Jour : 23 juin 2020

  • L’Imprimerie nationale cherche 7,2 milliards pour survivre

    L’Imprimerie nationale du Cameroun fait piètre figure. « Infrastructures vétustes, créances gelées, baisse de la production et du chiffre d’affaires, climat social précaire », sont quelques facteurs qui asphyxient cette entreprise. Selon des indiscrétions en interne, le nombre de machines en production n’a cessé de diminuer réduisant le parc… Toutes les machines à grand format d’impression sont à l’arrêt, le parc de machines à petit format s’amoindrit au fil du temps. Il est passé de 10 à 4 seulement, rendant difficile la production. « Les commandes ont quand même explosé ces derniers temps, mais nous manquons d’équipements nécessaires », renseigne une source interne à l’entreprise. Le magasin de papiers vierges est constamment vide, les livraisons de papier se déroulent au comptegoutte, apprend-on.

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    Certaines machines ont plus de 30 ans, l’endettement de l’entreprise est insoutenable. Et les tensions de trésorerie sont régulières : l’imprimerie n’arrive par exemple pas à verser les cotisations sociales de ses 324 employés. La dette cumulée depuis 2003 auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) s’élève à 1,9 milliard de FCFA. « Notre tension de trésorerie est due au faible taux de recouvrement de nos créances », s’indignait encore le directeur général Walter Paul Komo, à l’occasion de la visite du ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, en mars 2019. Pour preuve, au ministère des Enseignements secondaires, l’ardoise s’élève à 260 millions de FCFA. « Nos dossiers de recouvrement sont déposés mais rien n’est fait », s’était plaint le DG.

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     Toutes ces failles sont quelque fois la cause des grèves du personnel de cet établissement public administratif. Ces derniers réclament régulièrement le paiement d’arriérés de salaires qui, selon des agents, arrivent au lance-pierre, généralement au sortir de mouvements d’humeur. A ce chapelet de doléances, le ministre de la Communication promet au Top management de faire ce qui est possible, graduellement. « Les besoins sont d’une si grande ampleur que nous devons être réalistes », avait promis le ministre René Emmanuel Sadi. Dette de l’Etat En se basant sur le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), l’Imprimerie nationale n’a pas recouvré 7,27 milliards FCFA de créances à l’Etat. Pourtant cette enveloppe pourrait améliorer ses performances.

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     Dans sa quête de respirer un air frais, l’entreprise – admise en restructuration – a bénéficié, entre 2016 et 2018, d’un appui financier de l’Etat dont la contribution totale s’élève à 6,52 milliards de FCFA dans le cadre du contrat-plan et de la préparation des élections sénatoriales et présidentielle. Pour remonter la pente, il est recommandé que l’Imprimerie nationale acquiert un outil de production moderne, mette en œuvre une comptabilité analytique, minimise ses charges, réduise ses pertes et dynamise la fonction marketing et commerciale. Il lui faudra aussi rationnaliser les effectifs et mettre en œuvre une stratégie marketing et commerciale agressive à destination du secteur privé. Toutes ces réformes mises en œuvre permettront à la société de retrouver ses lettres de noblesse en conquérant un marché évalué à des dizaines de milliards de FCFA et animé essentiellement par des opérateurs privés.

  • 6 472 milliards de total de bilan pour les banques camerounaises en 2019

    Dans le Document d’information adressé aux établissements de crédits Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), qui présente l’émission des obligations du Trésor assimilables (OTA) par adjudications du Cameroun pour l’année 2020, le ministère des Finances donne un bref aperçu de l’activité bancaire dans le pays. Il ressort en effet de cette note que les 15 banques exerçant au Cameroun se sont mieux comportées l’année dernière qu’au cours de l’exercice 2018. En effet, au 31 décembre 2019, le total bilan des banques en activité dans le pays s’est élevé à 6 472,40 milliards de FCFA, révèle le document du ministère des Finances. Cela fait une nette augmentation par rapport à l’année précédente quand le Conseil national du crédit (CNC) annonçait que ce total de bilan s’était chiffré à 5 596 milliards de FCFA à fin novembre 2018.

