services Mrs opérationnelles dans les villes de Douala, Yaoundé et Bafoussam, environ 100, fonctionnement cahin-caha, certaines simplement fermées. Si les activités du groupe  Holdings Ltd. s’étendent dans le domaine du transport aérien et maritime, sa filiale hydrocarbures au Cameroun bat sérieusement de l’aile.

  • Cameroun-Guinée équatoriale: Obiang Nguema réordonne la réouverture de la frontière

    Depuis le 24 décembre 2017, date à laquelle les autorités équato-guinéennes ont affirmé avoir déjoué un coup d’Etat planifié contre le président Teodoro Obiang Nguema par des mercenaires français, tchadiens et un centrafricain, la frontière de la Guinée-équatoriale avec le Cameroun était restée fermée. La Douane camerounaise affirme avoir perdu plus de 1 milliard Fcfa du fait de cette situation, et espère très vite retrouver le niveau de recettes qui était le sien avant cette fermeture décidée unilatéralement par Malabo. Elle a du pain sur la planche, tant la fermeture de cette frontière pendant un peu plus d’un an a facilité le développement d’un commerce transfrontalier nocturne piloté par des contrebandiers originaires des deux pays, avec parfois la complicité de la police des frontières et même de certains douaniers.


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    En rouvrant son pays à l’entrée des produits en provenance du Cameroun et vice-versa sans mesures sécuritaires particulières prises préalablement, le 28 janvier dernier, les autorités équato-guinéennes semblent donner raison à ceux qui avaient estimé que la menace sécuritaire brandie pour suspendre ses échanges avec le Cameroun était un prétexte fallacieux pour ajourner l’entrée en vigueur de l’accord de 2013 sur la libre circulation des personnes dans la sous-région, entrée le 1er novembre 2017 à N’Djamena par l’ensemble des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cet accord prenait effet à partir du 1er janvier 2018. La Guinée Equatoriale, craignant une immigration massive sur son territoire et prétextant cette fois-là encore une menace sécuritaire, avait déjà joué ce tour aux autres pays de la Cemac, en fermant ses frontières avec le Cameroun et le Gabon la veille de l’entrée en vigueur du passeport biométrique dans la zone Cemac, le 1er janvier 2014.


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    Avec le Gabon, ce petit pays de 1,268 million d’habitants en 2017 a longtemps été accusé de saboter tous les efforts des autres responsables politiques de l’espace communautaires en vue de la libre circulation des personnes et des biens. C’est l’un des principaux obstacles au décollage des échanges intra-communautaires de la Cemac. Ceux-ci, dominés par les produits agricoles, pesaient moins de 2% en 2017.

  • Secteur bois: préavis de grève générale dès le 31 janvier 2019

    Dans une correspondance adressée ce 22 janvier 2019 à Alberto Saviolo, le président du Comité exécutif du Groupement de la filière bois du Cameroun (Gfbc), André Makon, Célestin Bama, Didier Afanda, Boyomo Badoana, Pierre Essindi Minkoulou, Mebiame Tangou Antoinette, Kuissu Kamdem Falone et Joseph Onana dévoilent l’objet du préavis de grève projeté pour ce 31 janvier 2019: « fixer la date de signature de la Convention collective nationale des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers et activités annexes dont les travaux ont commencé le 18 décembre 2017 et se sont achevés le 22 novembre 2018, la mise en application des grilles de salaires des secteurs primaire et secondaire adoptées par les parties, ceci à compter du 1er janvier 2019, le renversement aux travailleurs des salaires gelés par les employeurs depuis l’augmentation du Smig par le Chef d’Etat à 36 270 FCFA depuis juillet 2014, la mise sur pied des commissions d’élaboration des accords d’établissement dans les entreprises pour le paiement intégral  de l’indemnité de logement conformément à l’arrêté n°918/MTPS/SG/CJ du 26 mai 1993 à son chapitre ll, et des dispositions de l’article 67 de la Convention collective des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers« .


