Jour : 29 juin 2020

  • Faux recrutements : un business lucratif au Cameroun

    Juin 2019. Coup d’éclat à la délégation régionale du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle pour le Centre. Il est annoncé que les responsables de cette délégation ont démantelé, en son sein, un vaste réseau de recrutement fictif d’employés permanents et d’ouvriers champêtres. Les « recruteurs » proposaient des offres alléchantes : 11 500 emplois permanents disponibles ; 40 000 ouvriers champêtres pour une fourchette salariale entre 60 000 FCFA et 600 000 FCFA. Très rapidement, les enquêtes vont montrer que ce réseau fonctionnait au sein de la délégation régionale depuis plusieurs années avant son démantèlement, avec la complicité de certains agents de l’administration publique. Et des milliers de jeunes camerounais à la recherche de l’emploi ont mordu à l’hameçon, payant sans rechigner les frais de dépôts de dossier pour des montants allant jusqu’à 25 000 FCFA. Ils se sont fait prendre dans la nasse de l’arnaque, rassurés par ces agents du Minfopra qui faisaient office de caution morale.

    Mais, ce n’est pas l’unique méthode des rés eaux d’escroquerie sur l’emploi. Les modes de soumission des candidatures sont le premier indicateur pour détecter si l’on est en présence d’une arnaque sur l’emploi. Grandes entreprises, organisations non gouvernementales et multinationales recrutent généralement à travers des plateformes spécialisées. Les entreprises de placement comme le FNE ou Apave aussi. Sauf que les arnaqueurs créent de fausse plateformes qui trompent parfois la vigilance des plus crédules.

    Multiples méthodes

    A défaut de ces plateformes, les faux recruteurs utilisent généralement les adresses mails. Le procédé est utilisé par les institutions. C’est par exemple pourquoi le Fonds alimentaire mondiale (FAO) écrit sous l’adresse HR-c a me roon@fao.org , utilisant son nom de domaine. Les faussaires contrefont cette adresse et en créent une autre qui peut être intitulée HR-cameroon.fao@yahoo.com. Lorsqu’il n’est pas vigilant, la personne contactée se fait prendre au piège.

    Avec l’avènement des réseaux sociaux, de plus en plus utilisés dans le pays sans une grande attention des utilisateurs, les arnaqueurs trouvent un terreau florissant. La différence étant que les contacts se font de manière virtuelle, et ensuite on vous demande de l’argent au bout de quelques échanges. Alors que les recruteurs sérieux invitent généralement quelque part, notamment dans des bureaux où les chercheurs d’emplois rencontrent d’autres personnes.

    Le développement des modes de paiement électronique leur a facilité également la tâche ; les services préférés étant Orange Money et MTN Mobile Money, et d’autres aussi ne se gênent pas de demander le règlement des prestations par un mandat Express Union ou un autre bureau de transfert d’argent. Le « client » n’hésite pas. Il est en confiance. Le fait est qu’il aura déjà été préparé en amont. Les groupes WhatsApp sont en effet créés où sont intégrées les présumées victimes. Ces groupes servent à distribuer aux chercheurs d’emplois des contrats – qui sont bidons – mais souvent bien pensés, même si on y note des fautes et des contradictions. L’un des meilleurs appâts est le très grand nombre de postes proposés dans une annonce de recrutement, atteignant parfois 300 ou 400 offres. Et le clou étant, bien évidemment, des salaires mirobolants. Pour un poste de secrétaire dans une PME, par exemple, les faux recruteurs proposent 200 000 FCFA, chose rarissime dans le contexte camerounais. Sauf que, les chercheurs d’emplois se laissent prendre, dépense en espérant « récupérer » cela dès la prise de fonctions. Malheureusement, ils ne sont jamais embauchés…

    Lire aussi : A cause du Coronavirus, 87% d’entreprises camerounaises ont mis en chômage ou réduits leurs effectifs

  • Financement : pourquoi les projets de la BAD freinent au Cameroun

    Le Cameroun a du mal à relancer son économie. Et pourtant, le pays reçoit des financements de nombreux partenaires. La Banque Afrique de Développement (BAD) en fait partie. Ses projets financés au pays ne sont pas exécutés dans les délais. En séjour au Cameroun, une forte délégation de la BAD a été reçue le 2 mars 2020 par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire. Le but de cette visite était de « s’entretenir avec les autorités de chaque pays sur le développement économique et social et de savoir quels sont les problèmes auxquels ils font face, au-delà des notes techniques données par la direction de la banque », souligne Freddy Matungulu, administrateur de la BAD.

