Dans son rapport sur
«l’impact du covid-19 sur les entreprises camerounaises », le Groupement
inter patronal du Cameroun (Gicam) dressé un tableau assez inquiétant de la
situation des entreprises camerounaises (grandes entreprises, petites et
moyennes entreprises, très petites entreprises etc…). Le rapport dévoile
quelques indicateurs sur les conséquences économiques de la pandémie du corona
virus sur leurs activités, après une enquête critique menée auprès de 100
entreprises :
92% des entreprises
ont par exemple déclaré que la pandémie du Covid-19 a un impact très négatif
(52%) ou négatif (40%) sur leurs activités. 61℅
des Pme ayant déclaré être impactées très négativement est plus élevée que celle des grandes
entreprises (27%). De même,
58% des entreprises de services ont déclaré subir très négativement les effets de la
pandémie
du Covid-19 contre 38% chez les entreprises industrielles.
Avec un tissu industriel composé de 95% de Petites et Moyennes Entreprises(PME), le Cameroun se classe parmi les pays d’Afrique subsaharienne les plus dynamiques en matière de création d’entreprises. Pme aujourd’hui lourdement frappées par le covid-19. D’après le rapport du Gicam, «77% des entreprises indiquent que leur chiffre d’affaires hors taxes (Caht) est en baisse en mars 2020 par rapport au même mois de l’année 2019 ». Cette proportion est plus importante chez les Pme (83%), indique le rapport.
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Pourtant, les Pme
camerounaises demeurent sous le joug du sous-financement de leurs activités.
D’après des chiffres délivrés par l’Institut national de la statistique (Ins)
datant de 2019, 82,5% des promoteurs entament leurs activités sous fonds
propres, malgré l’existence de 15 sources de financement officiellement
recensées. Ce par voie de crowfunding, crédit-bail et affacturage, à travers
les banques, les micro-finances et autres établissements de crédits. Pourtant, le
problème de l’accès aux crédits des petites et moyennes entreprises
camerounaises demeure une préoccupation lancinante pour les opérateurs
économiques.
Des chiffres de 2018
émanant toujours de l’Ins révèlent que les encours de crédits faits aux petites
et moyennes entreprises ne dépassent pas 32% de la masse globale des crédits,
alors que les crédits globaux affectés aux entreprises du secteur privé sont de
78%. Toujours d’après des chiffres de l’Ins datant de 2019, on dénombre 209.482
unités de petites et moyennes entreprises recensées (79,2% de très petites et
moyennes entreprises, 19,3 % de petites entreprises, 1,3% de moyennes
entreprises, 0,2% de grandes entreprises) localisées majoritairement à Douala
et Yaoundé. Soit 95% du tissu industriel national, contribuant à 36% du PIB
du Cameroun, et regroupant plus de 60% d’emplois décents.
Malgré la surliquidité des banques camerounaises, le secteur de la pme au Cameroun souffre de divers maux: des difficultés de garanties, contraintes de mobilisation des fonds propres, faiblesse des indices de rentabilité des Pme, taux d’intérêt prohibitifs appliqués par les banques.
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