Mois : mars 2020

  • Coronavirus : le Mincommerce contre les pratiques illicites dans les marchés

    Le 19 mars, pendant cinq heures, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce (Mincommerce) a parcouru des  points de vente et autres magasins de stockage de produits alimentaires à Yaoundé. La plupart disposent des stocks disponibles pour une période de quatre à six mois au moins.  Ce jour-là, l’équipe de la brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes a procédé aux scellées de magasins et boutiques dans plusieurs marchés de la capitale dont Mokolo et Mvog-Mbi.

    Les motifs de ces fermetures : pratique illicite sur les prix du poisson maquereau (Sirius Fish) et défaut d’affichage des prix homologués. Dans un communiqué du Mincommerce datant du 20 mars 2019, il est établi que le prix du Kilogramme de maquereau varie entre 1 000 FCFA et 1 200 FCFA. Le thon calibre doit coûter 700 FCFA le Kg, la sardine  doit se vendre à 750 FCFA/Kg, tandis que les bars Corvina et Calada sont homolgués à 1 350 FCFA le kg.

    Incroyable et pourtant vrai

    Le 23 Mars 2020,  une autre session de contrôle de la stabilité des prix des produits de consommation courante a eu lieu. Des poids lourds de la distribution ont été pris en flagrant délit d’irrégularité et sanctionnés sur le champ. Il s’agit de Sorepco, au niveau du marché de Mokolo, où le ministre du commerce  n’a pas trouvé de stock de riz disponible. Il juge cette situation « incompréhensible » en relevant que cette société est la première importatrice pour le premier trimestre 2020. Luc Magloire Mbarga Atangana n’a pas manqué de  préciser que « Sorepco a importé 26 555 tonnes de riz. Je voulais le voir mais on me dit qu’il [patron de l’entreprise, Ndlr] est à Douala.  J’ai déjà fait sceller des magasins à Douala, et je suis ici à Yaoundé, je ne vois rien. Ça veut dire qu’il y a problème. Je ne veux pas présumer de ce que diront les enquêtes. Mais on peut penser qu’il y a peut-être dissimulation de stocks ».

    La société Socotradim, basée au quartier Fouda, toujours dans la capitale camerounaise, a aussi été mise sous scellées. En raison d’une augmentation du prix du riz entre 5% et 25%. Il faut dire que les prix homologués concernant le riz oscillent entre 330 FCFA et 425 FCFA le kilogramme.

    Le ministère du Commerce a constaté que les prix des différents produits pharmaceutiques a doublé pour la plupart. Les responsables des pharmacies évoquent les augmentations par leurs fournisseurs. Des fiches de mises en demeure ont été délivrées à tous les contrevenants pour hausse illicite des prix des produits.

  • Le gouvernement refuse une subvention de 2 milliards FCFA à Camair-Co

    La Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) est en quête de financement pour pouvoir « riposter au Coronavirus ».  Face au ralentissement de ses activités dues  à la crise du Covid-19, qui porte un grand coup au secteur du transport aérien, du fait de la fermeture des frontières,  Camair-Co sollicite l’appui du gouvernement.

    Dans une lettre adressée le 23 mars 2020 à Jean Ernest massena Ngalle Bibehe, PCA de Camair-Co et ministre des Transports, Louis Georges Njipendi Kouotou, le DG de Camair-Co, fait deux propositions : suspendre provisoirement l’exploitation de la compagnie et mettre en « chômage technique les personnels non essentiels », ou alors recevoir une « subvention d’équilibre mensuelle de 2 milliards de FCFA » pour maintenir Camair-Co en activité pendant toute la durée de la pandémie du Coronavirus.

    Répondant à cette lettre, Jean Ernest Ngallé Bibéhé  récuse toute idée de subvention  d’équilibre telle que voulue par le DG non sans évoquer les raisons. « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’une dotation de subvention d’équilibre mensuelle n’est pas envisageable, au regard des contraintes budgétaires de l’Etat », écrit le ministre des Transports.

