Jour : 29 mars 2020

  • Coronavirus: la Bad lève 4,6 milliards de dollars

    Akinwumi Adesina parle de «la plus importante transaction d’obligations sociales à ce jour sur les marchés de capitaux», «du plus gros emprunt social en dollars américains, ayant jamais été placé par la Bad». Le Président de la Banque Africaine de Développement (Bad) présentait les résultats de l’émission d’obligations lancée par l’institution financière panafricaine sur le marché international en vue de contrer les graves répercussions économiques et sociales de la pandémie de Covid 19 dans ses pays membres, ainsi que sur le secteur privé africain.

    Intitulé «Combattre le Covid-19», cette opération visait initialement à mobiliser un montant de 3 milliards de dollars. Les promesses de souscriptions recueillies par la Banque africaine de développement ont dépassé la cagnotte record espérée. Au final, l’emprunt obligataire a produit 4,6 milliards de dollars, soit une augmentation surprise de 1,6 milliards de dollars venues des banques centrales, diverses institutions officielles, fonds d’investissement, des trésoreries bancaires et des gestionnaires d’actifs, ou de simples investisseurs etc…

    L’Afrique passe des moments critiques. Le continent veut relever les défis résultant du Coronavirus. La Bad prend des mesures audacieuses pour soutenir les pays africains par cet emprunt de référence remarquable. Au lieu de s’endetter directement auprès d’autres banques, qui sont elles-mêmes en situation difficile, la Bad a préféré recourir au marché des capitaux, où les coûts sont plus avantageux», a expliqué Akinwumi Adesina. 

    L’emprunt «Bad Combattre le Covid-19» est d’une maturité de 3 ans, délai maximal de remboursement du prêt obligataire par l’institution financière panafricaine, à un taux de 0,75%. Selon le Président de la Bad, «grâce à cette levée de fonds, nous serons en mesure de financer une partie des programmes et projets que la Bad va mettre en place en consultation avec ses actionnaires pour soutenir les pays africains dans leur lutte contre le Covid-19. Cette émission d’obligations est la première étape de la réponse globale de la banque qui sera bientôt annoncée…..»

    La banque qui bénéficie d’un triple-A auprès des agences de notation spécialisées, annonce dès la semaine prochaine la tenue d’un conseil d’administration qui planchera sur les modalités de répartition des ressources levées, les bénéficiaires publics et privés, les délais de décaissement etc…

  • La Beac autorisée à injecter plus de 500 milliards dans la sous-région

    Le Programme des Réformes économiques et Financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Pref-Cemac) a tenu sa troisième session extraordinaire le 28 mars 2020 à Brazzaville, capitale du Congo, dont le chef de l’Etat, Denis Sassou N’guesso, exerce les fonctions de Président Dédié au Pref-Cemac.

    Cette session présidée par le ministre d’Etat congolais en charge de l’Economie et de l’Industrie, Gilbert Ondongo, et imposée par la crise sanitaire du Covid-19 qui ébranle déjà les économies de la sous-région dans leurs fondations, avait pour but de prendre connaissance de l’impact réel de la pandémie sur ces économies et d’adopter, en conséquence, un plan de riposte économique et financière, à l’échelle communautaire.

    Au chapitre de la riposte budgétaire, le Pref-Cemac recommande de «mobiliser les institutions financières sous-régionales (Beac et Bdeac), ainsi que les marchés financiers sous-régionaux, en vue d’accroître les ressources budgétaires des Etats pour faire face aux trois chocs : sanitaire, économique et sécuritaire». Tout en invitant les Etats à poursuivre leurs efforts en matière de rationalisation des dépenses publiques, l’organe leur recommande, dans l’utilisation des ressources budgétaires qui seront mobilisées auprès des institutions financières sous régionales et internationales, d’accorder la priorité aux «dépenses de santé et d’amortissement des chocs économiques et sociaux». Le Pref-Cemac leur recommande surtout «d’adopter, dans les plus brefs délais, des Lois de Finances rectificatives 2020, pour aligner la gestion des Finances publiques sur des prévisions actualisées et réalistes des recettes budgétaires et des dépenses publiques, en vue de renforcer les moyens de lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, tout en garantissant le fonctionnement régulier de l’Etat».

    Intégration régionale

    Au plan monétaire et financier, le Pref-Cemac recommande de «continuer d’assurer la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des changes, au regard des résultats obtenus en matière de stabilité financière nouvelle et de reconstitution des réserves de change». Dans ce registre, La mesure la plus parlante est sans doute, l’ «acte» donné à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), de procéder au «relèvement par elle du niveau d’injection des liquidités dans le système bancaire sous régional à hauteur de 500 milliards Fcfa». Bien plus, le Pref-Cemac a aussi décidé d’ «appuyer la Beac dans sa proposition de hausser ce niveau en cas de besoin».

    Le Pref-Cemac a aussi approuvé «l’utilisation de l’enveloppe de 90 milliards Fcfa mise à la disposition de la Bdeac (Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale, ndlr) par la Beac pour le financement des projets publics portant sur la lutte contre la pandémie du Covid-19 et le renforcement des systèmes sanitaires nationaux».