    >> Lire aussi – La place du bois dans l’économie camerounaise


    Les membres des cinq centrales syndicales signataires de ce préavis de grève et employés d’une vingtaine d’entreprises du secteur bois (Alpicam, Grumcam, Sepac, Palisco, Cfim, Thanry, Sim, Ecam Placage etc…),   disent vouloir éviter aux entreprises camerounaises de la filière bois, la même catastrophe que celle du Groupe Rougier, en faillite depuis 2018. Soupçonnant même le Président du Comité exécutif du Groupement de la filière bois du Cameroun (Gfbc), d’être « un représentant des sociétés multinationales pour fragiliser l’économie du Cameroun« . Ils se proposent d’ailleurs de  » saisir les autorités compétentes pour l’ouverture d’une enquête « .

    En réalité, le Comité exécutif du Groupement de la filière bois du Cameroun (Gfbc), représentant le patronat du secteur bois, en veut au gouvernement. Notamment sur la revue à hausse de la taxe d’abattage décidée par l’Etat du Cameroun et contre laquelle il s’oppose

    Dans une précédente correspondance adressée, le 20 décembre 2018, à Alberto Saviolo, de nationalité italienne, le Groupe des travailleurs de la Commission mixte paritaire chargée de la révision de la Convention collective nationale des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers et activités annexes s’insurgeait contre « son opposition à la signature de la Convention collective nationale des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers et activités annexes« .


    >> Lire aussi – Taxe d’abattage: le bois camerounais encore plus cher en 2019


    En réalité, le Comité exécutif du Groupement de la filière bois du Cameroun (Gfbc), représentant le patronat du secteur bois, en veut au gouvernement. Notamment sur la revue à hausse de la taxe d’abattage décidée par l’Etat du Cameroun et contre laquelle il s’oppose: « le Comité exécutif nous fait le chantage« , s’écrie André Makon, le porte-parole du Groupe de travailleurs camerounais en colère. Le Gfbc conditionnerait ainsi la signature de la Convention collective nationale des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers et activités annexes à une baisse par le gouvernement camerounais de la taxe d’abattage. Aux dernières nouvelles reçues, c’est le statut qui entre les deux parties. Après le préavis de grève, les membres du Groupe des travailleurs de la Commission mixte paritaire chargée de la révision de la Convention collective nationale des entreprises d’exploitation et de transformation des produits forestiers et activités annexes envisagent déposer un mot d’ordre de grève dans les villes de Douala, Yaoundé, Belabo, Bertoua, Kribi, Ndeng, Yabassi ou encore Mfou.

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  • Projet Tramway Douala : les travaux lancés dès ce premier semestre 2019

    Le début des travaux de construction d’une ligne de tramway dans la ville de Douala est prévu pour le courant du premier semestre 2019 pour une durée de trois ans, avec une mise en service partielle envisageable en 2021 si les délais des actions préalables sont tenus. L’une des principales actions qui va certainement déclencher effectivement le projet est « la conclusion à date du contrat commercial entre le groupement Iristone/Ilci (l’opérateur intégrateur du projet, Ndlr) et le gouvernement camerounais dont le début des négociations est imminent », précise le communiqué.

    Les études d’insertion de la ligne, la solution énergétique autonome et les plans de financement éligibles aux fonds internationaux ont été réalisés et approuvés par les parties, note l’annonce

    C’est en juillet 2016 que le Cameroun a signé avec le groupement formé par la société belge Iristone Consulting et le groupe de BTP turc Ilci Holding, un protocole d’entente en vue des études, du financement et de la construction d’une ligne pilote de tramway d’un linéaire de 18 km à Douala. Les études d’insertion de la ligne, la solution énergétique autonome et les plans de financement éligibles aux fonds internationaux ont été réalisés et approuvés par les parties, note l’annonce. L’intégrateur belgo-turc Iristone/Ilci a constitué un consortium d’entreprises intervenant dans les différents corps de métier du génie civil, de l’électricité et de la signalisation parmi lesquelles l’Allemand Siemens et le Canadien Bombardier Transportation.