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    Cette performance se reflète sur le résultat net enregistré par l’ensemble des acteurs du secteur bancaire au Cameroun, avec un montant cumulé de 75,5 milliards de FCFA. Les dépôts quant à eux se situent à 4 870 milliards de FCFA, pour un montant total des crédits de 3 664,40 milliards de F CFA. Un an avant, l’on avait enregistré des dépôts clients de l’ordre de 4 175,4 milliards de FCFA, en augmentation de 3,7% par rapport à 2017. Tandis que les crédits accordés aux clients connaissaient un accroissement de 5,8%, passant de 3 318,8 milliards de FCFA à 3 512,9 milliards de FCFA. La note du ministère des Finances ne donne pas les détails sur le comportement individuel des banques. Toujours est-il que EcoMatin a appris de source généralement bien informées que l’établissement de crédit ayant enregistré la plus grosse performance en termes de total bilan est Afriland First Bank, avec plus de 1 600 milliards de FCFA de total bilan, soit près de 25% de l’ensemble. Microfinance En ce qui concerne le secteur de la microfinance, l’on apprend qu’à fin décembre 2019, le total bilan des 418 établissements de microfinance (EMF) agréé s’est chiffré à 32,80 % de celui des banques commerciales.

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    S’agissant des dépôts et crédits des EMF, ils représentent respectivement 18,50 % et 22,90 % des dépôts et crédits bancaires. Il ne s’agit pas en tout cas d’une bonne performance des EMF qui, depuis plusieurs années, ont vu certaines de leurs résultats en régression constante. Les données du ministère des Finances rappellent qu’entre fin décembre 2017 et fin décembre 2018, le total bilan des EMF est passé de 816,40 à 708,50 milliards de FCFA, soit une baisse de -107,80 milliards. Quant aux dépôts collectés par ces établissements, ils ont chuté de -154 milliards de FCFA en 2017 pour se situer à 514,2 milliards de FCFA en 2018, soit une baisse de 23,5% en glissement annuel. Les crédits octroyés par les EMF sont passés de 464,20 milliards de FCFA à 385,10 milliards de FCFA entre fin décembre 2017 et fin décembre 2018. Notons qu’au Cameroun, parmi les 418 EMF agréés u 31 décembre dernier, on compte 88,04% classés en première catégorie (dont 123 indépendants et 245 en réseau) ; 11,24% sont de deuxième catégorie, ce qui fait 47 EMF ; et 0,72% sont en troisième catégorie.

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  • Camtel : l’improbable mission de Judith Achidi

    « Faire de Camtel la première société de téléphonie du Cameroun et d’Afrique centrale», c’est l’objectif du plan de développement (2019-2025) de la Cameroon Telecommunications (Camtel), présenté en fin d’année 2019 par Judith Achidi. Portée à la tête de l’opérateur public de télécommunications le 14 décembre 2018, l’ancienne directrice commerciale régionale pour le Sud-Ouest a de grands projets pour la boite. «Dans cinq ans, je vois Camtel au firmament du secteur des télécommunications… Je vois déjà un Camtel Centrafrique, un Camtel Gabon, un Camtel Tchad…», rêve-t-elle dans une vidéo publiée en février 2020 sur le compte Tweeter de l’entreprise. Pour y parvenir, la nouvelle patronne de Camtel a élaboré un plan en trois étapes : stabilisation et relance en 2019; consolidation et expansion de 2020 à 2021 et prise du leadership de la transformation numérique de 2022 à 2025.

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    Il repose sur deux axes stratégiques : « customer centricity» et «change management». «Lesdits axes mettent le client au cœur des préoccupations, assurent la gestion du changement tout en garantissant la préservation de l’objet social de Camtel», précise Judith Yah Sunday. Atouts «Il n’est pas interdit de rêver. Il est même très conseillé de rêver grand! », Commente Beaugas Orain Djoyum. Pour le directeur de publication de Digital Business Africa, plateforme web d’informations stratégiques sur les TIC, les télécoms et le numérique en Afrique, «Camtel détient les moyens et les bases solides pour être le leader du marché des télécommunications dans la sous-région Afrique centrale». Il faut dire que depuis le 12 mars, Camtel détient trois licences.