    Et ce dernier de poursuivre : « s’agissant de la proposition relative à la suspension provisoire de l’exploitation, je vous demande de bien vouloir me faire le point des personnels qui seraient concernés par la mesure de chômage technique, assorti des éclairages sur le sort de la traite salariale qui leur sera réservé. Vous voudrez également requérir l’avis de l’inspecteur du travail de ressort, des délégués du personnel et des organisations syndicales sur ladite mesure, conformément à la réglementation en vigueur ».      

    En l’absence d’une subvention de 2 milliards FCFA par mois, Camair-Co s’achemine vers un arrêt des activités. En clair, le PCA de Camair-Co souhaite que le DG s’entoure de toutes les précautions règlementaires avant de pouvoir mettre les personnels en chômage technique. Mais, en l’absence d’une subvention d’équilibre qui, selon le DG, serait seule capable de maintenir l’exploitation de la compagnie, l’on s’achemine inéluctablement vers une suspension provisoire des activités du transporteur aérien national.

    Toujours dans le même intervalle  Camair-Co a fermé sa représentation à Paris. La direction générale de la compagnie explique que cette fermeture est due à la pandémie du Coronavirus (Covid-19) qui sévit dans le monde et « au regard des mesures prises [notamment le confinement total] par les autorités françaises pour y faire face ». Ainsi, depuis mercredi 18 mars 2020 et jusqu’à nouvel ordre, les services de la représentation de Camair-Co dans la capitale française sont donc fermés.

  • Coronavirus : comment les populations de Yaoundé se protègent

    Avec les mesures gouvernementales édictées le 17 mars, couplées aux règles d’hygiènes prescrites par l’Organisation mondiale de la santé (OMS),  les populations  de la ville de Yaoundé vivent désormais sous conditions. Chacun à son niveau essaye donc de mettre en application les règles et les mesures de restriction, parmi lesquelles figure le lavage des mains avec de l’eau coulante et du savon, l’utilisation des gels hydro-alcooliques, le respect de la limite de distanciation sociale d’un mètre et bien d’autres.

    Larissa, résidant au quartier Simbock confie : « moi avant de sortir de chez moi, je porte un cache-nez. Lorsque je vais au marché pour faire mes courses, je n’entre pas à l’intérieur de celui-ci, je fais mes achats à l’extérieur, parce que je ne veux pas avoir à me frotter aux autres on ne sait pas qui est infecté ou pas ».

    Tout comme Larissa, Audrey indique que chez elle, tout le monde se lave les mains de manière régulière, tout en utilisant le désinfectant. « Pour les membres de ma famille qui viennent nous rendre visite, on leur propose de se désinfecter les mains », précise-t-elle.

    Le fait d’ignorer qui est infecté ou pas pousse donc les populations de la ville de Yaoundé à mettre tout en œuvre pour se protéger. Le confinement est aussi devenu un moyen préventif pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Prescrit par le ministre de la Santé publique, c’est aussi le cas sur les réseaux sociaux, où les utilisateurs insistent sur ce message : « restez chez vous et respecter les règles d’hygiènes pour lutter contre la pandémie».

    Toujours dans cette lutte, certains ont recourt aux multiples solutions miracles qui soigneraient la pandémie tel que les boissons chaudes, les compositions constitués d’ail, de citron, miel, etc.  « Pour me prémunir du Coronavirus je bois de l’eau chaude. J’ai lu sur Facebook qu’il faut boire de l’eau chaude », affirme une habitante de la ville aux sept collines. Tous les moyens semblent en tout cas bons pour se protéger contre la pandémie de l’heure.

  • Coronavirus : le gouvernement en mode sensibilisation

    Le 17 mars, le premier ministre Joseph Dion Ngute avait annoncé 13 mesures édictées par le président de la République Paul Biya, dans le cadre de la lutte contre la propagation du Coronavirus au Cameroun. Depuis, les pouvoirs publics n’ont cessé de multiplier les moyens de sensibilisation pour que soit appliqué ces mesures gouvernementales. Tous les supports disponibles sont alors utilisés en cette période pour une sensibilisation efficace.

    En date du 21 mars, les utilisateurs des opérateurs de téléphonie de mobile ont reçu un message signé du président de la République disant : « Ensemble, avec civisme, courage et responsabilité barrons la voie à la propagation du Coronavirus. Suivons scrupuleusement les prescriptions du Gouvernement et de l’OMS ».

