Mois : mars 2020

  • Bowleven va perdre le droit d’exploration du projet gazier Bomono

    L’autorisation exclusive de recherche accordée à l’entreprise britannique Bowleven en 2007 et renouvelée pour deux ans en 2016, est arrivée à échéance en décembre 2018. Ainsi, la compagnie va perdre ses droits sur le bloc Bomono, bloc à terre situé dans le bassin sédimentaire de Douala/Kribi-Campo, au Nord-Ouest de la capitale économique.

    Dans ses états financiers du 2ème trimestre 2019,  qui viennent d’être rendus publics, l’opérateur pétro-gazier Bowleven révèle qu’il va rétrocéder à l’Etat sa licence d’exploration sur le bloc gazier Bomono, d’une superficie de 2 328 kilomètres carrés en on-shore au Cameroun. « Des discussions avec le gouvernement du Cameroun et la Société nationale des hydrocarbures (SNH) pour finaliser la clôture et restituer la licence à l’Etat se poursuivent », indique Bowleven.

    « En l’absence d’un projet de développement national à petite échelle financièrement attrayant, il est probable que la licence de cet actif prenne fin en décembre 2018 », avait indiqué cet opérateur pétro-gazier dans son rapport d’activités à fin juin 2018. A la suite du prolongement de son autorisation de recherche, Bowleven avait obtenu en 2017 un permis d’exploitation provisoire (Provisional Exploitation Autorisation).

    Dans le cadre de ce permis, l’entreprise devait fournir aux autorités camerounaises un plan de développement des ressources du bloc. Ces ressources, à la suite de la découverte d’hydrocarbures dans deux puits forés à Zingana et Moambe devaient être destinées  à la consommation nationale du gaz naturel et/ou  la production d’électricité.

    Face à des résultats peu probants la SNH avait bloqué la conclusion d’un accord devant permettre à Victoria oil&Gas (VOG), un autre opérateur britannique opérant au Cameroun à travers la société Gaz du Cameroun d’acquérir une participation de 80% dans le bloc Bomono.

  • Le droit de passage à la SCDP augmente à 2FCFA/litre

    La Société camerounaises des dépôts pétroliers (SCDP) a obtenu, le 25 mars 2020, la revalorisation des droits de passage à hauteur de 2 FCFA/litre contre 1,60 FCFA précédemment. Cette information est contenue dans une correspondance du secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée au secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda. 

    Cette revalorisation des droits de passage au profit de la SCDP est conforme aux sollicitations de cette société étatique. Selon un récent rapport de la Commission de réhabilitation (CTR) des entreprises du public du Cameroun, elle souhaitait un relèvement du taux de passage à 2 FCFA par litre.

    La CTR estime que les besoins en infrastructures de stockage de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), à l’horizon 2031, s’élèvent à 140 000 m3 pour les produits blancs (kérosène, pétrole, super) et 31 000 tonnes métriques (TM) pour le GPL, encore appelé gaz domestique.

    S’agissant du financement du renforcement des capacités de stockage de la SCDP, indique le CTR, le plan d’investissement de l’entreprise vise dans un premier temps à construire 55 000 m3 de capacité de stockage pour les produits blancs et 2 500 TM pour le GPL à l’horizon 2031.

    À cet égard, la SCDP sollicite un relèvement du taux de passage de 2 FCFA par litre qui pourrait permettre de mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation de ces investissements. Dans ce contexte, les 2 FCFA par litre sollicités constituent une subvention de l’État en faveur de la SCDP.

    « Or, fait remarquer le CTR, entrevoir une subvention à travers la structure des prix des produits pétroliers pour financer la construction des bacs de stockage aggraverait le risque budgétaire pour l’État du fait de l’augmentation des manques à gagner et donc de la subvention des prix des carburants à la pompe ».

    Pour l’heure, les capacités de stockage de la SCDP ne sont pas réglementaires. À ce jour, indique la CTR, les stocks de sécurité de la SCDP en cas de crise grave, sont de 110 000 m3 (soit 20 jours d’autonomie au lieu de 30 jours réglementaires) tandis que les stocks outils sont de 55 000 m3 (soit 10 jours d’autonomie au lieu des 15 jours réglementaires).

