Jour : 22 juin 2020

  • Finances publiques : la comptabilité patrimoniale toujours attendue

    C’est un pas de plus dans la modernisation des finances publiques au Ca­meroun. Les arrêtés portant création des paieries spé­cialisées auprès de certains ministères et éclatement des circonscriptions financières du Centre et de l’Extrême- Nord, signés le 11 juin 2020 par le ministère des Finances rentrent dans le cadre de la réforme de la comptabilité publique, telle qu’organisée par la loi du 11 juillet 2018 portant Régime financier de l’Etat et des autres entités publiques.

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    Cette réforme vise à aligner le système comptable natio­nal aux standards interna­tionaux et devrait aboutir à terme, à l’aménagement d’un nouveau réseau comptable dont la forte déconcentration doit permettre de satisfaire l’exigence de production des comptes patrimoniaux au ni­veau de chaque département ministériel et de certification des états financiers de l’Etat par la juridiction financière agissant en qualité de com­missaire aux comptes pour les entités publiques.

    C’est dans cette perspective que des paieries spécialisées ont été prévues dès avril 2011 auprès des ministères connaissant une forte volu­métrie d’opérations afin de les décongestionner. Leur opérationnalisation était pro­grammée pour 2013, selon le Plan de modernisation des finances publiques mais cela n’a été possible finalement qu’en 2016. Il s’agit des paieries spécialisées auprès des ministères de la Défense, des Travaux publics, de l’Education de base, des Enseignements secon­daires, de l’Agriculture et du développement rural, de la Santé publique.

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    La paierie spécialisée est un service déconcentré de la direction générale du Trésor de la coopération financière et monétaire. Elle est principalement chargée du contrôle et de l’exécution des opérations comptables, du suivi et du visa de la rémunération du personnel de l’Etat, du contrôle de la régularité juri­dique de la liquidation et du visa des actes administra­tifs portant attribution des pensions et rentes viagères relatives aux mutations de la retenue à la source des sommes indûment perçues par les personnels de l’Etat, de la gestion des fiches de précompte, de l’exploitation de l’état de retenue, du re­versement aux divers bénéfi­ciaires des sommes retenues, de la tenue de la comptabi­lité, de la production des états de synthèse, du budget du ministère et de la produc­tion du compte de gestion du ministère.

    Comptabilité patrimo­niale

    Dans son rapport annuel 2015, la Chambre des Comptes de la Cour Su­prême rappelle au ministère des Finances la nécessité et « l’urgence de mettre en oeuvre la comptabilité patrimo­niale de manière à aboutir à l’établissement d’un tableau d’immobilisations exhaus­tives et à en saisir compta­blement les amortissements pour plus de sincérité dans l’évaluation du patrimoine de l’Etat. »

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    A l’époque, le ministère des Finances a expliqué à la juri­diction financière que « la comptabilité patrimoniale qui doit se répercuter dans le bilan à travers les comptes patrimoniaux est un proces­sus qui suit son cours à son niveau. » Rappelant qu’un Comité avait déjà été créé par une note de service du Minfi le 02 août 2011. Bien plus, m’argentier national avait indiqué que « les actifs et les passifs de l’Etat sont en train d’être recensés en vue de leur évaluation dans le cadre de la mise en œuvre de la comptabilité patrimo­niale. A l’issue de la valo­risation dudit patrimoine, celui-ci fera l’objet d’inté­gration dans les comptes. » Du reste, l’article 128, du 15 mai 2013 portant Règle­ment Général de la Comp­tabilité publique a soumis à une application progressive jusqu’au terme d’un délai de six ans, l’application intégrale des règles et procé­dures découlant du principe de la constatation des droits et obligations, ainsi que la comptabilité patrimoniale régissant la comptabilité générale.

  • Douala Grand Mall : la phase 1 en cours de finalisation

    Un jet de pierre de l’aéroport interna­tional de Douala, les passants peuvent déjà contempler la bâtisse impo­sante qui, il y’a quelques mois n’était encore que sur les maquettes. Aujourd’hui, le Douala Grand Mall affiche déjà fière allure. Les travaux de constructions du plus grand centre commercial d’Afrique centrale sont à un taux de réalisation de 95%.

