Mois : novembre 2019

  • L’autorité aéronautique effectue un test de gestion de crise de l’aviation civile

    L’Autorité aéronautique a organisé la simulation d’un acte d’intervention illicite sur cette infrastructure aéroportuaire, le 25 octobre 2019. Il était question de tester et d’évaluer les aptitudes des autorités locales et des acteurs opérationnels appelés à intervenir dans la résolution des crises de sûreté de l’aviation civile susceptibles d’y survenir.

    Plus de 200 acteurs ont participé à un scénario sur la défense des aéroports en cas d’incident. L’opération baptisée « Wouri 3 », à l’aéroport international de Douala a donné l’occasion au secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale d’évaluer l’efficience et l’actualité du plan de gestion de crise de cet aéroport, validé en 2014, ainsi que le dispositif de riposte aux actes d’intervention illicite en place, les infrastructures et les moyens des différents services.

    Il s’est agi, pendant plus de 4 heures, à travers cet entrainement collectif basé sur un scénario portant sur un acte illicite perpétré à l’aéroport, d’évaluer la réaction des uns et des autres, les procédures spécifiques et celles collectives des différents organismes et administrations contenues dans le plan d’urgence de l’aéroport international de Douala. Cet exercice de gestion de crise de sûreté de l’aviation civile est l’aboutissement d’un processus qui a démarré par la préparation et la formation des différents acteurs au mois de juin dernier et plus récemment du 16 au 18 octobre et du 22 au 23 octobre 2019.

    Il est à noter que « Wouri 3 » intervient après les exercices partiels de 2017 et 2018. Il s’agit, pour la CCAA de faire respecter la norme 5.1.4 de l’annexe 17 de l’OACI, qui recommande à « chaque Etat contractant de veiller à ce que les plans d’urgence soient mis au point et que des moyens soient rendus disponibles pour protéger l’aviation civile contre les actes d’intervention illicite ».

  • Chanas va assurer le personnel du projet Grand Sanaga

    Le contrat Paepys/Chanas Assurance est en cours d’exécution et s’étend sur 24 mois (2019-2020). La compagnie d’assurance a été choisie pour répondre aux besoins du personnel du projet Grand Sanaga suite à un appel d’offres ouvert le 11 septembre 2019 par Dieudonné Ombala, directeur dudit projet.

    Chanas Assurances propose une enveloppe de 31,83 millions FCFA pour un délai d’exécution de 24 mois (12 mois tranche ferme et une autre tranche conditionnelle de 12 mois). L’assureur couvre les prestations servies dans les structures sanitaires et hospitalières reconnues par l’Etat à hauteur de 80% du plafond, le reste étant supporté par le travailleur. En outre, l’assuré peut lui-même financer ses soins et solliciter le remboursement auprès de l’assureur, dans le respect des conditions contractuelles ou demander une prise en charge à l’assureur pour les prestations dont le montant est égal ou supérieur à 20 000 FCFA, dans les structures agréées par Chanas.

    Par ailleurs, l’assuré débourse d’abord les frais de consultation et se fait rembourser par la suite. Un autre point qu’il semble important de souligner, c’est la possibilité de transférer un malade d’une structure hospitalière vers une autre, si la pathologie dûment constatée par le médecin ne peut être traitée sur place ou si le plateau médical de la localité où se trouve le malade ne peut le prendre en charge.

    Chanas Assurance est leader du marché camerounais depuis 2002, avec en moyenne 19% de parts de marché dans la branche des dommages entre 2002 et 2014. Avec plus de 6 milliards de FCFA de capital depuis 2015, cette société est l’une des plus importantes du marché sous-régional. Son capital est détenu par le groupe français Casalegno (20%), le Gabonais Ogar (18%) et la camerounaise Société nationale des hydrocarbures SNH (20%). D’autres partenaires européens sont actionnaires à hauteur de 5% et des privés camerounais à un pourcentage de 37%.

  • Les ventes de Dangote en baisse de 6% à cause de crise sécuritaire en zones anglophones

    « Notre installation de broyage de clinker de 1,5 million de tonnes à Douala a vendu environ 866 000 tonnes de ciment les neuf premiers mois de l’année 2019, soit une baisse de 6% par rapport aux 920 000 tonnes vendues à la même période en 2018. Nous estimons que notre part de marché a été de 40% au cours de la période », révèle la filiale camerounaise du géant cimentier nigérian Dangote.

    L’industriel nigérian explique que cette situation est liée principalement aux problèmes de sécurité qui secouent  les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, théâtre d’affrontements entre l’armée régulière et les militants séparatistes depuis octobre 2016. Elle a plombé les activités économiques du groupe tout comme de nombreuses autres entreprises dans différents secteurs, notamment agro-industrie, les télécoms, l’énergie…

    Les ventes du cimentier nigérian se sont également moins bien comportées avec l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché camerounais, qui ont grignoté un point dans ses parts de marché élevées à 41% en 2018, selon les résultats rendus publics par l’entreprise. Dangote avait prévu d’améliorer sa logistique tout au long de l’année 2019, en étendant sa présence sur le marché et en rivalisant plus efficacement.

    En outre, bien que l’usine du géant industriel au Cameroun (1,5 million de tonnes) repose principalement sur du clinker provenant d’autres pays d’Afrique, Dangote indique son intention de se fournir en clinker dans ses propres usines au Nigeria ou au Congo.

    Les capacités de production de ciment installées au Cameroun se situent en 2018 autour de 3,7 millions de tonnes, à raison de 1,5million de tonnes, chacune, pour Cimencam et Dangote, 500 000 tonnes pour Cimaf et 200 000 tonnes pour Medcem. La production de ciment s’est élevée à 2,8 millions de tonnes en 2017 et 2,9 millions de tonnes en 2018. Avec les capacités de production installées, projetées par les opérateurs du secteur en 2019, le ministère de l’Economie classe Dangote comme leader du marché du ciment (45%), suivi de Cimencam (30%), Cimaf (22%) et Medcem (3%).

  • La CEMAC table sur un budget de 88,23 milliards de FCFA en 2020

    La 34e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) n’a finalement pas eu lieu le 4 novembre 2019 à Yaoundé, comme cela avait été annoncé. Les ministres devaient se prononcer, entre autres, sur le budget de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) pour l’année prochaine. Ces projections budgétaires ont été examinées entre le 31 octobre et le 3 novembre par le Comité inter-Etats. Au terme de ces travaux dirigés par Charles Assamba (photo), président du comité et Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la CEMAC, les experts ont approuvé l’ensemble des projets de budgets de toutes les institutions, organes, institutions spécialisées et agences d’exécution de la communauté. Et le budget pour l’année 2020 a été arrêté en recettes et en dépenses à 88 230 068 283 FCFA. Il est en hausse de 6,18% par rapport à l’année dernière où il était de 83,09 milliards de FCFA.