    Cela est d’ailleurs présenté par la direction générale comme la première grande victoire du nouveau top management. Les deux premiers titres d’exploitation confortent le monopole dénoncé (voir encadré) sur la téléphonie fixe (une concession provisoire octroyée en 2003 avait expiré en 2007) et l’infrastructure de transport (12000 km de fibre optique, l’ADSL, quatre points d’atterrissement des câbles sous-marins et deux téléports vers les réseaux satellites). Et la troisième licence permet désormais à l’opérateur public des télécoms de se lancer dans la téléphonie mobile (2G, 3G, 4G). «C’est un atout énorme et unique dans la sous-région Afrique centrale», précise cet observateur averti du secteur. Mais pour Beaugas Orain Djoyum, l’échéance de 2025 fixée pour l’atteinte de cet objectif est irréaliste. Pour lui, l’horizon 2030 serait plus raisonnable. Il faut dire que malgré ses atouts, l’opérateur public des télécoms part de loin.

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    Selon l’observatoire annuel 2018 du marché des communications électroniques, rapport produit par l’Agence de régulation des télécommunications, Camtel est actuellement l’avant-dernier opérateur des télécoms au Cameroun. Avec 18,43% de parts de marché, il devance juste Nexttel, dernier venu dans le secteur (10,71%). Orange (chiffre d’affaires d’Orange Money inclus) et MTN (chiffre d’affaires de sa filiale Mobile Money exclu) sont au coude à coude avec respectivement 35,61 et 35,25% de parts de marché. Boulets Le pari est d’autant plus fou que, comme le reconnait Judith Achidi ellemême, l’opérateur historique a « de nombreuses difficultés de tout point de vue ». À la suite d’un audit réalisé dès son arrivée, il est ressorti que l’entreprise traine une dette financière colossale de près de 576,6 milliards de FCFA, soit plus de 5 fois son chiffre d’affaires annuel. Camtel qui réalise près de 50% de son chiffre d’affaires auprès des administrations publiques peine également à recouvrer ses créances. Selon le dernier rapport sur la situation des entreprises et des établissements publics, publié en septembre dernier par le ministère des Finances, les créances de l’entreprise publique sont évaluées à près de 288 milliards de FCFA au 31 décembre 2018.

    Pour atteindre ses objectifs, Judith Achidi a pourtant besoin d’argent. «Déployer, par exemple, la 4G que vient de décrocher Camtel sur l’ensemble du territoire national va nécessiter d’énormes ressources financières », avertit le directeur de publication de Digital Business Africa. Avec une capacité d’endettement quasi nulle, l’opérateur public des télécoms mises sur le recouvrement de ses créances pour se donner des marges de manœuvre. Pour cette année, l’entreprise ambitionne de recouvrer au moins 95% de ses créances. Déjà ambitieux, cet objectif est aujourd’hui hypothétique au regard de la crise économique causée par la pandémie de coronavirus. Camtel, qui revendique une hausse de 21 % de recettes d’exploitation en 2019, envisage de réaliser un chiffre d’affaires de 115,2 milliards de FCFA en 2020. Pour cela l’entreprise entend fidéliser au moins 85% des clients en améliorant la qualité de service, un autre tendon d’Achille de l’opérateur public. Pour y arriver, Beaugas Orain Djoyum conseille d’agir sur le personnel qui a encore «la mentalité de l’ancien système». Judith Achidi se montre consciente de la situation.

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    Mais on a peu de visibilité sur l’action qu’elle entend mener. Juste sait-on qu’il est envisagé d’accroître la motivation du personnel d’au moins 25%, d’aboutir à un taux d’assiduité et de présence au travail d’au moins 95% et d’améliorer de 100% le rendement de chaque personnel. «L’adéquation des effectifs aux besoins objectifs de Camtel», présentée comme nécessaire par le ministère des Finances ne semble cependant pas à l’ordre du jour. À ce jour, Camtel compte près de 3500 employés pour chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de FCFA. Ses concurrents Orange et MTN réalisent deux fois son chiffre d’affaires avec moins de 1000 employés chacun. Une analyse sommaire de l’organigramme de Camtel a permis à l’ingénieur principal des travaux des télécommunications Godfroid Ondoua qu’on pouvait supprimer jusqu’à 47 postes de directeurs, sous-directeurs et assimilés.