    Lire aussi : La phase I du Douala Grand Mall en cours de finalisation 

    Depuis le 11 avril 2018, date de pose de la première pierre, les travaux avancent à grand pas sous la houlette de l’entreprise sud-africaine Raubex Renovo, en charge de la construction. Plus de 600 ouvriers déployés sur le chantier, et pour des résultats qui ne font l’ombre d’aucune contestation. Sur le site, l’aire a été entièrement re­couverte de pavés, le bardage des panels achevé, les sys­tèmes électriques et de cli­matisation sont fonctionnels. La station total attenante au Grand Mall est également achevée, ainsi que le parking, le carrelage, les espaces verts et jardins, le marquage, la nu­mérotation et les luminaires entres autres. Les travaux du plus important complexe commercial de la sous-région Afrique centrale s’articulent autour des espaces loisirs, détente et bien-être, shop­ping, services et logistique, le parc du système électrogène, le sous-sol, ainsi que le par­king et le point de débarque­ment des usagers.

    A l’intérieur comme à l’exté­rieur, les ingénieurs mettent un point d’honneur sur le volet de la décoration. Un plafond lumineux est par ailleurs en cours d’installa­tion, lequel va conférer une ambiance unique à l’intérieur de la bâtisse. Pour la livrai­son totale de la phase 1, les promoteurs se veulent rassu­rants. «Nous pouvons avec certitude affirmer que d’ici un mois nous aurons livré la première phase de notre pro­jet», confie Alain Tchakounté le responsable de la commu­nication du projet.

    Lire aussi : Douala Grand Mall : déjà plus de 60% de réservations des espaces 

    Phase 1

    La première phase de construction du Douala Grand Mall comprend un multiplexe de 5 salles de ci­néma de 1000 places, un su­permarché (Carrefour) d’une superficie de 3000 m2, un spa et un spectra beauté étendu sur 750 m2. A cela s’ajoute un parking d’une capacité de 640 voitures, 22 restaurants, un centre de loisirs, 160 magasins, des espaces com­merciaux et boutiques. Cette phase est réalisée à hauteur de 95% et les espaces sus­mentionnés sont d’ailleurs prêts pour une bonne partie, à accueillir leurs occupants. Les open-spaces réservés aux banques sont livrés. Ainsi que l’espace réservé aux entreprises de télépho­nie mobile, de télécommu­nications, et les pharmacies. «completed», peut-on lire sur les baies vitrées des espaces livrées.

    Cap vers la phase 2

    Etape cruciale du vaste pro­jet, le complexe commercial sera côtoyé par un immense business Park dans lequel sera érigé un hôtel intercon­tinental de luxe. Sur une su­perficie totale de 52.000 m2, la seconde phase du projet Douala Grand Mall se pré­pare sereinement. «Avant même d’être construit, l’hô­tel 5 étoiles qui va jouxter le Douala Grand Mall est déjà quasiment réservé. La ville de Douala ne dispose pas d’un hôtel de luxe à sa di­mension. Nos clients et par­tenaires sont délicats et nous allons apporter une solution à leurs attente en matière d’hôtel» précise Caroline Bapeck Marketing manager du projet.

    Lire aussi : « Les travaux de construction du Douala Grand Mall seront achevés au plus tard en juin 2020 »

    Notons que le Douala Grand Mall est le fruit d’un parte­nariat entre le fonds d’in­vestissement britannique Actis et l’entreprise came­rounaise Douala Retail and Convention Centre (Drcc). Les travaux sont exécutés par l’entreprise sud-afri­caine Raubex-Renovo, spé­cialisée dans la construction de grands édifices à travers le monde. Coût de l’inves­tissement bénéficiaire des facilités accordées par la loi sur l’incitation à l’investis­sement, environ 80 milliards de FCFA. D’après les estima­tions des concepteurs de ce projet, environ 4500 emplois directs et indirects seront générés par le Douala Grand Mall. Ces derniers tablent par ailleurs sur une fréquentation de l’ordre de 300.000 visi­teurs par mois.

