Mois : avril 2020

  • Vision 2035 : le secteur privé reste pessimiste

    Pour le secteur privé dont Célestin Tawamba est le porte-voix, l’économie du Cameroun est en plein décrochage. « Nous nous sommes éloignés des principaux critères du Dsce. Il n’y a pas d’émergence sans l’investissement privé », a réagi le Président du Groupement inter patronal du Cameroun. Les crises sécuritaires, la crise des devises, la dette intérieure élevée, la fiscalité handicapante et l’environnement dissuasif des affaires, plombent d’après lui, l’économie du Cameroun.

    Célestin Tawamba s’inquiète de l’avenir du Plan de développement à long terme du Cameroun baptisé « Cameroun Vision 2035 ». Ce plan prévoyait dans l’intervalle 2010/2019, la modernisation de l’économie du Cameroun avec une croissance moyenne du PIB de 5.5%. Entre 2020 et 2027, le Cameroun, pays à faible revenu, envisageait intégrer le cercle des pays à revenu intermédiaire. De 2028 à 2035, il devenait « pays émergent », avec un secteur secondaire représentant 40% du PIB. 

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    De même, le taux de croissance du Cameroun entre 2010 et 2019 avait été estimé par le Fonds monétaire international (FMI) à 4,2% environ, soit en deçà des 5,5% prévus par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi(Dsce). « La part du secteur secondaire dans le PIB n’a cessé de décroître », relève encore le président du Gicam. Parti de 36,5% en 2000, il a dégringolé à 24,3% en 2017, soit 11 points de recul. Par ailleurs, la Banque mondiale, dans un mémorandum publié en février 2016, estime que pour que la vision 2035 du Cameroun se concrétise, il faut que sur 20 ans, le pays doit afficher 8% de taux de croissance annuel, un taux d’investissement annuel de 20%, et 2 points de gain de productivité annuel. 

    Concernant le taux Le d’investissement, il est projeté dans le Dsce à 25% en 2020, puis 30% en 2025. Pourtant, ce taux stagne autour 22%, « avec une part du secteur privé qui ne cesse de décroître en raison d’une attractivité faiblissante de notre pays », précise Célestin Tawamba. Pour retrouver le sentier de la Vision Dsce 2035  il va falloir gagner 7 points de Pib à l’horizon 2025, soit une moyenne d’investissements de 600 milliards de Fcfa d’investissements supplémentaires chaque année par rapport à l’année précédente. Il s’agira de passer de 4800 milliards de FCFA actuels à une moyenne de 7000 milliards de FCFA sur les 7 prochaines années. Une tâche titanesque », reconnaît le Président du Gicam. 

    Pour sortir de l’ornière, en matière de commerce par exemple,  Christophe Eken, le Président de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) propose « l’amélioration des infrastructures d’appui au commerce, la célérité administrative, la promotion des produits made in Cameroon, la mise en oeuvre des Accords de l’Omc sur la facilitation des échanges etc. » Célestin Tawamba pour sa part croit à un changement de paradigme pour rattraper le retard enregistré. Une gouvernance responsable et transparente, une pression fiscale minimale, la levée des tracasseries administratives ou un climat sécuritaire apaisé.

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  • En 30 ans, le FNE a créé plus de 200.000 emplois directs et indirects

    Au moment où il célèbre la 30e année d’existence du Fonds National de l’Emploi(FNE), Moute Camille à Bidias dresse un bilan plutôt élogieux de l’institution. «60% environ de personnes cherchant un emploi et qui se sont confiées à nous ont à un moment ou un autre, trouvé du travail » affirme le directeur général du FNE dans un message rendu public à l’occasion de cette célébration.

    Créé le 27 avril 1990 par le Président de la République cet organisme avait pour objectif la promotion de l’emploi sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui,  elle revendique la création d’au moins 225.000 emplois et la promotion de 75.000 PME. « Nous avons promu près de 75 mille petites entreprises et activités qui ont, non seulement généré des centaines de milliers d’emplois directs et indirects (225 mille environ), mais aussi contribué à l’essor de notre économie par leur apport au produit intérieur brut (PIB) » a souligné Moute Camille à Bidias.

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    En trois décennies, le FNE aura connu des vertes et des pas mûres ; le Directeur a à cet effet déploré le manque de moyens financiers mis à leur disposition pour agir plus efficacement « Nous regrettons que des moyens financiers adaptés à l’ampleur de cette exaltante mission n’aient pas suivi, et particulièrement durant ces 10 dernières années où nous avons été progressivement en décroissance d’activités par rapport à notre offre de services avec cette période de quasi-arrêt durant les quatre dernières», déplore-t-il.