    Lire aussi : Covid-19 : la BAD présente sa stratégie pour assurer la sécurité alimentaire

    Au terme des échanges, il ressort que les freins au développement des projets de la Banque Africaine de Développement sont de plusieurs ordres. Notamment : le retard dans la mobilisation des décaissements des fonds pour les projets, un fort taux d’endettement rapporté au PIB (Produit Intérieur Brut), le contexte socio politique avec notamment la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ou encore la lutte contre Boko Haram.

    Non-respect des délais

    Il faut également noter les retards constatés dans la mise en service des ouvrages. Les causes évoquées sont, la faiblesse de la qualité à l’entrée, notamment de la maturation des projets, les lenteurs dans la passation des marchés, dans le déblocage des fonds de contrepartie et quelque fois la faible qualité des demandes de paiement. Selon l’institution bancaire, de nombreux défis restent encore à relever dans le cadre de la coopération entre la BAD et le Cameroun. En particulier dans les délais existant entre la date d’approbation et la date de signature des projets, la date d’approbation et la date de mise en vigueur du projet, et entre la date d’approbation et la date du premier décaissement.

    1 300 milliards de FCFA

    Près de 23 projets ont déjà bénéficié des financements de la BAD au Cameroun. Soit 14 projets nationaux, 5 projets régionaux et 4 projets du secteur privé. De manière détaillée, 62% de ces ressources sont injectées dans les secteurs du transport/TIC ; la gouvernance, 17% ; l’agriculture et l’environnement, 11% ; l’eau et l’assainissement, 2%. Ces projets sont évalués à plus de 1 300 milliards de FCFA. Parmi les projets réalisés par la BAD au pays, l’on peut évoquer le corridor Yaoundé-Brazzaville, la construction du pont sur le Ntem, le projet de dorsale à fibre optique et le câble sous-marin mis en eau à Kribi, entre autres. Les prochains défis entre les deux partenaires résident maintenant dans la mise en oeuvre et le suivie d’évaluation de ces opérations d’envergure sur le terrain, vérifier l’impact des projets pour le bien-être des populations.

    Lire aussi : Covid-19 : la BAD mobilise plus de 6,2 milliards de F CFA pour la Cemac

  • Guinness Cameroon investit 2,5 milliards FCFA par an pour l’achat du Sorgho

    Chaque année Guinness Cameroun achète pour un montant de 2,5 milliards de FCFA du sorgho à 4500 producteurs regroupés dans deux grandes Coopératives notamment le Conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun (Cropsec) ou encore la Société coopérative de commercialisation des céréales du Nord (Sococcen). Le model d’affaire des deux coopératives est de collecter, nettoyer empaqueter et vendre le sorgho produit par environ 4 620 cultivateurs membres de quatre grandes coopératives dans les régions du Nord et de l’Extrême- Nord.

    Lire aussi : Guinness Cameroon fête 50 ans d’activités

    Avec ces cultivateurs de sorgho, la filiale du britannique de Diageo a noué des partenariats pour sa chaîne d’approvisionnement, a-t-on appris à l’occasion du lancement de la célébration des 50 ans de cette firme brassicole au Cameroun. Mariam Haman A d a m a , c o o r d o n n a t r i c e du Conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun (Cropsec), dans une interview accordée à la « Voix du paysan », explique les termes du contrat qui lie son organisation à la Société Guinness Cameroon suite à la mise en relation par le PIDMA.

    Lire aussi : SABC, UCB et Guinness rassurent sur la disponibilité des produits

    « Chaque année, cette société brassicole passe une commande qui varie entre 250 tonnes à 400 tonnes de sorgho de variétés blanche et jaune à notre coopérative par récolte. Celle-ci collecte le sorgho auprès des membres puis veille nettoyage afin de respecter les normes de qualité GSCA avant de procéder à la livraison à Douala. A ce jour, l’entreprise utilise près de 12 000 tonnes de sorgho par an dans son processus de production », informe-t-elle.

    Retombées

    Dans l’optique de réduire l’importation de ses matières premières pour la fabrication de ses produits, l’une des mesures engagées par Guinness Cameroon a été de stopper l’utilisation du Malt importé au profit du sorgho cultivé dans les grands bassins de production au Cameroun. Et pour assurer la pérennité de cet intrant, Guinness Cameroon est parmi les premières unités agro-industrielles à s’être engagées auprès du gouvernement camerounais, dans le cadre du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma).

    Mieux, le partenariat entre les producteurs de sorgho des régions du Nord et de l’Extrême-Nord et Guinness Cameroon a rendu possible le montage d’une unité de stockage et de décorticage du sorgho dans la partie septentrionale du pays. Financé à 633 millions de FCFA, elle a été officiellement inaugurée le 10 janvier 2020 dans la région du Nord, par le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe.