  • Péril sur le chantier du centre commercial Neo Congo Mall de Douala

    C’était le 29 novembre 2019, lors de la cérémonie de pose de la première pierre du Neo Congo Mall, gigantesque centre commercial, en remplacement du vieux marché Congo de Douala. Emmanuel Neossi, le promoteur de l’entreprise Neo industries, en charge de la construction du Neo Congo Mall de Douala, promettait à Georges Elanga Obam, le Ministre de la décentralisation et du développement local, «le respect des délais, voire une livraison avant terme». Huit mois après cette sortie fort rassurante, la tenue des délais de livraison de ce chantier devient hypothétique. L’état des lieux dressé par Jarvys Doumbe, Senior Project management du Neo Congo Mall, ne rassure guère. «Nous avons du retard sur l’achat du matériel. Nous aurons également du retard sur les nouvelles commandes à effectuer. Les délais de production seront forcément repoussés. Mais dans tous les cas il y aura un léger décalage sur les délais de livraison du chantier», a-t-il expliqué. « Il n’y a pas lieu de s’alarmer pour l’instant. On essaie de maîtriser tout l’ensemble du projet » Rassure-t-il par la suite.

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    Le projet Neo Congo Mall subit incontestablement les affres de la fermeture des frontières décidée par le gouvernement le 17 mars 2020 à cause de la crise sanitaire du coronavirus. 70% du matériel de construction de l’ouvrage provient de Chine, de l’Italie et de la Turquie. Sur le chantier, le rythme de travail a logiquement baissé. Effet négatif du Covid-19. Quelques ouvriers s’activent néanmoins pour parachever tant bien que mal la phase l du projet lancée en août 2019 par la construction du Bloc A, après la phase préparatoire démarrée en mai 2019.

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    Le Neo Congo Mall, nouveau marché Congo sous forme de centre commercial, est conçu en 2 bâtiments sur 5200 m2, blocs A et B, pour environ 3500 équipements marchands. Ses concepteurs parlent d’un complexe «des plus moderne» disposant d’un système de sécurité incendie de dernière génération, des restaurants, 300 places de parkings en sous-sol, des magasins de stockage, bureaux, un supermarché, des équipements de services (5 ascenseurs, 3 monte-charges, 1 car wash etc…). Le tout pour un budget de 27,9 milliards de Fcfa. Emmanuel Neossi annonce la création dans le projet Neo Congo Mall de 350 emplois directs pour le Property management, 7000 pour l’activité commerçante et environ 20.000 emplois indirects. 

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  • Paieries spécialisées : le Cameroun s’achemine vers la comptabilité de service

    Les arrêtés du ministre des Finances, le 11 juin 2020, portant création d’une paierie générale et des paieries spécialisées, restructuration des circonscriptions financières du Centre et de l’Extrême-Nord et création des trésoreries générales viennent donner un coup de fouet au la réforme comptable en cours. Le Plan de modernisation des finances publiques lancé en 2009, dans la mouvance de ce qui était alors le nouveau régime financier de l’Etat [adopté en 2007, NDLR], vise à contribuer à l’amélioration de la comptabilité générale base caisse, à promotion du nouveau mode de comptabilité lié à la gestion par la performance avec la mise en place des comptabilités en droits constatés et patrimoniale.

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    C’est dans cette même dynamique, souligne-t-on au ministère des Finances, que se situe le décret du 11 septembre 2019 signé par le Premier ministre, qui fixe le cadre général de présentation du Plan Comptable de l’Etat (PCE). Selon les analystes, ce texte apporte des innovations fortes au rang desquelles l’application du principe de constatation des droits et obligations aux opérations de recettes et dépenses, l’implémentation des règles de gestion patrimoniale (amortissement, provision…). Le Cameroun s’emploie ainsi au passage progressif de la comptabilité de caisse à la comptabilité d’exercice.

    Dans un article collectif « De la comptabilité de caisse à la comptabilité en droit constaté : Quels enjeux pour la gouvernance des Etablissements Publics Administratifs ? » paru en avril 2019 dans la Revue Internationale des Sciences de Gestion, Romuald Temomo Wamba, Anderson Yannick Mbatchou Ntchabet, Anicet Clément Mimche Kouotou et Ladifatou Gachili Ndi Gbambie expliquent qu’une méthode comptable est l’ensemble des principes comptables qui déterminent quand les effets d’opérations ou événements doivent être constatés à des fins d’information financière.