    La CEMAC entend capter ces financements sous quatre formes. A elle seule, la Taxe communautaire d’intégration (TCI) représente 71,40% de ce budget et la CEMAC table pour des ressources de 63 milliards de FCFA, en augmentation de 8,4% par rapport à l’année 2019. Les prévisions en termes de Recettes propres de la CEMAC s’élèvent à 1,414 milliard de FCFA, soit 395,2 millions de FCFA de plus que cette année qui s’achève. Les experts de la Communauté comptent beaucoup sur les Financements extérieurs, pour un montant qu’ils estiment à 15,93 milliards de FCFA, deuxième plus grosse enveloppe de ces prévisions, soit 18% de l’ensemble. Seule poche de ressources en baisse, il a été prévu 7,88 milliards de FCFA  pour le Fonds spécial d’intégration. Ce qui représente 1,64 milliard de FCFA de moins qu’en 2019.

    En 2020, les charges dédiées aux Commissions et institutions de la CEMAC seront les plus importantes, représentant 61,28% de l’ensemble des dépenses. Le montant global desdites charges est de 54,06 milliards de FCFA, légèrement en baisse par rapport aux 54,65 milliards de 2019. Les dépenses estimées pour les Institutions spécialisées devraient s’élever à 19,93 milliards de FCFA, soit 22,60% du montant total des charges. Pour les Agences d’exécution, on table sur des dépenses de l’ordre de 13,22 milliards de FCFA (14,99% du total). Le Fonds de développement de la Communauté (FODEC) va absorber le même montant que lors de l’exercice précédent, soit 1 milliard de FCFA.

    Avant que ce budget ne soit adopté, les experts ont fait plusieurs recommandations. Le Comité inter-Etats recommande à la Commission de la CEMAC de produire un tableau ventile par pays, le montant de la TCI, ainsi que l’état des arriérés par pays. Dans ce même ordre d’idées, il préconise que les financements extérieurs fassent l’objet d’une présentation détaillée sur leur utilisation. Il est également prôné la production d’un tableau présentant l’état des ressources humaines et les projections pour 2020 en termes de progression et de répartition des effectifs par pays.

    Cette instance pense également qu’il faut améliorer le processus d’établissement du budget de la CEMAC. Ce qui passerait, entre autres, par l’implication des membres du Comité inter-Etats aux travaux des conseils d’administration et de direction des institutions et agences d’exécutions. Cela faciliterait par la suite l’examen desdits dossiers lors de ses travaux. Ils entrevoient également l’harmonisation des méthodes de présentation du budget ainsi que l’ensemble des documents réglementairement requis.

  • Ces produits dérivés du cacao peu connus du grand public

    Son produit dérivé phare et le plus connu,  c’est le chocolat. Et, c’est d’ailleurs ce dernier qui fait tant courir les plus grands maîtres-chocolatiers du monde. Tant les qualités de la fève d’excellence du Cameroun sont mondialement reconnues.  Pourtant, la transformation locale du  cacao, permet aux artisans d’obtenir une gamme de produits de plus en plus variée. Certains d’entre eux étaient exposés à Yaoundé, le 30 octobre dernier, au lieu-dit « Place de l’indépendance », lors de de la journée de dégustation mensuelle du cacao et du café, organisée par le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC). Arthur Agro-tech, un des exposants, transforme par exemple la fève cacao pour obtenir des « liqueurs de cacao Elanga », digestif riche en magnésium, vante-t-on, du « vin de cacao Ekobo », de la croustille de cacao, du caramel. Tout comme à partir de la fève de cacao pressée à froid, cet artisan obtient de la poudre de cacao, pour ensuite fabriquer de la glace, du déjeuner, du chocolat et pâtisserie.

    Dans le domaine de la cosmétique, à partir du beurre de cacao, on obtient du beurre de massage, de la crème de cacao, du lait de cacao, des suppositoires du cacao, des ovules de cacao pour la santé des parties génitales de la femme et du savon de cacao. L’on précise aussi que la consommation des fèves de cacao est bénéfique pour les diabétiques, car réduisant le taux de glycémie. Cette transformation du cacao en produits cosmétiques et pharmaceutiques semble être la chasse gardée de la société coopérative simplifiée Otéwo. Cette société propose par exemple de l’eau de javel à partir de la coque de cacao. Mais aussi, des ovules à partir du cacao, un baume anti-inflammatoire à base du beurre de cacao, une crème pour l’entretien des cheveux, un lait de beauté, toujours à base du beurre de cacao, tout comme un gel fait à base de la poudre et du beurre de cacao, etc.

    En rappel, organisées depuis quelques années par l’interprofession cacao-café, les journées de dégustation du café et du cacao camerounais ont pour objectif de promouvoir le savoir-faire des torréfacteurs locaux, mais surtout de booster la consommation locale. Couplées aux Festicoffee et Festicacao, des festivals internationaux du café et du cacao, organisés chaque année par le CICC), les journées de dégustation ont contribué, ces dernières années, à améliorer l’activité des transformateurs de café sur le territoire camerounais, selon le ministère du Commerce. Depuis le mois de septembre dernier, ces journées de dégustation du café et du cacao camerounais, ont été délocalisées de l’esplanade du ministère du Commerce, pour la « Place de l’indépendance », un lieu plus spacieux et plus populaire qui jouxte l’hôtel de ville de la capitale camerounaise.

     

  • Par Dr. Adama Abdoulaye*
    Port de Douala-Bonabéri : rien ne sera plus comme avant

    Le Président de la République a décidé de suspendre le processus d’attribution de la concession du Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, en attendant que la Cour Suprême vide le contentieux qui oppose la Société APM TERMINALS BV-BOLLORE au Port Autonome de Douala.

    Passés l’émoi et la réprobation qu’aura suscité à tort ou à raison cette instruction présidentielle au sein de l’opinion publique camerounaise et même au-delà, une chose est sûre, rien ne sera plus comme avant au combinat portuaire de Douala-Bonabéri.

    Habitué qu’il est aux méthodes peu orthodoxes en Afrique, et favorisé en cela par quelques hauts fonctionnaires au comportement moral et éthique QUESTIONNABLES, BOLLORE ET SON PARTENAIRE N’ONT PERÇU QUE BIEN TARD, LA VOLONTE ET le patriotisme ‘’chevillé au cœur’’ de certains camerounais, décidés à mettre au-dessus de tout, l’intérêt de leur pays.

    En effet, conscient de la mauvaise opération réalisée par le Cameroun en attribuant en 2005 la Concession du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri au groupement APMT-Bolloré, le Président Paul Biya va, en 2014, prescrire à son gouvernement d’engager une opération de normalisation de l’exploitation du Terminal à Conteneurs, afin qu’elle puisse enfin être bénéfique au Port Autonome de Douala et à l’économie camerounaise.

    Habitué qu’il est aux méthodes peu orthodoxes en Afrique, et favorisé en cela par quelques hauts fonctionnaires au comportement moral et éthique QUESTIONNABLES, BOLLORE ET SON PARTENAIRE N’ONT PERÇU QUE BIEN TARD, LA VOLONTE ET le patriotisme ‘’chevillé au cœur’’ de certains camerounais, décidés à mettre au-dessus de tout, l’intérêt de leur pays.

    Conséquence de la déconsidération**

    L’Appel Public International à Manifestation d’Intérêt pour la concession des activités de rénovation, de modernisation, d’exploitation et de maintenance du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, va faire trembler dans ses fondements la case du célèbre homme d’affaires Breton.