    Depuis la mise en application des mesures gouvernementales, le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique dirigé par Mounouna Foutsou a entrepris des campagnes de sensibilisation sur la pandémie. A cet effet il a été demandé aux autorités administratives locales de mobiliser des équipes mobiles d’animation populaire urbaine et rurale pour la sensibilisation. Le ministère de la Jeunesse a aussi entrepris de réunir les directives gouvernementales et les ministères sectoriels qui ont détaillé la mise en œuvre de ces directives. Mounouna Foutsou a aussi demandé la mise en place des équipes de sensibilisation de proximité qui effectueront des descentes dans les villages et les quartiers munis de flyers de l’OMS, du ministère de la Santé et des outils d’éducation  populaire  pour la sensibilisation à ce niveau.

     Dans la ville de Yaoundé aussi on enregistre dans certaines artères de la ville des affiches qui sont installées. Et aussi des points d’eau, avec des gels lavant ou du savon pour permettre aux populations de se laver les mains.

    Dans cette sensibilisation, les médias jouent aussi leur partition. L’on observe sur les chaînes de télévision les messages illustrés en langues locales pour que tout le monde puissent être informé de la situation et savoir quels sont les gestes à adopter. Aussi, les mesures d’hygiènes prescrites par l’OMS, sont diffusées sur les fréquences radio et les chaînes de télé.

  • Bras de fer entre la direction générale et les employés de Yoomee

    Yoomee S.A. replonge dans la tourmente. Comme en 2018, le climat social est de nouveau tendu au sein de l’entreprise de téléphonie mobile et de fourniture de solutions internet. Au centre de la brouille entre le top management et une partie du personnel de la société, des soupçons de fraude de certains agents de la boîte. Notre source indique la récente découverte par le top management de Yoomee d’un présumé réseau interne de trafic de crédit de recharge. D’importants mouvements suspects provenant de certains postes d’approvisionnement vers des gros clients Yoomee ont ainsi été constatés. Suscitant la curiosité des dirigeants de l’entreprise. Ces derniers vont immédiatement requérir des explications des agents concernés. Une dizaine de personnels d’un même service, qui ont nié les faits en bloc, lorsqu’ils ont été convoqués par leur employeur au Commissariat du 4e arrondissement de Douala en février dernier. 

    Après plusieurs confrontations, la procédure a été interrompue faute de preuves et faits non-établis, a-t-on appris. Depuis, les  deux parties se regardent en chiens de faïence. En interne, les agents se plaignent de subir diverses pressions de leur employeur. L’un d’eux, accusé de fraude et tripatouillage de recharge, se confie : « on nous oblige soit à démissionner de notre propre chef, soit ils menacent de nous mettre à la porte ». En signe de protestation, ces employés exercent désormais tout de noir vêtu, en attendant la suite du bras de fer engagé avec la direction de Yoomee S.A.

    Cette situation a remis au-devant de la scène un autre dossier brûlant, celui des 31 agents remerciés en 2019. Ils revendiquent le versement intégral de leurs indemnités de licenciement sur la base d’un protocole d’accord verbal  entre un cabinet consulting de la place en charge de gérer les ressources de Yoomee SA et ce personnel. Joint par nos soins, le service de communication de Yoomee se dit « incompétent » pour apporter des éclairages sur le climat social au sein de cette société dont les employés accusent quatre mois d’arriérés de traitement mensuel, après le départ fracassant de l’ex-directeur général Emmanuel Forson en 2018.

    Créée en 2011, YooMee Cameroun a été pionnière du haut débit sans fil au Cameroun, avant de se positionner  dans la téléphonie mobile. C’est le 25 août 2017, l’opérateur internet devient opérateur de téléphonie mobile. L’opération aura nécessité plus de 10 milliards de FCFA d’investissement, pour plus de 2 000 emplois directs et indirects crées.  Le nouvel opérateur majoritairement à capitaux ivoiro-suisse accueillait dans le cadre de cette opération, des actifs essentiellement camerounais. Avec pour objectif, d’investir dans un réseau Long Term Evolution (Lte). Yoo Mee ce sont des investissements de plusieurs milliards de FCFA dès son année de lancement en 2011. Plus de 200 emplois directs et 700 emplois indirects créés à fin 2017.