    Grâce au Programme « Grandir avec Diageo », de nombreuses vies ont été impactées à travers le projet de la chaîne d’approvisionnement en sorgho. A ce jour, environ 6 000 personnes gagnent directement ou indirectement leur vie dans le pays. Pour rappel, Guinness Cameroun détient 16% de parts de marchés derrière les SABC. Elle couvre plus de 150 marques de vins, bières et spiritueux.

  • Radiodiffusion : Où est passée la TNT ?

    Depuis l’annonce de Canal+ Cameroun d’augmenter les coûts de ses bouquets dans le pays, une vive polémique est ressortie autour du basculement du Cameroun à la Télévision numérique terrestre (Tnt). Après un mois de retard par rapport à la date butoir fixée par l’Union internationale des télécommunications (Uit), le gouvernement avait annoncé en grande pompe, le 14 juillet 2015, ce basculement. Alors ministre de la Communication (Mincom), vice-président du Comité national de pilotage de la migration de l’analogique au numérique, et PCA de la Cameroon Radio Television (Crtv), Issa Tchiroma Bakary avait indiqué que 1 000 ménages de Douala et Yaoundé étaient concernés par cette phase technique au terme de laquelle les décodeurs destinés aux téléviseurs analogiques devaient être mis en vente à un prix suffisamment accessible aux populations. En tout, 12 chaînes dont huit nationales (Crtv, Canal 2 International, Equinoxe Tv, Vision 4, Stv, Ltm, Dbs et Camnews 24) et quatre étrangères (France 24, Bbc World News, TV5 Monde Afrique et Tiji) constituaient le bouquet Cam-Dtv, extensible à une trentaine de chaînes. Il avait également donné un délai de deux ans pour que les huit autres chefs-lieux de régions soient couvertes par la Tnt. Cette migration d e l’analogique au numérique incluait aussi la réhabilitation de la Crtv qui disposait depuis plusieurs années d’un outil obsolète, pour un coût global de 110 milliards de FCFA.

    Lire aussi : La CRTV cherche 40 milliards de F CFA pour basculer vers la TNT

    Et avec ce basculement, la Crtv télé devait éclater en six avec la naissance de cinq chaînes thématiques. A ce jour, seul Crtv News et Crtv Sports diffusent effectivement. Du matériel de pointe avait pourtant été acquis, notamment de nouveaux émetteurs installés à Yaoundé et Douala – en plus de celui de Camtel, utilisé dans la phase pilote –, une demi-douzaine de cars de production dotés de 20 et 12 caméras. Pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) attribuée au Cameroun. Risques d’amortissement A ce jour, ce matériel dernier cri, qui a fait ses preuves lors de la Can féminine organisée au Cameroun en novembre et décembre 2016, est sousutilisé, avec tout ce que cela comporte comme risques d’amortissement. Si le coût global des équipements acquis pour le compte de la Crtv n’a jamais été communiqué officiellement, il faut relever que le gouvernement n’a pas mis entièrement à disposition les fonds nécessaires pour l’opérationnalisation de la Tnt dans le pays. Sur le terrain, cinq ans après, le bouquet Cam-Dtv, distribué par le ministère de la Communication à certaines administrations publiques et privées lors du lancement, a non seulement gardé le nombre de chaînes de départ, mais il est crypté en permanence. Mais, étonnamment, tout se passe comme si, ni le gouvernement ni la Crtv ne voulaient plus parler du basculement à la Télévision numérique terrestre.

    Lire aussi : Communication : la société TNT Africa Cameroun S.A revoit ses ambitions à la hausse

    Le Comité national de pilotage de ce projet, présidé par le Premier ministre est simplement en hibernation depuis l’arrivée de Joseph Dion Ngute à l’immeuble « Etoile ». Pour mémoire, la mise en œuvre du projet de basculement de l’analogique au numérique au Cameroun a été instruite par le président de la République en 2009, trois ans après l’accord de Genève (Suisse) de 2006, signé à l’initiative de l’Union internationale des télécommunications (Uit). Les pays africains avaient jusqu’au 17 juin 2015 pour s’arrimer à cette technologie qui offre une plus grande ouverture au marché et surtout, qui booste les capacités de production en termes de chaînes à diffuser. « Grâce à cette technologie, l’on économisera à terme plus de 100 milliards de FCFA », avait juré l’ex-ministre de la Communication, lors d’une conférence de presse, en juin 2015 à Douala. Déploiement de la 4G Consultant en audiovisuel numérique, Théodore Ndanga a expliqué il y a deux ans que « la bande utilisée en analogie pour une chaîne peut faire passer huit chaînes en numérique. Donc, si on passait au numérique, l’on pourrait réduire cet espace au septième et il va rester six septièmes à attribuer comme bande passante dans d’autres secteurs des nouvelles technologies, de la téléphonie mobile ». Jusque-là, regrettait-il, « on n’arrive pas encore à rentrer véritablement dans ce que l’on appelle 4G au Cameroun. Beaucoup d’opérateurs déclarent avoir cette technologie, mais elle n’évolue pas sur la bande requise. Cette 4G fonctionne sur la bande 2G. Il n’y a pas de bande passante à attribuer. Donc, si on libère un peu plus d’espace sur les bandes analogiques utilisées par les télévisions, on en attribuerait facilement pour la 4G, et pour toutes les nouvelles technologies. On devait développer l’internet à un niveau très avancé ».