    En effet, la perte de son vaisseau amiral en Afrique Centrale (c’est le Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri qui finance toutes les activités de son groupe au Cameroun et au-delà) est tout simplement la conséquence de la déconsidération et de l’arrogance qui ont toujours caractérisé les responsables du groupe Bolloré vis-à-vis des africains, aidé en cela par eux-mêmes. Les illustrations sont légion.

    Jamais, Bolloré n’aurait envisagé, ni même imaginé pouvoir être ELIMINE d’un Appel Public International à Manifestation d’Intérêt au Cameroun. Oui, c’est pourtant vrai. Le groupement qu’il a constitué avec APM Terminals a bel et bien été éliminé du processus. Classé 7ème sur les dix candidats qui ont soumissionné par la Commission Ad hoc chargée d’examiner les offres des candidats, le Consortium n’en revient toujours pas. C’est malheureusement la réalité.  Elle est têtue et implacable.

    D’après des informations obtenues à bonne source, le représentant du Ministère des Finances et d’autres membres à cette Commission, avaient exigés que l’offre d’APMT-Bolloré soit rejetée au dépouillement. Car, le groupe Bolloré n’a pas cru devoir produire comme l’exigeait la procédure, les comptes certifiés par un spécialiste agrée du domaine, arguant qu’il était côté en bourse et que les membres de la Commission pouvaient y obtenir ce qu’ils voulaient. C’est après moult tractations que le représentant du Ministère des Finances, outré par autant de négligence qui frisait même le mépris, va consentir à accepter, à la demande insistante des autres membres, que le dossier soit examiné, parce que le Danois APM Terminals avait pour sa part produit les états financiers exigés.  Et ceci pourrait aisément expliquer la suite.

    La saisine des tribunaux, les campagnes médiatiques, les opérations de lobbying auprès des hauts responsables de la République et autres manœuvres pernicieuses n’étaient plus que les derniers soubresauts d’un condamné à mort.

    Plusieurs cas de figure sont néanmoins à envisager. Si au 31 décembre 2019, la Cour Suprême ne statue pas sur le différend susmentionné, le Port Autonome de Douala mettrait alors en application, les articles 42 et 48 du Contrat de Concession.

    La décision présidentielle de surseoir aux travaux de finalisation du projet de contrat de concession du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri ne remet nullement en selle le groupement APMT-Bolloré. Contrairement à ce que peut penser l’opinion publique.  Même si celle-ci est perçue comme telle. A mon humble avis, elle retarde juste l’échéance.

    Il est vrai que l’enjeu est désormais politique au-delà de la rationalité technique et juridique. Nous sommes désormais dans la Realpolitik, les appareils d’État étant désormais entrés en scène.

    Figures de cas à envisager

    Plusieurs cas de figure sont néanmoins à envisager. Si au 31 décembre 2019, la Cour Suprême ne statue pas sur le différend susmentionné, le Port Autonome de Douala mettrait alors en application, les articles 42 et 48 du Contrat de Concession.

    En effet, l’article 42 stipule que : « à l’expiration de la concession et quelles qu’en soient les causes, le nouveau Concessionnaire, le concédant, est subrogé au présent Concessionnaire dans tous ses droits et perçoit notamment tous les revenus et produits constatés à partir de la date d’expiration » ; et l’article 48 précise pour sa part qu’: « En cas de faillite du Concessionnaire ou de cessation d’activité pour toute autre cause, le Concédant a un droit de préemption sur tout le matériel et équipement du Concessionnaire. En outre, le Concessionnaire est tenu de mettre à la disposition du concédant l’organisation et l’ensemble du personnel affectés à l’exploitation du service sur une période n’excédant pas dix (06) mois ».

    En l’absence d’une décision de justice avant le 31 décembre 2019, l’État propriétaire et actionnaire unique, pourrait également instruire une prorogation tant espérée par le groupe APMT-Bolloré, du contrat de concession en cours. Un espoir, une demande  et une imploraison exprimés par Cyrille Bolloré dans une correspondance adressée, le 12 septembre 2019 au Président Paul Biya et tombée dans l’espace public: « …nous avons l’honneur de solliciter votre Haut arbitrage afin que l’accord signé le 4 octobre 2017 entre le Port de Douala et DIT soit mis en œuvre ; cette mise en œuvre permettrait de faciliter le lancement du port de Kribi en mettant en place une synergie entre les deux ports, de solder tous les différends opposant le PAD et DIT et enfin de relancer sereinement un appel d’offres  sur une base équitable ». Ce qui visiblement serait la pire des options, tant les quinze années de cet opérateur au Port de Douala-Bonabéri ont été une expérience douloureuse pour le Cameroun. Quinze ans de retard pris dans le développement du poumon économique du Cameroun.

    Il y a à préciser que l’accord dont parle le jeune Breton n’existe pas. Il y a eu certes des négociations entre le PAD et DIT, sanctionnées par un rapport du Comité Ad-hoc Bipartite, mais que devaient préalablement entériner le gouvernement Camerounais, suivi, si acceptation, par la signature d’un avenant au contrat de Concession de 2004.

    Or, le Directeur Général du PAD a plutôt reçu en réponse, une instruction du Secrétaire Général de la Présidence de la République, le 22 novembre 2017, lui intimant l’ordre entre autres ‘’de s’abstenir de toutes initiatives visant la prolongation de la concession, et d’attendre, sur ce point, les très hautes instructions du Président Paul Biya ».  Et le 19 janvier 2018, une seconde instruction du même haut responsable, demandait à Cyrus Ngo’o de lancer impérativement l’appel d’offres pour la sélection d’un nouvel opérateur du terminal à conteneurs du Port de Douala Bonabéri.

    Raisons de l’obstination

    L’une des raisons pour laquelle le groupe Bolloré s’obstine aujourd’hui, malgré son élimination à l’Appel d’offres, à rester encore pour quelques temps au Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, se trouve à 182 kilomètres du Wouri. Plus précisément à Kribi.  Ici, depuis deux ans, Bolloré Transport & Logistics perd de l’argent au Port polyvalent. Selon des sources bien renseignées à CMA-CGM, membre du consortium qu’ils forment avec CHEC, Bolloré aurait perdu environ, dix milliards de FCFA. Et la saignée financière est loin d’être interrompue. Le Terminal à Conteneurs du Port de Douala Bonabéri lui permet donc de combler ces pertes d’ailleurs quitte à s’accaparer au mépris des lois camerounaises non seulement des taxes qui ne lui reviennent pas, mais aussi de ne rien investir.

    Au-delà, le Terminal à Conteneurs est comme nous l’avons dit plus haut, le navire amiral de Bolloré Transport & Logistics dans le golfe de Guinée. Ce sont les revenus tirés de la place portuaire de Douala-Bonabéri qui financent dans leur entièreté les autres activités du groupe dans le golfe de Guinée. D’où la menace des plans sociaux qui pourraient s’en suivre en cascade s’il perdait le Terminal à Conteneurs.