    Le tramway disposera d’une centrale électrique autonome installée dans la zone industrielle de Bonaberi dont la puissance dépasse les besoins de son exploitation. Cette disponibilité d’énergie contribuera à l’amélioration de l’attractivité de cette zone pour les unités industrielles. Les retombées socioéconomiques générées par cet investissement sont multiples. Les emplois directs pour la seule phase pilote sont estimés à plus d’un millier de postes.

     

     

  • Camrail: comment l’Etat s’apprête à injecter 7,8 milliards sans l’audit de la concession

    Cité par Jeune Afrique en septembre 2018, le directeur général de la Cameroon Railway (Camrail), le Français Pascal Miny, faisait savoir que son entreprise manquait de trésorerie. Il espérait en urgence un apport financier de l’Etat du Cameroun d’un montant de 1,2 milliard Fcfa pour réhabiliter onze véhicules cinquantenaires, remisés depuis des lustres. On n’en sait rien des tractations menées depuis lors en vue de la satisfaction de cette attente, mais le président de la République vient de décider d’une intervention beaucoup plus importante. Le 27 janvier dernier, Paul Biya a habilité, dans deux décrets respectifs, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, à signer des conventions de crédit acheteur avec la Standard Chartered Bank, d’un montant cumulé de 7,8 milliards Fcfa, pour l’acquisition de quatre locomotives pour le compte de Camrail. Lesdites locomotives seront affectées au transport des voyageurs. Cette décision est prise en respect des engagements pris par l’Etat du Cameroun dans le cadre de la convention signée il y a 20 ans (1999) avec le groupe Bolloré.

    Certains préalables semblent simplement n’avoir pas été remplis avant une telle intervention. Notamment l’audit de la concession de 1999 en passant par les avenants de 2005 et 2008, pour savoir si effectivement les tâches dédiées à la société Camrail ont été bien remplies

    Certains préalables semblent simplement n’avoir pas été remplis avant une telle intervention. Notamment l’audit de la concession de 1999 en passant par les avenants de 2005 et 2008, pour savoir si effectivement les tâches dédiées à la société Camrail ont été bien remplies. C’était d’ailleurs l’une des prescriptions phares du rapport d’enquête commandé par le chef de l’Etat à la suite de l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016, qui avait fait officiellement 79 morts et 575 blessés. Celui-ci proposait, entre autres, des mesures visant à limiter les risques de survenue d’une telle catastrophe à l’avenir. Paul Biya avait surtout, au terme de cette enquête, promis une plus grande implication de l’Etat dans le secteur ferroviaire, en tant que garant de la sécurité des Camerounais. L’Etat du Cameroun entendait ainsi reprendre la main dans le volet transport des personnes en termes de contrôles, de procédures, de ressources humaines, etc.

    Pour respecter tous les engagements pris par le Cameroun dans le contrat de concession, Paul Biya avait par ailleurs annoncé qu’une société de patrimoine serait créée pour gérer le chemin de fer qui demeure le patrimoine de l’Etat. Cette entreprise est censée prendre la forme de l’Autorité aéronautique civile du Cameroun ou l’Autorité portuaire nationale. Mais avant, il est attendu une relecture du contrat avec le groupe Bolloré. Préalable pour lequel un avis d’appel à manifestation d’intérêt pour la présélection des cabinets, entreprises ou groupements, avait été lancé en 2015. Sans suite.