    Interview

    Mathurin Kamdem, CEO Douala Retail and Convention Centre (Interview parue dans EcoMatin N°329 du lundi 27 avri 2020.)

    «Nous tablons sur un soft opening aux alentours du mois de septembre 2020»

    Grand artisan du projet Douala Grand Mall & Business Park, Mathurin Kamdem, CEO Douala Retail and Convention Centre (DRCC) ras­sure sur le respect des délais initiaux ainsi qu’il se projette sur l’ouverture officielle au grand public de la capitale économique du Cameroun.

    Vous avez annoncé la fin des travaux pour le deuxième trimestre 2020. Allez-vous tenir dans les délais ?

    Le constructeur Raubex reste ferme sur ses enga­gements d’achèvement des travaux au cours de ce deuxième trimestre 2020. C’est-à-dire au plus tard à la fin du mois de juin 2020. Nous devons toutefois nous attendre à des perturbations possibles de ce calendrier du fait de la sévère pandémie actuelle du Covid-19, qui est un cas de force majeure. Les cadences de production sont considérablement ré­duites sur le site, du fait des mesures très strictes qui ont été prises, en vue de proté­ger les travailleurs et limi­ter leur exposition à toute contamination au Covid-19. Parmi celles-ci, on peut citer : le partage d’informations sur la pandémie ; le renfor­cement et l’amélioration des mesures d’hygiène (comme le lavage régulier des mains au savon et à l’eau, la mise à disposition des solutions hy­dro alcooliques pour tous) ; le respect de la distanciation physique des travailleurs, notamment dans les bus de transport ; la protection des travailleurs par le port sys­tématique et obligatoire des masques et EPI, qui étaient déjà une réalité avant le Co­vid-19. Enfin, la mesure ma­jeure est la systématisation des contrôles de température de tous avant l’entrée sur le site des travaux.

    Qu’en est-il de l’ouverture officielle ?

    L’ouverture au public quant à elle, dépend de plusieurs autres paramètres, notam­ment, la prise de posses­sion et l’aménagement des espaces commerciaux par les enseignes et marques diverses, ainsi que la mise en place des stocks de lance­ment. Toutes ces opérations devraient être massivement enclenchées actuellement pour s’achever en même temps que la fin des travaux généraux évoquée précé­demment. Ce pan de notre programmation est celui le plus sévèrement handi­capé par la pandémie du Covid-19 qui sévit actuel­lement, car les approvision­nements souffrent de l’arrêt de la production, suite aux différents confinements et la fermeture des différentes frontières aux quatre coins du globe.

    Nos prévisions actuelles, basées sur un retour quasi normal de l’activité mon­diale dans les trois prochains mois, tablent sur un « soft opening » aux alentours du mois de septembre 2020 ; suivi d’une inauguration of­ficielle qui restera à préciser en fonction de l’impact réel que nous observerons rela­tivement à la pandémie du Coronavirus qui, à coup sûr, va impacter le calendrier d’ouverture du Mall.

  • Douala : Roger Mbassa Ndine clôt les comptes de Fritz Ntone Ntone

    Après celui du 10 mars 2020 consacré à la composition des organes délibérants et des commissions spécialisées de la Mairie de Douala conformément à l’article 181 alinéas 1, 2, 3 et 4 de la Loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées, Roger Mbassa Ndine préside son second conseil de communauté en qualité de Maire de la ville de Douala. Une session ordinaire-marathon consacrée à l’examen et à l’adoption au premier trimestre, du compte administratif de l’exercice de la Communauté urbaine de Douala, clos au 31 décembre 2019. Ledit compte voté sous l’ère Fritz Ntone Ntone, affiche un taux d’exécution en recettes de fonctionnement de 95,23%. Fixées prévisionnellement à hauteur de 51.032.856.130 FCFA, elles ont connu des émissions à hauteur de 36.416.202.645 FCFA, pour un taux de recouvrement  de 34.661.530.622 FCFA. Les recettes d’investissement arrêtées en prévisions 2019 à la somme de 1.881.831.753 FCFA clôturent l’année 2019 avec des émissions totales de 1.881.831.753 FCFA, pour un taux de recouvrement de 0%. 52.914.687.883 FCFA, c’est le total final des recettes exercice 2019, 38.298.033.398 FCFA d’émissions, 34.681.530.622 FCFA de recouvrement, soit 89,41% de réalisations globales, avec reprise d’une enveloppe de 2.989.594.576 de FCFA  de l’exercice 2018. 