    Il existe toute une gamme de méthodes comptables dans les administrations publiques. Les deux extrémités de cette gamme sont la comptabilité de caisse et la comptabilité d’exercice qui est similaire à la comptabilité d’entreprise (appelée aussi « comptabilité en droits constatés », « comptabilité patrimoniale », « comptabilité de l’entreprise », etc.). Les bases d’enregistrement des opérations de l’Etat utilisées sont, dans la plupart des cas, la prise en charge des mandats et des titres de recettes par les comptables publics d’une part, le paiement ou l’encaissement d’autre part (comptabilité de caisse “modifiée”, par opposition à la comptabilité de caisse “pure” qui n’enregistre que les encaissements et les paiements).

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    Exhaustivité

    Pour les auteurs, on assiste à un mouvement vers la comptabilité d’exercice ces dernières années. D’ailleurs, les nouvelles directives de la Cemac et de l’Uemoa le recommandent. La comptabilité d’exercice permet de suivre l’ensemble des actifs et passifs. Cette méthode comptable s’impose pour le suivi des passifs, dont la dette publique, et des créances publiques. Elle permet, aussi, la mise en place de la comptabilité de gestion qui vise à calculer les coûts complets des opérations et produits.

    Avec la comptabilité « base droits constatés », un flux est pris en compte non seulement au moment de l’encaissement ou du paiement dans le tableau des flux de trésorerie, mais aussi dans le compte de résultat au moment où l’évènement économique sous-jacent augmente le patrimoine ou le réduit. Pour l’acquisition de consommables, le fait générateur de la charge est ainsi la réception de la commande par le service compétent, qui correspond à la phase de liquidation de la dépense. Dans le nouveau système, des écritures en partie double devront être passées au stade de la liquidation soit par le comptable public à partir d’une comptabilité auxiliaire en partie simple tenue par l’ordonnateur, soit directement par ce dernier sous le contrôle a posteriori du comptable. Le Cameroun a donc tout à y gagner.

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    Le Rapport de certification du compte général de l’Etat de l’exercice 2019, qui sera produit cette année par la Chambre des comptes de la Cour Suprême devrait nous permettre d’évaluer le niveau de mise en œuvre de cette réforme. Seul hic, c’est le Décret portant Règlement sur la Comptable Générale Publique (Rgcp) dont l’alignement sur la Directive Cemac y relatif qui est encore attendu.

  • Communauté portuaire : un centre médical baptisé au nom de Jean Claude Genoni

    La coopération entre le Port autonome de Douala (PAD) et l’Union européenne (UE) se porte manifestement bien. Illustration faite ce 19 juin où l’institution européenne a remis à l’autorité portuaire un important don en matériel de protection contre la Covid-19, ainsi que des équipements médicaux d’une valeur de 32 millions de FCFA.  Cette donation qui a été réceptionnée par le Directeur général du port autonome de Douala Cyrus Ngo’o, était constitué de cartons de gels hydro alcooliques, combinaisons et gants jetables pour personnel médical, masques faciaux, savons liquide et thermoflash entre autres. Objectif, appuyer la lutte contre la limitation de la propagation sur la place portuaire. Le don ainsi réceptionné rentre dans le cadre du projet WECAPS, projet européen destiné au renforcement de la sécurité et de la sûreté des ports d’Afrique de l’ouest et du centre. «Compte tenu du contexte lié au covid-19, une partie des fonds du projet est réorienté pour la dotation de matériels en kits de protection, consommables, savons sur différents ports africains» a indiqué Nicolas Barthélemy, le représentant de l’ambassadeur de l’Union européenne au Cameroun.

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    Cet appui intervient au moment où le port autonome de Douala s’est engagée dans une riposte énergique contre la pandémie mondiale. Le Chef de Bataillon Nicolas Barthélemy a encouragé les autorités portuaires à poursuivre leur action contre le corona virus, mais surtout à observer scrupuleusement les mesures barrières au sein de la plateforme. Assistait à la cérémonie, le Commandant du 20ème groupement des sapeurs-pompiers du Littoral, Kadre Abdiel. 

