Jour : 19 mars 2020

  • Les Etats invités à vulgariser le marché financier unifié

  • L’Afrique centrale retourne vers le FMI

    Le séjour du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) à Washington, en janvier dernier, aura été fructueux. C’est du moins ce que laisse penser le communiqué d’Abbas Mahamat Tolli, paru vendredi dernier sur le site web de l’institution monétaire. Il a tenu une réunion avec Kristalina Heorgieva, directrice générale du FMI, puis avec Ceyla Pazarbasiogu, vice-présidente en charge de l’innovation, et Diarétou Gaye, vice-présidente par intérim du département Afrique de la Banque mondiale.

    Ces institutions constatent un rétablissement progressif des grands équilibrent macroéconomiques et la reconstitution graduelle des réserves de change qui devraient ouvrir la voie à une accélération des réformes. Des avancées ont été faites depuis la mise en œuvre de la stratégie décidée en fin 2016 par les chefs d’Etat et de gouvernements de la Cemac pour sortir de la crise. Les programmes économiques et financiers adossés sur la facilité élargie de crédit du FMI ont permis le rétablissement de ces équilibres.

    Sauf que « ces performances demeurent encore fragiles ». Raison pour laquelle, en droite ligne des orientations des gouvernants des Etats de la Cemac en novembre dernier, le FMI et la Banque mondiale ont insisté sur l’impérieuse nécessité de concevoir un deuxième cycle de programmes. Ce nouveau cycle, orientent-ils déjà, sera « résolument axé sur des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté. A cet effet, le gouverneur de la Beac annonce déjà une réunion de haut niveau dans la sous-région, pour déterminer les contours de cette deuxième génération de programmes.

    S’agissant spécifiquement du Cameroun, il s’était engagé dans le premier programme en juin 2017. A ce jour, cinq revues ont déjà été effectuées et le pays a bénéficié de six décaissements de la part du Fonds monétaire Internetional, soit un décaissement global de 349,12 milliards de FCFA. Des appuis budgétaires ont également été apportés par des institutions internationales et des partenaires bilatéraux.

    Les nouveaux programmes, qui devraient donc donner la priorité aux mesures et politiques visant une relance économique inclusive et génératrice d’emplois, devront passer par un accès accru des pays de la Cemac aux ressources du FMI et autres partenaires au développement. Selon le gouverneur, c’est primordial « afin de réaliser les investissements indispensables à l’atteinte de cet objectif, à travers des appuis financiers adéquatement calibrés, séquencés et coordonnés ».

  • Coronavirus: la Cemac en guerre contre le Coronavirus

    Cameroun, Gabon, Guinée-équatoriale, République Centrafricaine, République démocratique du Congo et Tchad, les six Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), ont pris respectivement des mesures pour prévenir ou ralentir la propagation du virus au sein de leurs territoires.

    A ce jour, le Tchad est le seul pays de la sous-région à n’avoir pas encore enregistré de cas de Coronavirus. Le pays a décidé de la fermeture des aéroports à toutes les compagnies aériennes à l’exception des cargos pour une période de deux semaines, à compter du jeudi 19 mars 2020 à minuit. Par contre, les frontières terrestres restent ouvertes en dehors de celles du Soudan et de la République centrafricaine. Un contrôle sanitaire systématique est effectué sur toute l’étendue du territoire et aux portes des frontières nationales et tous les cas suspects seront mis en quarantaine. L’Etat interdit le regroupement de plus de cinquante personnes. Aussi, les fora et les grandes rencontres prévues au Tchad impliquant des étrangers sont interdits, et il est prescrit la limitation stricte des déplacements en dehors des camps de réfugiés.

    Du côté de la Guinée-Equatoriale, le gouvernement a mis en place un dispositif de contrôle dans les aéroports pour tous les passagers en provenance de la République populaire de Chine, qui seront placés en quarantaine durant 14 jours, correspondant à la durée d’incubation de la maladie. Il y a également l’interdiction de rassemblement de plus de dix personnes ou l’arrêt de la circulation des bus. A ceci s’ajoute la fermeture de tous les établissements scolaires, bars et boîtes de nuit pour éviter la propagation de la pandémie en territoire équato-guinéen.