    Lire aussi : Roger Mbassa Ndine face aux doléances des ex-délégués du personnel réintégrés 

    Le tableau des dépenses de fonctionnement affichait en début d’exercice 2019 une enveloppe prévisionnelle de 26.966.118.156 FCFA. Elles clôturent l’exercice passé sur un taux de 86,69%. Les droits constatés des dépenses de fonctionnement se fixent 22.019.763.320 FCFA, pour une exécution de 19.090.986.884 FCFA. 72,01%, c’est le taux d’exécution 2019 des dépenses d’investissement prévisionnellement fixées 25.948.569.727 FCFA, pour des droits constatés de 23.355.024.961 FCFA, et une exécution 16.819.109.707 FCFA. En somme, la rubrique dépenses de l’exercice 2019 affiche 52.914.687.883 FCFA, des droits constatés de 45.374.788.281 FCFA, et 35.910.096.591 FCFA, Soit un taux de réalisation de 79,14%.

    Satisfecit du Maire de Douala

    Les résultats de l’exercice 2019 indiquent un excédent théorique de 1.761.028.607 FCFA, des recettes à régulariser de 51.806.010 FCFA, des dépenses à régulariser à hauteur de 78.515.718 FCFA, et 0% d’annulation des crédits transférées. L’excédent réel de l’exercice clos s’élève ainsi à 1.734.319.899 FCFA. En glissement annuel par rapport à 2018, les recettes de fonctionnement connaissent une variation de 9,60%, -100% pour les recettes d’investissement, et 7,17% de variation totale de recettes. Dans le même ordre, les dépenses de fonctionnement affichent 10,15% de variation, 32,53% pour les dépenses d’investissement, et 19,61% de variation en total dépenses. 

    Lire aussi : Seulement 10% de constructions sont en règle à Douala 

    Pour 2020, la Communauté urbaine de Douala bénéficie d’une enveloppe 57.583.921.040 de Fcfa. Par rapport à l’exercice 2019, cette enveloppe a connu une hausse de 7.683.921.04 de Fcfa d’augmentation, soit 15,40% de hausse. 

    Il se décline en programmes, actions, activités, et tâches, pour  30.716.518.406 de Fcfa de dépenses de fonctionnement et 26.796.402.634 de Fcfa de dépenses d’investissement. Le budget de la ville de Douala est axé sur «l’amélioration de l’offre des services sociaux de base» évaluée à 18.075.511.303 de Fcfa, «la promotion du développement économique dans l’aire métropolitaine» budgétisée  pour un montant de 5.073.021.973 de Fcfa, «la   protection de l’environnement et  la promotion du   développement  durable dans l’aire métropolitaine» dont l’enveloppe prévisionnelle est de 4.044.271.213 Fcfa, «la gouvernance urbaine   et   l’administration» à hauteur de 24.196.822.296 de Fcfa. 

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    La session ordinaire du conseil de Communauté du premier trimestre, consacrée à l’examen et à l’adoption du compte du compte administratif de l’exercice clos au 31 décembre 2019 a également connu l’adoption du procès-verbal de la session du 10 mars 2020, le bilan des réalisations physiques de l’exercice 2019, l’installation du président de la «Commission finances», ainsi que le vote des délibérations. Les travaux étaient présidés par le Maire Roger Mbassa Ndine, sous la tutelle du préfet du Wouri, Benjamin Mboutou