  • MTN Cameroon enregistre un chiffre d’affaires de 218 milliards de F en 2019

    La filiale camerounaise de l’opérateur sud-africain des télécoms Mobile Telephone Network (MTN) résiste mieux à la crise. Malgré le contexte sécuritaire difficile dans les régions du NordOuest et du Sud-Ouest où ses installations ont été attaquées par les séparatistes-terroristes de l’Etat fantôme d’Ambazonie, et qui ont eu un impact sur les performances de l’entreprise, MTN Cameroon a retrouvé la croissance au cours de l’exercice précédent. Son chiffre d’affaires, selon les résultats consolidés au 31 décembre 2019 et publiés le 11 mars dernier, s’est établi à 218,7 milliards de FCFA au 31 décembre 2019, en hausse de 3,2% par rapport à l’année précédente.

    Lire aussi :  MTN va réduire ses investissements en 2020 à cause du coronavirus

    MTN Cameroon retrouve ainsi la croissance, après quatre années de net recul. Cette croissance du chiffre d’affaires, explique-t-on, amorcée dès le quatrième trimestre de l’année 2018 a cumulé à près de 10% au cours des six derniers mois de l’exercice 2019, tirée par la forte progression des services Data avec plus de 3,5 millions d’utilisateurs et la croissance soutenue de l’activité mobile money qui compte désormais plus de 8 millions d’utilisateurs. Une autre explication de ce retour de la croissance, c’est le nombre d’abonnés de MTN Cameroon qui a crû de 26,25% en un an, soit près de 2 millions de nouveaux abonnés gagnés en un an. Avec 10,1 millions d’abonnés et 49,5% de parts de marché, MTN Cameroon s’impose donc comme le leader incontestable du secteur des communications électroniques au Cameroun. Nouvelle phase de croissance Commentant ces résultats, Hendrik Kasteel, directeur général de MTN Cameroon précise que : « grâce à la confiance de nos clients et à l’engagement extraordinaires de toutes nos équipes, nous avons pu réaliser une solide performance dans un environnement difficile. Avec 10 millions d’abonnés et des performances positives améliorées trimestres après trimestres depuis la fin de l’année 2018, MTN Cameroon est aujourd’hui en bonne position pour entrer dans une nouvelle phase de croissance. En cette année 2020 où l’entreprise célèbre ses 20 ans de présence au Cameroun, elle a à cœur d’apporter plus de valeur à ses clients pour qu’ils soient davantage satisfaits et fiers de faire partie de la plus grande communauté au Cameroun. Également, nous envisageons de continuer à investir, pour pousser l’agenda numérique du Cameroun ».

    Lire aussi : Covid-19 : MTN, Orange, Nexttel et Camtel accentuent la sensibilisation

    Les bonnes performances de MTN Cameroon, rappelle-ton, sont le fruit de la stratégie orientée clients mise en place par l’entreprise avec des investissements importants pour l’extension du réseau et l’amélioration de la qualité des services. L’agence internationale Rohde & Schwarz a d’ailleurs reconnu le réseau MTN comme étant le meilleur du Cameroun sur les services de voix et d’internet mobile ; tandis que les Camerounais apprécient MTN comme étant le N°1 en NPS dans le secteur. L’entreprise affirme également avoir mis un accent particulier sur le développement de son activité mobile money qui est aujourd’hui non seulement le portefeuille mobile le plus disponible et le plus sûr du Cameroun, mais aussi le seul portefeuille mobile disposant de la certification GSMA dans toute la zone CEMAC.