  • Approvisionnement en super : les lettres de crédit retardent les opérations

    Par correspondance du 26 mars 2020 adressée par le secrétaire général de la présidence de la République au secrétaire général de la Primature, le président camerounais a marqué son accord sur la mise en œuvre de certaines mesures relatives à l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers pour l’exercice 2020. Lesdites mesures portent sur l’attribution d’une marge minimale de 47,88 Fcfa/litre à la Société nationale de raffinage (Sonara), une marge fixe de 16 Fcfa/litre accordée aux importateurs y compris la Sonara pour couverture de leur rémunération, la revalorisation des droits de passage au profit de la Scdp à hauteur de 2Fcfa/litre, et l’ouverture par le gouvernement des négociations avec Afrieximbank, au titre de la mobilisation de la tranche de 300 millions d’euros, destinée à l’importation des produits pétroliers par la Sonara. 

    Ces mesures conjoncturelles à mettre en application dès le mois de mars 2020 interviennent au moment où le secteur pétrolier est secoué par de vives tensions. Depuis le mois de janvier 2020, le réseau d’approvisionnement et de distribution des hydrocarbures connaît quelques perturbations. Le marché du super notamment. La rareté de ce combustible dans les stations-services du Cameroun s’accentue au regard des stocks de plus en plus insuffisants.

    « La pénurie est en train d’être résorbée », rassure cependant une source officielle dans le secteur. Et de confirmer : « il y a actuellement un navire de 40 000 tonnes métriques de Super au mouillage au Port de Douala ». Entre rareté, pénurie et espoir d’approvisionnement, la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures veille sur les prix : Super (630 FCFA/litre) Gasoil (575 FCFA/litre), Pétrole (350 FCFA/litre), bouteille de gaz de 12,5 kV (6500 FCFA).

    Il convient de relever que la cargaison en attente de traitement au Port de Douala équivaut à moins d’un mois de consommation locale. La demande mensuelle nationale en Super s’élevant à 43 500 tonnes métriques. Actuellement vendu sur le marché international à 252 USD la tonne métrique (environ 150 000 FCFA), le stock de 40 000 tonnes métriques en accostage au Port de Douala représente l’équivalent en valeur de 6,4 milliards de FCFA.

    A qui la faute? Les marketers du secteur, dévoile le spécialiste. Nombreux en activité au Cameroun (Africa Petroleum, Alpha Oil, Aza Afrigaz, BG petroleum, Blessing, Bocom, Camgaz, Cameroon oïl company, Citizen Oil, Corlay, Delta petroleum S.A, Global petrol, Gulfin, Neptune Oil, Oil Lybia, Petrolex, Sctm, Sonara, Total Cameroun, Green Oil…), ils peinent à boucler les opérations d’importation relatives à ce précieux stock. Plus précisément, « certains marketeurs n’ont pas encore levé les lettres de crédit », un processus nécessaire à la finalisation de la transaction.

    « C’est un moyen de paiement qu’exigent souvent les traders pour être sûrs que leur cargaison sera effectivement payée », clarifie notre source. En effet, la récente crise des devises en zone Cemac, la plupart des traders préfèrent ce moyen de paiement plus fiable. Rappelons qu’en 2019, le Cameroun a importé plus de 1,540 millions de m3 de produits pétroliers finis (super, gasoil, pétrole lampant, etc.) pour un montant de 518 milliards de FCFA.

  • Coronavirus : le gouvernement évalue l’application des mesures

    Les ministres de la Santé publique, Manaouda Malachie, de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, et des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, accompagnés des gouverneurs des 10 régions, ainsi que  les représentants de l’Organisation mondiale de la santé, se sont retrouvés dans le cadre d’une concertation conjointe au ministère de l’Administration territoriale, le 29 mars. Il s’est agi de savoir comment amener les Camerounais à respecter les 13 mesures barrières édictées par le gouvernement le 17 mars dans la lutte contre l’expansion de la pandémie du Coronavirus au Cameroun.

