Mois : mai 2019

  • Fraude commerciale: le Mincommerce traine la société Fontana en justice

    L’affaire dite Fontana est donc loin de livrer son épilogue. C’est désormais devant la justice que les parties impliquées vont devoir s’expliquer. En effet, Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce, a déposé, le 27 mai 2019, une plainte auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Première instance  d’Ekounou à Yaoundé, contre la société Fontana et ses principaux dirigeants, et contre Dame Tiaga Poungoue Nadège, magasinière, ainsi que leurs complices, pour altération des denrées alimentaires et/ou faux en écriture de commerce. La décision du ministre du Commerce d’ester en justice se fonde sur les dispositions de l’article 100 de la loi No 2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun, aux termes desquelles « sans préjudice du droit de poursuite des victimes, l’action publique en répression des infractions prévues par la présente loi est mise en mouvement par le Procureur de la République compétent, sur plainte préalable de l’administration en charge du commerce, assortie des procès-verbaux relatifs à chaque dossier ainsi que, le cas échéant, des biens saisis », explique-t-on.


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    En effet, écrit le Mincommerce, « à la suite d’une dénonciation à l’encontre de ladite société, assortie d’une vidéo montrant ses employés se livrant à la modification des dates de fabrication et péremption de certains produits destinés à l’alimentation humaine, j’ai effectué, accompagné de mes services techniques compétents, une descente sur le terrain le vendredi 24 mai 2019, qui nous a permis de constater, sur procès-verbal, les faits de pratiques commerciales, trompeuses et a abouti  aux saisies réelles de produits stockés aux mêmes fins ». Notamment,  plusieurs cartons de chocolat de marque Venus (Bitter Couverture), périmés depuis le 09 février 2019 ; des lingettes de marque Dryfix, périmés depuis le 30 mars 20019 ; des vermicelles de marque Venus, périmés depuis février 2019 ; du chocolat de marque Aslan, périmé depuis le 09 mars 2019 ; des bonbons chocolat de marque Golbon, périmés depuis février 2019 ; des couches jetables ; de l’huile végétale d’origine douteuse.


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    Pour le Mincommerce, il s’agit là « des faits suffisamment graves, assimilables à l’infraction pénale de faux en écriture de commerce, prévue et réprimée par les articles 98 (1) de la loi No 2015/018 du 21 décembre 2015 susvisée et 314 du code pénal ». Il ajoute par ailleurs qu’il est question ici « d’un problème de santé publique, tant il est avéré que la consommation des produits avariés porte atteinte à la santé des consommateurs. Il y a donc, dans le cas d’espèce, mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». Et souhaite que les auteurs et complices de ces actes soient poursuivis et sanctionnés conformément à la législation en vigueur.

  • 2,6 milliards de FCFA de l’AFD pour améliorer la gouvernance financière au Cameroun

    2,6 milliards FCFA. C’est le montant octroyé par  l’Agence française de développement (AFD) au gouvernement camerounais pour le financement de la deuxième phase du Projet d’appui à la gouvernance financière (PAGFI 2). La convention de financement a été signée mercredi 29 mai 2019 à Yaoundé, entre Alamine Ousmane Mey,  ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) et  l’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault en présence du directeur de l’AFD au Cameroun, Benoit Lebeurre.

    Le Minepat indique que l’ambition du PAGFI 2 est de permettre à l’Etat camerounais de renforcer sa capacité à « contrôler et à maitriser l’exécution de son budget ». Il permet à l’Etat, « de disposer au moment opportun de la trésorerie nécessaire pour faire face à ses engagements budgétaires, de publier une information comptable et budgétaire crédible reflétant une image fidèle de la situation financière, et d’apporter une réponse aux nombreux enjeux et défis relevant de la gestion des finances publiques ».

    Le premier C2D (2006-2011) d’une enveloppe globale de 352,7 milliards FCFA s’inscrit pleinement dans la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté et le cadre de coopération franco-camerounaise décliné dans le Document cadre de partenariat. Le second C2D (2011-2016) d’un montant de 214 milliards FCFA conclu le 1er juillet 2011, s’inscrit pleinement dans le cadre de la stratégie gouvernementale de l’emploi et de la croissance (DSCE), cible particulièrement le développement rural et l’agriculture, le développement urbain dans des villes secondaires du Cameroun, et la formation professionnelle. Le troisième C2D (2016-2024) d’un montant estimé à 433 milliards FCFA est actuellement en négociation. Il ciblera particulièrement les secteurs tels que le développement rural et l’agriculture, le développement urbain, la mobilité urbaine, l’énergie et les infrastructures de transport.