  • La banane camerounaise à l’épreuve des APE

    Entre janvier et mai 2020, le Cameroun a exporté 77 792 tonnes de banane. Une performance qui se situe à des années lumières de ce que réalisait le pays il y’a exactement 5ans. En 2015, c’est 117 806 tonnes qui étaient exportées dans le même intervalle de temps, soit plus de 40 000 tonnes supplémentaires que cette année. S’il est vrai que la crise sanitaire actuelle a contribué à grippé le commerce international, force est de constater que cette filière fait face depuis quelques années à des défis conjoncturels qui impactent sur son rendement. Même l’entrée en vigueur, en août 2016, des Accords de partenariat économique (Ape) entre le Cameroun et les pays de l’Union européenne, n’a pas contribué à relever la pente. Cet accord bilatéral prévoyait que les produits camerounais puissent avoir un libre accès sur le marché européen. En contrepartie, le pays acceptait de se soumettre à un démantèlement progressif des barrières tarifaires imposées aux importations de l’Union européenne. Si de nombreux économistes redoutaient une invasion du marché local par les produits européens, beaucoup s’accordaient sur le fait que le libre accès au marché européen était une aubaine pour conquérir de nouvelles parts de marché et accroître la production dans des filières notamment agricoles. Une aubaine surtout pour la banane, qui est le troisième produit d’exportation au Cameroun et dont 98% du volume de est exporté vers l’Union Européenne(UE). Mais seulement, depuis l’entrée en vigueur des Ape, les attentes sont relativement comblées.

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    Bilan mitigé

    En janvier 2020, lorsqu’il est interrogé sur le bilan des accords de partenariat économiques, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun,  Hans-Peter Schadek, semble plutôt optimiste. « La balance commerciale entre le Cameroun et l’UE reste positive en faveur du Cameroun » déclarait-il. D’après le diplomate, en 2018, le Cameroun a exporté vers le marché européen des produits pour une valeur d’environ 1,8 milliard d’euros (environ 1179 milliards FCFA) et importé des produits européens pour une valeur d’environ 1,6 milliard d’euros (près de 1 048 milliards FCFA), soit une balance commerciale excédentaire de 131 milliards FCFA en faveur du Cameroun. Pour l’année 2019, précise le diplomate, les données préliminaires sont comparables aux chiffres de 2018.

    Satisfécit également au niveau du gouvernement camerounais. Selon les chiffres du Ministère de l’économie, 4135 opérations d’importations ont bénéficié des facilités liées à l’Ape, entre août 2016 et août 2018. En valeur numéraire, ces marchandises importées de l’Union Européennes, en franchise de douane, sont évaluées à 156,3 milliards de FCFA. Par ailleurs, le nombre d’opérateurs bénéficiaires directs connait une évolution à la hausse. Parti de 229 à la fin de la première année du démantèlement tarifaire, ce nombre est passé à 344, soit une augmentation de 114 nouveaux bénéficiaires. Cependant, en observant de près les données statistiques publiées par l’Association bananière du Cameroun, l’embellie semble ne pas se refléter au sein de la filière banane. Entre 2017, 2018 et 2019, le pays a exporté respectivement près de 223 012, 203 721 et 204 302 tonnes de banane. En faisant un retour en arrière, avant la signature de cet accord, les chiffres des exportations de la banane camerounaise étaient bien plus encourageants. 249 610 tonnes en 2016 et 278 450 tonnes un an plus tôt. Cette année-là le pays avait même détrôné la Côte d’Ivoire au rang de premier producteur de banane dans la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), devenant ainsi le premier fournisseur africain de banane sur le marché européen. Une performance que le pays n’a plus jamais avoisinée depuis l’entrée en vigueur des APE.

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    Crise anglophone

    La crise sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun constitue, en effet, un élément important qui pourrait expliquer la baisse des exportations de banane que connaît le Cameroun aujourd’hui, malgré l’ouverture au marché européen. Depuis le début de la crise, les principaux producteurs broient du noir. C’est le cas notamment de la Cameroon development corporation(Cdc), la première agro-industrie du pays, dont l’essentiel des plantations et usines se trouvent dans la région du Sud-Ouest Cameroun. Les champs et les usines vandalisés, les ouvriers attaqués et parfois assassinés, des productions entières abandonnées l’entreprise, qui jusqu’alors était le premier employeur privé du pays s’est vu dans l’obligation de stopper sa production D’après un rapport publié en 2018 par le Groupement Inter patronal du Cameroun(Gicam), la société s’était retrouvé dans l’obligation de suspendre près de 11 000 emplois. Celle-ci affichait d’ailleurs, un chiffre d’affaires d’à peine 2,5 milliards de Fcfa sur les quelque 60 milliards affichés avant la crise. Depuis lors la production de cette mastodonte de l’agro-alimentaire a ainsi été placée en berne impactant de manière considérable l’ensemble de la production nationale et par ricochet des exportations. Cet état de fait pourrait bien expliquer les contreperformances susmentionnées. Sur le site internet de l’Assobacam, la CDC qui jadis réalisait de bonnes performances se trouve désormais dans la zone rouge. Seules la PHP et Bpl portent la production nationale de banane au Cameroun.