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  • Marchés publics: l’Etat menace de résilier les contrats de près de 350 entreprises

    Le ton est suffisamment grave pour la première sortie du nouveau ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics. Nommé dans le gouvernement du 14 janvier 2019 à ce poste ministériel, Ibrahim Talba Malla n’est pas allé du dos de la cuillère dans le dossier des abandons de marchés par certains prestataires. Dans un communiqué publié dans le quotidien à capitaux publics du lundi 28 janvier 2019, le Minmap met en garde les entreprises et prestataires qui ont abandonné au moins un marché au cours des exercices 2015, 2016 et 2017. « Un délai de 21 jours calendaires est ainsi accordé à tous les opérateurs concernés pour procéder à la reprise des prestations qui devra être attestée par un ordre de service dûment signé par le maître d’ouvrage ou maître d’ouvrage délégué », prévient le ministre. Passé ce délai, poursuit-il, l’autorité chargée des marchés publics procèdera à la résiliation pure et simple desdits contrats. Non sans brandir les conséquences du point de vue de l’exclusion des prestataires défaillants de la commande publique pour une durée de deux ans. La circulaire du 25 janvier 2017 stipule en effet que « les défaillances des cocontractants dans l’exécution des marchés précédents sont désormais considérées comme critère éliminatoire dans l’attribution de nouveaux marchés ».

    Ces entreprises et prestataires opèrent entre autres dans la construction et les travaux de réhabilitation, la fourniture de matériels, l’équipement, et la réalisation de forages, entre autres.

    Toutefois, le ministre délégué invite ceux des prestataires dont les noms figureraient par erreur dans la liste à lui produire sans délai, tous les éléments de preuve allant dans le sens de leur extraction. Le chef du département ministériel en charge des Marchés publics précise que cette mesure entre dans le cadre du processus d’assainissement du secteur des marchés publics en général et de lutte contre le phénomène des marchés abandonnés en particulier. La liste publiée par le Minmap contient 343 entreprises réparties sur les 10 régions et les différents départements ministériels. Ces entreprises et prestataires opèrent entre autres dans la construction et les travaux de réhabilitation, la fourniture de matériels, l’équipement, et la réalisation de forages, entre autres.

    Ce n’est pas la première fois que le ministère en charge des Marché publics se prononce sur le phénomène des marchés abandonnés. A la tête de ce département ministériel, Abba Sadou avait déjà engagé une lutte contre le phénomène. L’ex-ministre avait alors recensé 334 entreprises qui étaient supposées avoir abandonné au moins un marché entre 2014, 2015 et 2016. Le ministre, dans le souci d’assainir le fichier des entreprises qui ne respectent pas le cahier des charges et ne mènent pas à terme leurs contrats, avait d’abord demandé aux maîtres d’ouvrage, maîtres d’ouvrage délégués et aux chefs de services déconcentrés de son département ministériel de retenir également dans cette liste, les noms des entreprises ayant donc abandonné le chantier, ainsi que les informations sur la raison sociale ou le nom de l’établissement concerné suivi de son adresse complète, les références exactes et l’objet du contrat en cause, le lieu d’exécution des prestations, le taux d’exécution des prestations, le taux d’exécution physique au moment de l’abandon.

  • Investigations: désormais plus de tabous sur la criminalité financière

    Les techniques de criminalité financière se complexifient de plus en plus. Et, la riposte devrait être à la hauteur de la menace. C’est le pari que s’est lancé le Pr Kelly MUA Kingsly à travers trois ouvrages dont la dédicace aura lieu demain à Yaoundé. Il s’agit de « Forensic Accounts and Ethics », « Corporate Fraud Risk Management » et « Financial Crime Investigation ». Les invités à cette cérémonie de dédicace, notamment, le Président Directeur Général (PDG) de la Standard Charter Bank, UGHA CHUKS, mais également un important gratin du monde de la finance au Cameroun (banques, assurances, micro-finance, DSX, etc.); les autorités en charge des finances publiques, de l’économie et de la lutte contre la corruption ; les chefs des missions diplomatiques et consulaires ; les organisations de la société civile ; des professions libérales (experts comptables, notaires, avocats, etc.). Mais aussi des partenaires et sponsors (Standard Chartered Bank, Banque Atlantique), qui feront donc une véritable immersion au cœur des pratiques nouvelles et émergentes de lutte contre la criminalité financière (délinquance à col- blanc) à l’heure de l’intensification de la financiarisation de l’économie.