  • Coronavirus : le préfet du Mfoundi veille au respect des mesures gouvernementales

    La lutte contre la propagation du Coronavirus au Cameroun est la préoccupation majeure de l’heure. Soucieux de faire appliquer les 13 mesures gouvernementales prises le 17 mars, le préfet du département du Mfoundi, Jean Claude Tsila a procédé la semaine dernière à l’arrestation de 50 prostituées.

    L’autorité administrative qui s’est exprimée à ce sujet sur les antennes de la Crtv, le vendredi 27 mars a confié que ces belles de nuit allaient rendre visite aux personnes récemment entrées au Cameroun, mises en quarantaine et passaient des nuits avec elles. La plus part de ces camerounais, arrivés par le vol de la compagnie aérienne Air France, ont été testés positifs au Covid-19 et sont confinés dans les hôtels Xaviera à Ekoumdoum et Safari à Nsam, tous deux situés dans la ville de Yaoundé.

    La décision prise par le préfet va bien au-delà, car  Jean Claude Tsila a aussi donné des instructions fermes au commissariat central numéro 1 de Yaoundé afin que toutes les prostituées qui se trouvent du côté de l’hôtel de ville soient systématiquement arrêtées.

    Toujours en adéquation avec le respect des mesures gouvernementales, les forces de maintien de l’ordre de son autorité administrative mènent la chasse aux sorcières avec ces tenanciers de débits de boissons et de restaurants qui ne respectent pas l’heure de fermeture de ces lieux prévue à 18h tel que prescrit par le premier ministre Joseph Dion Ngute le 17 mars.

    Par exemple au quartier Melen, l’un des quartiers chaud de la ville de Yaoundé, qui regorge de plein de bars, voit au quotidien les forces de maintien de  l’ordre y faire des descentes. Celles-ci vont même jusque dans les profondeurs des quartiers, pour ceux-là qui se disent être exemptés par cette mesure. Selon des indiscrétions, les contrevents à celle-ci s’exposent à des sanctions allant de  la saisie de leurs stocks de boissons à la fermeture totale de leurs débits de boissons.

  • Coronavirus : 142 cas de Covid-19 au Cameroun

    Dans un tweet posté sur son compte Twitter le ministre de la Santé publique a annoncé une augmentation du nombre de personnes testées positives au Covid-19 à 142.

    Lire aussi : La Chambre des comptes évalue à 18 milliards les cas avérés de détournements dans la gestion du Fonds Covid-19

    Cela fait une augmentation de 3 nouveaux cas. Dimanche, l’on dénombrait 139 cas positifs sur l’ensemble du territoire national. Toujours selon Manaouda Malachie, l’on compte aussi une dizaine de personnes guéries et 6 décès.  

    Avec ce chiffre sans cesse croissant, le ministre de la Santé continue d’exhorter les populations au respect des règles d’hygiènes.

  • Mbassa Ndine suspend les engagements financiers

    La Lettre-circulaire porte le numéro d’ordre « 001 ». C’est le tout premier acte administratif du Maire de Douala. Roger Mbassa Ndine a signé, le 11 mars 2020, à l’intention de ses collaborateurs, « Maires adjoints, Secrétaire général, Inspecteur général des services, Directeurs et assimilés, Receveur municipal, Contrôleur financier », une importante mesure portant « suspension provisoire de toutes les opérations à incidence financière de la Communauté urbaine de Douala ». Un acte grave pris quatre jours seulement après sa prise de fonction. La Lettre circulaire « d’application immédiate » mentionne qu’au titre des dépenses, cette suspension concerne tous les engagements en cours à quelque niveau de traitement qu’il se trouve, ainsi que tous paiements et décaissements en instance.

    Fournisseurs

    C o n s é q u e n c e d e c e t t e mesure aussi provisoire que conservatoire, tous les dossiers en instance dans les services sur la table du receveur municipal, du contrôleur financier et de l’inspecteur général des services spécifiquement, doivent être retournés au cabinet du Maire. Ce, « avec une fiche récapitulative précisant les fournisseurs, l’objet, le montant et l’indication du caractère urgent ou non de chacun, afin de procéder à une évaluation exhaustive de la situation financière de l’institution ».