    Et Terminal Investment Limited (TIL) alors ? Il est l’adjudicataire provisoire. Il le reste. Du moins encore pour le moment. Il est l’opérateur qui a proposé une offre ambitieuse épousant tous les contours de l’Appel International à Manifestation d’Intérêt. En quinze ans de concession, c’est 357 milliards de FCFA de redevances qu’on nous annonce que le Port Autonome de Douala gagnera ainsi que de nombreux investissements en infrastructures et super structures. Même si ces chiffres sont contestés par son prédécesseur APMT-Bolloré, sans véritablement convaincre. Mais, l’Italo-Suisse, 7ème opérateur au ranking mondial de gestionnaire des terminaux dans le monde, peut se targuer d’avoir damé le pion à APMT 4ème, sur ce qu’il considérait déjà comme ses propres installations. Mais, il va devoir encore patienter pour entrer en possession du Terminal sur les bords du Wouri.

    Quel que soit le cas de figure, rien ne sera plus comme avant au Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. La valeur du combinat portuaire de Douala Bonabéri a été revue à la hausse. Elle vient d’être révélée aux yeux de tous. Malgré la mauvaise publicité, l’opinion publique camerounaise s’est imprégnée des réalités chiffrées de l’un de ses ports, et se rend enfin compte de la vérité.

    D’ailleurs, après quinze années d’exploitation, et après avoir été éliminé de la sélection au profit d’un nouvel opérateur du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, le groupe APMT-Bolloré se propose maintenant sur le tard, à investir à la juste valeur de ce port aux nombreux atouts. Il accepte payer ses dettes vis-à-vis de l’Autorité Portuaire de Douala, des pénalités aux manquements observés tout au long du bail, de revoir à la hausse l’actionnariat des nationaux, de revisiter les contrats de travail des employés et même à payer rétrospectivement la valeur réelle du ticket d’entrée. Il accepte déjà, malgré lui de s’arrimer à la vision de l’industrie portuaire du gouvernement camerounais. Mais, si et seulement si, il lui est accordé une prorogation de continuer à exploiter le Terminal à Conteneurs pendant une durée qui reste à déterminer.

    (*) Spécialiste en gestion moderne des ports/CNUCED, Consultant en Droit et Marketing Portuaire

    (**) Les intertitres sont de la Rédaction

  • DSCE 2 ou DS3R : Voici pourquoi un délai transitoire est nécessaire pour le lancement du Plan National de Développement couvrant la seconde phase de la Vision 2035
    Par Barnabe OKOUDA

    La plupart des disciplines  en sciences sociales et économiques ont désormais admis que la perception  jouait un rôle prééminent, au-delà des simples faits avérés. Ainsi :

    • En météorologie, il est communément publié 02 indicateurs de température : la température réelle et la température ressentie. En conséquence, pour des sorties, l’on doit se conformer plus (s’habiller par exemple)  en fonction de la température ressentie et non pas la température  réelle mesurée.
    • En psychologie, il est bien connu et prouvé cognitive ou clinique depuis  longtemps (selon plusieurs auteurs)  que peu importe les faits, seule la perception compte […].
    • En économie (notamment dans le domaine de l’investissement et des transactions en bourse), cela se traduit par ce qui est connu comme les anticipations (rationnelles ou non). Les marchés réagissent (positivement ou négativement) à un phénomène politique, économique, social ou environnemental parce que les investisseurs traduisent leur perception, leurs anticipations à réaliser ou non des bonnes affaires à la suite dudit phénomène.
    • En matière de développement et d’évaluation des conditions de vie des populations, la mesure de la pauvreté a fini par intégrer la notion de pauvreté subjective pour capter la perception par les individus, leur point de vue, reflétant le fait qu’ils se sentent pauvres ou pas, au-delà de la mesure quantitative réalisée par les statisticiens. Et c’est cette approche qui a conduit, l’université d’Oxford (OPHI[1]) à développer un nouvel indicateur dit de pauvreté multidimensionnel (MPI). Ce dernier est désormais utilisé comme mesure standard d’évaluation de la pauvreté dans le cadre de l’agenda 2030 des Objectifs de Développement durable (ODD)  des Nations Unies. Dans ce cas précis, la mesure réelle est combinée à la mesure subjective (issue de la perception).

    Toutes ces illustrations par des cas de la vie courante ou de « l’économie réelle » peuvent être  utilisées comme des justifications de la désormais indispensable démarche dans l’approche de planification en économie de développement, qui est connue et pratiqué sous la dénomination d’approche participative. Cette approche impose l’exigence de tenir compte de l’avis des bénéficiaires dans la conception, la mise en œuvre et le suivi évaluation des projets d’intérêt public ou communautaire.

    La présente note vise donc à attirer l’attention des autorités nationales (exécutives  et législatives) de ne pas passer outre cette notion de la perception dans le processus en cours de transition et de transformation économique du Cameroun.

    En fait de transition, le pays est sur le point de boucler le DSCE, phase première de la mise en œuvre de la Vision 2035, et de lancer la seconde phase. Initialement prévue pour 08 ans (2020-2027), elle est désormais calibrée sur 10 ans (2020-2030, selon les travaux en cours).  Le passage de témoin doit être bien assuré, sans heurt, si on ne veut pas accuser un retard de trop dans la course (de relais) vers l’émergence.

    Un autre élément de contexte,  conjoncturel certes justifiant cette idée de transition, est créé par la volonté politique exprimée par les autorités  et la grande majorité des populations camerounaises de sortir de la crise sociopolitique qui a secoué le pays dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avec les conséquences socio-économiques que l’on connait. La réconciliation sociale et politique, la reconstruction des régions sinistrées (y compris l’Extrême Nord, grande victime des exactions de Boko Haram ) ne sauraient se situer dans une mouvance classique  et linéaire. Des mesures exceptionnelles devraient être convoquées et appliquées. Cela appelle à une  démarche de rupture, d’où la transition !

    Par ailleurs, si l’espoir de maintenir le cap vers l’émergence en 2035 doit demeurer, cela ne peut se passer que dans le cadre d’une transformation de la structure de notre économie.

    La perception est l’activité par laquelle un sujet fait l’expérience d’objets ou de propriétés présents dans son environnement. Cette activité repose habituellement sur des informations délivrées par ses sens . Chez l’espèce humaine, la perception est aussi liée aux mécanismes de cognition.  Ainsi, En  psychologie cognitive ,la perception est définie comme la réaction du sujet à une stimulation extérieure qui se manifeste par des phénomènes chimiques, neurologiques au niveau des organes des sens physiologiques et au niveau du système nerveux central, ainsi que par divers mécanismes qui tendent à confondre cette réaction à son objet par des processus tels que la représentation de l’objet, la différenciation de cet objet par rapport à d’autres objets.

    Source : encyclopédies Wiki

    1. Premier motif : Donner suite au Grand Dialogue National…

    Le Grand Dialogue National (GDN)  a suscité beaucoup d’espoir au sein de la communauté  camerounaise  et de ses partenaires. Afin de capitaliser cette confiance et la consolider, les dirigeants du pays (le Président de la République et le Gouvernement) se doivent de donner l’impression à la population que ses préoccupations sont entendues. Cette PERCEPTION est NECESSAIRE et INDISPENSABLE pour le rétablissement de la paix, condition essentielle de base pour retrouver tous les leviers de pilotage vers l’émergence visée en 2035.