    Pour le Pr Kelly MUA Kingsly, les seuls contrôles règlementaires ne suffisent plus pour lutter contre la criminalité financière, il faut désormais utiliser les méthodes propres aux enquêtes policières pour venir à bout des criminels à col blanc

    Les autorités judiciaires camerounaises auront désormais à leur portée un outil de référence en matière des techniques à même de mettre à nu toutes les nouvelles techniques des détourneurs des fonds publics, et pouvoir lever ainsi tout soupçon de condamnations politiques aux victimes de l’opération « Epervier » par exemple. Pour le Pr Kelly MUA Kingsly, les seuls contrôles règlementaires ne suffisent plus pour lutter contre la criminalité financière, il faut désormais utiliser les méthodes propres aux enquêtes policières pour venir à bout des criminels à col blanc. Et, c’est la plus-value qu’apportent ces trois ouvrages.  Dans « Financial Crime Investigation » par exemple, l’auteur part d’un constat, les délits financiers  couvrent un large éventail d’infractions généralement de nature internationale. Ces crimes affectent les individus, les entreprises, les organisations et les nations. Étant la menace la plus insidieuse d’aujourd’hui pour notre mode de vie, les marchés financiers et les économies, « Financial Crime Investigation » cherche à jeter une lumière substantielle dans un aspect relativement nouveau dans les économies africaines car, touchant directement d’autres aspects tels que: les types de criminalité financière, une vue d’ensemble de la criminalité financière ; points communs et convergence ; techniques d’enquête sur les crimes financiers ; blanchiment d’argent. Toute chose qui constitue des délits financiers, l’identification des fondements des enquêtes sur les crimes financiers, la relation entre le droit pénal et les règlements sur les délits financiers, les moyens et méthodes pour prévenir ou réprimer les délits financiers. Ce livre, précise-t-on, habilite ses lecteurs avec les outils et les techniques nécessaires pour gérer les enquêtes de criminalité financière à tous les niveaux. Il est principalement destiné à être un manuel pour ceux qui souhaitent jouer un rôle majeur dans les enquêtes sur les crimes financiers.

     

     

     

     

     

     

    « Forensic Accounts and Ethics », un guide pratique  pour la comptabilité judiciaire

    Pour sa part, dans « Forensic Accounts and Ethics », à travers un langage succinct et simple, le Pr Kelly dirige ses lecteurs à travers le rôle, l’importance, la nature et la portée du travail des experts comptables, des experts en finance et comptabilité judiciaires, comptabilité et des audits. Il fait un pas de plus pour expliquer le comportement éthique minimum attendu des experts en finance et comptabilité judiciaires. Ce guide pratique à jour, explique les aspects critiques de la comptabilité judiciaire tels que: la nature et portée de la profession, principes de fraude financière, méthodes et techniques de comptabilité judiciaire, traçage, déconstruction et reconstruction des preuves criminelles dans les cas des fraudes, les procédures d’analyses de la comptabilité judiciaire, etc. Selon son auteur, « Forensic Accounts and Ethics » est particulièrement important pour ceux qui travaillent dans le cadre de la fonction publique (nationale et internationale), des sociétés privées (banques, compagnies d’assurance/entreprises, avocats, etc.) dans cette période où les organisations doivent surmonter le défis de la criminalité financière et de la fraude au profit d’une gestion rationnelle et rigoureuse des ressources. De l’avis de son auteur, les idées promues dans ce livre pourront aider à améliorer l’efficacité des comptables publics et privés à différents niveaux dans la profession.

