Jour : 19 juin 2020

  • 88 milliards pour éclairer 400 localités rurales

    Plus de 7389 km d’infrastructures de transport d’énergie électrique seront construits au cours des cinq prochaines années dans les régions de l’Adamaoua, l’Est, l’Extrême-Nord, le Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. C’est dans le cadre du projet d’Electrification Rurale et d’Accès à l’Electricité dans les régions sous-desservies (Perace). Un accord de crédit, d’un montant de 150 millions de dollars soit environ 87,8 milliards de FCFA, a été signé le 12 juin 2020 à Yaoundé par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey et le Directeur des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Ibrah Sanoussi, pour le financement partiel du projet.

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    Ces fonds vont permettre l’électrification d’environ 417 nouvelles localités dans certaines zones rurales soit 315 dans l’Extrême-Nord, 42 dans le Nord-Ouest, 30 à l’Est et 30 dans le Sud-Ouest. Près de 1 040 952 personnes en seront bénéficiaires dont plus de 521 000 personnes issues des familles pauvres. Les fonds vont aussi permettre de connecter plus de 200 000 ménages à ce réseau électrique. Dans les zones où l’extension du réseau électrique traditionnel n’est pas possible, il est envisagé la construction des unités de production sur la base de l’énergie solaire d’une capacité de 3 MW chacune. Soit 12 des 26 localités qui sont actuellement électrifiées en tant que systèmes isolés.

    Structuré en trois composantes dont l’électrification rurale par extension du réseau, l’électrification rurale décentralisée et le soutien aux ménages pour les coûts de production, le Perace vise entre autres à réduire les disparités régionales en termes de taux d’accès à l’électricité, à jeter les bases de l’amélioration de l’accès à l’électricité des ménages et à soutenir l’industrie productive et le développement des activités génératrices de revenus. Ce projet concourt ainsi à la mise en œuvre du Plan de développement du secteur de l’électricité (PDSE) à travers le déploiement du plan directeur d’électrification rurale (Pder) adopté en 2017.

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    Réduire les disparités

    En effet, « alors que le Cameroun affiche un taux de couverture en l’électricité de 74% et un taux d’accès de plus de 50%, on observe de grandes disparités existent entre les régions. Les régions sous-desservies affichent un taux de couverture d’à peine 50%. On pourrait ainsi citer la région de l’Extrême-nord (46%), le Nord (46%), l’Adamaoua (52%) », précise Alamine Ousmane Mey. La mise en œuvre du projet permettra un accroissement du taux d’accès à l’électricité de 7,46%.

    A travers une approche à moindre coût, le projet prévoit la création d’un fonds renouvelable pour aider les ménages à payer les frais de raccordement initiaux. Ainsi, explique Ibrah Sanoussi « le raccordement des ménages dirigés par des femmes dans les zones du projet sera considéré comme prioritaire. Une redevance fixe indexée sur le kilowattheure sera perçue pour rembourser les frais de raccordement préfinancés. Le plan est conçu de manière à ce que les gens paient 2 000 FCFA et remboursent les frais de raccordement sur une période de 5 à 8 ans, selon le type de raccordement. »

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    Le Perace sera exécuté par l’agence d’électrification rurale (AER) tandis que le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) assurera la maitrise d’ouvrage. Le crédit de la Banque mondiale est un prêt concessionnel dont le remboursement est étalé sur une durée de 30 ans dont 05 de différé. Les charges d’intérêt sont de 0,6% sur les fonds décaissés. La commission annuelle d’engagement est de 0,5% sur les fonds non décaissés. La commission annuelle de service est de 0,75% sur les fonds décaissés. Le remboursement se fera le 15 février et le 15 août de chaque année, en euro. 

    A terme, le Perace dont le coût global est estimé à 249 millions de dollars (163 milliards de FCFA) va couvrir 687 localités dans les six régions identifiées, pour 1,5 millions de bénéficiaires.