    Lire aussi : COVID-19 : MTN Cameroon donne accès gratuit à 30 sites web d’éducation

  • Chantier naval : Le nouveau top management prend fonction

    Le Chantier naval et industriel du Cameroun a de nouveaux dirigeants aux commandes depuis ce 26 juin 2020. Roland Maxime Aka’a Ndi et Webnjoh Abel Bobuin Bisiya ont été respectivement installés aux postes de Directeur général et Directeur général adjoint de la structure, à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire présidé par Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le Ministre des transports. Au menu de cette session une communication spéciale du Ministre des transports désignant les deux personnalités, suivie de leur installation immédiate. Le Chantier naval et industriel du Cameroun fonctionnait en effet sans manager général depuis le 25 avril 2020. Date du décès d’Alfred Forgwei Mbeng,  Directeur général depuis 2014. Désormais à la tête du Cnic, le tandem Aka’a Ndi-Bobuin Bisiya aura pour principaux défis la poursuite de la restructuration de l’entreprise aujourd’hui moribonde. Sur leur table également, l’apurement du passif social et fournisseur du Cnic, la modernisation du matériel de production, la recherche de nouvelles débouchés, la maîtrise des effectifs et la gestion de la masse salariale. 

    Lire aussi : Nécrologie : le directeur général du chantier naval inhumé à Douala

    Le Chantier naval et industriel du Cameroun a longtemps défrayé la chronique des grèves à répétition. Annoncé plusieurs fois en banqueroute, il a été plusieurs fois sauvé du naufrage par l’Etat du Cameroun. Avec un chiffre d’affaires régulièrement en chute libre, le Cnic s’est transformé au fil des années à un véritable gouffre à sous. En l’espace de 10 ans, ce chiffre a en effet dégringolé de 40 milliards de FCFA jusqu’en 2014, 12 milliards de FCFA après 2015, et à moins de 4 milliards de FCFA actuellement. Du fait de ses problèmes chroniques de trésorerie, le Cnic a engagé une cure d’amaigrissement de ses effectifs, conformément à un plan de restructuration étalé de 2015 à 2017. C’est ainsi qu’Alfred Forgwei va procéder en 2018, à un licenciement massif de 270 employés. Alors que l’entreprise en comptait près de 800.

    Lire aussi : Modernisation : le port de Douala réceptionne de nouvelles dragues

    Avant sa nomination comme Directeur général du Chantier naval et industriel du Cameroun, Roland Maxime Aka’a Ndi occupait le siège de Directeur général adjoint de cette structure depuis 2014, après avoir fait ses preuves comme inspecteur des services au Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat).

    Ingénieur principal de l’aéronautique Webnjoh Abel Bobuin Bisiya a également occupé la fonction de Chef de division des études, de la planification, de la programmation et de la coopération au Ministère des transports. Depuis 2008, date du limogeage de Zaccheus Forjindam, l’ancien Directeur général, le Chantier naval et industriel du Cameroun a connu plusieurs managers : Bernard Bayiha, Seoung-Rok Yang et Alfred Forgwei Mbeng. 

    Créé le 5 février 1998,  le Chantier naval et industriel du Cameroun a pour mission la réparation et la construction navale, est une agence en consignation, effectue la maintenance des équipements pétroliers Onshore/Offshore, réhabilite par ailleurs les plateformes pétrolières, offre des services industriels et d’interventions en haute mer avec des équipes volantes. Doté d’un capital social de 18.842.700.000 FCFA, l’entreprise a pour principaux actionnaires le Ministère des finances (Minfi), la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), le Caisse de stabilisation des produits des hydrocarbures (Csph), le Port autonome de Douala (Pad), la Société nationale des hydrocarbures (Snh) et Consignation et Logistique du Golfe de Guinée (Clgg). Louis Claude Nyassa demeure Président du Conseil d’administration. 

  • Covid-19 : les opportunités socioéconomiques qui s’offrent au Cameroun

    « La Covid 19 n’est pas encore derrière nous. Certains sont déjà dans la deuxième vague, à l’instar de la Chine dans l’une de ses régions. D’autres redoutent cette deuxième vague à l’instar de la France qui sculpte les statistiques et les relâchements des mesures de sécurité çà et là dans les populations, de peur qu’on en arrive à elle. Mais tout le monde est unanime pour dire que cette pandémie est la plus destructrice que l’humanité ait connue et les changements dans les modes de vie sont inéluctables, qu’on le veuille ou non. Certains pays développés tels la France ont déjà commencé à prendre des mesures socioéconomiques et écologiques qui sont déjà en application ou en prospectives suivant l’évolution de la pandémie. Les mesures qui se prennent ou celles à venir sont les fruits des observations et des analyses du vécue pendant la crise. Je veux dire les enseignements tirés de la vie socioéconomique des populations pendant la pandémie. Des mesures heureuses ou malheureuses c’est selon, que l’Etat accepte de supporter pour maintenir un semblant d’équilibre social ou pour relancer les économies affectées. Les enseignements à tirer de la pandémie et les opportunités pour l’économie