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    Au sujet de la riposte anti-covid déployée sur la place portuaire, la communauté portuaire s’est dotée d’une nouvelle unité. Il s’agit du centre médical du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac), qui abrite désormais une unité spéciale d’isolement pour patient de Covid-19. D’après Cyrus Ngo’o «le port de Douala étant le poumon économique du Cameroun, il doit être préservé de la pandémie actuelle afin de maintenir ses performances au profit de l’économie camerounaise». Ledit centre médical a été baptisé au nom de Jean Paul Genoni, premier vice-président du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac). Gestionnaire du Terminal mixte fruitier  de Douala, Jean Paul Genoni est décédé ce 24 mai 2020, de suite de maladie.

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  • Intégration : le courant passe entre le Cameroun et le Tchad

    Quelque 9 millions de personnes dont 6,5 millions au Cameroun et 2,4 millions au Tchad sortiront bientôt des ténèbres avec l’arrivée de l’électricité dans leurs localités. Ces populations sont directement concernées par le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad. Ce projet devrait connaitre un coup d’accélérateur bientôt. La Banque mondiale a approuvé le 16 juin 2020, un financement de 385 millions de dollars (252,5 milliards de FCFA) en faveur de la promotion de l’interconnexion électrique régionale et du renforcement de l’approvisionnement en énergie électrique du Cameroun et du Tchad. Le 6 avril dernier déjà, le projet a bénéficié d’un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) pour 147,85 milliards de FCFA.

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    Outre les populations des localités riveraines des lignes d’interconnexion construites, les bénéficiaires directs du projet sont : la Société nationale d’électricité (SNE) pour le Tchad ; au Cameroun, il s’agit de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel), l’Agence de l’électrification Rurale (AER) et ENEO (concessionnaire du service public de l’électricité). Ils vont exploiter les infrastructures de transport et de distribution d’électricité mises en place. Le projet consiste en la construction d’une ligne principale HT 225 kV entre Ngaoundéré, Maroua (Cameroun) et Ndjamena (Tchad), d’une bretelle de ligne HT 225 kV entre Maroua (Cameroun), Bongor, Guelendeng et Ndjamena (Tchad), des Postes de transformation HT/MT associés, ainsi que des réseaux de distribution, pour l’électrification rurale, le long des couloirs de ligne. La longueur totale des lignes HT à construire est d’environ 1024 km dont 786 au Cameroun et 238 au Tchad.

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    Le nombre de localités à électrifier le long de ces lignes est de 478 soit 409 au Cameroun et 69 au Tchad. L’interconnexion des moyens de production et de transport de l’énergie électrique du Cameroun et du Tchad permettra des gains importants en coûts de production au profit direct des sociétés nationales d’électricité. A travers l’électrification des localités riveraines des lignes d’interconnexion, le projet permettra d’augmenter le taux d’accès à l’électricité dans les deux pays et contribuera d’une manière générale à l’amélioration des conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté. Intégration sous régionale L’on rappelle au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) que ce projet répond à la volonté des deux pays d’optimiser l’utilisation de leurs ressources énergétiques par l’intégration des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. Pour la directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale, Deborah Wetzel, « le nouveau projet va démontrer clairement les avantages économiques de l’intégration régionale, mais il jouera aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès à l’électricité pour des populations qui comptent parmi les plus pauvres du continent, contribuant ainsi à réduire les inégalités. » Le prêt de la Banque mondiale est considéré par les deux pays comme un projet prioritaire qui leur permettra de relever les principaux défis auxquels sont confrontés leurs secteurs énergétiques respectifs.

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    Il assurera le financement de la première structure d’interconnexion haute tension d’Afrique centrale. Ses retombées se feront sentir bien au-delà des frontières du Cameroun et du Tchad puisqu’il constituera un modèle et une source d’encouragement pour d’autres pays qui pourraient tirer profit du commerce de l’électricité, et conduira à terme à l’établissement d’un consensus en faveur de l’intégration régionale des réseaux d’énergie électrique.