  • Financement : le Cameroun cherche 10 milliards FCFA sur le marché de la BEAC

    Le Cameroun se lance, ce mercredi 29 mai 2019, sur le marché dans la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour mobiliser 10 milliards de FCFA en Obligations du trésor assimilables (OTA). Le chronogramme d’émissions de titres publiés par la Banque centrale fait mention d’un communiqué d’annonce de la séance d’adjudication des Obligations du trésor assimilables du 29 Mai 2019 par le ministère des Finances.  D’une maturité de quatre ans, pour un taux d’intérêt de 4,75%, lesdites souscriptions se feront auprès des banques et établissements financiers de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) agréés comme Spécialistes en valeurs du trésor (SVT).

    Une opération à laquelle dix-sept SVT en activité dans les six pays de la zone CEMAC prennent part. Les fonds levés serviront à la réalisation des projets de développement, dans les secteurs aussi variés que le développement urbain, l’eau et l’énergie, les infrastructures sportives, les projets inscrits sur le plan d’urgence triennal 2017-2019, les travaux publics.

    Entre les mois de mai et de juin 2019, le Cameroun entend lever 150 milliards de FCFA pour les OTA et 50 milliards de FCFA pour les Bons du trésor assimilables (BTA) pour un total de 200 milliards au deuxième trimestre. C’est la première fois depuis le lancement du marché des titres de la Beac, que le Cameroun tente pareille opération. Surtout à travers des émissions des OTA, titres de long terme sur lesquels le Trésor public n’a réussi à lever que 48,68 milliards de FCFA depuis 2010.

    Par ailleurs, l’on observe que le gouvernement camerounais a préféré le marché de la Beac au marché financier local (Douala Stock Exchange), sur lequel l’État camerounais a pu mobiliser 795 milliards de FCFA depuis 9 ans. Ce choix du gouvernement peut s’expliquer par la transition que vit ce marché financier, en cours de fusion avec la bourse régionale basée à Libreville, la capitale gabonaise. Depuis 2010, année de son émission obligataire inaugurale sur son marché financier domestique, le Cameroun a déjà mobilisé un montant de 2 616,31 milliards FCFA à travers ses diverses interventions sur le marché des capitaux.

  • RSE : MTN appuie les jeunes agriculteurs de Nlobesse dans le Sud

    De l’eau potable coule désormais à flots à Nlobesse, un village de la région du Sud. C’est l’œuvre de la Fondation MTN, au profit des jeunes agriculteurs du Programme d’Appui à l’installation des Jeunes Agriculteurs (Paija), sur le site du Village de Nlobesse. Le système rétrocédé à l’Etat en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbairobe, apprend-on, est constitué d’un forage à haut débit, d’un château d’eau de 30m3 et d’un réseau d’adduction d’eau opérationnel à travers plusieurs bornes fontaines réparties dans ce village. Près de 300 jeunes et leurs familles sont les bénéficiaires directs de cette réalisation.


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    La construction du système d’adduction d’eau de Nlobesse s’inscrit dans le cadre de l’exécution de la convention de partenariat signée en 2014 entre le Minader et la fondation MTN en vue d’améliorer les conditions de vie des jeunes agriculteurs encadrés par le Paija sur les sites de Nlobesse dans la région du Sud et de Wassande dans l’Adamaoua. Les travaux de construction du système d’adduction d’eau de Wassande devant commencer dans les prochains jours, pour être rétrocédé officiellement au cours du dernier trimestre de cette année 2019, informe-t-on. Le Minader à travers le Paija œuvre ainsi à un meilleur essor de l’agriculture en encourageant le retour des jeunes à la terre.