  • Aéroport international de Douala prépare la reprise des vols

    Les choses semblent se préciser à l’aéroport international de Douala. Après l’autorisation spéciale accordée à la compagnie Air France pour reprise des vols commerciaux, c’est le branle-bas sur la plateforme aéroportuaire  de Douala, hub de l’Afrique centrale. Ce 15 juin 2020, Benjamin Mboutou, le préfet du Wouri y a effectué un état des lieux, en prélude à une reprise des vols commerciaux, et une réouverture imminente des frontières fermées depuis le 17 mars 2020. Autour de lui, l’ensemble des acteurs de la plateforme aéroportuaire dont les Aéroports du Cameroun (Adc). La salle d’embarquement/débarquement, les postes douaniers, le poste de santé etc. ont été passés au peigne fin.

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    Une importante opération de désinfection de tous les compartiments de l’aéroport international de Douala a également été engagée. Le dispositif de protection et de prévention contre le covid-19 a par ailleurs été soigneusement disposé au profit du personnel et des passagers. Sur le tarmac, un avion commercial de la compagnie Air France se pose à peine, laissant débarquer une centaine de passagers qui seront soumis immédiatement au test de dépistage covid-19 pour les détenteurs de diagnostic dépassant 72h. Le préfet du Wouri veille. Rappelons qu’une vingtaine de compagnies aériennes desservent l’aéroport international de Douala. 

    Aux Aéroports du Cameroun (Adc), on envisage procéder dans les prochains jours «à l’installation des portiques automatiques de désinfection et de prise de température dans les aérogares de Yaoundé-Nsimalen et de Douala, ainsi qu’à la direction générale des Adc S.A. Thomas Assoumou Mve, le directeur général des Adc dit «avoir préservé les emplois et la rémunération du personnel, en réduisant les dépenses de fonctionnement et en différant certains investissements». Les Adc avaient pourtant déjà apporté quelques innovations sur ses plateformes. Ce, dans le but de protéger le personnel contre toute contamination. Il s’agit du port obligatoire du masque, lavage systématique des mains à l’eau, installation des plexiglass etc…

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    Rappelons que l’aéroport international de Douala comporte 12 postes de stationnement pour les aéronefs. Le terminal passagers d’une capacité de 1,5 millions de voyageurs par an, dispose de 20 comptoirs d’enregistrement, de 6 portes embarquement/d’embarquement chacune, équipée d’une passerelle. Le terminal cargo équipé pour traiter jusqu’à 50.000 tonnes de fret. 

  • Les dessous du limogeage du personnel de Nexttel

    Après 5 jours de grève devant l’immeuble John Lae d’Akwa, siège de la société Viettel Cameroun S.A, le préfet du Wouri a rencontré les membres du Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies et l’information et de la communication  (Syntic) et le top management de Viettel Cameroun S. A. Ce 16 juin 2020, Benjamin Mboutou tentait de reconcilier les deux parties suite à l’échec de la conciliation auprès de la déléguée du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral. Allant dans le sens de l’apaisement, le préfet du Wouri apprendra quelques heures plus tard, que 50 employés de l’entreprise ont été virés. Parmi eux, 30 grévistes. Ces derniers recevront par voie d’huissier leur lettre de licenciement sur le lieu même de leur mouvement de protestation.