    200 cas suspects au Congo

    En République centrafricaine, l’on compte à ce jour une seule personne testée positive au Covid-19. L’Etat a mis en place un contrôle strict de tous les passagers en provenance de l’étranger, atterrissant à l’aéroport de Bangui. Ces derniers doivent se soumettre aux mesures que sont, le lavage des mains, la prise de température et le remplissage d’une fiche sanitaire. Les passagers qui présentent certains signes semblables aux symptômes de la maladie sont gardés en observation avant d’être libérés ou pas.

    Au Congo voisin, Après la confirmation d’un troisième cas de coronavirus et plus de 200 cas suspects qui sont des contacts de cas confirmés, le pays mise sur la sensibilisation pour éviter la propagation de la maladie. Une équipe de suivi et de sensibilisation est en place pour toute la population, en commençant bien sûr par les proches des malades. Des fiches de renseignements ont été mises à disposition dans les aéroports pour une identification minutieuse des passagers. Des espaces d’accueil pour d’éventuels cas qui se déclareraient sont aménagés dans quelques hôpitaux de la capitale.

    Avec déjà 3 cas sous la main, le gouvernement gabonais a décidé de fermer tous les établissements scolaires jusqu’au 30 mars, ainsi que les débits de boissons et boîtes de nuit. Les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits. L’attribution de visas vers la France et les pays de l’espace Schengen est suspendue. L’Etat a aussi décidé de la fermeture des frontières avec le Cameron et la Guinée-Equatoriale, mais cette mesure ne s’adresse pas aux camions de transports des marchandises, qui ont le droit de passer à la seule condition de se soumettre aux contrôles sanitaires. Pour le moment, les mesures préventives contre le Covid-19, ne s’appliquent pas aux grands lieux de rassemblement comme les églises et mosquées.

    13 mesures au Cameroun

    Au Cameroun, le gouvernement a pris, le 17 mars, treize mesures qui s’appliqueront pendant une première période de 15 jours sur l’ensemble du territoire. Il s’agit, entre autres, de la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du Cameroun et l’interdiction, de tous les vols en provenance de l’étranger, à l’exception des vols cargos et des navires transportant les produits de consommation courantes ainsi que les biens et matériels essentiels. La délivrance des visas d’entrée au Cameroun aux différents aéroports est suspendue. Tous les établissements publics et privés de formation relevant des différents ordres d’enseignements de la maternelle au supérieur y compris les centres de formation professionnelle et les grandes écoles sont fermés. L’Etat interdit les rassemblements de plus de 50 personnes sur toute l’étendue du territoire national, et les compétitions scolaires et universitaires qui sont reportées.

    Les débits de boissons, les restaurants et les lieux de loisirs seront systématiquement fermés à partir de 18h. Un système de régulation des flux des consommateurs sera instauré dans les marchés et les centres commerciaux. Les déplacements urbains et interurbains ne devront s’effectuer qu’en cas d’extrême nécessité. En ce qui concerne la circulation des biens et des personnes, les conducteurs de bus, de taxis et de mototaxis sont invités à éviter les surcharges dans les transports publics. Les formations sanitaires privées, les hôtels et autres lieux d’hébergement, les véhicules ainsi que les équipements spécifiques nécessaires à la mise en œuvre du plan de riposte contre la pandémie du Covid-19 au Cameroun pourront être réquisitionnés en tant que de besoin à la diligence des autorités compétentes. Les administrations publiques devront privilégier les moyens de communication électronique et les outils numériques pour les réunions susceptibles de regrouper plus de 10 personnes. Les missions à l’étranger des membres du gouvernement et des agents du secteur public et parapublic sont suspendues

    Toutes ces mesures interviennent après que le nombre de cas de Coronavirus en territoire camerounais soit à 10, depuis le 16 mars. La plupart d’entre eux sont des camerounais de retour de voyage dans les différents foyers de la pandémie.

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