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    Commentant cette action, Jean-Melvin Akam, le Secrétaire exécutif de la Fondation MTN Cameroon, a indiqué que « depuis 2005, nous apportons notre contribution à l’amélioration des conditions de vie des communautés parce que les priorités nationales en matière de développement sont au cœur des interventions de la Fondation MTN. Nous avons été naturellement séduits par les activités du Paija, en vue de lutter contre la pauvreté, le chômage des jeunes et l’exode rural en favorisant le retour des jeunes à la terre. A ce jour, nous avons fait construire près de 46 points d’accès à l’eau potable dont bénéficient près de 170.000 personnes à travers les régions du pays, prioritairement en zone rurale ».

  • Droit à l’image : Orange Cameroun s’oppose à Samuel Eto’o

    C’est le 11 janvier 2006 que Philippe Luxcey et José Messales Mata signaient le contrat liant respectivement Orange Cameroun et la Fondation Samuel Eto’o. L’une des clauses de l’accord parafé entre le directeur général de l’entreprise de téléphonie mobile et l’agent d’affaires, avocat du footballeur Camerounais, prévoyait l’exploitation de l’image de Samuel Eto’o par Orange Cameroun dans ses campagnes commerciales. A charge pour l’entreprise de téléphonie mobile de reverser entièrement lesdits fonds à la Fondation Samuel Eto’o. Pour une durée de 2 ans. Le goléador a finalement été ambassadeur Orange Cameroun entre 2009 et 2014.


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    D’après l’ex-capitaine des Lions indomptables du Cameroun, l’opérateur n’a pas respecté les clauses du contrat de 2006. Orange Cameroun a tout simplement continué d’observer lesdites clauses sans cause. L’image du footballeur a ainsi connu plusieurs exploitations, alors que le contrat liant les deux parties était arrivé à terme. Courroucé, Samuel Eto’o fils va porter l’affaire devant les tribunaux. Reprochant à Orange Cameroun d’avoir «exploité illégalement et sans contrepartie» son image. Après plusieurs renvois, le Tribunal de grande instance du Wouri a finalement tranché. C’était le 13 mai 2019. L’opérateur de téléphonie mobile a été condamné à payer des dommages intérêts d’un montant de 500.000.000 de Fcfa. Une peine pécuniaire souple. Car les prétentions des avocats de Samuel Eto’o allaient au-delà du milliard de Fcfa. Tout comme le Ministère public qui a requis un montant plus élevé que celui décidé par le Tribunal.


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    Dans les coulisses, nous apprendrons d’ailleurs que les avocats de la Défense du footballeur désapprouvent ce verdict. Mais ne comptent pas interjeter appel de la décision. Par contre, Orange Cameroun a fait opposition au jugement rendu par le Tgi du Wouri. En contestation du dommage-intérêt de 500 milliards de Fcfa. Pour rappel, la Fondation Samuel Eto’o a également signé le 21 mars 2016, un autre contrat avec Mtn Cameroon, également opérateur de téléphonie mobile et grand concurrent d’Orange Cameroun. Déjà très attendu, le début du procès au second degré devant la Cour d’appel du Littoral.

  • Transactions : la Bourse de Douala atteint le chiffre de record de 2 milliards

    La séance du 15 mai 2019 a connu une masse exceptionnelle d’opérations sur le compartiment obligataire, avec un total de 239 830 obligations échangées pour une valeur de 1,97 milliard de FCFA, coupon compris (dividende annuel inclus). Dans le détail, l’obligation ECMR 04-16/21, le 4ème emprunt obligataire (2016) de l’Etat du Cameroun de 173,145 milliards de FCFA, a connu une forte demande de 200 000 titres, contre une offre de 189 830 obligations. Sans surprise, la demande étant supérieure à l’offre, 189 830 obligations ont été rachetées.
    Autre titre fortement demandé à la séance du 15 mai, c’est l’obligation privée d’Alios Finance Cameroun récemment entrée en côte en début d’année 2019, qui connaît une demande de 50 000 titres, face à une offre identique, avec là encore, 100% de transactions entre l’offre et la demande. Le dividende de l’obligation Alios Finance à la séance était de 86,84 FCFA contre 235,07 FCFA pour l’emprunt obligataire 2016 de l’Etat du Cameroun.