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    Discussions 

    Marc Bakwo, Jordy Tseya Mu-Asha, Charlotte Atewah, Gladys Biboum, Nde Fru Tanda, Christine Mafeing, John Elvis Nchotebah, Olivier Mbongo Ekwala, Julien Ekobo Mbama, Dioh Emmanuel Itoe Nyanda, Patrick Delon Priso Dikongue, Rodrigue Gabriel Bocka Essoke, Jeanne Nadia Mbock Soun, Herve William Mpessa, Aude Djine Wayou, Clément Tiofack Bavoua Tekeu, Jean Brice Awono, Gildas Rabelais Feutseu, Armelle Monique Lemi, Etienne Kack kack, Yannick Essame Essame, Odette Ngo Billong, Janvier Eyike, Michelle Gaëlle Njoh, Thierry Manga Belinga, Frédéric Hand Njodzeka, Fabrice Ndong, Guy Oulem, Blaise Mpessa Ebimbe, Madame Bakoa epse Djami Murielle Doris ont été exclus de l’effectif de Viettel Cameroun S.A «pour faute lourde». La lettre co-signée d’Haman Oumar, le Directeur général et Ahmadou Maliki, le Directeur des ressources humaines, mentionne qu’en date du 11/05/2020, « nous avons reçu une correspondance d’un mouvement syndical dont vous faites partie nous faisant part de revendications à l’endroit de l’entreprise. Le temps pour l’entreprise de se préparer pour mieux organiser le cadre dans lequel devait se faire les discussions, surprise a été grande de recevoir, le 10/06/2020 de votre syndicat un avis de grève illimitée qui prendrait effet dès le lendemain 11/06/2020. En date du 11/06/2020, vous avez été formellement identifié parmi ceux qui ont participé à cette grève qui porte un coup grave à la réputation et à l’image de l’entreprise. Ceci est inacceptable! »

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    Le Syntic revendiquait dans la correspondance sus-évoquée, la réintégration des employés licenciés abusivement depuis la mise sur pied du syndicat, le reclassement des employés selon leur ancienneté, réinstauration des congés annuels payés, respect des normes sécuritaires pour les employés des zones à haut risques (Noso et Extrême Nord), paiement systématique des frais de déplacement en cas de mutation et l’élection des délégués du personnel. Autres revendications, la reprise des visites systématiques annuelles d’entreprises, le respect plein et entier de la démocratie sociale, et le remplacement du Directeur général, du Directeur des ressources humaines, ainsi que du Secrétaire général entre autres. 

    Détournement de fonds

    Le top management de Viettel Cameroun S.A avait balayé d’un revers de la main, les principales revendications des grévistes (voir encadré). Moussa Ousseini, le Directeur commercial de Viettel S.A explique : «la Direction générale de Viettel Cameroun est toujours conciliante et privilégie le dialogue social. La condition pour que les grévistes puissent regagner leurs postes était de respecter la charte et le règlement intérieur de l’entreprise. Ce qui n’a pas été fait. Le préfet et le sous-préfet leur ont demandé de se départir des uniformes noirs qu’ils portaient et de regagner leur poste. Ce qu’ils ont une fois de plus refusé. Dans une entreprise lorsque la perte de confiance est avérée son image ternie, et l’abandon de poste, on l’assimile à une faute lourde. Nous prenons à témoin l’opinion nationale et l’Internationale, Nexttel Cameroun ne licencie pas son personnel par rapport à l’appartenance à un syndicat. Nous avons licencié pour défaut de rendement, vols, détournements de fonds. Nous avons tout fait pour préserver l’emploi et privilégier le dialogue social, en vain. Les droits des licenciés seront respectés»

    Viettel Cameroun S.A juge par ailleurs hors-la-loi la démarche gréviste du Syntic. « Il est important de vous préciser que conformément aux dispositions des articles 158 et suite du code du travail, traitant de la procédure de conciliation et d’arbitrage en cas de différend entre employeurs et travailleurs, votre démarche est illégale puisque votre avis de grève ne fait pas suite à une décision arbitrale ayant acquise force obligatoire». L’entreprise de téléphonie mobile qualifie «d’acte irréfléchi », le mouvement de protestation entamé par le Syntic, les exposant aux dispositions des articles 165 du code de travail. Justifiant ainsi le licenciement qui prend effet à compter du 12 juin 2020.

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    Déclaration officielle de Nexttel Cameroun S.A

    1- Existence légale du «Syndicat National Autonome des Travailleurs des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (Syntic)»

    Aucun certificat d’enregistrement du syndicat n’a été délivré par le Ministère du travail et de la sécurité sociale. Ce document attestant alors de l’existence légale du Syndicat.

    2- La réduction des salaires de 50%

    Cette affirmation est fausse. Il est demandé aux grévistes de prouver cette accusation par la production de leur bulletin de paie qui attestera leurs allégations. Par ailleurs, il convient d’indiquer qu’une désinformation a fait l’objet de parution dans les réseaux sociaux et certains médias dans ce sens. Toute chose qui aurait été formellement démentie par le top management de Viettel Cameroun.