    Avec un budget prévisionnel arrêté à la somme de 57 583 921 040 FCFA pour l’exercice 2020, les expériences passées ont en effet démontré de profondes difficultés de trésorerie à la Communauté urbaine de Douala, devenue aujourd’hui mairie de Douala. Difficultés de trésorerie dues, d’après Dr Fritz Ntone Ntone, l’ex-délégué du gouvernement « à l’unicité de caisse et à la dégradation de la signature de la Communauté urbaine de Douala », entre autres raisons évoquées.

    Lettre circulaire

    Toutefois, indique la lettre-circulaire, « la suspension ne concerne pas les dépenses du personnel (salaires), ainsi que celles liées à la préparation du Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020 ». Roger Mbassa Ndine exige « la tenue en urgence de l’état récapitulatif de ces dernières pour une validation globale ». Le maire de Douala projette « une réintroduction progressive des dossiers dans le circuit après validation ». Dans la même veine, le magistrat municipal annonce « la levée de la suspension provisoire dès établissement de l’évaluation générale de la situation financière de la Communauté urbaine de Douala ».

    Au titre des recettes, Roger Mbassa Ndine instruit « la continuité et l’amélioration de la chaîne des recettes de toutes natures en émissions, liquidations et encaissements ». La grande innovation observée dans cette collectivité territoriale décentralisée en matière de mobilisation et de contrôle des recettes, est sans doute l’exigence « de production tous les lundis avant 12 heures, d’un état détaillé des encaissements de la semaine précédente », formulée par le maire de Douala au receveur municipal. Comme celui des dépenses, le taux de recouvrement des recettes de la ville reste faible, à moins de 40%.

    La lettre-circulaire de Roger Mbassa Ndine a provoqué la stupeur au sein des 1 400 employés de la mairie de Douala. Déjà, plusieurs interrogations fusent sous cape : est-ce le début d’une chasse aux sorcières, malgré les assurances du maire ? S’agit-il d’une première phase vers un audit ? Est-ce une simple évaluation ? L’opération débouchera-t-elle vers des sanctions ? Seule certitude, on annonce l’imminence d’un redéploiement du personnel de la mairie de Douala, selon des sources crédibles au sein de cette institution.

  • La Société camerounaise des mines aux oubliettes

    Le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), « boussole de l’action gouvernementale » pour la période 2010-2020, mais dont la mise en oeuvre a été un cuisant échec reconnu en fin décembre 2019 par le gouvernement, avait prévu la création de la Société camerounaise des mines (Socamines). Dans un article scientifique publié en 2018, Lamine Défoukouémou Himbé, chef de cellule de la réglementation au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), explique que cette entreprise de patrimoine pourrait être le pendant de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) en matière de mine solide comme dans plusieurs pays africains.

    A ce titre, elle devrait être chargée du suivi et du contrôle de la production, de la commercialisation, de la promotion et de la transformation des substances issues des activités minières artisanales et artisanales semi-mécanisées. « Cet organisme devra en outre s’assurer de la mise en oeuvre de la réhabilitation des sites d’exploitation artisanale et artisanale semi-mécanisée », poursuit celui qui est par ailleurs administrateur civil diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

    Trois ans d’attente

    Le Code minier promulgué en 2016 par le président de la République, Paul Biya, insiste lui aussi sur la mise en place de cette société. D’ailleurs, depuis 2017, l’ex-ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Ernest Gwaboubou, avait fait préparer par les experts de son département ministériel, un projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de la Socamines. Transmis à la présidence de la République pour finalisation, ce texte attend depuis trois ans d’être signé. L’on parle de vives batailles de positionnement qui n’en finissent plus pour le contrôle de cette entreprise, entre des fonctionnaires hauts placés au Palais de l’unité et des élites issues principalement de la région de l’Est.

    D a n s l e m ê m e t e m p s , plusieurs instruments destinés à l’accompagnement de la mise en oeuvre de la nouvelle politique minière, prévus dans le même Code minier de 2016, n’ont toujours pas été créés. Il s’agit, entre autres, du Fonds de développement du secteur minier, du Fonds de restauration, de réhabilitation et de fermeture des sites miniers et des carrières), et le Compte spécial de développement des capacités locales.