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    D’une part, l’on note le bon comportement de l’emprunt obligataire de 2016 qui poursuit ainsi son succès. Car, sur un montant initial de 150 milliards de FCFA de l’Etat du Cameroun, ce sont 173,145 milliards qui avaient été levés. Dans le détail, Afriland a levé 47,68 milliards. EDC, 30,802 milliards. Société générale du Cameroun, 56 milliards. UBA, 10,401 milliards. Bicec, 12,260 milliards. Commercial Bank of Cameroon (CBC), 10,845 milliards et Bgfi, 5 milliards de FCFA. Mais l’on note que Financia Capital et Cenainvest impliqués dans cette opération, n’ont pas levé le moindre franc.


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    Les statistiques confirment que l’emprunt de l’Etat du Cameroun « Ecmr 5,5% net 2016-2021 », lancé le 20 septembre dernier, a été souscrit à hauteur de 115,43%, correspondant aux 112 milliards de prise ferme collectés par les chefs de file auxquels on ajoute 61,145 milliards de FCFA supplémentaires venant des personnes physiques et morales diverses. Les obligations portent intérêt fixe de 5.5% net sur la durée de l’emprunt qui est de 5 ans avec une année de différé.
    Selon le gouvernement, l’argent levé a permis de réaliser d’importants projets d’investissements dans les domaines des routes, de l’approvisionnement en eau potable, de l’électrification. Au nombre de ces projets, on peut mentionner l’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga (61,5 milliards de FCFA) ou les travaux de construction du port de Kribi qui recevront une dotation de 16 milliards de FCFA.


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    D’autre part, l’emprunt obligataire privé du crédit bailleur Alios Finance Cameroun, sous l’appellation «Alios 01 5,75 % 2018-2023», a largement dépassé les objectifs de départ. Initialement, Alios Finance Cameroun recherchait à la Bourse de Douala, un montant de 8 milliards FCFA, soit 800 000 obligations à 10 000 FCFA le titre. Au final, l’établissement financier a levé 8,730 milliards FCFA. La période de souscription courait du 20 novembre au 11 décembre 2018. L’arrangeur de cet appel public à l’épargne d’une institution privée était le prestataire de services d’investissement (PSI) BGFIBank Cameroun.


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    La réussite de cette opération financière privée intervient juste après la performance mitigée de la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID) qui recherchait, il y a quelques mois, à peu près le même montant (10 milliards FCFA), qu’Alios. En effet, EDC Investment Corp (EDC), chef de file de l’opération d’appel public à l’épargne en vue de la constitution du capital de la SMID, avait levé, à la clôture de son opération, le 5 juillet 2018, juste un montant de 5,414 milliards FCFA. Soit, un peu plus de 50% des 10 milliards initialement visés.

  • Transport aérien : cacophonie autour du plan de relance de Camair-Co

    Finalement, on se perd en conjecture sur le plan de relance qui devrait permettre à Camair-Co, la compagnie aérienne nationale du Cameroun, de sortir de la zone de turbulence dans laquelle, elle se trouve depuis plusieurs années. En effet, au cours du conseil de cabinet tenu le 23 mai à Yaoundé, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a « demandé de veiller à la réalisation du plan de relance de Camair-Co ». L’on pourrait se demander de quel plan de relance parle-t-il précisément. Est-ce celui élaboré en 2016 par le cabinet américain Boeing Consulting, et qui prévoyait entre autres, l’apurement de la dette de l’entreprise, le redimensionnement du réseau à près de 23 destinations, la modernisation de la flotte avec le passage à 12 aéronefs et la mise en place d’un plateau technique pour la maintenance des avions sur place. D’un coût initial de 60 milliards de Fcfa, ramené récemment à 45 milliards de FCFA par l’ancien top management de la compagnie de transport aérien.


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    Ou alors, c’est le nouveau plan de relance d’urgence annoncé lors du conseil d’administration du mois d’avril dernier, sous la présidence de l’ex-PCA, Louis Georges Njipendi Kouotou, et qui, à la faveur du décret présidentiel du 27 mai dernier, est devenu directeur général de Camair-Co, en remplacement de Ernest Dikoum. Ce plan de relance d’urgence validé l’actuel DG, prévoyait plutôt entre autres, la réduction des fréquences et des dessertes non rentables. Une décision prise en réaction de la situation actuelle de cette compagnie aérienne. En effet, le fleuron de l’aviation camerounaise connaît des difficultés financières. Camair-Co se retrouve en insolvabilité auprès des agences nationales de l’aviation civile, des compagnies d’assistance en escale et fournisseurs divers. La compagnie ne dispose plus que de deux avions opérationnels sur une flotte de six : un MA60 et un Bombardier Q400 en location. Par conséquent, le transporteur aérien n’assure plus ses vols régionaux. Sept destinations sont concernées : Abidjan (Côte d’Ivoire), Bangui (RCA), Cotonou (Bénin), Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), Lagos (Nigeria) et Ndjamena (Tchad). Avec en plus un personnel qui accuse des retards de salaire, Camair-Co se limite désormais au réseau domestique.