    Avec presque 200 cas testés positifs, l’application de ces mesures devient plus qu’importante, surtout dans les régions qui ne sont pas encore eu de cas diagnostiqués et de redoubler d’ardeur dans l’application de celles-ci dans les principaux foyers que sont Yaoundé, Douala, Bafoussam et à présent Limbe. Lors de la réunion d’évaluation de ces mesures, la semaine dernière, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute déplorait le fait que les Camerounais respectent difficilement certaines mesures, notamment celle concernant la fermeture des débits de boissons et restaurants à 18h.  

    Pour le compte du ministère de la Santé publique, cette réunion était aussi le lieu de poser les bases du système de décentralisation du plan de réponse au Covid-19,  qui doit être rapidement effectif. Manaouda Malachie  a donc mis en place une stratégie axée sur quatre points pour contrer la propagation  du virus et prendre en charge les cas suspects. Les autorités administratives au plan régional travailleront directement avec les professionnels de santé sur le terrain.

    Autre domaine où les personnes sont amenées à être en contact est celui des transports. Pour essayer de limiter la propagation à ce niveau, le ministre Ngalle Bibehe a interdit la surcharge, dans les transports urbain et interurbain. Les contrevenants s’exposent à une suspension d’activités d’au moins 15 jours.

    Les gouverneurs des régions ont donc pour mission de faire appliquer toutes les directives prisent par le gouvernement, dans leurs territoires de compétences pour limiter la propagation de ce virus.

  • Coronavirus : panique à Bucavoyages

    L’affaire s’est invitée dans toutes les conversations au terminal d’embarquement/débarquement de l’agence Bucavoyages d’Akwa-Douala. Quelques clients au voyage à destination de Yaoundé s’interrogent précisément sur les causes et les conséquences de l’incident survenu le 29 mars 2020 entre Douala et Yaoundé. Le service de billetterie se déroule pourtant sereinement, malgré la quasi-psychose provoquée par une folle rumeur concernant la mort d’un passager dans un bus de cette agence de transport interurbain, immatriculé LT 142 FL, en provenance de Yaoundé.

    Sous anonymat, un responsable de l’agence renseigne : « la rumeur sur le coronavirus est fausse. Le bus en question n’a même pas franchi directement le terminal. Les gens ne devraient pas avoir peur », a-t-il confié, visiblement embarrassé par cet incident extraordinaire. Une mise au point publiée en réaction a d’ailleurs abondamment circulée dans les nouveaux médias. « Concernant la fausse information qui circule sur les réseaux sociaux sur la prétendue mort d’une passagère qui a emprunté  l’agence Bucavoyages aux environs de  17h à destination de Douala. Entre Pouma et Edéa, un passager constate que son voisin de chaise vient de rendre l’âme et alerte le chauffeur, qui  à son tour a alerté la Brigade de gendarmerie d’Edéa….», indique la mise au point. 

    Sous bonne escorte, le bus de 70 places sera conduit directement par le peloton routier de Douala vers l’hôpital Laquintinie, l’un des points de confinement des suspects du Covid-19 dans la ville de Douala. Il était environ 19 heures. « Un test Covid-19 est effectué sur le cadavre, test qui est négatif. Ensuite le test sera fait à tous les passagers du bus. Les tests sont négatifs pour tout le monde….». Nous apprendrons que les tests de dépistage ont été effectués par Dr David Mekolo, chef de l’unité d’isolement Covid-19 de l’hôpital Laquintinie de Douala. Une autre source dans cette institution sanitaire confirme plutôt la thèse d’une « crise cardiaque », qui aurait emporté la défunte.

    Après le dépôt de la dépouille de la malheureuse voyageuse à la morgue du même hôpital, le bus de 70 places a subi une désinfection, sur instruction de Louis Richard Njock, directeur général de l’hôpital Laquintinie. Il sera ensuite remis à la disposition des responsables de Bucavoyages. Ces derniers rassurent sur l’usage de l’engin désinfecté. « Il sera mis hors service pour un moment. Juste le temps de dissiper les produits désinfectants ».

  • Le Gicam propose de geler les remboursements des crédits bancaires

    Il n’est pas chiffré, mais il est déjà ambitieux. Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a rendu public, ce 31 mars 2020, ses «premières propositions au gouvernement», en relation avec la crise économique et financière que la pandémie au Coronavirus fait peser sur le Cameroun. Ces «premières propositions» visent à soutenir l’activité, déjà fortement ralentie par les 13 mesures édictées par le gouvernement camerounais pour limiter la propagation sur le sol camerounais, de cette pandémie.