    3- L’élection du Délégué du personnel

    L’élection du Délégué du personnel est une préoccupation au sein de l’entreprise et va se tenir dans les meilleurs délais. L’entreprise traverse  une crise et est plus portée à maintenir la qualité du «réseau» et la sécurité des emplois. Une fois la situation rétablie, cette élection sera effectuée.

    4- Harcèlement en milieu de travail

    La société Viettel Cameroun compte plus de 1000 employés. S’il existe des harcèlements, il revient aux employés de les porter à l’attention de la hiérarchie à travers les canaux formels de communication au sein de l’entreprise. Il s’agit par exemple de porter son mécontentement au Directeur des ressources humaines ou alors au Directeur général.

    5- Le 13ème mois

    Le paiement du 13ème mois représente une gratification qui est payé lorsque l’entreprise a une activité rentable en fin d’exercice. C’est une forme de redistribution des dividendes. Une entreprise déficitaire comme la nôtre ne peut pas se permettre de payer le 13ème mois quand les charges de fonctionnement ne sont pas couvertes. 

    6- Discrimination salariale

    Le salaire au sein de Viettel Cameroun est négocié de commun accord entre l’employeur et l’employé durant la signature du contrat. Les prétendues réclamations ne se justifient pas. Aussi, la liberté de contraction voudrait que si l’on n’est pas d’accord, on n’accepte pas l’offre proposée.

    7- Congés payés

    Les congés sont payés à Viettel Cameroun. Pour des raisons de pression de travail, il peut arriver qu’ils soient différés. Cependant, ces derniers sont rattrapés quand les circonstances le permettent.

  • Gestion du Covid-19 : les coupes budgétaires dépassent les besoins de la réponse gouvernementale

    Alors que les deux chambres de repré­sentant du Came­roun que sont le Sénat et le Parlement étudient déjà l’ordonnance de loi des finances rectificative pour le compte de l’exercice 2020, leur attention devra être attirée par un certain nombre d’écarts. En Effet, l’ordonnance signée par le président de la république prévoit des ajustements de dépenses budgétaires de l’ordre de 542,6 milliards de FCFA. Ce montant s’aligne sur les perspectives de baisse de revenus que le gouvernement pense subir, en raison de l’impact écono­mique qu’aura la Covid-19 sur l’économie nationale.

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    Le sacrifice de certaines bénéficiaires de la dépense publique est important. On note par exemple, que 242 milliards de FCFA d’inves­tissement seront supprimés. Dans ce contexte, 23 mil­liards d’aménagement des immeubles seront suppri­més. Aussi, 67 milliards de FCFA de dépenses servant à aménager les voiries et autres voix publiques seront supprimé. Sur le plan du budget de fonctionnement, seulement 202,4 milliards de FCFA ont été suppri­més. Mais les acteurs éco­nomiques qui fournissent des biens et services à l’Etat perdront pour 97 milliards de marché publics. Les fonctionnaires devront aussi faire le sacrifice bien que petit, avec une réduction des traitements de l’ordre de 30 milliards de FCFA.

    Cette réduction tout comme l’estimation des pertes de recette qui en est à l’ori­gine n’est pas conforme aux besoins exprimés par le gou­vernement à son partenaire le Fonds Monétaire Interna­tional. « Le gouvernement a intensifié le resserrement des contrôles sur les dépenses et a entamé une réévaluation de son programme d’inves­tissement pour redéfinir les priorités des projets et libé­rer de la place pour le finan­cement des dépenses liées à COVID-19 et soutenir les entreprises du secteur privé et les groupes vulnérables durement touchés.