    Entre autres conséquences sur le terrain, « à cause de l’exploitation minière, les espaces réservées à nos cultures sont détruites. Du coup, les populations riveraines ne peuvent plus cultiver, faire de la chasse, l’élevage ou la pêche. En somme, notre tissu social est détruit, entrainant la paupérisation. Toutes ces exploitations sont faites au détriment des populations locales qui ne reçoivent ni redevance, ni infrastructures sociales (routes, ponts, écoles centres de santé, etc.) », se plaint en permanence Jean Doka Narké, président du Front des forces républicaines (FFR), parti politique dont l’idéologie est la défense des intérêts des populations de la région de l’Est.

    La débâcle du CAPAM

    Ainsi que nous le relevions dans ces mêmes colonnes le 19 juin 2019, au cours de l’année 2017, le Cadre d’appui à l’artisanat minier (Capam) a annoncé avoir rétrocédé 255 kilogrammes d’or au ministère des Finances. A priori, l’on est tenté de dire qu’il s’agit d’une action d’éclat de la part de cette structure financée sur fonds de l’Initiative des pays pauvres très endettés (Ppte). Mais, en comparant cette cargaison avec la production réelle (au moins 144 650 grammes d’or, selon des chiffres non officiels), l’on déchante très vite.

    Créé le 25 juillet 2003 par le Premier ministre, le Capam est chargé, entre autres, d’encadrer l’exploitation artisanale des substances minérales telles que l’or, le saphir, le rutile, le quartzite, le disthène et le sable. Elle dispose de 35 brigades minières implémentées dans 35 arrondissements du Cameroun. Elle est présente actuellement dans les régions de l’Est, du Sud, du Centre, du Littoral, de l’Adamaoua, du Nord, du Nord- Ouest et du Sud-Ouest.

    Anarchie

    L’ e x m i n i s t r e d e s Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Ernest Gwaboubou, notait en 2016 qu’« il règne dans le secteur minier à l’Est, il faut le dire sans ambages, une sorte d’anarchie depuis plusieurs années ». Il avait déploré le fait que des opérateurs ayant obtenu de simples permis de recherche se soient frauduleusement lancés dans l’exploitation. Officiellement, seuls 5 permis d’exploitation sont en cours de validité au Cameroun. Mais, sur le terrain, plusieurs opérateurs exercent au nez et à la barbe du Capam chargé de mettre de l’ordre dans le secteur.

    C’est cet organisme qui a la charge de canaliser la production issue de l’artisanat minier dans les circuits formels (or, saphir, sable, rutile…) ; du contrôle, du suivi de la production minière artisanale peu mécanisée ; du prélèvement des parts de l’Etat et de l’encadrement de l’activité par les ingénieurs des mines et géologues mis à la disposition des artisans. En l’état actuel des choses, on a plutôt l’impression qu’elle cherche ses missions qui sont déjà pourtant claires.

    0,2% au budget de l’Etat

    Les entreprises exploitantes s’arrangent à minorer leur production de manière substantielle, privant l’Etat de ressources fiscales importantes, grâce aux techniques bien huilées que sont : le lavage nocturne de l’or, l’exploitation clandestine, etc. Selon nos informations, la région de l’Est à elle seule regorge à ce jour plus de 51 secteurs miniers, 509 chantiers actifs et 48 630 artisans miniers pour une production mensuelle d’environ 144 650 grammes d’or. Sur cette production ma l h e u r e u s eme n t , s e u l e m e n t 8 4 9 9 0 grammes sont canalisés dans les circuits formels.

    En marge du lancement de la phase II du Projet Mines, environnement, santé et société (ProMess), lequel ambitionne d’améliorer la gouvernance minière au Cameroun à travers le suivi participatif des activités minières et la promotion de la transparence, le 28 mai2019 à Yaoundé, l’Union européenne qui met en oeuvre ce projet a expliqué que l’exploitation artisanale de l’or contribue pour à peine 0,26% au budget de l’Etat. Soit environ 1,7 milliard de FCFA. En valeur relative, 90% de l’or produit continue d’échapper au circuit formel et seuls 10% de la production est traçable. Selon les chiffres officiels, la dissimulation des quantités d’or produites p a r l e s e x p l o i t a n t s artisanaux fait perdre plus de 1 milliard de FCFA par mois au Trésor public, soit donc 12 milliards de FCFA environ par an.

    Pour mémoire, le Cameroun cumule au moins 80 ans dans l’exploitation artisanale de l’or. La contribution de cette mine solide dans le budget de l’Etat a été plus importante au départ, atteignant même les 20%.