    «S’agissant de l’intégration régionale, les ministres (membres du Pref-Cemac, ndlr) ont décidé de maintenir la libre circulation des marchandises et des personnels de santé indispensables à la lutte contre la pandémie du Covid-19, sous réserve des contrôles sanitaires appropriés», écrit encore le communiqué final rendu public à l’issue de cette session.

  • Sonara: le gouvernement ouvre des négociations sur l’offre de financement d’Afreximbank

    «Faisant suite à la correspondance ci-dessus référencée du Premier ministre chef du gouvernement, relative à l’objet susvisé, j’ai l’honneur de vous faire savoir que M. le Président de la République a marqué son haut accord à ses propositions». Ce sont les premiers mots d’une correspondance adressée le 25 mars 2020 par le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République (Mineta/Sgpr), Ferdinand Ngoh Ngoh, au secrétaire général des services du Premier ministre, Séraphin Magloire Fouda. Le 26 janvier 2020, ce dernier avait, par lettre, transmis les propositions du Premier ministre chef du gouvernement, relatives à l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers au cours de l’année 2020. Y faisant suite, le Président de la République autorise «la mise en vigueur dès ce mois de mars 2020, de la nouvelle grille des produits pétroliers qui accorde à la Sonara une marge minimale de 47,88 Fcfa/litre, sans incidence sur le niveau actuel des prix à la pompe» et, dans le même temps, «accorde aux importateurs, y compris la Sonara (Société nationale de Raffinage, ndlr) une marge fixe de 16 Fcfa/ litre, destinée à couvrir leur rémunération».

    Selon le Mineta/Sgpr, le Président Paul Biya autorise aussi une revalorisation des «droits de passage au profit de la Scdp à hauteur de 2 Fcfa/litre et l’ouverture, par le gouvernement, des négociations avec Afreximbank au titre de la mobilisation de la tranche de 300 millions d’Euros destinée à l’importation des produits pétroliers par la Sonara». Dans son édition du lundi 23 mars 2020, «EcoMatin» annonçait déjà cette proposition de financement d’Afreximbank à la Sonara, dont le montant global se monte à plus de 870 milliards Fcfa.

    S’agissant spécifiquement du financement de la Sonara, les instructions du président de la République au gouvernement, devraient permettre à cette entreprise très endettée-dans son dernier rapport, la Commission technique de Réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic évalue cette dette à plus de 898 milliards Fcfa, et qui contrôle 80 % du marché national de la fourniture des produits pétroliers, de percevoir une marge totale de 63,88 Fcfa/litre. L’application de la marge minimale de 47,88 Fcfa/litre lui avait déjà permis de rétablir l’équilibre de ses comptes pour l’exercice 2018. Cette marge totale lui permettra sans doute d’améliorer sa situation financière et surtout, de faire face à ses engagements.

  • Coronavirus: le Gicam invite les opérateurs économiques à participer à l’effort national

    Le 27 mars 2020, le président du Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, a écrit à «tous les chefs d’entreprises du Cameroun». Il s’agit en fait, d’un appel à la mobilisation active du monde économique face à la pandémie au Covid-19. «Aux côtés des décideurs politiques, mais aussi de la communauté médicale et des populations plongées dans l’angoisse, le monde de l’entreprise doit se positionner en rempart. Nous devons assurer pleinement notre part du fardeau, tout aussi essentielle : dans la guerre contre cette pandémie, le monde économique constitue les «forces arrières». Nous avons tous un rôle déterminant à jouer dans le nécessaire déploiement de la solidarité et de la résilience de l’outil de production», écrit Célestin Tawamba.

    Qui ajoute : «En tant que promoteurs et dirigeants d’entreprises, notre défi est d’assurer la continuité de la production, pas pour des raisons strictement économiques et financières, notamment dans les secteurs vitaux et dans tous les domaines connexes. Il importe en effet que nous n’ajoutions pas à la crise sanitaire, une crise de carence dans l’approvisionnement de nos populations».

    Le président du Gicam qui dit avoir aussi conscience de ce que cette pandémie va conduire à la réorganisation du travail dans les usines et les entreprises, «voire au télétravail partiel ou total, afin d’assurer la sécurité sanitaire des salariés», appelle les promoteurs et chefs d’entreprises, à prendre toutes les mesures pour garantir la poursuite de l’activité «en toute sécurité et dans le respect des gestes barrières et des règles de distanciation».

    «Pour ce qui est des relations entre entreprises, j’en appelle solennellement à plus de solidarité, de compréhension et de souplesses notamment dans la gestion des relations contractuelles entre clients et fournisseurs, entre donneurs d’ordre et sous-traitants, entre banques et entreprises, entre créanciers et débiteurs», écrit encore Célestin Tawamba.

    Il s’agit, ainsi que l’assure une source bien informée au Gicam, d’une communication d’orientation et de portée générales, avant, celle plus concrète, plus pratique et plus technique que le Gicam fera, aussitôt qu’il sera informé de la suite que le gouvernement va réserver aux propositions qu’il lui a faites au sujet du soutien à l’activité, face à la menace du Covid-19. Quand le gouvernement doit-il se décider, compte tenu de l’urgence de la situation ? «Nous allons observer cette semaine qui commence (ce lundi 30 mars 2020, ndlr). Ensuite, on avisera», répond la source sus citée.

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