    Ce texte explique la diversité des problèmes et des défis qui subsistent pour lutter contre la fraude en entreprises et l’atténuation des risques en une période de croissance technologique rapide

    Pour ceux qui cherchent à comprendre l’art de la juricomptabilité, cet ouvrage  est une référence qu’il convient d’explorer, signale-t-on. Surtout que le rythme et la portée de la fraude en entreprise continue son évolution rapide, dévastant et souvent de manière inattendue dans cette période de crise économique. Les entreprises travaillent sans relâche pour assurer une approche pratique et efficace dans la lutte contre la fraude et de la gestion des risques, car elles ont des effets dévastateurs sur l’image et la confiance dans la société. La maîtrise de la gestion des risques et de l’élaboration des politiques est, explique-t-on, en totale exposition dans ce livre. Il fournit au lecteur un manuel concis d’information axée sur le savoir et sur l’action sur cet aspect complexe, mais extrêmement vital de la gouvernance d’entreprise et du respect des politiques de conformité; dans l’économie mondiale d’aujourd’hui. Ce texte explique la diversité des problèmes et des défis qui subsistent pour lutter contre la fraude en entreprises et l’atténuation des risques en une période de croissance technologique rapide. En fin, « Corporate Fraud Risk Management », en  plus d’être un manuel d’auto-assistance pour ses utilisateurs, ce livre, informe-t-on, est également un manuel des propriétaires pour aider leurs organisations à devenir plus performantes.


    >> Lire aussi – l’ANIF a reçu plus de 5000 dénonciations de blanchiment d’argent en 2017


    En rappel, dans son dernier rapport d’août 2017 sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique Centrale (Gabac) détaille comment les nouveaux moyens de paiement (mobile money, carte prépayée, paiement en ligne) peuvent favoriser la criminalité financière. Le Gabac  souligne par exemple la faiblesse de l’encadrement juridique de l’offre de ces nouveaux moyens de paiement. « L’essentiel des dispositions dans la Cemac tendent à poser des principes génériques sans formuler de réelles obligations contraignantes», Les auteurs pointent notamment le flou juridique entourant les rapports entre les établissements de crédit et leurs partenaires, mais aussi la responsabilité des différents acteurs de la chaîne des nouveaux moyens de paiement. « Par ailleurs, le caractère limité de l’obligation de traçabilité, qui n’est que de trois ans dans la Cemac, alors qu’elle est de dix ans dans la UEMOA, constitue une insuffisance. » Et de conclure : « Le cadre juridique Cemac se caractérise par une certaine vacuité sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme via les NMP. […] Si le dispositif juridique de la Cemac vise à encadrer l’utilisation de la monnaie électronique dans la sous-région, il ne prend pas en compte de façon adéquate les objectifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. »

    Pr Kelly MUA Kingsly: un expert en Juricomptabilité et Investigation financière

    C’est l’un des meilleurs experts en matière de Juricomptabilité et Investigation financière que compte le Cameroun. Au fil des années, le Pr Kelly MUA Kingsly a fait preuve de qualités exceptionnelles dans ce domaine en tant que professionnel en gestion des finances publiques, en développement, coopération internationale, en administration publique, en gestion des projets, audit et contrôle financiers. Sa solide expérience académique et professionnelle a été bâtie auprès du gouvernement camerounais, du système des Nations Unies, de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce qui a façonné son expertise dans ce domaine de choix: Juricomptabilité et  d’Investigation Financière. Ses nombreuses certifications et publications (livres et articles en ligne) sur des sujets tels que la juricomptabilité, la fraude, la corruption, la gestion du risque en entreprise, pour ne citer que ceux-là, le placent dans le peloton de tête des experts en la matière sur le continent. A propos, il est membre fondateur de l’Ordre International des juricomptables à Nairobi au Kenya, conférencier et collaborateur  à l’université panafricaine de Yaoundé au Cameroun, membre exécutif de l’Association des juricomptables certifiés, membre de l’Edward S Mason Program en politique et gestion publiques.

    Il est actuellement sous-directeur des opérations financières de l’Etat à direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire, direction de la Trésorerie au ministère des Finances

    Egalement, il est enseignant à l’université de Coppershore de Zambie, Certified Forensic Accountant, Certified Financial Investigator, etc. Il est actuellement sous-directeur des opérations financières de l’Etat à direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire, direction de la Trésorerie au ministère des Finances. Son parcours académique débute en 2000 à l’obtention de sa LL.B délivrée par l’université de Dschang au Cameroun suivie d’une LL.M en English Common Law délivrée par la même université en 2001. Par la suite, il entre dans la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature à Yaoundé au Cameroun, de laquelle il obtient un Master en gestion des finances publiques en 2005. Le Pr Kelly Mua kingsly a, par la suite, obtenu sa qualification  de juricomptable professionnel en 2011 à l’Institut canadien de Juricomptabilité. Cette institution qui jouit d’une très bonne réputation en la matière. Un an plus tard, en 2012, il obtient dans la même institution une certification professionnelle d’enquêteur Certifié en finances.