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    L’instruction du Premier ministre lors du dernier conseil de cabinet reste un peu floue, car ne précisant pas de quel plan de relance il s’agit finalement. Elle est intervenue après l’exposé du ministre des Transports, devenu par ailleurs président du conseil d’administration de Camair-Co, à la faveur du même décret présidentiel du 27 mai 2019, sur la stratégie d’amélioration de l’offre de service dans le secteur aérien, routier, maritime, et ferroviaire. S’agissant du sous-secteur aérien, Ernest Massena Ngalle Bibehe a indiqué que « les actions menées se rapportent […] à la mise en œuvre du plan de relance de Camair-Co, en dépit des difficultés d’exploitation que le gouvernement s’emploie à résorber ».

    Comment comprendre le problème

    Les observateurs s’interrogent sur les changements de fauteuil répétitifs aux commandes de L’ « Etoile du Cameroun ». La crise à la Camair-co est loin d’être « managériale ». Ils évoquent de préférence une « défaillance systémique » tout en estimant que l’arrivée de nouvelles personnalités à la direction générale ne pourrait véritablement pas faire bouger les lignes. Parmi ces défaillances, l’on cite : le ministère des Transports, l’Autorité aéronautique, les transporteurs aériens, les gestionnaires des aéroports, les gestionnaires des espaces aériens, les prestataires de services et les sous-traitants. Pour Fidèle Manga Fouda, ancien pilote et cadre à l’Autorité aéronautique du Cameroun, « ce système est vivant mais se porte mal dès lors que l’une des composantes peut être malade du fait des autres ». Il compare ce système à une table à quatre pieds dont l’un des pieds se rabougrit jour après jour au détriment des autres.
    Toujours selon l’ancien pilote, l’Autorité aéronautique a un rôle capital dans le fonctionnement de Camair-Co. « Je me suis souvent posé la question de savoir si cette structure est consciente des charges financières qu’elle fait supporter à la compagnie de manière directe et indirecte. L’Autorité aéronautique ne s’est jamais souciée de ce que peut coûter à la compagnie la mise en œuvre d’un nouveau règlement et surtout quand celui-ci est une copie d’un pays plus aéronautiquement développé que le Cameroun ».


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    Que ce soit l’Autorité aéronautique, ADC ou Asecna, ces structures sont des prestataires de services auprès des quels Camair-Co a des dettes d’exploitation. Ce qui mérite d’être relevé, précise l’expert, c’est que la seule structure qui prend un risque financier pour enrichir les autres est bel et bien la compagnie nationale. Après avoir préparé un vol à coup de millions FCFA, Camair-co, sans rien gagner pour avoir transporté un seul passager sur ce vol, doit tout de même s’acquitter des taxes et redevances des trois prestataires suscités.

  • Contrefaçon : le supermarché Fontana ou l’arbre qui cache la forêt

    Le 24 mai dernier, la brigade des contrôles et de répression des fraudes du ministère du Commerce a annoncé avoir mis la main sur un réseau de contrefaçon des produits alimentaires manufacturés, dans certaines installations attribuées aux établissements Fontana, qui opèrent dans la boulangerie et la grande distribution à Yaoundé. Tout serait parti d’une vidéo de dénonciation décrivant le procédé de falsification des dates de péremption « sur du chocolat pâtissier importé de Turquie et destiné à la confection de gâteaux, croissants et autres produits pâtissiers », grâce à un appareil qui efface et remplace les dates initiales de fabrication et d’expiration, a expliqué Aline Barbara Elemva Amana, chef de ladite brigade. Elle a annoncé dans la foulée la saisie d’une quantité importante de chocolat et d’autres produits périmés et qui attendaient un « recyclage » dans un entrepôt au lieudit Total Magzi, au quartier Mvan à Yaoundé. Le même groupe disposerait d’un « laboratoire » de frelatage des vins et spiritueux au lieudit Maetur Biteng, à la périphérie est de la capitale.