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    Relance

    Pour relancer ses activités, la CDC avait sollicité auprès du gouvernement un montant  de 29 milliards de F CFA soit 7 milliards dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, 7 milliards pour les palmeraies et 1 milliard pour le paiement des arriérés de salaire. Un sacrifice le gouvernement camerounais est prêt à consentir. Une note d’analyse, du ministère de l’économie de la planification et de l’aménagement du territoire(Minepat) révèle que le pays mise sur la reprise des activités de cette agro-industrie.

  • Camair-co suspend les contrats de 250 employés

    Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour la Cameroon Airlines Corporation (Camair co). Après le récent refus du conseil d’administration d’accorder au directeur général une enveloppe de sauvetage d’urgence de 2 milliards de FCFA, la compagnie aérienne camerounaise vient de décider de suspendre les contrats de travail d’une partie de son personnel. Les employés concernés ont été informés de cette mesure sociale le 19 juin 2020, à travers une décision de Louis Georges Njipendi Kouoto, le directeur général de l’entreprise publique. 

    Lire aussi : –La mise en chômage technique du personnel de Camair-Co va coûter près de 1,5 milliards de F à l’Etat 

    Pour justifier la décision de suspension de plus de 200 contrats de la compagnie aérienne, le directeur général s’appuie sur «la baisse des activités de l’entreprise et l’absence de revenus». Louis Georges Njipendji Kouoto se fonde par ailleurs sur l’article 32 de la loi du 14 août 1992 portant Code du travail en République du  Cameroun. «En attendant la reprise de l’exploitation, les contrats de travail des personnels de Camair co sont suspendus….Le traitement des personnels locaux recrutés dans les représentations de la Camair-co à l’étranger se fera conformément à la législation en vigueur dans les pays concernés», mentionne la décision. Une note d’information rendue publique ce 21 juin 2020 parle de la suspension des contrats du «personnel non essentiel». 

    Lire aussi : Coronavirus: Camair-co va mettre 371 employés en chômage technique 

    Cette décision a principalement pour objectifs de limiter l’accroissement de la dette salariale, de réduire les risques de contagion du personnel et de maîtriser les charges de fonctionnement au cours de la présente phase de gestion de la sortie de crise. Les prochains mois seront consacrés à la poursuite des actions indispensables à la sauvegarde de la Compagnie, afin de garantir à son aimable clientèle une reprise harmonieuse  des vols, dans de meilleures conditions d’exploitation et de sécurité qui tiennent compte du contexte actuel, indique la note d’information.

    Lire aussi : Le gouvernement refuse une subvention de 2 milliards FCFA à Camair-Co 

    Comme la plupart des entreprises mondiales, Camair co paie le prix fort de la crise sanitaire du covid-19 au Cameroun. Brandissant l’argument de la pandémie, l’entreprise de transport aérien a cessé toute exploitation commerciale depuis le 1er avril 2020. Quelques jours plutôt, le 17 mars 2020, le gouvernement camerounais avait décidé de la fermeture des frontières face à la montée rapide des cas de corona virus. D’après la décision du directeur général de la Camair co «la période de suspension desdits contrats est  renouvelable le cas échéant…..». Toutefois, poursuit-il, «en tant que de besoin, et en fonction de l’activité, une levée de la suspension du contrat de travail peut être décidées pour les besoins de service, et l’employé rappelé». La mesure qui prend effet à compter de ce 22 juin 2020 prend fin le 21 septembre prochain. Elle ne peut par ailleurs excéder 6 mois d’application.