    Lire aussi : Coronavirus : quel fonds de soutien pour les PME

    1.Je commencerais par vous faire remarquer que nous n’avons de stocks de réserve alimentaire nulle part au Cameroun et nous sommes permanemment dans la ligne de mire de la crise alimentaire. C’està-dire l’incapacité de toutes les populations à se nourrir simplement, sans parler de quantité ni de qualité et de prix qui sont du ressort de la sécurité alimentaire. Au Cameroun les productions alimentaires sont extrêmement faibles en rapport à la croissance des populations, et pour y faire face on importe de plus en plus de denrées. De la production à la consommation il n’existe aucune organisation, aucune structuration qui puisse aider à compiler les données et gérer la fluidité des productions et des demandes. Situation qui ouvre un champ d’opportunité dans les cultures qu’on pourrait considérer de stratégique. J’ai cité : Le riz, le maïs, les tubercules, le sorgho…etc. Des opportunités tant dans les productions que dans les technologies de transformation et de commercialisation. Bref, dans les industries agroalimentaires en générale. Parlant des bassins de production, on pourrait en compter des dizaines au Cameroun. Tenez par exemple : région de l’Extrême nord : riz, soja, oignon, haricot ; région du Nord : arachide, oignon, haricot ; région de l’Adamaoua : igname ; région de l’Ouest : maïs, haricot, pomme de terre ; région du Centre : igname, plantain ; région du Nord-ouest : maïs, pomme de terre, riz. Le Maïs, le riz, le sorgho et les tubercules transformés en farine ou non, sont les cultures locales qui entrent fortement en concurrence avec ces importations.

    Lire aussi : Le coronavirus impose le report des investissements dans le secteur privé

    2. Les mesures de confinement total très efficaces contre la propagation du coronavirus ne sont malheureusement pas envisageables dans le contexte économique de la plupart des pays d’Afrique noire. Car ils n’auront pas les moyens financiers nécessaires pour accompagner les populations à survive du confinement et aider le pays à se relever de la crise économique qui suivrait ce confinement

    3. La nécessité de rendre de milieu rural agréable à vivre, nous ramène au cœur des problématiques d’aménagement des terroirs dans ses aspects des productions agricoles et de valorisation de ses diversités et atouts touristiques ; sans oublier ce champs extrêmement prolifique que constituent les forêts et la diversité naturelle de nos écosystèmes. Imaginez ce que nous procurerait l’exploitation intelligente de notre biomasse avec la vente de la taxe Carbonne.

    4. Voyez-vous, La renégociation des accords de partenariats internationaux tels que les APE s’impose. La pandémie a remis en cause certaines certitudes. Fini, pourrait-on dire les illusions de la mondialisation, les certitudes de la « sagesse des marchés » ou du progrès technologique. On semble tous ramenés à l’essentiel et à une vision plus modeste, espérant que demain sera un autre jour. Le Président français réalise je le cite : « C’est une folie que 80% des médicaments soient produits en Chine ou Inde alors qu’on a laissé fermer les laboratoires, que 30% de l’alimentation vient de l’extérieur. » Les mots «souveraineté alimentaire » et « résilience des agricultures familiales » se trouvent réhabilités et si on tire les leçons surtout dans le domaine agricole et celui des négociations commerciales. Ce sont d’immenses opportunités économiques qui se présentent dans diverses chaines de production !

    5. La médecine traditionnelle et la phytothérapie reprennent leurs galons. Dans les familles aujourd’hui, chacun y va de sa potion contre le paludisme dont les symptômes ont des similitudes avec ceux de la Covid-19. Il y en a de toutes les couleurs, à boire ou à croquer. D’autre n’attendent même pas les symptômes pour en consommer. Autant d’opportunités sociales mais aussi économiques à saisir dans la recherche, les technologies de transformation, de conservation et de mise en marché…. Il me souvient de la controverse animée par l’OMS et le Gouvernement Malgache au sujet du « Covid-organics », nom d’appellation donné au médicament à base d’Artémisia, découvert par les chercheurs malgaches et qui donne de très bons résultats contre le coronavirus. Au Cameroun on parle de l’Artemisia depuis plusieurs années et le SAILD (Service d’appui aux initiatives locales de développement via la Voix du Paysan) fait la promotion de cette plante.