    La pandémie du Covid-19 qui frappe actuellement le pays pourrait bien creuser l’écart du chômage dans le pays. Néanmoins le FNE entends continuer à œuvrer pour limiter l’impact dans le secteur de l’emploi.

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  • Lutte contre le Coronavirus : le Cameroun reçoit 14 véhicules de l’OMS

    Une fois de plus l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est venue en appui au Cameroun dans sa lutte contre la pandémie du coronavirus. Cette fois, l’institution onusienne a offert au pays 14 véhicules  4×4 flambants neufs. Ceci permettra ainsi de renforcer le processus de décentralisation du dispositif de lutte contre le virus mis en place par le gouvernement.

    Le gouverneur de la région du Centre Naseri Paul Bea, qui présidait la cérémonie de réception du don de l’organisation onusienne n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction. « Le Centre avait besoin de ces véhicules. Nous avons des départements éloignés et enclavés comme Ngambe Tikar, comme Yoko et autres. Ce qui fait que le besoin était énorme pour nous. Nous voulons dire merci à l’OMS. En bon observateur et bon accompagnateur, qui nous est venu en aide avec 14 véhicules et autant de chauffeurs et l’appui en carburant », affirme-t-il.

    Le choix de la région du Centre réside alors dans son nombre élevé de cas positifs comme l’explique Christian Itama représentant de l’OMS: « vous savez très bien que la région du Centre est la région la plus affectée par l’épidémie Covid-19 avec plus de 1000 cas. Et c’est à ce titre qu’on ne pouvait pas rester sans appuyer la région sanitaire, afin de contrôler cette épidémie ».

    >>Voir aussi: L’OMS auprès des populations carcérales du Cameroun

  • Coronavirus: la prise en charge des patients se fera dorénavant dans les centres spécialisés

    Désormais les patients testés positifs au Coronavirus, seront traités dans ces centres spécialisés de prise en charge des malades infectés et non plus dans les hôpitaux publics et privés. L’annonce est du ministre de la Santé publique dans un communiqué signé ce 28 avril.

    « J’invite toutes les formations sanitaires publiques et privées à référer systématiquement, suivant les règles d’éthique en la matière, tous les cas positifs au Covid-19 vers les centres de prise en charge agrées, et ceci dans le but de limiter la létalité de cette pandémie, en raison de la faible spécialisation de certaines structures hospitalières qui continuent de mettre à risque la santé et la sécurité de leurs personnels et des patients », comme peut-on le lire sur le communiqué du ministre.

    Pour rappel le 20 avril, le Premier ministre signait un arrêté portant création des centres spéciaux de prise en charge pour pouvoir optimiser la prise en charge des malades. Lesdits centres qui ont été créés dans les régions du Centre, Littoral, Ouest, Nord et du Sud-Ouest disposeront dans les prochains jours d’équipements médicaux de réanimation, des équipements de protection individuelle et des médicaments entrant dans le protocole de prise en charge. Joseph Dion Ngute renforce le dispositif des centres spéciaux de traitement du Covid-19.

  • Enseignement supérieure : le 30 août clôture l’année académique 2019-2020

    L’épidémie de Coronavirus a affecté le calendrier prévu pour l’année en cours. Il y a quelques semaines, le Premier ministre annonçait la reprise des classes à l’enseignement de base, secondaire et supérieure le 1er juin 2020. Pour être prêt le jour dit, le ministre de l’Enseignement supérieure Jacques Fame Ndongo a tenu une concertation par visioconférence avec les chefs d’établissements universitaires publics et privés, le 29 avril.

     A la suite de celle-ci, il a été arrêté le nouveau calendrier académique qui prévoit, la reprise des cours le 1er juin, pour s’achever le 30 août 2020. Ce qui fait un total de 8 semaines pour mettre un terme à l’année académique 2019-2020, comme l’indique le communiqué qui a sanctionné la réunion du jour.

    Dans un contexte de pandémie, les mesures de lutte contre le Covid-19 continueront d’être appliquées à la reprise des cours. Notamment, l’éclatement des filières à grands effectifs en plusieurs groupes, de façon à respecter les mesures de distanciation sociale ; la désinfection régulières des amphithéâtres et des salles de cours et afin de garantir la santé des étudiants ; l’acquisition des thermos flashs en vue de détecter et de prendre en charge les étudiants asymptomatiques ; la réactivation à bon niveau des centres médico-sociaux afin de leur permettre de coordonner toutes les activités de prévention de la propagation du Coronavirus, précise le même communiqué.