  • Filière porcine : le Cameroun honoré en Afrique du Sud

    Dans le strict respect des mesures barrières liées au Covid-19, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales(Minepia)  a reçu ce mardi 10 juin 2020, Julius Manjoh, Chief Exécutive Officer (CEO) de Westend Farms SA, une société spécialisée dans la filière porcine, basée à Nokoa dans le département de la Haute Sanaga. L’hôte du Dr Taïga est venu lui présenter un trophée reçu, le 11 mars dernier à Pretoria en Afrique du Sud. Il s’agit d’une récompense obtenue au terme d’un évènement organisé annuellement par la société Norvégio-Hollandaise, To Pigs Norswing, N°1 de la génétique porcine en Afrique. Ce trophée est offert par les partenaires Sud-Africains qui appuient la Westend Farms SA depuis 2012 au plan financier, technique, et en matériels génétiques. Il s’agit par ailleurs d’une reconnaissance à la performance de la Westend Farms SA qui a réussi une amélioration très rapide dans la filière porcine.

    Lire aussi : Dangers sur la filière porcine 

    Le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales a félicité la Westend Farms SA pour avoir fait rayonner le label Cameroun à l’extérieur et surtout pour sa contribution remarquable à la disponibilité sur le marché des produits de la filière porcine aux côtés des autres produits de l’élevage et de la pêche.

    Lire aussi : Agriculture: où en est-on des programmes agropoles? 

    En rappel, dans le cadre des appuis apportés aux producteurs par le Minepia en ce qui concerne les races de porcs hautement performantes, la société Westend Farms SA, a reçu en Septembre 2014 une cinquantaine de porcelets. Cinq ans plus tard, l’entreprise a réussi à booster sa production surtout avec l’appui en matériel génétique offert par TOPIGS NORSWING.

  • Bourse régionale : le Cameroun toujours attendu au tour de table

    Rendez-vous manqué ! Les pessimistes diront que c’étaient prévisible. Les optimistes, eux, rétorqueront que rien n’est perdu… mais une chose est certaine, les Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), n’ont pas tenu parole. Selon l’article 8 de l’Acte additionnel portant unification du marché de la Cemac et mesures d’accompagnement signé le 19 février 2018 par Idriss Deby Itno, alors président en exercice de la Cemac, dans un délai de 24 mois à compter de la date de signature du présent Acte additionnel, « les Etats membres doivent procéder à (…) leur entrée dans le capital de la bourse régionale à hauteur de 30%, soit 5% par Etat. »

    Lire aussi : Cemac : pourquoi les entreprises publiques boudent l’entrée en bourse 

    Quatre mois après l’échéance, cet engagement apparait encore comme un vœu pieux. Les Etats de la sous-région n’ont toujours pas joint l’acte à la parole. Pour l’heure, la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac) est une société anonyme avec conseil d’administration au capital social de 6 842 900 000 FCFA, reparti entre les entreprises publiques (47,15%), les sociétés de bourse (34,87%), les sociétés d’assurances (7,21%) et autres (10,84%).

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    Pourtant, l’entrée des Etats de la Cemac au capital de la bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) semble l’engagement le plus facile à tenir de toutes dispositions de l’article 8 de cet Acte Additionnel. Pour mémoire, les Etats se sont également engagés à procéder à « la cession partielle ou totale en Bourse de leurs participations dans le capital d’entreprise publiques, parapubliques, ou issues de partenariats public-privé, notamment dans le cadre de programmes de privatisation; l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l’épargne publique (Banques, compagnies d’assurances, etc.); l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités sur le territoire des Etats membres; l’adoption de mesures incitatives permettant d’assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers. »

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    Lorsqu’on sait que les entreprises entrent en bourse soit par nécessité, soit par prestige, et que depuis le lancement du marché financier dans la sous-région, il y a plus de 15 ans, seules quatre entreprises sont inscrites à la cote de la Bvmac, on peut dire que les Etats ont du pain sur la planche. Même si tous les observateurs s’accordent sur le fait que l’unification du marché financier va permettre d’accélérer la croissance économique des pays de la sous-région Cemac par la structuration d’une offre adaptée au besoin des entreprises et des investisseurs ; d’accroitre l’épargne domestique pour augmenter la quantité et la qualité des investissements ; de renforcer la crédibilité du marché financier sur le plan régional qu’international ; de réduire les coûts de marché (tarification et fiscalité unique) ;  réduire les coûts d’acquisition d’information permettant de faciliter l’identification des opportunités d’investissement et d’améliorer l’allocation des ressources.