  • Coronavirus : le Coronavirus menace de plonger le Cameroun dans la récession

    Le Cameroun compte pour l’instant une demi-dizaine de cas confirmés de Coronavirus sur son territoire. Mais même si on en reste-là, l’économie du pays sera durement plus atteinte par le virus. C’est ce qui ressort de l’analyse de l’impact potentiel de cette pandémie sur les économies d’Afrique centrale réalisée par le bureau sous régional de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).

    Au cours d’une conférence de presse donnée ce 16 mars à Yaoundé, l’on a appris du directeur du bureau Afrique centrale de la CEA, Antonio Pedro, et de l’équipe qui l’accompagnait, que trois secteurs seront particulièrement impactés : les industries extractives (pétrole, gaz, et autres minerais), le tourisme avec tous les sous-secteurs (transport, hébergement, restauration, etc.) et les autres produits d’exportation (Cacao, bois, café…).

    Chute des prix des matières premières

    En fait, le Coronavirus oblige les pays à se barricader et les entreprises à arrêter pour certaines et à réduire pour d’autres leurs activités. Pour la CEA, le ralentissement mondial de l’activité qui en résulte «devrait réduire la demande de nombreux produits d’exportation de l’Afrique centrale» dont le Cameroun. Un risque d’autant plus élevé que les principaux clients du pays sont touchés de plein fouet par la pandémie. Il s’agit de la Chine (22,2% des exportations), de l’Italie (14,7%), des Pays-Bas (9,1%) et la France (6,4%), de l’Espagne (6,3%), la Belgique (3,7%).

    « Il est déjà prévu que la consommation mondiale de pétrole diminuera de 1,5 million de barils par jour au premier trimestre 2020, et la demande de cuivre devrait chuter de 300 000 tonnes », indique Antonio Pedro. « Plus encore, les prix des principaux produits de base tels que le cuivre, le pétrole et le charbon ont déjà chuté de 20 % depuis la mi-janvier », ajoute-t-il.

    Alors que le Cameroun a conçu son budget 2020 sur l’hypothèse d’un prix de baril du pétrole à 58 dollars, il est tombé depuis quelques jours à 33 dollars. Pour certains experts, cela n’est pas qu’une mauvaise nouvelle pour le pays. Avec l’incendie de la Sonara, son unique raffinerie, le pays importe en effet les produits finis pour sa consommation interne. Ce qu’il perd en termes de recettes pétrolières pourrait être compensé par les gains en termes de réduction des dépenses en importation des produits finis.

    Menace de récession

    Mais, cela est loin d’être suffisant pour équilibrer le déficit. D’un côté, le pays devra certainement augmenter ses dépenses de santé pour faire face à la pandémie de Coronavirus, mais les pertes de recette pour l’Etat devraient être plus important au regard de la baisse d’activité projetée par le bureau Afrique centrale de la CEA. Selon l’organisme onusien, les revenus globaux des secteurs impactés pourraient baisser de 4,1% du PIB, soit 2% du PIB pour les revenus du secteur pétrolier, 1,5% du PIB pour le secteur touristique et 0,6% du PIB pour les autres produits d’exportation.

    Selon la loi de Finances, le Cameroun projetait un taux de croissance 4%. Si le scénario de la CEA se réalisait, la croissance du Cameroun en 2020 serait donc nulle, dans le meilleur des cas, et négative (ce qui est synonyme d’une récession), dans le pire des cas. Cela est d’autant plus probable le secteur pétro-gazier est l’un des principaux ressorts de la croissance espérée cette année. Selon nos calculs, cela fait en valeur nominale, une perte de revenus de près de 1000 de FCFA en 2020 pour l’économie camerounaise en général dont une perte conséquente pour l’Etat en terme de d’impôts et taxes non collecté. Des experts estiment même qu’un collectif budgétaire sera nécessaire. Pour l’instant, le gouvernement reste silencieux.

