Jour : 16 mai 2020

  • Coronavirus : plus d’allocations familiales pour quelques privilégiés

    Suspension, pour une durée de trois mois, à savoir avril, mai et juin, des contrôles sur place de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS); annulation des pénalités de retard de paiement des cotisations sociales dues à la CNPS, sur demande justifiée; étalement sur trois mois du paiement de la dette des cotisations sociales des mois d’avril, mai et juin 2020, sur demande justifiée; maintien, pendant les trois prochains mois, à savoir de mai à juillet, du paiement des allocations familiales aux personnels des entreprises ne pouvant s’acquitter des cotisations sociales ou ayant mis leurs personnels en congé technique en raison de la baisse conjoncturelle d’activité, notamment dans la restauration, l’hôtellerie, les transports; augmentation du niveau des allocations familiales de 2 800 FCFA à 4 500 FCFA et augmentation de 20% du niveau des anciennes pensions n’ayant pas bénéficié de la revalorisation automatique survenue du fait de la réforme de 2016. En tout, six des 19 mesures de soutien prises par le gouvernement en faveur des secteurs les plus affectés par la pandémie du coronavirus et les ménages les plus pauvres concernent la sécurité sociale.

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    Dans une interview à nos confrères de Cameroon tribune, le 9 mai 2020, le directeur général de la (CNPS), Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, évalue le coût de ces mesures. L’on apprend ainsi que l’organisme de prévoyance sociale compte 1667 entreprises du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du transport dans répertoire, pour des cotisations sociales d’un milliard de FCFA. Le report d’encaissement des cotisations sociales, lui, est évalué à près de 15 milliards de FCFA.

    Allocations prénatales et de maternité aussi…

    S’agissant des allocations familiales, elles passent de 2800 FCFA à 4500 FCFA par enfant à charge et par mois, soit une hausse de 60,7%, cette mesure concerne « tous les allocataires », précise le DG. En d’autres termes, les travailleurs immatriculés et télé déclarés ainsi que les retraités qui ont des enfants mineurs à charge et affiliés à la CNPS. L’application de cette mesure « coutera plus de 5 milliards de FCFA, sous réserve de l’augmentation probable des effectifs d’enfants », annonce-t-il.

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    Par ailleurs, explique Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, « il y a d’autres prestations familiales qui vont connaitre automatiquement le même taux d’augmentation (60,7%) » car la détermination du montant de ces prestations est fonction du montant des allocations familiales. Il s’agit notamment des « allocations prénatales qui représentent neuf fois le montant mensuel des allocations familiales ainsi que des allocations de maternité qui, elles, représente 12 fois le montant mensuel des allocations familiales. » Concrètement et d’après les calculs d’Ecomatin, les allocations prénatales passent ainsi de 25 200 à 40 500 FCFA (4 500 FCFA X 9) tandis que les allocations de maternité passent de 33 600 à 54 000 FCFA (4 500 FCFA X 12).  

    … comme les anciens travailleurs

    Quant aux pensions de retraite n’ayant pas bénéficié de la revalorisation automatique survenue du fait de la réforme de 2016 et qui sont augmentées de 20%, l’on indique à la CNPS que c’est un chantier qui était engagée depuis quelques temps, en synergie avec le gouvernement. Cette mesure dont le coût est estimé à 12 milliards de FCFA, permet ainsi l’organisme de protection sociale de jouer pleinement son rôle en tant qu’instrument de réduction de la pauvreté.

    Pour Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, la CNPS est prête à payer et ce, dès la fin du mois de mai 2020, autant les pensions que les allocations familiales sous les nouveaux montants. Question d’aider les anciens travailleurs éligibles à joindre plus facilement les deux bouts, surtout dans ce contexte de récession.

    De quoi rassurer les syndicats. Dans un communiqué de presse publié le 9 mai dernier, le président confédéral de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), Isaac Bissala, demandait déjà des « clarifications sur les points 18 et 19 de la Déclaration spéciale du Premier ministre » du 30 avril. La centrale syndicale voulait savoir « la date de prise d’effet et le texte d’application de ces mesures et comment la CNPS compte traiter la situation de certains retraités qui ont bénéficié du calcul de la pension au prorata de l’ancien décret avant 2016 et celui de 2016. »  

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