    Ainsi, les grandes orientations sous formes de recommandations du GDN, même si elles ne sont pas intégralement mises en œuvre hic et nunc ( voir le tweet du Président de la République ci-dessous) , devraient tout au moins être reflétées dans les options majeures  de politique économique du prochain Plan National de Développement (PND), théoriquement exécutable dès le 01/01/2020. Nous en avons ciblé 03 qui peuvent être considérées comme des piliers, mais pouvant inclure les autres axes  du GDN:

    a- L’effectivité de la décentralisation accélérée et le statut spécial du NOSO. Cette orientation pourrait également inclure les actions à retenir dans le cadre des recommandations relatives à  la réforme du système éducatif et du système judiciaire, et aux spécificités à préserver çà et là.

    A très  brève échéance donc, il serait nécessaire que des actions palpables et visibles soient engagées dans ce package pour consolider la perception  d’un mouvement engagé vers l’atteinte des objectifs du GDN.  Et le meilleure moyen de le traduire est d’inclure les programmes et projets y relatifs dans le PND post-DSCE.   Même si des idées allant dans ce sens ne sont pas totalement absentes du projet de PND en cours d’élaboration, selon notre modèle fondé sur la perception, le timing ici joue un rôle non négligeable. La clé de l’énigme est de ne pas donner l’impression de « mettre les bénéficiaires devant le fait accompli », que la conception s’est faite sans eux !

    b- La reconstruction des 03 régions gravement sinistrée

    En prélude au GDN,  un décret signé par le Premier Ministre (le Décret N°2019/3199/PM du 02  septembre 2019) avait déjà reconnu à trois régions du pays, le statut de « zones économiquement sinistrées ». Il s’agit de l’Extrême Nord, et du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une commission entière a été dédiée à la reconstruction de ces régions lors du GDN. Des recommandations ont été formulées dans ce sens.  Naturellement, à très brève échéance, la mise en application des mesures /actions relatives à ces orientations devraient être engagées pour rassurer et consolider la confiance vers la réconciliation sociale et politique. Et pour le faire, l’instrument  de politique économique qu’est le budget doit être mobilisé.  Or  dans une démarche de planification stratégique, tout cela doit être rattaché à un cadre stratégique de moyen et long terme. Et pour ne pas faire de double compte, ni de plan parallèle ou annexe, et  pour plus de cohérence, ces projets doivent être alignés dans le cadre unique du prochain PND.  Au 31 octobre 2019, cela ne semble pas être le cas.

    De manière claire te simpliste, la question revient à se demander que : si le budget 2020 doit marquer l’année première du PND post-DSCE, comment ce budget serait-il examiné et validé  en dehors de ce cadre global encore en projet ?  La pratique et la logique recommandent (et on l’a souvent fait dans le cadre des PAP sur 03 ans du DSCE) , que la stratégie globale fut adoptée, et que les déclinaisons infra en découlent. Le budget 2020 devrait donc normalement être une émanation du PND post-DSCE dans sa première année !  Ce qui ne semble pas être le cas : d’où la nécessité d’une période transitoire.

    c- La promotion de la cohésion sociale ou le vivre ensemble harmonieux (à travers un bilinguisme intégré dans notre diversité culturelle).

    Le Cameroun a créé et mis en place depuis 2017, la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM). C’est un organe consultatif avec personnalité morale et autonomie financière, placée sous l’autorité du Président de la République du Cameroun.  La CNPBM a pour mission  d’œuvrer pour la promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun dans l’optique de : (a) Maintenir la paix ; (b) Consolider l’unité du pays, et (c) Renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre ensemble de ses populations.

    Cet organe est de fait le maître d’œuvre par excellence des orientations du GDN allant dans ce sens.  Sa feuille de route intrinsèque à moyen terme et/ ou les programmes/projets  sectoriels concourant  à l’atteinte des objectifs de ce pilier devraient tout aussi et de manière explicite être traduits dans le PND en projet. Le parlement devrait y  veiller dans le cadre de l’information et du  contrôle parlementaire  en commençant par le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) – ce qui n’a pas été le cas[1] – et l’examen de la Loi De Finances 2020 (sensée marquer l’année 1 du PND).  Dans cette logique et selon notre modèle de base fondé sur la perception, la prochaine législature devrait y veiller et être vigilante dans l’examen des CBMT sectoriels et global.

    A date, il nous semble que ces préoccupations n’ont pas pu être reflétées ni dans le projet de LDF 2020, ni dans les CBMT du PND envisagé pour rentrer en mise en œuvre dès le 01/01/2020.

    2- Deuxième motif : Respecter la technocratie de planification stratégique

     a- A la date du 30 octobre 2019, la dénomination officielle du PND post DSCE n’est pas connue. 

    Du DSRP/CSLP des années 2000  au DSCE adopté en 2009, la variation sémantique n’était pas fortuite. La justification tenait de la philosophie et de l’état d’esprit devant véhiculer la nouvelle stratégie au cours des 10 années prévues pour sa mise œuvre. Le différentiel résidant dans l’emphase qu’il a fallu mettre, non plus sur la pauvreté (un concept négatif)  mais plutôt sur la création d’une croissance durable, générant des emplois décents. Les 02 concepts (croissance durable et emplois décents,  avec une vision positive) par un effet combiné avec une redistribution équitable des revenus, devraient parvenir  à réduire de manière substantielle la pauvreté.

    Si on  reprenait la même  démarche conceptuelle, il nous semble que les orientations politiques supposées véhiculer la philosophie du PND post DSCE pourraient s’articuler autour de trois (03) concepts, à savoir :

    • la relance d’une croissance durable afin de retrouver/ rattraper le sentier de croissance initiale  prévue dans la Vision (voir l’évaluation du DSCE réalisée par le CAMERCAP-PARC), si on veut garder le cap vers l’émergence ;
    • la reconstruction des zones sinistrés du pays, pour que personne ne soit laissée en marge[2] , selon le leitmotiv de l’agenda 2030 des ODD. ;
    • la réconciliation sociale  et politique pour retrouver la paix, et la sécurité.[3] Un autre Objectif de Développement Durable de l’Agenda 2030, et condition sine qua non de tout développement.

    En somme, les 03 piliers ou axes stratégiques évoqués sont bien alignés sur la Vision 2035, et en phase avec les agendas 2030 des ODD des Nations Unies et de celui 2063 de l’Union Africaine, auxquels le Cameroun a souscrit. On  pourrait donc imaginer décliner le nouveau PND autour  d’une Stratégie pour la Croissance durable et inclusive,  la Reconstruction et la Réconciliation nationale.

    b- L’agenda interne n’est pas favorable …

    Le calendrier électoral annoncé sur la période allant du 11 novembre 2019 au  10 mars 2020 ne donne pas les coudées franches à l’administration et au parlement pour un lancement réussi du PND post DSCE dès le 01/01/2020. Nous sommes dans notre pays et nous savons très bien comment les choses se dérouleront. Des investitures au sein des partis politiques, en passant par la campagne électorale, le contentieux électoral et la proclamation des résultats, jusqu’à l’éventuel nouveau gouvernement attendu après les législatives, le pays sera dans un état de latence, voire de « suspension administrative ». Les parlementaires sortants   n’ont plus le cœur à l’ouvrage pour un examen au fonds du budget à eux soumis.