  • Concours Pierre Castel : les représentants du Cameroun sont connus

    Les finalistes de l’édition 2020 du concours Pierre Castel pour le Cameroun sont déjà connus. Ils porteront le drapeau tricolore du pays devant le grand jury de Bordeaux présidé par Pierre Castel. Il s’agit de Leuwing Ngounouo Delors avec son projet d’extension d’une unité semi-industrielle de production de chips de banane plantain et Mboudie Domche Emmanuel Clovis pour la transformation et commercialisation d’un thé aromatisé  à base de Gareinia kola.

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    C’est à l’issue de l’audition des 10 candidats le 12 juin dernier devant le jury camerounais présidé par Emmanuel de Tailly, Directeur général du Groupe SABC, que les différents postulants ont été classé par ordre de mérite.

    Les récompenses à l’issue de ce concours sont telles que suit. Les finalistes qui se présenteront devant le jury de Bordeaux recevront une dotation de 15 000 euros, une formation et un accompagnement personnalisé pour la première place et 5000 euros et une formation pour la seconde. Du 3ème au 9ème porteur de projets les candidats recevront une formation entrepreneuriale certifiant par e-learning.

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    Notons que le prix Pierre Castel a pour objectif d’identifier et de soutenir de jeunes entrepreneurs qui contribuent au développement économique, social et environnemental, dans les secteurs agricoles et agroalimentaires.

  • Camair-Co : vers un bras de fer entre le personnel et la direction générale

    Coup de théâtre. Quelques heures seulement après l’entrée effective de la suspension de contrats d’une partie des employés de la Cameroon Airlines Corporation (Camair co), la décision ne fait guère l’unanimité. Les 6 syndicats du transport aérien (STTA, SNPNC, SNPTA, SYNTAS, SPINAC, SNFDA) ont marqué, illico presto, leur opposition à cette décision signée le 19 juin 2020 par Louis Georges Njipendi. «Le vendredi 19 juin 2020 après 17h, le Directeur général a publié la décision n°013 du 19/06/2020 relative à la mise en chômage technique  de 371 personnels dès ce lundi 22 juin 2020. Les lettres y relatives ont commencé à être transmises par mail à ces travailleurs, y compris à certains délégués du personnel et présidents de syndicats, ayant par ailleurs été touchés par les nominations et redéploiements du personnel effectués quelques jours auparavant», mentionne d’attaque le communiqué conjoint signé par Ngom Mambingo, Joseph Bekel, Eyoum Kokolo, Jules Bebga et autres.

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    Le directeur général de Camair-co a en effet placé sous régime de chômage technique 205 employés de la compagnie aérienne pour une période de trois mois renouvelables: 22 juin 2020 au 21 septembre 2020, mais ne pouvant excéder 6 mois, d’après les dispositions du code du travail de la République du Cameroun. Réunis d’urgence en assemblée intersyndicale, les 6 présidents de syndicats et leurs bureaux respectifs indiquent, tout en prenant acte de la décision du directeur général de Camair co, que «le dossier du chômage technique est actuellement au niveau du conseil d’administration dont ils attendent la position pour aviser». Plus précisément, l’intersyndicale du transport aérien met une fois de plus dos à dos, le président du conseil d’administration et le directeur général. Désavouant par ailleurs Louis Georges Njipendi Kouoto : «…par conséquent, nous présidents des syndicats soussignés, demandons aux travailleurs de ne pas tenir compte de cette décision unilatérale et de vaquer normalement à leurs occupations».

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    Ce énième bras de fer étant ainsi engagé entre les syndicats et le manager intervient au moment où la compagnie aérienne camerounaise connaît de graves problèmes structurels et conjoncturels. Dans sa décision de ce 19 juin 2020, le directeur général de l’entreprise justifiait l’acte pris par «une baisse d’activités et l’absence de revenus», suite notamment à la pandémie de covid-19. Le STTA, SNPNC, SNPTA, SYNTAS, SPINAC, SNFDA n’entendent pourtant pas de cette oreille. Ils promettent d’ailleurs davantage «parallèlement, nous mettrons en œuvre toutes les actions jugées utiles pour faire valoir la position des partenaires sociaux qui militent pour une reprise des opérations dès l’ouverture des frontières, soutenu par un plan de relance solide, de nature à assurer la pérennité des emplois décents aux travailleurs, à garantir au Cameroun un instrument de souveraineté qu’est sa compagnie aérienne nationale».

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