    Pertes d’emplois

    Dans ces conditions, estime la CEA, il faut s’attendre à « des pertes d’emplois importantes, en particulier dans le secteur informel où la protection de l’emploi est plus faible ». Plusieurs filières concernées par la baisse d’activité sont en effet pourvoyeuses d’emploi. Selon l’étude économique et financière des entreprises en 2017, publié par l’Institut national de la Statistique (INS) en fin 2019, le transport et l’entreposage contribue pour 8,3% à la création d’emploi, l’hébergement et la restauration (2,2) l’agriculture (7,7%), l’industrie du bois sauf fabrication des meubles (1,8%), les industries extractives 0,5. L’ambition du gouvernement de créer 550 mille emplois en 2020 pourrait donc être contrarier.

    La CEA craint par ailleurs une réduction du programme de protection sociale et l’augmentation des inégalités. Ce qui « signifie plus de vulnérabilités (en d’autres terme plus de pauvreté NDLR) », indique l’organisme onusien. Les Camerounais devraient donc se préparer à serer davantage la ceinture.

    Inquiétude sur les prix des denrées alimentaires

    L’Institut national de la statistique a sonné l’alerte en début d’année : « l’épidémie du coronavirus pourrait entraîner la suspension d’importations de Chine de certains produits de grande consommation, notamment le maquereau avec pour corollaire la flambée de prix ». Le 3 février 2020, le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) annonçait la suspension, « jusqu’à nouvel ordre », de la délivrance « des avis techniques d’importation d’animaux vivants, de produits d’origine animale et halieutique frais ou congelés et non manufacturés », en provenance « des pays abritant des foyers actifs » du coronavirus.

    Avec la généralisation de la pandémie dans le monde, il y a lieu de redouter une pénurie de certains produits alimentaires comme le riz et le poisson. Selon les chiffres officiels, les besoins annuels de ces deux produits alimentaires sont estimés respectivement à 700 000 tonnes et entre 450 et 500 000 tonnes. Or le Cameroun produit chaque année seulement 105 000 tonnes de riz et entre 220 et 270 tonnes de poissons. Du coup, pour combler son déficit, le pays a, par exemple, importé en 2018 plus 561 000 tonnes de riz pour un coût de plus de 144 milliards de FCFA et plus de 225 000 tonnes de poissons pour un montant de plus de 154 milliards de FCFA.

    Le 11 mars 2020, au sortir d’une rencontre avec les importateurs de denrées alimentaires, le ministre du Commerce (Mincommerce) a tenté de rassurer. « Avec les opérateurs économiques, nous avons pris l’habitude de fonctionner sur la base des stocks d’anticipation », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana, assurant que les stocks actuellement disponibles permettraient de tenir pendant trois à quatre mois. Sauf qu’à ce jour, on ignore quand est-ce que le monde viendra à bout de la pandémie. Pour nombre d’opérateurs économiques locaux, il est temps de donner un vrai contenu au made in Cameroun.

  • Les défis qui attendent Roy Kelly à la tête de Gaz du Cameroun

    Il y a du sang neuf au top management de Gaz du Cameroun (GDC). La filiale camerounaise de l’entreprise britannique Victoria Oil and Gas (VOG), qui développe essentiellement le champ gazier on shore Logbaba à Douala, vient d’annoncer la nomination d’un nouveau directeur général. L’ingénieur pétrolier Roy Kelly prendra donc fonction dès le 23 mars et succèdera à Ahmet Dik qui aura piloté pendant huit ans GDC. Le nouveau directeur général de GDC arrive au moment où cette entreprise est engagée dans de nouveaux défis, notamment celui de booster sa production de gaz naturel et répondre à ses différents engagements.

    Parmi ses derniers engagements, il y a par exemple la livraison de gaz naturel à l’entreprise turque, Aksa Energy Uretim A.S. qui compte réaliser une centrale thermique à gaz de 150 mégawatts à Douala. D’après une mise à jour des opérations de VOG publiée le 5 février dernier, GDC a signé à cet effet un accord non contraignant pour approvisionner cette centrale en gaz naturel, à long terme. Selon les prévisions de GDC, cette centrale pourrait consommer 20 millions de pieds cubes standard par jour, avec une extension potentielle.

    Satisfaire la demande

    Pour satisfaire cette demande et développer d’autres projets de fourniture d’énergie à base de gaz naturel dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest, Gaz du Cameroun est également entrée en négociation avec la société NewAge pour être acheteur d’une partie du gaz naturel qui sera produite à partir du champ offshore Etinde, dans la région du Sud-Ouest. Aussi, le nouveau DG de GDC devra aussi assurer le fonctionnement régulier du champ gazier Logbaba, du bassin Douala/Kribi-Campo que GDC gère depuis 2012, et qui dessert par un pipeline de 49,6 km, les zones industrielles de Bassa et Bonabéri dans la ville de Douala.