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  • Le personnel du Lanacome réclame 4 mois d’arriérés de salaire

    Le laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d’expertise (Lanacome), est en cessation d’activités depuis le lundi 27 avril. Pour cause, les employés sont en grève ; ils réclament quatre mois d’arriérés de salaire, le manque de protection contre le Coronavirus et la mauvaise gestion des primes.

    Cette grève intervient à la suite d’une réunion de crise organisé le 15 avril en présence du délégué régional du travail et de la sécurité sociale, du Directeur administratif et financier du Lanacome, des délégués du personnel de cette structure et du président du Syndicat départemental des employés dans les établissements de santé et assimilés du Mfoundi (Syndesapam), Jean Bart Ella Mba.

    Au sortir de celle-ci il a été arrêté des résolutions ; notamment le payement des salaires du premier trimestre au plus tard le 24 avril 2020 ; le payement régulier et selon la réglementation en vigueur des salaires à partir du mois d’avril. Mais ce jour rien n’a encore été fait déplore le président du Syndesapam : « A la suite de cette rencontre, nous avons accepté les résolutions prises par le délégué du travail et nous avons levé le mot d’ordre de grève. Seulement, depuis le 24 avril, aucun pouce n’a été levé. Nous avons alors décidé de lancer un nouveau mouvement de grève afin de nous faire entendre par les autorités ».

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  • Port de Kribi investit 80 millions de F CFA dans le télétravail

    En vue d’assurer la continuité de ses services en cette période de crise sanitaire, le Port Autonome de Kribi(PAK) s’est ouvert à la digitalisation. Grace à son logiciel dénommé Progiciel de gestion Intégré(PGI) l’infrastructure portuaire assure la numérisation des opérations. Réunions du personnel, conférence portuaire, opérations de comptabilité, gestion des ressources humaines…tout y passe. « Le Progiciel de gestion Intégré (PGI ndlr) est un pilier de notre système d’information…le commandant de bord peut tenir une conférence portuaire sans forcément avoir tout le personnel dans une même salle » confie Jean Marcel Belinga Belinga, directeur des systèmes d’information et de la documentation au PAK.

    Pour faciliter le télétravail, l’infrastructure portuaire a acquis, pour son personnel, des ordinateurs portables d’une valeur de 80 millions de F CFA. Ceci étant, le port a également renforcé sa bande passante, laquelle est passée de 8 à 18 mégas. S’agissant des forfaits internet, l’on note également une augmentation considérable des coûts. « Le port a souscrit à des abonnements qui reviennent à près de 38 000 F CFA par personne chaque mois. » nous renseigne le directeur des systèmes d’information et de la documentation.

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    Rappelons que le 03 avril dernier, le PAK annonçait la découverte d’un cas de Covid-19 dans ses installations. Informé, le Directeur général avait déclenché un dispositif de précaution en mettant en quarantaine une trentaine de son personnel. Il a par ailleurs instauré plusieurs mesures de protection des autres travailleurs à savoir la mise à disposition des équipements de protection individuelle tels que les combinaisons, gants, masques, thermo-flash, et bien d’autres.

  • Cameroon Business Forum : moins de 25% des réformes validées par le Doing Business

    Faute de CBF 2020, il est qua­siment impossible de dresser un état des lieux de la mise en œuvre des recommanda­tions formulées depuis 2009. Toutefois, le bilan de la mise en œuvre desdites recom­mandations est décevant. Dix ans après, l’exécution de 150 recommandations sur un total de 200 adoptées, cache une inquiétante réalité. 90 recom­mandations ont « abouti à des réformes déterminantes », expliquait le Premier mi­nistre en 2019. Mais, d’après Moïse Ekedi Endene, secré­taire permanent du CBF et représentant de l’IFC, filiale de la Banque mondiale, « seu­lement 70 réformes abouties sont éligibles aux critères du Doing business ». Pire, 20 seulement de ces réformes ont été reconnues sur le plan international, soit 30% des 90 réformes sensées avoir abou­ties.

    Par ailleurs, explique le se­crétaire permanent du CBF, sur les 28 recommandations adoptées en 2018, à peine 5 ont connu une évolution satis­faisante. Il s’agit de l’exécu­tion de 200 normes nationales issues des normes internatio­nales et régionales, la reca­pitalisation de la Banque des PME, l’accélération du paie­ment de la dette intérieure pour un montant cumulé de 40 milliards de FCFA… En sus, 15 recommandations ont été exécutées ou sont en cours de finalisation, 4 sont en cours d’exécution et 4 ont été pure­ment et simplement ignorées du fait de l’indisponibilité des ressources. Soit un taux d’exécution globale de 64% des réformes de 2018.