    Par principe et tirant les leçons du passé, il est recommandable que ce document du nouveau PND soit endossé par le parlement (Assemblée Nationale  & SENAT). Or dans le contexte actuel, la  courante législature est en fin de mandat. Dans un autre contexte (régime politique parlementaire  par exemple),   il aurait été  plus avisé et politiquement correct et exigé de faire approuver et endosser le nouveau PND par la nouvelle législature qui sera mise en place dès mars 2020 selon le calendrier électoral  publié.

    Sur un autre plan, la mise en œuvre du DSCE a été quelque peu plombée par la juxtaposition  des plans annexes et parallèles  sans une véritable coordination technique ou administrative: PLANUT, PSJ, CAN19/21, etc. Pour éviter de tomber dans les mêmes travers, toutes ces déclinaisons évoquées ci-dessus devraient  être des émanations du nouveau PND. Il en est ainsi (i) du  plan de reconstruction des 03 régions et du statut spécial du NOSO, et  (ii) du parachèvement de tous les plans annexes, projets et programmes  en cours et non achevés dans le cadre du DSCE. On ne devrait plus prendre le risque d’en faire des excroissances ou des annexes…mais des déclinaisons intégrées du prochain PND décennal en vue.

    c- Le bouclage du  programme de réformes en cours porté par la FEC  qui intègre l’année 2020.

    A la suite de la crise de devises qui a secoué la sous-région CEMAC en 2016, un programme économique de redressement des finances publiques de la zone a été conclu avec l’ensemble des pays. Mais au vu des situations spécifiques, la mise en œuvre dudit programme a été différenciée. Pour la Cameroun, le programme approuvé par le FMI et les Partenaires techniques et financiers  associés (BM, BAD, UE et AFD )  a été conçu sur la période 2018-2020, et l’instrument technique mobilisé est la Facilité Elargie de Crédit ( FEC). Les étapes restant à réaliser dans le chronogramme étant sur un chemin critique,   il est fort recommandable de s’y consacré entièrement pour éviter tout dérapage. Il faut rappeler que ce programme sans mettre totalement entre parenthèses le DSCE actuel, a tout le moins ravi la primauté et la priorité des engagements et des options de politique économique.

    En toute honnêteté, il est très peu probable de garantir une transition soft entre les deux phases   de la Vision au 1er Janvier 2020, alors que c’est la dernière du programme, qui mettra le pays sous une surveillance accrue.

    d- Le budget 2020 prévu pour examen à la session budgétaire de novembre 2019 n’est pas bâti pout lancer la première année du PND, à partir du 01/01/2020.

    Même si la circulaire sur la préparation du budget publiée ( en cours d’année) aurait anticipé sur certains aspects évoqués, il demeure indéniable que la structure et la philosophie du budget 2020 en projet d’être examiné  par le Parlement ( avec une chambre basse sortante ), ne saurait traduire de manière explicite les orientations souhaitées par le GDN dans les 03 grandes dimensions évoquées ci-dessus.

    Or c’est là le piège et le danger de ne pas en faire échos. L’une des récriminations des populations (toutes origines  politiques et classes sociales confondues) porte sur l’extrême centralisation et la sourde oreille, voire le « dos rond » de l’administration centrale de Yaoundé. Il est bon de donner l’impression que le GDN a servi à quelque chose et que ces cris de  la base ont été entendus.

    De manière plus concrète,  des recommandations telles que (a) la dotation de la décentralisation sollicitée entre 10-15 % ; (b) le statut spécial du NOSO,  incluant la réforme des systèmes éducatif  et judiciaire, et (c) la reconstruction des 03 régions avec régime de zones sinistrées, devraient tout au moins d’être explicitement traduites dès 2020 dans le budget de l’Etat, notamment dans le volet BIP, pour rassurer et ramener la confiance.

    Une approche plus cohérente et intégrée  de toutes ces préoccupations recommande de les voir explicitement reflétées dans le PND, et donc  dans ses composantes que sont les CBMT/ CDMT, à travers les stratégies et politiques sectorielles ou spécifiques et les programmes et projets subséquents.  Une démarche inclusive et holistique exige, le cas échéant de ne pas en faire des plans annexes ou cadres parallèles,  avec des unités de coordination distinctes, si le Cameroun est unique, un et indivisible comme l’a affirmé le GDN.

    Pour toutes ces raisons, nous en appelons  à un bannissement de tout égo et tout ressentiment  pour prendre le temps de tester  et d’ajuster le message que l’on souhaite  entendre perçu, en écho du PND post-DSCE. Cela prendrait une à deux années de transition. La vie ne s’arrêtera pas certes, mais ce temps sera mis à profit pour asseoir les bases d’une nouvelle gouvernance institutionnelle et organisationnelle,  et d’une approche plus inclusive et  mieux coordonnée de notre processus d’amorçage d’un décollage définitif et réussi vers l’émergence.

    Au nom du Cameroun !

    (*)Directeur Exécutif /

    [1] Document de Stratégie pour la Relance de la croissance  et la Reconstruction/ Réconciliation (DS3R)

    [2] Oxford Poverty and Human Development Initiative(OPHI)


    [3] Voir à cet effet : CAMERCAP-PARC (2018) : Evaluation des besoins en renforcement des capacités en vue de  la transformation économique du Cameroun).


    [4] Le DOB s’est déroulé durant la session parlementaire de juin 2019, avant le GDN.


    [5] Left No One behind !

    [6] ODD 16, relatif à la Gouvernance, la Paix et la Sécurité (GPS).


  • Programme économique : NFC Bank et UBC inquiètent le FMI

    Du 28 octobre au 08 novembre, une équipe du FMI séjourne au Cameroun dans le cadre de la 5ème revue du programme économique et financier triennal (2016-2019). La mission conduite par Amadou Sy va rencontrer plusieurs catégories d’interlocuteurs dont la direction générale du Trésor. Parmi les sujets qui seront abordés le 31 octobre avec cette direction générale, figue en bonne place : « les orientations des autorités et avis de la Commission bancaire de l’Afrique centrale –Cobac– sur les options de restructuration National Financial Credit Bank (NFC) & Union Bank of Cameroon Limited (UBC)».


    >> Lire aussi –Début de la 5e revue du Programme économique du Cameroun avec le FMI

    En abordant la question de ces deux banques, le FMI fera des projections financières et mesurera les progrès de restructuration et de négociation avec actionnaires et investisseurs de ces deux banques. Sans oublier l’estimation de l’impact des recapitalisations sur les finances publiques. National Financial Credit Bank SA est dans de sales draps. Début juillet, ladite banque a été frappée d’une amende d’un milliard FCFA par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Motif : Non rétrocession des devises collectées à la Beac. NFC Bank menace de recourir à la justice pour contester cette amende. A défaut, NFC Bank va tenter de négocier avec la Beac, question de revoir le volume de sa sanction.  Des sources dignes de foi précisent que cette réaction de NFC Bank fait suite à la « crise financière », que traverse la banque en ce moment. « Actuellement, NFC Bank enregistre de mauvais résultats. Par conséquent, débourser 1 milliard FCFA accentuerait sa descente aux enfers », rapporte une source.