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    Malgré ces mesures et la baisse automatique des sub­ventions des prix des hydro­carbures à la pompe, le choc pandémique a généré des besoins budgétaires immé­diats proches de 400 mil­liards de FCFA pour 2020 (environ 700 millions de dollars) », peut-on lire dans la lettre du gouvernement au FMI, lorsqu’il sollicitait sa Facilité de Crédit Rapide. Le parlement devrait exami­ner l’ordonnance en tenant compte de cet écart. Aussi, le gouvernement a intro­duit son projet de collectif budgétaire, sans que ne soit rendu public, l’impact réel de la pandémie sur le Came­roun. Le contenu du fonds spécial Covid-19 diverge aussi légèrement, selon les interlocuteurs. Rappelons que la demande de soutien du Cameroun au FMI a été repoussée une première fois. Le gouvernement n’avait pas finalisé ses objectifs, selon des sources proches du processus. Si le travail de contrôle parlementaire s’exécutait normalement, il n’est pas exclu que les dis­cussions soient serrées.

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  • Gestion Publique : les dettes de la Sonara pourraient ne plus constituer un problème

    Fin septembre 2019, les dettes de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) étaient estimées à 711 milliards de FCFA. Cela représente jusqu’à 7,2% de la dette globale du gou­vernement camerounais tel qu’estimée par les services du Fonds Monétaire Interna­tional (Fmi). La dette de cette entreprise structurellement déficitaire a souvent été pré­sentée comme un risque sys­témique pour les banques et le gouvernement du Cameroun. Cette perception des choses a été renforcée avec l’incendie survenu dans les installations de l’entreprise en mai 2019. Dans le même temps, la dette de la Sonara pose un problème de son coût de rembourse­ment. Le gouvernement ne l’intègre pas dans le passif de la comptabilité publique, mais il est le garant en dernier ressort de cette obligation. Or les taux exigés sur la dette publique ont progressé d’un point de pourcentage, en rai­son d’une hausse globale des prix, et au regard de ce que le gouvernement n’a atteint que 85% de son objectif dans le programme d’émission de titres publics au premier tri­mestre 2020.

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    Malgré tous ces problèmes que posent la dette de la Sonara, certaines avancées semblent pouvoir aider à réduire le niveau de risque qu’elle représente. L’entre­prise devrait désormais béné­ficier des prix du pétrole qui sont à 40% moins chères que ce qui était envisagé. Si la conjoncture du marché du pétrole en venait à rester là, le raffineur bénéficiera de la situation, pour dégager des marges importantes et payer sa dette, car les prix à la pompe qui sont fixés par l’ad­ministration, sont restés fixes. De l’autre côté, on apprend de sources introduites, que le gouvernement s’apprête à définir une nouvelle grille des prix pour le prix de l’essence à la pompe. Dans ce contexte, si la Sonara ne bénéficiera plus de sa part dans la nou­velle grille, elle devrait voir sa dette auprès des banques locales restructurée.

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    La Banque centrale de la Cemac (Beac) qui supervise aussi le Cameroun est prête à accepter d’accompagner les banques qui ont prêté de l’argent à la structure en as­souplissant les règles pruden­tielles sur ce dossier. Enfin, même si la dette extérieure de la Sonara reste importante à 371 milliards de FCFA, une part non négligeable (environ 105 milliards de FCFA) avait été conclue avec le leader de la vente indépendante de pétrole. Mais il est indiqué selon des sources ayant requis l’anonymat, que cette dette n’a pas d’obligation de paie­ment en cours.

    Même si les détails sur la res­tructuration de la dette de la Sonara ne sont pas divulgués, de même que la part qui lui sera accordée dans la nouvelle structure des prix des produits pétroliers à la pompe, tout dépend désormais de la capa­cité à conduire la reconstruc­tion de cette raffinerie à des coûts raisonnables, et aussi de savoir si l’entreprise devien­dra plus bénéficiaire, après sa reconstruction.

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    Le gouvernement du Came­roun doit faire valider les mo­difications apportées à sa loi des finances de l’année 2020. La question de la Sonara bien que sensible, ne semble pas être au cœur des débats de cette initiative. Pourtant une bonne restructuration de la dette de la Sonara pourrait avoir des répercussions posi­tives sur le service de la dette du pays, en ces moments où la gestion de la reprise post-co­vid devient urgente.

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