  • Bientôt le lancement des travaux de construction de l’agence Beac d’Ebolowa

    Alors qu’on le croyait classé dans les tiroirs de l’oubli, le projet de construction de l’agence de la Banque des Etats de l’Afrique centrale(Beac) d’Ebolowa connaît désormais des avancées notoires. En effet, entre le 08 et le 12 juin 2020,  Daoussa Itno Deby, Président directeur général d’Africa Corporation Tchad (Afcorp), a séjourné dans la ville d’Ebolowa chef-lieu de la région du Sud. Accompagné d’une forte délégation, le frère aîné du chef de l’Etat tchadien était en mission d’identification des bâtiments dans la ville pouvant servir de bureaux à l’entreprise avant le lancement des travaux de construction. Une première descente sur le terrain qui marque la fin d’un feuilleton à multiple rebondissement autour de l’attribution de ce marché.

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    Pour rappel, c’est le 13 mars 2019 que le marché de construction de l’agence de la Beac d’Ebolowa avait été attribué à la société Afcorp, spécialisée dans le bâtiment et les ouvrages d’art, et dont la maison-mère est le Groupe Sner basé au Soudan. Alors que la procédure d’adjudication était encore pendante, Ama­dou Ahmadou, Directeur général de DNB International Sarl, une entreprise came­rounaise, qui avait fait office de candidature,  écrivait au président de la République du Cameroun, Paul Biya, pour dénoncer les conditions d’attribution de ce marché à la société Africa Corporation Tchad. L’entreprise estimait avoir été écartée pour des raisons « obscures ». « Africa Corporation Tchad n’a aucune expertise en matière de construction de bâtiments martelait l’entrepreneur camerounais basé à Garoua dans la région du Nord. Elle aurait été désignée « au mépris de la règle de préférence nationale qui aurait dû être prise en compte ». Selon l’entrepreneur camerounais, DNB International Sarl détenait « la meilleure offre technique et le prix le moins élevé ». Malgré cela, déplorait Ama­dou Ahmadou, «  le marché est en passe d’être attribué à une entreprise tchadienne ayant sa maison-mère au Soudan ».

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    Contactée par EcoMatin, le cabinet du Gouverneur de la BEAC se défendait de tout soupçon de favoritisme vis-à-vis d’un soumissionnaire. Nos interlocuteurs rassuraient alors qu’il n’existe pas, dans les textes de la BEAC, de clauses sur la préférence nationale, et que ce n’est pas le Gouverneur de la BEAC qui attribue le marché, mais plutôt le gouvernement de la Beac, constitué de 6 membres représentant chacun son Etat. Mais à bien y regarder, le profil de Daoussa Itno Deby constitue l’élément clé qui alimentait la polémique autour d’un potentiel traitement en sa faveur.  Frère aîné d’Idriss Deby Itno, alors président en exercice de la Cemac, la nationalité du Directeur général de Afcorp aurait largement joué en sa faveur auprès du gouverneur de la Beac.

    Mais l’affaire n’ira pas plus loin, même si, selon des sources, celle-ci a grandement contribué à retarder la clôture de la procédure d’adjudication et par ricochet le démarrage des travaux de construction.  Une source proche du dossier révèle qu’une lettre de notification de la Beac a finalement été envoyée la Banque centrale a finalement été envoyée à la société Afcorp, lui donnant ainsi le quitus pour engager les travaux.

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    Avec le futur centre d’Ebolowa, la banque centrale des Etats de la CEMAC, dont l’installation dans une ville dépend de son importance au plan économique, aura désormais des représentations dans sept villes camerounaises. Il s’agit de Yaoundé, qui abrite la direction nationale et le siège même de cet institut d’émission, des agences de Douala, Bafoussam, Garoua, Limbe, et du bureau de Nkongsamba.

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