    Lire aussi : Coronavirus : Camer-cap présente les opportunités pour l’économie

    Autant d’opportunités. Des opportunités économiques dont la condition sinéquanum de mise en œuvre reste la volonté politique pour orienter et catalyser les initiatives dans ce secteur Agro-sylvo-pastorale. Ça ne vous a pas échappé que je me suis appesanti sur les opportunités du secteur agricole pour essentiellement réitérer ici le cri d’alarme que nous avons lancé pour l’éventualité d’une crise alimentaire au Cameroun. Ce risque reste d’actualité et avec une probabilité plus grande. Nous nourrissons l’espoir que les pouvoirs publics prennent ce cri au sérieux. Quand vous imaginez que 70% de camerounais vivent de l’Agriculture, il ne vous échappe pas ce que toute action dans ce domaine agricole aurait des résultats retentissant sur les emplois, sur la souveraineté alimentaire, sur la répartition des richesses entre le maximum de camerounais, sur le développement du tissu industriel….etc.

  • Les Mutuelles Réunies S.A. rassurent ses assurés

    Les clients du courtier camerounais d’assurances ont dû s’en rendre compte depuis un bon moment. Il faut prendre son mal en patience pour avoir un dénouement satisfaisant au règlement des sinistres, contrairement à ce qui a toujours prévalu pendant plus de 20 ans.

    Lire aussi : Victimes du covid-19 : la prise en charge divise les compagnies d’assurance

    Dans un communiqué adressé aux assurés et à l’opinion publique, l’Administrateur directeur général de « Les Mutuelles Réunies S.A. » (LMR S.A.), Styve Tchachuang, explique que cette situation est la conséquence du non-respect des clauses des conventions de collaboration avec l’un de nos partenaires de longue date, la compagnie d’assurances Garantie Mutuelle des Cadres (GMC), ceci malgré plusieurs relances.

    Lire aussi : Covid-19 : les compagnies d’assurances appelés à être plus flexible

    Néanmoins, le courtier tient à rassurer ses clients du fait qu’il ne ménage aucun effort afin que leurs sinistres soient payés à temps. De même, Styve Tchachuang informe l’opinion publique que « Les Mutuelles Réunies S.A. » ne cesseront jamais de maintenir pour cheval de bataille, la défense des droits et intérêts de ses assurés qui reste et demeure au centre de ses préoccupations.

    Avec un capital social de 200 000 000 FCFA, « Les Mutuelles Réunies S.A» ont relevé de nombreux défis en quelques années. Faisant preuve d’une capacité d’innovation exceptionnelle, le courtier réalise des performances commerciales remarquables qui dépassent largement les objectifs du plan stratégique.

  • La SABC tire les premières leçons de la Covid-19

    La pandémie de Coronavirus qui continue de préoccuper les gouvernements du monde n’épargne pas les entreprises, dont celles du Cameroun. Emmanual de Tailly, directeur général du groupe SABC l’a reconnu, lors d’une discussion avec des journalistes. « Nous avons dû apprendre de cette pandémie, et prendre des décisions très rapidement. La plus grande complexité était de continuer avec nos actions de responsabilité sociétale, tout en intégrant des interventions nouvelles, suite à diverses sollicitations dont nous avons fait l’objet, de la part de nos clients pour des retards de paiement, ou de nos fournisseurs pour des difficultés temporaire », a expliqué le responsable de la plus importante entreprise de la Zone CEMAC.

    Lire aussi : Coronavirus : Sabc sensibilise dans les débits de boisson

    Dans son rapport préliminaire sur les conséquences économiques de la pandémie au Cameroun, le gouvernement reconnait que les mesures de confinement (qui ont entrainé une baisse de la fréquentation des espaces de consommation des produits brassicoles) ont eu un impact négatif sur l’activité brassicole. Et pourtant, très peu de mesure ont été spécifiquement prises en faveur de ce secteur, où les prix demeurent fixés par l’administration et les exigences règlementaires encore nombreuses.

    Le Coronavirus est venu rajouter une dose de complexités. Le groupe a débuté l’année 2020 sur l’inauguration d’une nouvelle unité de production à Douala. Mais il n’est pas certain, que la production de la première année puisse trouver un marché qui absorbera la globalité de l’offre ainsi renforcée. Dans le même temps, il doit faire avec un environnement économique qui traverse de nombreux défis, dont des crises sécuritaires, et la crise économique causé par le Coronavirus.

    Pour SABC comme toutes les autres entreprises, il a fallu apprendre à continuer d’être en activité, dans un environnement complètement incertain. De nouvelles données comme la distanciation sociale, le télétravail ou encore la rotation sont venus se rajouter et porte un coup au fonctionnement des sociétés. Le gouvernement camerounais a pris un ensemble de mesures en faveur du secteur privé dans le cadre de sa réponse à la covid-19. Une des décisions a été celle de débloquer d’urgence les remboursements des crédits de TVA.