    Des difficultés encore et encore

    NFC Bank est aussi victime de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. En effet, le 7 septembre 2017,  l’ex-ministre des Finances a adressé une correspondance à la direction générale de la banque camerounaise dénommée « National Financial Credit Bank », branche de Bamenda. Objet de la lettre: « Echec de respecter votre engagement ». « Après une visite impromptue par les collectivités locales à votre institution, on a remarqué que votre établissement est resté fermé pendant les jours de travail en violation des dispositions de la licence délivrée par l’autorité monétaire.», écrit le Minfi. Il rappelle à la banque qu’elle a pourtant pris l’engagement de garder ses locaux commerciaux ouverts les jours de travail. Ceci au cours d’une récente réunion organisée par les autorités préfectorales du département de la Mezam, dont Bamenda est le chef-lieu. Pour le ministre des Finances, cette attitude de la branche NFC Bank de Bamenda est contraire aux valeurs républicaines et « peut conduire au retrait » de sa licence, « sans préjudice des nouvelles sanctions qui peuvent être prises » contre l’institution.


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    Le cas d’UBC

    Pour comprendre les difficultés d’UBC, il remonter à l’année 2011. En effet, le groupe bancaire africain Ecobank a annoncé la fusion d’une de sa filiale nigériane avec la banque Oceanic Bank, qui avait des parts dans l’Union Bank of Cameroon. Le groupe Ecobank a annoncé le rachat d’Oceanic Bank, une banque nigériane qui a frôlé la faillite en 2009 et a été sauvée par une série de procédures mises en place par la banque centrale du Nigeria. Ecobank Nigeria fusionné donc avec Oceanic Bank et le capital des deux banques a été restructuré et la nouvelle entité, avec 620 agences est devenue le second groupe bancaire nigérian en termes de nombre d’agences, et le cinquième en termes de dépôts.

     Seulement, cette fusion a eu des incidences sur l’Union Bank of Cameroon – UBC –, groupe bancaire qui avait évité la faillite par l’apport de capitaux de la banque Oceanic Bank. L’établissement bancaire camerounais n’est pas sorti de la zone de turbulence.

     Le plan du gouvernement pour assainir le secteur

    Le gouvernement camerounais s’est engagé dans un processus d’assainissement des banques, dans le cadre du programme de réforme économique engagé avec le Fonds Monétaire International.

    « Face aux différents défis que vous avez soulevés, nous travaillons effectivement dans le cadre de ce plan (programme économique ndlr), à améliorer le cadre des activités bancaires, afin de permettre à ce secteur de participer pleinement à la relance de notre économie », a fait savoir Gilbert Didier Edoa, le secrétaire général du ministère des Finances. Le responsable n’a toutefois pas donné de détails sur les opérations en cours et les banques qui étaient concernées. Si le secteur bancaire camerounais, tout comme l’économie nationale, s’est montré résilient face à la crise de la balance des paiements qui frappe les pays de la CEMAC, il n’est pas à l’abri des quelques vulnérabilités. Les investissements effectués sur les titres publics des pays de la région représentent aujourd’hui 16% de leurs actifs, selon les statistiques que nous avons analysées. Cela expose ces banques à un potentiel risque de défaut souverain et des pays comme le Congo ou le Tchad bataillent durement pour honorer leurs engagements.


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    Aussi, on a pu noter que pratiquement cinq banques opérant au Cameroun, sont dans une situation délicate. Il s’agit de trois banques commerciales privées. Les indicateurs que nous avons collectés parlent d’une banque récemment nationalisée et d’une petite banque publique, sans les nommer. Mais on peut bien deviner qu’il s’agit de la Commercial Bank of Cameroon et de la Banque des PME.

    Enfin, le volume de créances bancaires non remboursées est en augmentation. Le gouvernement reconnait que de 11,5% en 2015, l’encours des créances bancaires douteuses atteignait 14,7% du total des prêts accordés, à la fin de l’année 2016. L’Etat et des opérateurs travaillant avec l’Etat sont au premier rang des débiteurs en difficulté. Au premier trimestre de l’exercice budgétaire 2017, le gouvernement a reconnu avoir manqué d’honorer pour 30 milliards de FCFA de dettes à ses fournisseurs. Une situation qui rajoute à l’inquiétude des banques, de moins en moins enclines à prêter aux demandeurs de crédit.

    Un plan à près de 400 milliards de FCFA

    Le plan d’assainissement de ces banques a été ficelé et un premier draft soumis à la Commission bancaire d’Afrique centrale à la fin du mois d’août 2017. Les arbitrages concernent le coût de financement de cet assainissement. Le gouvernement doit pouvoir engager les actionnaires des banques privées à recapitaliser leur business, une option qui n’est pas gagnée d’avance. Pour les banques publiques, l’option d’une recapitalisation est la plus plausible, car elle reviendrait moins cher que de procéder à des liquidations. Avec l’absorption de créances douteuses, les experts estiment à près de 400 milliards de FCFA, le coût de cette opération d’assainissement.

    Les sources de financement de cette opération n’ont pas encore été présentées. Mais deux leviers d’intervention seraient en discussion au sein du gouvernement. Réaliser un emprunt obligataire d’une maturité longue et en affecter le produit au provisionnement des créances douteuses des banques en difficultés, à travers leur absorption par le Trésor public. Mais avant cela, on pourrait déjà avoir un premier renflouement dans le cadre du budget en cours d’exécution.

    Le secteur plombé par la diminution de la liquidité

    Bien qu’il affiche des signes de résilience dans une zone Cemac secouée par la crise des prix des matières premières, laquelle crise impacte considérablement les finances publiques et les activités économiques, le secteur bancaire camerounais, qui demeure le plus robuste de cet espace communautaire de six Etats, ne montre pas moins des signes de vulnérabilité depuis quelque temps. 

    La confirmation de ces difficultés déjà évoquées par certaines sources gouvernementales, est faite par le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), le Japonais Mitsuhiro Furusawa, qui a récemment séjourné au Cameroun dans le cadre d’une évaluation du programme triennal conclu entre le gouvernement camerounais et cette institution de Bretton Woods.

    «Votre secteur bancaire s’est avéré jusqu’à présent résilient face à la crise. Mais, il existe des signes de tension. La liquidité diminue et les prêts improductifs sont en hausse. Cinq banques de petites tailles et non importantes pour le système sont insolvables ; la plupart le sont depuis de nombreuses années.», a diagnostiqué Mitsuhiro Furusawa dans un document intitulé «débloquer le potentiel de croissance du Cameroun».


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    Même si les noms de ces banques n’ont pas été révélés, nos analyses amènent à penser à au moins trois institutions financières. Il s’agit de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), institution bancaire récemment nationalisée, mais qui est empêtrée dans une longue procédure de restructuration et de recapitalisation débutée en 2009 ; la Banque camerounaise des Pme, dont la directrice générale n’a de cesse d’inviter l’Etat, son actionnaire unique, à y injecter des capitaux pour lui permettre de remplir efficacement ses missions ; ou encore l’institution privée NFC Bank, placée sous administration provisoire depuis quelques années par la Cobac, le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac. Les difficultés du secteur bancaire camerounais rapportées par le directeur général adjoint du FMI, incitent à penser que la décision prise en avril 2017 par la Beac, en vue de revitaliser les banques de la zone Cemac, n’a eu que des effets très limités.