    >> Lire aussi – Fraudes fiscales : Commissionnaires agréés en douanes et importateurs épinglés


    Dans sa quête permanente du savoir et du savoir-faire, le Pr Kelly Mua Kingsly rejoint la très prestigieuse Harvard Kennedy School of Government en 2014 où il obtient sa qualification en intendance financière. Il poursuivit sa quête de connaissances à l’Université  Charisma aux Antilles britanniques où il obtient un Ph.D. en politiques publiques et gestion des affaires en 2015 avec sa thèse portant sur « La lutte contre la fraude et la corruption au Cameroun et au Nigeria ».

  • Une EcoMatin N° 215 actuellement en kiosque

    A la une:

    – Finances publiques menaces sur le budget de 4850,5 milliards en 2019

    Business

    Camrail : Comment l’Etat s’apprête à injecter 7,8 milliards sans l’audit de la concession

    Politiques publiques

    –  Marchés publics : l’Etat menace de résilier les contrats de près de 350 entreprises

     

    Conjoncture

    –  Secteur bois : Préavis de grève générale dès le 31 janvier 2019

    Investigations : désormais plus de tabous sur la criminalité financière

  • Assurance: 82 clients en danger chez Area

    C’est période trouble au sein de la Compagnie Assurances et réassurances africaines (Area S.A). Elle porte à la connaissance de l’opinion, dans un communiqué publié par voie de presse le 28 janvier dernier que, malgré une rupture de collaboration avec l’agent général Toumwa Assur sis Commercial avenue-Bamenda, le 1er décembre 2018, ce dernier continue d’agir frauduleusement au nom de la compagnie.

    Un second communiqué signé de Jacob Sinze, le DG d’Area porte à la connaissance du public de la disparition de 31 attestations d’assurances de couleur jaune dans les locaux du cabinet de courtage Best Insurance Company Ltd

    L’agent général Toumwa Assur détient encore par devers lui, les attestations d’assurances censées être retournées depuis la rupture de la convention de collaboration, soit 22 attestations jaunes et 29 attestations Pool TPV tout type confondu.

    Un second communiqué signé de Jacob Sinze, le DG d’Area porte à la connaissance du public de la disparition de 31 attestations d’assurances de couleur jaune dans les locaux du cabinet de courtage Best Insurance Company Ltd, sis à commercial Avenue à Bamenda suite au vol par effraction survenu le 16 janvier 2018.

    Petit poucet du marché des assurances il y a encore quelques années, Area assurances se fait désormais remarquer par l’importance de certains contrats à lui confiés, ainsi que par le caractère novateur de certains de ses produits. Il en est ainsi d’Area Smartphone Secure, qui permet de sécuriser son répertoire téléphonique et d’assurer les smartphones en cas de perte ou de vol. Fondée en 2007 par Simon Ningahi, la compagnie dont la direction générale échoit désormais à Jacob Sindze est présente dans les 10 régions du Cameroun grâce à un important réseau d’agences et d’agents généraux.

    La société d’assurance camerounaise Area Assurances S.A., a annoncé, il y a quelques années, le lancement d’une nouvelle police d’assurance destinée à assurer les smartphones et les tablettes. Baptisée «Area Smartphone Secure», cette police d’assurance offre des prestations à partir de 7 000 FCFA par an. Selon des responsables de la compagnie d’assurances rencontrés au Salon International de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote 2014), grâce à cette police, l’assuré qui perd son téléphone ou sa tablette reçoit, dans les 48h, un téléphone ou une tablette équivalent à l’objet perdu.