    Pour relever ces nombreux défis, le nouveau DG de GDC pourrait compter sur sa riche expérience dans le domaine pétrolier. D’après les éléments officiels de sa biographie, le nouveau DG possède plus de 35 ans d’expérience managériale, commerciale et technique dans l’industrie énergétique internationale. Jusqu’à son recrutement à VOG, il était partenaire et directeur technique de Kerogen Capital, fonds de capital-investissement possédant plus de 2 milliards de dollars d’actifs dans l’énergie (dont le pétrole et le gaz).

    Carrière

    Outre ses formations à l’université du pays de Galles (Bachelor of Science) et à L’université de Durham (MBA), Roy Kelly a également reçu une formation d’ingénieur pétrolier auprès de BP et d’autres compagnies pétrolières. Dans le cadre de sa carrière, il est mentionné qu’il a été responsable du conseil auprès de l’entreprise britannique RPS Energy Ltd, au sein de laquelle, il a conduit des activités en Afrique de l’Ouest et au Cameroun.

    En rappel, la production nationale de gaz naturel du Cameroun se chiffrait à 747,96 millions de mètres cubes à avril 2019, en hausse de 219%. C’est ce qui est ressorti de la présentation des activités de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun, entre les mois de janvier et avril 2019, lors de son conseil d’administration du 6 juin 2019 à Yaoundé. Il ressortait de ce rapport d’activités que la production nationale de gaz naturel du Cameroun se chiffre à 26 414,04 millions de pieds cubes (747,96 millions de mètres cubes). Cette production est en hausse de 219,78 % en comparaison à la même période en 2018.

  • Port de Douala : la direction générale veut mettre fin au racket des camionneurs

    C’est une sortie épistolaire du directeur général du port de Douala qui rentre dans le cadre de l’oeuvre d’assainissement engagée, il y a peu, au sein de cette place portuaire. Cyrus Ngo’o appelle à la fin du racket des camionneurs qui compromet sa compétitivité. « Mon attention a une fois de plus été appelée sur les dysfonctionnements récurrents observés lors des contrôles effectués par les forces de maintien de l’ordre et les agents du PAD [Port Autonome de Douala]. Cette situation se caractérise par l’exigence des frais aux chauffeurs de camion qui fréquentent le port pour effectuer les opérations de chargement et de déchargement ».

    C’est le constat établi le 13 mars 2020 dans une circulaire du DG du PAD. Pour Cyrus Ngo’o, ces dérives « inadmissibles », dont la persistance est de nature à déteindre négativement l’image du port de Douala, pourrait compromettre les efforts de l’autorité portuaire visant à sécuriser et accroître l’attractivité et la compétitivité de la place portuaire.

    Le DG rappelle que les contrôles effectués aux guérites par les forces de maintien de l’ordre et les agents du PAD doivent se limiter uniquement à la vérification des titres d’accès et la conformité des camions. « Les titres d’accès journaliers ou annuels s’obtiennent après paiement du montant de la redevance correspondante dans les points de vente autorisés, conformément au tarif homologué en vigueur », martèle le responsable. Il appelle donc au respect de la réglementation en vigueur et invite toutes les équipes chargées des contrôles aux guérites du port de s’abstenir d’exiger tous autres frais aux chauffeurs de camion qui fréquentent le port de Douala-Bonabéri

    En rappel, à la suite d’un certain nombre de mesures prises par le top management du port de Douala, son chiffre d’affaires est en constante progression. Il est passé par exemple de 38,19 milliards FCFA en 2017 à 60 milliards FCFA en 2018, soit une hausse d’environ 22 milliards FCFA.

  • La BEAC élabore un Business Plan pour la Bvmac

    La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est sur les dents en ce qui concerne la mise en place et le dévelop­pement du marché financier unifié de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Elle vient en effet de lan­cer un avis à manifestation d’intérêt afin de recruter un consultant pour l’élabo­ration d’un plan d’affaires pour la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). La Beac a l’intention de recruter « un consultant pour élaborer un business plan/plan d’affaires pour la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale 2020-2025 », peut-on en effet lire dans le com­muniqué publié sur le site internet de l’institution mo­nétaire.