    En effet, afin d’injecter de la liquidité dans les banques des pays de la Cemac, la banque centrale avait décidé, au sortir de son premier comité de politique monétaire de l’année en cours, de baisser de 50%, les coefficients des réserves obligatoires applicables aux institutions bancaires.  Cette décision qui, selon les estimations de la banque centrale, devait permettre de libérer entre 500 et 600 milliards de FCFA au profit des banques de la zone Cemac, était plus salutaire pour les banques camerounaises, qui devaient engranger à elles seules plus de 20% de cette liquidité, selon une estimation d’Alphonse Nafack, Dg d’Afriland First Bank et président de la corporation des banquiers du pays.

     

  • Bafoussam, plus jamais ça !

    Le glissement de terrain survenu dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 octobre 2019 à Bafoussam a plongé le Cameroun dans le deuil. Suite à des pluies torrentielles qui s’abattaient sur la capitale de la région de l’Ouest depuis plusieurs jours, la falaise de Gouache, déjà accidentée, a cédé sous la pression des eaux. Créant un éboulement sans précédent dans cette partie du pays. Les habitants de la zone, déjà endormie pour la plupart, sont surpris et n’ont pas tous le temps de se sauver. Ils sont traînés sur plus de 150 mètres le long de la colline par une traînée de terre argileuse.

    La nouvelle se répand très vite. Les populations riveraines et les sapeurs-pompiers venus les rejoindre organisent tant bien que mal les secours dans la nuit, avec les moyens de bord. Au petit matin, plusieurs corps sont déjà extirpés des décombres et l’ampleur des dégâts est mieux perçue sous la lumière du jour. Les engins arrivent vers 9 heures pour remplacer pioches et pelles des secouristes.  Au fur et à mesure que la journée du mardi passe, les corps sont découverts à la pelle. En fin d’après-midi, l’on parle déjà de plus de trente corps sans vie découverts. La plupart sont des enfants et des adolescents, passés de vie à trépas sous ce déferlement de la nature. Mais avec le temps, il y a peu d’espoir de retrouver des survivants.

    Lire aussi : Cameroun : Bafoussam attend son centre de loisirs

    Après plus de 48 heures de fouille, le bilan est lourd. Officiellement, la catastrophe de Bafoussam a causé 43 morts. Parmi les décédés, on dénombre 5 bébés, 22 femmes dont 4 enceintes au moment du triste événement, et 16 hommes. l Au petit matin, la nouvelle de l’accident commence à circuler. La proportion des enfants et adolescents est importante. On regrette aussi plus d’une dizaine de blessés. Au sein de la population, l’on est convaincu que tout le monde n’a pas été retrouvé ; il y aurait donc de nombreux disparus. Jusqu’à présent, l’on est en attente de l’estimation des dégâts matériels causé, en dehors des 13 maisons ensevelies par la coulée de boue.

    Solidarité agissante

    Frappé par le Cameroun s’est aussitôt mobilisé pour accompagner les victimes. Outre les messages de compassion et d’hommages adressés aux nombreuses familles touchées par l’éboulement, de nombreuses actions ont été annoncées pour leur venir en aide. Mercredi, le chef de l’Etat, Paul Biya, a ordonné le déblocage de 200 millions de FCFA pour une assistance d’urgence aux sinistrés et des personnes à déplacer de cette zone. 100 millions de FCFA seront utilisés pour accompagner les 50 familles endeuillées, et le reste de l’enveloppe est destiné aux 150 familles devant quitter cette zone qui reste toujours dangereuse. Jeudi, des sites de recasement ont été trouvés dans les localités de Loumgouo et Latsit, sur une superficie globale de 17 hectares. Un recensement des besoins des populations a été effectué.

    En attendant, les appuis des Camerounais affluent. Un sénateur de la région de l’Ouest a annoncé la mise à disposition de 25 millions de FCFA, un député a décidé d’ouvrir son hôtel de 60 chambres (encore en construction) pour loger les sans-abris. Dans les hôpitaux, les soins des blessés sont entièrement pris en charge par l’Etat, mais les mécènes comme le sultan Mbombo Njoya leur ont accordé des soutiens financiers. L’on annonce ça et les mouvements de solidarité, avec certains résidents qui ont spontanément accueilli des victimes dans leurs domiciles les premiers jours qui ont suivi la catastrophe. En somme, toute la République s’est mobilisée pour apporter du réconfort aux sinistrés. Un élan de solidarité émouvant. Mais, qui effacera difficilement les torrents de pleurs versés par le Cameroun depuis la semaine dernière…

  • Les ministres de la CEMAC votent le budget 2020 à Yaoundé

    La 34e session du Conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale a été ouverte le 31 octobre par la réunion des experts venus principalement des Etats-membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (). Cette première partie a permis aux participants de tabler sur neuf dossiers, dont le principal est axé sur le budget de la Commission de la CEMAC pour l’exercice 2020.

    « Le projet de budget de la Communauté au titre de l’année 2020 reste un budget de moyens et a été élaboré pour permettre la réalisation des missions de la Communauté en mettant un accent sur la formation du capital humain », a d’emblée indiqué Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la CEMAC. Ces assises se tiennent au lendemain des assemblées annuelles de la Banque mondiale en mi-octobre dernier, au cours desquelles la CEMAC s’est engagée à financer le processus d’intégration à l’échelle continentale et au niveau de la sous-région Afrique centrale.


    >> Lire aussi –La Cemac explique la réduction du portefeuille des projets communautaires

    D’après les indications du président de la Commission de la CEMAC, le prochain exercice va mettre un accent particulier sur la formation. « La part de budget réservée aux institutions de formation représente 20% du budget », a-t-il précisé. Les questions liées au fonctionnement du Parlement communautaire et le régime de ses fonctionnaires ont également été discutées. De même seront examinés le rapport d’activités intérimaire de la Communauté au 30 juin 2019, le plan d’actions de la CEMAC au cours de l’année prochaine, le réaménagement du régime indemnitaire de cessation d’activités du secrétaire général du parlement communautaire, le programme triennal de convergence du Congo.

    Les experts de la CEMAC se sont également prononcés sur certaines nominations ; des projets de textes ; des comptes rendus des conseils d’administration et des conseils de direction ; ainsi que sur les agréments des professionnels libéraux des douanes, des transports routiers, de la comptabilité et de la fiscalité. Leurs amendements seront examinés ce lundi par les membres du Conseil des ministres de l’UEAC.


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    Notons tout de même, pour revenir au budget, que le président de la Commission a relevé une fois de plus que le défi majeur auquel fait face la communauté est la mobilisation des ressources. Malgré les efforts constatés depuis deux années que l’équipe actuelle a été cooptée à la commission, la sous-région est sujette à des contraintes, notamment financières. La Taxe communautaire d’intégration (TCI) reste largement sous-recouvrée. Or, « c’est cette ressource qui permettra, outre le renforcement du financement du développement du capital humain, de garantir des ressources pérennes et conséquentes du Fonds de développement de la Communauté pour une meilleure visibilité du processus d’intégration à travers la réalisations des projets intégrateurs », a souligné Daniel Ona Ondo.

     

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