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    Les deux entrepôts en question ont été provisoirement fermés tandis que les autres établissements continuent de fonctionner et, sous-réserve des enquêtes en cours, le ministère du Commerce n’exclut pas des poursuites judiciaires contre le promoteur dudit groupe. Ce qui deviendra certainement dans quelques jours le scandale de Fontana, n’est que l’arbre qui cache la forêt. La contrefaçon au Cameroun, qui perdre avec la contrebande plus de 100 milliards Fcfa au pays chaque année, est un vieux fléau qui touche tous les secteurs de l’économie (boissons, ciment, sucre, poulet congelé, cosmétiques, cigarettes, tissus, médicaments, emballages plastiques non biodégradables, etc.), ainsi que l’a reconnu le ministère des Finances, dans un rapport publié en décembre 2017.


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    Elle a le vent en poupe ces dernières années, traduisant ainsi une faiblesse de la surveillance du marché, voire d’un laisser-aller manifeste de la part des instances chargées de la combattre, notamment le ministère du Commerce, l’Agence des normes et de la qualité (Anor), etc. Même dans le très névralgique secteur de la santé, le faux médicament circule au nez et à la barbe des autorités, et à un rythme qui frise la complicité. En mars 2018, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a signalé la présence dans le pays d’une version contrefaite d’un antibiotique connu sous le nom « Augmentin ». Le secteur des vins et spiritueux est celui dans lequel les contrefacteurs sévissent le plus. En janvier 2018, le bureau spécial de recherches et des enquêtes criminelles de la Gendarmerie nationale a mis la main sur un gang spécialisé dans la fabrication de whiskies frelatés à Bafoussam. A Yaoundé, Douala, et dans la plupart des grandes villes camerounaises, le phénomène a atteint des proportions inquiétantes. Même le régime de la vignette sur les vins, les spiritueux et les cigarettes, entré en vigueur en janvier 2012, n’a pas réussi à mettre fin ou tout le moins, à endiguer la contrefaçon. En 2015, le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), avait fait état de pertes de 4 milliards Fcfa enregistrées par l’industrie du tabac du fait de la contrefaçon. Le principal mouvement patronal du pays révélait par ailleurs que 25% des cigarettes commercialisées au Cameroun proviennent des réseaux de contrefaçon et de contrebande.


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    C’est pourquoi il importe plus que jamais d’accentuer les contrôles et de les étendre aux autres distributeurs (grands et petits), au regard non seulement des pertes que fait subir le phénomène de la contrefaçon à l’économie nationale, mais aussi et surtout des conséquences qu’elle a sur la santé. En juin 2017, des équipes opérationnelles des douanes avaient procédé à un maillage du territoire national à la recherche des marchandises sensibles à origine douteuse telles que les alcools, les produits cosmétiques, les boissons, le ciment, les produits ferreux, les cigarettes, le sucre, les huiles végétales, etc. Plusieurs saisies avaient été opérées. Des opérations de ce type devraient se multiplier et même devenir permanentes.

  • Bicec : enquête autour d’un détournement de 300 millions de Fcfa

    La Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), agence de Ndokoti-Douala, est de nouveau opérationnelle depuis le 17 mai 2019. Après quelques jours d’inactivité. Aucun communiqué n’indiquait les raisons de la brusque fermeture provisoire récemment observée. Sauf un «avis aux clients», révélateur de la situation : «Chers clients pour des raisons indépendantes de notre volonté, l’agence est temporairement fermée. Vous pouvez vous rendre dans toutes les autres agences pour effectuer vos opérations. Vous serez informés de la réouverture le moment venu. Nous comptons sur votre bonne compréhension», pouvait-on lire. En outre, le bâtiment abritant les services de cette agence était systématiquement surveillé par des gendarmes armés. Preuve d’un grave évènement survenu au sein de cet établissement de crédit.