    Il est indiqué dans l’avis à manifestation d’intérêt que la direction générale de la Bvmac souhaite disposer d’un document écrit selon les normes professionnelles permettant de formaliser la vision, la trajectoire et l’iti­néraire de développement de l’entreprise de marché dans un environnement peu préparé et fortement concur­rentiel. « L’objectif global est d’élaborer le business plan/plan d’affaires de la Bourse des Valeurs Mobi­lières de l’Afrique Centrale 2020/2025 et de l’aider à s’approprier de cet impor­tant document comme guide pratique de management stratégique et opérationnel », précise l’avis.

    Compétences

    Ce document vient remettre au goût de l’actualité le conflit de compétences entre le gouvernorat de la Beac et le top management de la Bvmac que l’on avait pres­senti en toute fin d’année dernière et que « EcoMatin » avait relayé en décembre 2019 et janvier 2020. On se souvient en effet que la Beac avait entamé une procédure pour le recrutement d’un directeur général qui devait prendre fonction dès le mois de mars 2020. Mais, alors que les résultats de l’appel à manifestation se faisaient attendre, le conseil d’ad­ministration de la Bvmac a plutôt lancé une autre procé­dure pour recruter un direc­teur général de l’entreprise qui va prendre fonctions dès janvier 2021.

    De manière officielle, les deux institutions sous ré­gionales n’affichent pas une animosité particulière. Sauf que dans les coulisses, l’on semble ne pas apprécier les actes posés par l’une comme par l’autre partie. Au sein de la Beac, l’on continue de soutenir que ces décisions rentrent tout simplement dans le cadre de la mission qui avait été assignée par les chefs d’Etat et de gou­vernements de la Cemac de mener à bien la fusion des deux marchés financiers qui existaient jusque-là.

    Au terme de la première phase du projet, une deu­xième phase est lancée pour identifier et activer les prin­cipaux leviers de dynami­sation du marché financier régional, en particulier pour la Bvmac basée à Doua­la issue de la fusion de la Bvmac/Gabon et de DSX/ Douala. Il est donc question, pour la Beac, de permettre à la Bvmac de répondre aux défis suscités par la mise en oeuvre de la seconde phase du processus de fusion qui est consacrée à la restructu­ration, à l’opérationnalisa­tion et à l’accompagnement du démarrage optimal du marché unifié, afin de ga­rantir leur fonctionnement efficace.

    Ingérence

    Pas sûr que cela passe du côté de la Bvmac, où cer­tains collaborateurs de Jean Claude Ngbwa trouvent tou­jours qu’il s’agit d’une ingé­rence de la banque centrale dans les affaires de l’en­treprise de bourse. « Nous sommes une entreprise, avec un conseil d’administration et une direction générale. Si nous avons besoin d’un business plan pour les cinq prochaines années, pour­quoi nous adresserions-nous à une institution comme la Beac », se demande un col­laborateur du directeur gé­néral de la Bvmac.

    Contre l’argument se­lon lequel la Beac étant le financier du processus d’unification de la bourse sous régionale a le droit de prendre ce type de décision, la même source répond, in­transigeante : « la Beac n’a donc qu’à remettre ce bud­get à la Bvmac. Encore que, pour ce cas précis, les finan­cements qui seront accordés ne viennent pas directement de la banque centrale, mais c’est un don de la Banque Africaine de Développe­ment. Il est donc fallacieux de prendre le volet financier pour prétexte ».

    Pour l’heure, l’Unité de Gestion des Réformes des Institutions Financières de la Cemac (Ugrif), invite les consultants à présenter leur candidature en vue de fournir les services au plus tard le 26 mars 2020. Les intéressés doivent produire les informations sur leur ca­pacité et expérience démon­trant qu’ils sont qualifiés pour fournir les prestations. Ils doivent justifier d’une connaissance et expérience dans le processus d’élabora­tion de business plan et plan de développement et d’une bonne connaissance de la Bourse et des infrastruc­tures du marché financier au cours des dix dernières années. L’adjudicataire aura trois mois pour produire le­dit plan d’affaires…

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