Les
présidents des principaux syndicats des transporteurs ont, à
l’unanimité, programmé et annoncé une grève illimitée à partir du lundi
06 Avril 2020. Leur préavis de grève a été adressé au Premier ministre le 3O mars 2020. Ils disent avoir adressé au gouvernement, le 23 mars dernier,
une correspondance pour demander à être associés à la table des discussions dans le cadre de l’adoption
des modalités pour la mise en œuvre optimale des prescriptions.
Malheureusement, les autorités ont ignoré leur appel.
Pire encore, disent-ils, le ministre des Transports a choisi de durcir ces mesures, par
une note rendue publique 24 heures plus tard. Pour le président du syndicat
national des transporteurs, c’est un « mépris » difficile à digérer.
Les transporteurs de diverses catégories rencontrés dans
les villes sont tous conscients qu’il n’est pas intéressant d’en arriver à cela.
Tsafack Romario, âgé d’une cinquantaine d’années, est chauffeur de Taxi depuis
28 ans. Il pense qu’« il est
toujours possible de désamorcer cet autre délire qui est en train de naitre
dans un contexte de crise. On n’en a pas du tout besoin. »
Les syndicats disent néanmoins attendre « des
mesures d’accompagnement du gouvernement ». Pourtant, les règles du jeu sur le
terrain ont déjà changé. Manfred Tang, conducteur de taxi, raconte que depuis plus de
10 jours, il n’a pas réussi à trouver la bonne équation pour ne plus « perdre
son temps derrière le volant ». Son travail, ne le nourrit plus. Après
avoir fait le plein de carburant le soir, il se retrouve avec au plus 5 000
FCFA, au soir des plus beaux jours. Et entre temps, précise-t-il, les pannes,
les pièces et les visites techniques, les assurances sont toujours au même prix ».
C’est
sans doute ce qui justifie l’autorégulation
tarifaire adopté par certains. Il est observable qu’au lieu de 250 FCFA,
le ramassage en journée et 300 FCFA en soirée, plusieurs conducteurs de
taxis ont
renchéri les coûts de 50 FCFA voire 100 FCFA.
« C’est parce qu’on n’a
plus le droit de faire des surcharges. Sans compter le fait qu’on ne peut transporter
que 3 passagers à la fois à bord du taxi, au lieu de quatre ou 5 comme par le
passé. On augmente le prix pour
rattraper le manque à gagner », justifie l’un deux. Chez les conducteurs
de moto-taxis, la moyenne des prix a doublé. Les distances de 100 FCFA,
sont passées à 200
FCFA, au nom des mêmes motifs. Au niveau interurbain également, des
transporteurs
ont revu les prix à la hausse. Entre Yaoundé et Douala, les tarifs sont passés de 3 000 FCFA à 5 000 FCFA en bus classique.
En
attendant la réaction du gouvernement par rapport aux doléances de ses
membres, le Syndicat national des conducteurs des transports
urbains et interurbains du Cameroun (Synatruicam) exhorte les acteurs du
secteur à «respecter le prix minimum de ramassage jusqu’ici en vigueur.