    Ces efforts sont salués par plusieurs chefs d’entreprise, mais ils les jugent insuffisants. En ces moments difficiles, les banques se sont montrées assez restrictives. En l’absence de directives précises de la Banque centrale (BEAC) sur la gestion des crédits en période de pandémie, elles ne se positionnent pas comme des appuis pertinents pour les sociétés, surtout les moyennes et les plus petites. Lors de son dernier communiqué de politique monétaire, la BEAC a indiqué qu’elle avait adopté le principe d’admettre en refinancement certaines obligations même des entreprises privées. Mais les détails de cette initiative ne sont pas encore rendus publics.

    Lire aussi : SABC, UCB et Guinness rassurent sur la disponibilité de leurs produits

    Les assureurs eux aussi n’ont pas été d’une grande implication aux côtés des entreprises. Ils ont continué de collecter des primes. « Durant la période où le nombre de passagers par véhicule de transport était limité, les assurances ont continué de nous prendre des primes pour le nombre total de places couvertes, alors même que nous transportions désormais moins de personnes. Nous nous serions attendus tout au moins à une baisse des primes pour les ramener au niveau du nombre de passagers », a confié le responsable d’une société de transport qui a requis l’anonymat, selon des propos rapportés par l’Agence Ecofin.

  • Vers le lancement de la première agence notation financière de la CEMAC

    HPS International Consulting, cabinet de conseil économique international et de lobbying financier fondé à Londres par le Camerounais Prosper H. Sugewe et immatriculé au Cameroun depuis 2007, vient de créer au Cameroun une agence de notation financière nommée « Ewatch africa Investment Analytica S.A».

    Lire aussi : Notation financière: l’agence Bloomfield attribute un A+ à Bgfi Bank

    C’est ce qui ressort de la publication faite dans le journal officiel du 17 Juin 2020 à la diligence de Maître Pierre François-Xavier Menye Ondo, notaire au siège de la Cour d’Appel de Yaounde. La première agence de notation d’un capital de 100 millions FCFA, dont le cabinet HPS International Consulting S.A Cameroun est actionnaire majoritaire a pour objet, directement ou indirectement en tout pays et plus particulièrement sur le marché monétaire et financier de l’Afrique Central (Cemac).

    Lire aussi : Notation Moody’s : Quels impacts sur le Cameroun

    La Notation financière (Credit Rating), l’évaluation de risque de crédit et de solvabilité financière des entreprises, des États, d’une collectivité locale (communes, départements, régions), d’institution financière ou d’une opération financière sur le marché monétaire et financier de l’Afrique Centrale.

    Seul acteur dans la zone Cemac dans un secteur délaissé par Standad & Poors, Fitch et Moody’s, et lorgné par l’Ivoirien Bloomfield Investment corporation, la nouvelle agence veut s’imposer comme le leader sur le marché financier de la sous-région.

    Alors que les États de la Cemac recourent de plus en plus aux marchés financiers, la question du risque de crédit en Afrique centrale revient au cœur de l’actualité. Prosper H. Sugewe, fondateur d’Ewatch Africa Investment Analytica, ce Lobbyiste des capitaux qui a fait ses armes en finance à la city à Londres auprès des grandes multinationales financières souligne qu’il faut établir en monnaie locale la vraie valeur intrinsèque de la qualité de crédit des entreprises, d’un pays, d’une collectivité locale ou d’une institution financière. Parce que la monnaie locale est celle dans laquelle la richesse de l’entité notée est définie et celle dans laquelle elle crée de la valeur.

     En attendant que cette première agence obtienne un agrément auprès de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Central (Cosumaf), le Pdg de HPS International Consulting S.A a engagé des consultations pour sélectionner dans le milieu de la finance des experts et analystes financiers de réputation internationale qui siègeront au comité de notation d’Ewatch Africa Investment Analytica S.A.

    Noter financièrement une entreprise ou une institution c’est évaluer à un instant précis sa solvabilité c’est à dire sa capacité à payer ses dettes et à faire face à ses engagements pendant un certain temps. Les notes varient de AAA à D. négative la note financière permettra à l’entreprise de connaitre ses faiblesses, positive elle lui ouvre un champ de possibilité sur les marchés des capitaux. Celles qui attribuent ces notes sont des agences de notation financière. Trois d’entre elles sont des références dans le monde, les « big three» : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch.

Bouton retour en haut de la page