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    Absence de rigueur

    Plusieurs freins sont à l’ori­gine de cette contre-perfor­mance. Moise Ekedi Endene énumère : absence de rigueur suffisante, lenteur dans le pro­cessus de prise de décision, bureaucratie excessive dans le traitement des dossiers, mauvaise appropriation des réformes par les administra­tions, problèmes de gouver­nance, etc. Plusieurs actions restent d’ailleurs non-enga­gées, d’après le secrétaire permanent du CBF. Il s’agit de l’extension de l’applica­tion mybusiness.cm dans trois capitales régionales que Bafoussam, Bamenda et Ebolowa ; la mise en place du dispositif « Scada » par Energy of Cameroon (Eneo), l’introduction du paiement en espèces comme modalité de règlement des impôts et taxes auprès des guichets de banque ; la création des tribunaux de commerce.

    D’autres, nécessitent « une ac­célération de mise en œuvre, l’information du processus de délivrance des registres de commerce et du crédit mobilier, l’introduction des engagements décidables des maîtres d’ouvrage dans les constructions, l’opérationna­lisation d’un point de contrôle unique des marchandises à la sortie du port autonome de Douala, la révision de la loi sur les établissements clas­sés ». Egalement attendus, la désignation des responsables de la Caisse de dépôts et de consignation, la loi sur le capital-risque, la révision du régime foncier, l’archivage électronique des livres fon­ciers des villes de Douala et Yaoundé, et l’élaboration des codes de la construction.

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  • Lutte contre le Covid-19 : Orange Cameroun accorde un appui supplémentaire de 80 millions

    Orange Cameroun n’en a pas fini avec son combat contre la pandémie de coronavirus qui continue sa propagation dans le pays. Jeudi 23 avril 2020, l’opérateur de téléphonie mo­bile a une fois de plus, au tra­vers de sa fondation, marqué son engagement aux côtés des pouvoirs publics dans cette lutte pour barrer la voie au Covid-19. L’agence Orange de Yaoundé-Kenedy a en effet été le théâtre de la remise d’un don à l’association Ascovime. Cet appui fait partie d’une nouvelle initiative de la Fon­dation Orange qui a décidé d’accorder un appui supplé­mentaire d’une valeur de 80 millions de FCFA pour soute­nir la lutte contre la pandémie.

    Ce soutien, a-t-on appris, consiste en un don d’équipe­ments de protection consti­tué des masques FFP1 et FFP2, des sur-blouses et des sur-chaussures, des thermo­mètres pistolets, et des gants aux normes internationales. La Fondation Orange entend également financer la mise en place d’un fond spécial d’urgence, tout en assurant un financement accordé à Ongola FabLab pour la fabrication de visières pour les agents de santé.

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    « Au-delà de cet apport aux hôpitaux publics sous la conduite du gouvernement et pour faire face tant à l’in­disponibilité et à l’inflation des masques chirurgicaux observées en ce moment sur le marché, la Fondation Orange financera également la production en local et la distribution au grand public des masques répondant aux normes AFNOR afin d’aider les populations les plus expo­sées à mieux se protéger », ont indiqué les responsables de la Fondation Orange.

    Engagement

    Depuis le début de la pandé­mie de Covid-19 au Came­roun, cette entreprise s’est particulièrement distinguée par son engagement après des pouvoirs publics. On se sou­vient qu’en toute fin du mois de mars 2020, Orange Came­roun avait décidé un premier déblocage de 100 millions de FCFA pour soutenir la stra­tégie gouvernementale de riposte contre la maladie. Il était question, entre autres, de financer l’acquisition de matériel médical afin de ren­forcer les capacités techniques et médicales du pays.

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    Dans cet élan de solidarité, l’entreprise n’oublie pas les actions qui bénéficient direc­tement aux populations. Aus­si, elle a mis en place un cer­tain nombre de facilités pour ses clients et le grand public. Une gratuité des frais sur les transferts d’argent compte à compte, sans limite de mon­tant, via Orange Money avait été instituée afin de limiter les manipulations de cash.

    Orange Cameroun a égale­ment décidé de la gratuité des frais sur les paiements de facture d’eau via son service pour permettre aux consom­mateurs d’effectuer en toute sérénité le lavage systéma­tique des mains. L’opérateur des télécoms donne égale­ment un accès gratuit aux contenus éducatifs pour les élèves et les étudiants via www.pulse.orange.cm ou le numéro #119# afin d’assurer la continuité de l’instruction et des révisions de cours de­puis la maison.