    De même, grâce à l’application «Esther App Mobile» installée dans le téléphone lors de la souscription, la compagnie d’assurances restitue intégralement le répertoire (Sim et téléphone) de l’assuré. Par ailleurs, grâce à l’application, un système de tracking du téléphone est lancé, avec pour objectif de le récupérer auprès de l’éventuel voleur.

     

  • Par Xavier Messe
    – Manifestations – répression: la brèche

    Le 26 janvier 2019. Cette date restera gravée dans l’histoire politique du Cameroun comme une journée de peu de gloire. Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC ) avaient été molestés, certains blessés par par balles à Douala. Ce fut au cours d’une marche dite « blanche». Cette manifestation avait été aussi organisée dans certaines villes du pays le même jour.
    Les autorités administratives avaient refusé d’autoriser cette marche. Elle sera donc réprimée avec brutalité de façon disproportionnée par les forces de police. Deux personnalités politiques bien connues ont reçu sur leur jambe des blessures graves provenant des tirs de balles. De nombreuses arrestations ont eu aussi lieu dans des villes intérieures.
    Le même jour, à Bruxelles, à Berlin et à Paris, les locaux des représentations diplomatiques du Cameroun ont été mises à sac par des manifestants qui scandaient le nom de Maurice Kamto, l’appelant « président élu » au dernier scrutin d’octobre 2018.
    La démocratie est donc une école des devoirs et des obligations. Les pouvoirs publics sont soumis à ces devoirs et à ces obligations
    Voilà une fois de plus le Cameroun en ébullition. Les images des hommes politiques blessés par balles et gisant au sol font le tour du monde. Celles des passants frappés aussi. Celles des émeutiers saccageant les locaux et déchirant les effigies du président de la République, Paul Biya tournent en boucle dans les réseaux sociaux.
    Dans un premier temps, nous serions tentés de dire que dans une démocratie, de tels agissements sont courants. Exemples: les « Soixante-huitards » n’avaient-ils pas dépavé Paris et autres grandes villes de France, faisant même des morts ? Les « Brigades rouges » n’avaient-elles pas tenté plusieurs fois de détruire Rome et Naples avant d’être réduites plus tard au silence?
    La démocratie est une immense école où l’on apprend sans fin, le respect des lois et règlements du pays qui l’adopte. C’est un cadre où on apprend à vivre avec les différences. Où on apprend la tolérance. Où les tenants du pouvoir acceptent que les différences s’expriment et se manifestent sans être inquiétés. Où les forces de maintien de l’ordre doivent être éduquées pour protéger tous les citoyens, autant qu’elles protègent les institutions et les personnes qui les incarnent.
    La démocratie est donc une école des devoirs et des obligations. Les pouvoirs publics sont soumis à ces devoirs et à ces obligations. Les citoyens aussi. Un parti politique qui demande une autorisation de manifester pour marquer son existence en mobilisant ses militants, cette autorisation doit lui être accordée absolument. Rien ne saurait justifier un refus de la part des pouvoirs publics. En cas de débordement, la police devrait savoir utiliser la graduation de la répression, et ne jamais utiliser des balles réelles contre une population aux mains nues. Si de l’autre côté un parti politique n’est pas capable de maîtriser ses troupes contre les débordements, il devra supporter les conséquences issues des dégâts.
    Les mouvements que nous avons vécus samedi dernier prouvent que de part et d’autre, l’intolérance a fait son lit au Cameroun. Il revient aux pouvoirs publics d’implémenter cette vertu morale et démocratique
    Les mouvements que nous avons vécus samedi dernier prouvent que de part et d’autre, l’intolérance a fait son lit au Cameroun. Il revient aux pouvoirs publics d’implémenter cette vertu morale et démocratique. A défaut, la violence s’installera. Les images de samedi risquent d’être une brèche qui vient de s’ouvrir. Il sera difficile de la refermer. Au gouvernement de prendre ses responsabilités face à son peuple.

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