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    Dans son édition parue le 15 mai 2019, Ecomatin faisait déjà état du climat malsain qui prévalait dans cette banque. L’agence de Ndokoti n’étant finalement que l’arbre qui cache la forêt. Des sources contactées proches de ce dossier font état d’une situation préoccupante. Ces dernières révèlent l’existence d’un réseau de vol dans les distributeurs automatiques de billets de la Bicec. Des centaines de millions de Fcfa volatilisés. Les coupables appartiennent à une organisation mafieuse bien structurée à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement de crédit.

    Les mêmes sources dévoilent l’existence d’un réseau solide accordant des crédits à des clients fictifs. 12 milliards de Fcfa ont ainsi été octroyés à une entreprise en faillite depuis 2 ans. Un scandale étouffé. Mais qui a coûté leur poste à quelques employés, finalement licenciés pour « faute grave » après passage devant le conseil de discipline. Il règne en outre au sein de la Bicec, des trafics d’influence, guerres de positionnement et leadership, nominations controversées, etc.


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    Les recoupements effectués sur la situation de l’Agence de Ndokoti confirment le climat délétère au sein de la banque. Le déploiement de gendarmes autour de l’Agence Bicec de Ndokoti était effectué «pour besoins d’enquêtes», rapporte une source contactée. D’après la même source, 300.000.000 de Fcfa sont portés disparus des caisses de cette agence. Rappelons que la Bicec avait déjà été secouée en 2017 avec le scandale de détournements de fonds de 50 milliards de Fcfa. L’établissement de crédit est de nouveau sur le devant de la scène avec cet autre fait. La Bicec est détenue à hauteur de 68,5% par le Groupe Bpce. 17,5% par l’Etat du Cameroun. 7,5% par divers actionnaires.7, 25% par par Proparco et 5% pour le personnel Bicec.

  • Assurance: le taux de pénétration en dessous de 2% au Cameroun

     

    Le chiffre d’affaire du marché des assurances au Cameroun a certes crû ces cinq dernières années passant de 161 milliards F en 2013 à 205 milliards en 2018. Mais son taux de pénétration reste en dessous de 2%. Cela s’explique selon Théophile Gérard Moulong, directeur général de Saham Assurances, président de l’Association des sociétés d’assurance du Cameroun (ASAC), primo par le manque de culture des populations.

    De son point de vue, la culture d’assurance est embryonnaire, voire inexistante. A ce faible taux de pénétration il ajoute un taux de non-assurance très élevé, même pour des risques obligatoires comme la responsabilité civile automobile. Le président de l’ASAC note que 40% de véhicules ne sont pas assurés. Et ce chiffre peut avoisiner le double dans les régions, principalement hors des grandes villes. Secundo, le président de l’ASAC note des manquements de la part des assureurs qui n’ont pas toujours joué leur rôle d’indemnisateur de sinistres lorsqu’il le fallait. Cela a contribué à décourager les souscripteurs ou à propager une mauvaise image de l’assureur.

    C’est tout l’enjeu de la deuxième édition des Journées de l’assurance qui se tiennent depuis ce 29 mai 2019 à Douala jusqu’au 1er juin prochain. L’Association a choisi pour thème « S’assurer avant l’accident ». L’objectif est de vulgariser l’assurance, de sensibiliser le public à la nécessité de s’assurer. Théophile Gérard Moulong, président de l’Asac et les acteurs du secteur veulent surtout faire comprendre aux 15 000 visiteurs que « l’assurance est un outil de première nécessité au même titre que le téléphone portable ».

    A cette occasion sont prévues des conférences-débats, des foires, caravanes. Prélude aux journées de l’assurance, une conférence s’est déroulée le 24 mai 2019 à l’Institut des relations internationales du Cameroun. Là le président de l’Asac a insisté sur le montant des sinistres payés par les assureurs au Cameroun. Il est passé de 41 milliards FCFA en 2013 à 83,4 milliards FCFA lors de l’exercice 2017.

    D’après l’Asac, le montant global des placements de compagnies d’assurance se situait à 370,8 milliards FCFA en 2018 soit l’équivalent de 2,1% du PIB. C’est le résultat des efforts consentis par la trentaine d’assurance et de réassurance que compte le marché camerounais. Sans oublier l’accompagnement des pouvoirs publics sur le plan fiscal.

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