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  • Covid-19 : remous dans le secteur des assurances sur la prise en charge

    Alors que le Cameroun est fo­calisé sur la lutte contre la ma­ladie à coronavirus virus, dif­férentes polémiques se créent autour de la prise en charge. Une énième polémique vient ainsi d’éclater, ces derniers jours, avec une dénonciation faite par la Fondation came­rounaise des consommateurs. La controverse porte sur la prise en charge des malades du Covid-19 par les compa­gnies d’assurances et de réas­surances du Cameroun.

    Elle a enflé depuis la sor­tie de la Focaco qui a rendu public un communiqué le 26 avril 2020. Le président de l’association, Alphonse Ayissi Abena parle sans ambages « d’escroquerie » de certaines compagnies d’assurances. Ces dernières, selon lui, « refusent de prendre en charge leurs assurés souffrant de Co­vid-19 ». Il s’agit précisément des compagnies d’assurances Axa, Allianz et Sunu. L’asso­ciation de défense des droits des consommateurs dit avoir reçu de multiples plaintes des consommateurs.

    Face à ce constat, Alphonse Ayissi Abena rappelle à ces compagnies « qu’au même titre que les autres maladies, tout assuré hospitalisé en rai­son de Covid 19, le contrat d’assurance-maladie prévoit la mise en oeuvre des garan­ties souscrites en appliquant la franchise maladie et hospi­talisation ». Et il menace par ailleurs : « la Focaco va sai­sir la Cima et le Ministre des Finances afin que cette escro­querie cautionnée par l’Asac soit sévèrement sanctionnée. La Focaco se réserve le droit d’engager des poursuites ju­diciaires à l’encontre de ces compagnies véreuses et cer­taines formations sanitaires privées complices…»

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    Inquiétudes des courtiers

    La sortie de la Focaco inter­vient après des inquiétudes formulées par l’Association professionnelle des courtiers d’assurances et de réassu­rances (Apcar), sur la prise en charge de leurs clients atteints du Covid-19. Celle-ci avait adressé une correspondance à l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), faîtière des compa­gnies d’assurances du Came­roun, qui a aussitôt apporté des clarifications sur la ques­tion. Par correspondance du 22 avril 2020, Célestin Tazoukong, secrétaire exé­cutif de l’Asac rejette toute prise en charge des malades du covid-19 pour des raisons administratives et techniques.

    « Dans le cadre de la recherche des réponses aux préoccupa­tions des assurés, relatives à la prise en charge du covid-19, plusieurs compagnies d’as­surances ont été saisies par des courtiers. Comme vous le savez, une pandémie est déclarée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). C’est le cas du covid-19. Dès lors, sa prise en charge relève de la prérogative exclusive de l’Etat qui prend toutes les me­sures propres à un cas de force majeure absolue, quelles que soient les garanties prévues dans les contrats d’assurance-maladie et décès », avait com­muniqué l’Asac à ce sujet.

    La position de l’Asac

    L’organisation indiquait par ailleurs que les tests ne sont pas remboursables, car relevant du domaine de la prévention. Elle soulignait également que sur le plan technique, c’est un risque à exclure pour plusieurs raisons : le risque n’est pas mesurable car il est nouveau et les limites ne sont pas identifiées à date ; les risques de sinistre sont fortement corrélés entre eux au regard de la forte conta­giosité du virus ; es risques d’asymétrie de l’information sont importants, d’une part, au regard de l’importance du lien entre le comportement de chacun et son exposition au risque, et d’autre part, au regard du poids important des personnes infectées, mais asymptomatiques.

    Les compagnies d’assurance indexées par l’association de défense des droits des consommateurs sont dans cette optique et évitent de parler. Mais, sous anonymat, nous avons eu la réaction d’un cadre de Sunu Assurances qui argumente : « les contrats d’assurance sont encadrés et validés par l’autorité de tutelle à savoir le ministère des Finances qui s’assure de la protection des droits des clients et assurés. De manière générale, et ce dans tous les pays du monde, les pandé­mies sont exclues des garan­ties accordées par les com­pagnies. Car les mécanismes d’appréciation des risques et de tarification ne prennent pas en compte les pandémies. Les conséquences pécuniaires des pandémies relèvent des obligations régaliennes de l’Etat. Raison pour laquelle le Minsante a annoncé la prise en charge gratuite des cas déclarés. Cela n’est pas seulement valable pour l’as­surance santé, mais sur tous les sujets assurantiels. Dans le cadre des émeutes dites de la faim en 2008 par exemple, les engagements des assu­reurs ont été « confinés », car les contrats sont clairs dessus ». Une conclusion qui en dit long sur les positions des dif­férentes parties…

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