    Au plan monétaire et financier, le Gicam demande, et il s’agit sans doute de la mesure la plus forte, «le gel, par voie réglementaire, des échéanciers de remboursement de crédits et de leasing des entreprises et des particuliers auprès des établissements de crédits, ainsi que la suppression des pénalités et des coûts additionnels y afférents».

    L’organisation patronale présidée par Célestin Tawamba demande en outre «l’activation des leviers monétaires pour approvisionner le système bancaire en liquidité (facilitation de l’accès des banques au marché monétaire par la baisse des taux d’intérêt, augmentation des plafonds de refinancement».

    Enfin, sur le registre monétaire et financier, le Gicam propose «l’accompagnement des banques et établissements financiers dans l’octroi des crédits de trésoreries aux entreprises».

    Au plan budgétaire, le Gicam appelle à l’accélération des remboursements des crédits de TVA et de la dette intérieure, tout comme il plaide pour «l’institution d’un Fonds de soutien aux PME et à l’artisanat».

  • Coronavirus : plus de 4 millions pour traiter un malade

    La situation financière du Cameroun n’est pas reluisante ces dernières années. En 2020, le budget du pays a chuté de -5%.  Dans le contexte de crise sanitaire mondiale, marquée par une  prise en charge gratuite des personnes souffrant du COVID-19 au Cameroun, la situation inquiète.  Chaque cas pris en charge coute selon les estimations faites par les membres du corps médical, c’est donc plus de 4 millions de F CFA que l’État du Cameroun débourse pour redonner la santé à chaque camerounais contaminé.  Ce chiffre se veut naturellement approximatif et loin de la réalité dans la mesure où le traitement se poursuit après la guérison.

    Un peu plus précis sur la question, le Pr. Pierre Fouda, directeur de l’hôpital central de Yaoundé confie  qu’ « au bas mot, l’État camerounais débourse au moins 4.2 millions afin que le patient atteint de Corona virus, recouvre la santé. J’exclus de cette enveloppe globale les frais d’alimentation et de la literie qui sont offerts gratuitement.»

    Le protocole de soin des malades de Covid-19 comprend notamment la mise sous respiration artificielle. À l’hôpital central de Yaoundé, Chaque bonbonne d’oxygène,  coûte 70.000 F CFA, il en faut trois par jour pour chaque patient. Sans dire que la totalité du matériel qui est employé pour le traitement des sujets est non réutilisable. D’ailleurs, il est immédiatement incinéré après utilisation. Ceci parce que le risque de contamination du virus reste très élevé.

    Il faut bien préciser que cette prise en charge est entièrement financée par l’État. Les personnels sanitaires parlent de 300.000 FCFA en moyenne par jour pour chaque patient victime. Il est bien connu que la prise en charge des sujets dure pour la plupart  des cas malades 14 jours.

    L’hôpital central de Yaoundé et plusieurs autres structures sanitaires à travers le pays accueillent et s’occupent à cette heure de la majorité des victimes dont le nombre s’élève à 103 cas, selon les informations publiées par le ministère de la santé publique en la matinée du 30 mars. La règle de trois nous permet rapidement de pouvoir estimer ce que l’État dépense seulement pour redonner la santé aux malades du Covid-19 au Cameroun.

    La prise en charge gratuite des malades est prolongée pendant la période de convalescence. Ce qui laisse comprendre que ces frais qui sont perçus comme étant onéreux au vu de la situation économique du pays, ne couvrent malheureusement pas la totalité des frais associés aux besoins hospitaliers des malades.  « L’État doit devoir faire des mains et des pieds pour pouvoir traiter les patients et quand on connait notre capacité limitée du financement dans le secteur ne serai ce que de la santé au Cameroun, on voit bien que ce sera très difficile d’assumer le traitement pour un nombre très élevé de patients. C’est pourquoi aujourd’hui, il est plutôt question qu’on puisse travailler dur pour limiter ou alors pour repousser la maladie ». Soutien Albert Zé, économiste de la Santé.

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