Jour : 1 juillet 2020

  • Le bureau africain de la Banque mondiale désormais divisé en deux vice-présidences

    La Banque mondiale a publié ce 1er juillet un communiqué dans lequel elle indique la nouvelle restructuration de son bureau régional pour l’Afrique. En effet, le bureau régionale sera scindé en deux vice-présidences que sont la vice-présidence de l’Afrique de l’Ouest et Centrale dirigée par Ousmane Diagana et celle de l’Afrique de l’Est et Australe, dirigée par Hafez Ghanem.

    La décision de diviser sa représentation continentale prend effet à partir d’aujourd’hui, mais avait été annoncée au début de l’année par l’institution financière. La création d’une nouvelle vice-présidence s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par la Banque pour aligner en permanences ses ressources sur les domaines prioritaires, permettre de soutenir davantage les réformes et les politiques requises pour réaliser une croissance durable et diversifiée, faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations en Afrique.

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    Les nouveaux élus ayant plusieurs années de carrières au sein de la Banque n’ont pas manqué d’exprimer leur ressentis face à leur nouvelles fonctions. « L’engagement de la Banque mondiale en Afrique croît de jour en jour, et je me réjouis de travailler aux côtés d’Ousmane Diagana pour apporter encore plus de ressources aux populations qui en ont le plus besoin. Nous avons désormais deux vice-présidences, mais l’Afrique est une à nos yeux et nous continuerons de partager nos enseignements, notre expérience et nos idées à travers le continent tout entier », déclare Hafez Ghanem, qui occupait jusqu’alors et ce depuis 2018, le poste de directeur du département régional de la Banque.

    « C’est pour moi un honneur de diriger l’action de la Banque mondiale en Afrique de l’Ouest et Centrale, avec le souci de l’innovation, du résultat et de la transformation. Je suis convaincu qu’en travaillant en concertation avec Hafez Ghanem nous pouvons faire mieux, et nous allons faire mieux, pour veiller en priorité aux intérêts des pays et des populations et trouver ensemble des solutions aux problèmes de développement actuels du continent en utilisant tous les moyens dont nous disposons », confie Ousmane Diagana qui aura pour mission de diriger les activités stratégiques, analytiques, opérationnelles et intellectuelles de la Banque menées dans cette région.

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  • Le Port de Douala affiche un bénéfice de 5,3 milliards de F en 2019

    Pour l’exercice 2019, clos au 31 décembre, les comptes du Port autonome de Douala(Pad) dégagent un résultat net bénéficiaire de 5 377 982 058 F CFA(Cinq milliards trois cent soixante-dix-sept millions neuf cent quatre-vingt-deux mille cinquante-six francs). Les comptes de l’entreprise ont été approuvés au cours de la 23e assemblée générale du Pad tenue ce 30 juin 2020 à Yaoundé. Présidée par Gilbert Didier Edo, cette rencontre cette assemblée a également permis d’approuver le rapport de la gestion du  Pad pour l’exercice 2019 tel que adopté par le conseil d’administration.

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    Etaient présents, le président du conseil d’administration du Pad, Shey Jones Yembe, le directeur général, Cyrus Ngo’o et le directeur général adjoint Charles Michaux Moukoko Njoh.  Après la validation des comptes, l’assemblée générale s’est dite satisfaite des performances de l’entreprise tout au long de cet exercice. « L’assemblée générale a exprimé sa satisfaction  et adressé ses félicitations au Directeur général pour la performance financière du port autonome de Douala et au titre de l’exercice 2019 et les actions entreprises en vue de l’amélioration de la performance des opérations portuaires et de la compétitivité du port de Douala » peut-on litre sur un communiqué signé ce 30 juin  par Gilbert Didier Edoa.  

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  • Les activités au port autonome de Douala baissent de 16%

    Le port de Douala n’a pas échappé aux effets négatifs du covid-19. Comme annoncé par plusieurs observateurs, les activités sur la place portuaire connaissent une baisse substantielle causée en majeure partie par la pandémie mondiale. C’est ce qui ressort d’un récent rapport sur  les perspectives de l’économie camerounaise. Rendu public par le Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire ( Minepat), ledit rapport est intitulé «l’économie camerounaise face à la crise de la Covid-19». En glissement annuel à période identique 2019, le trafic  des marchandises connaît une baisse globale de 16% au premier trimestre 2020. D’après le rapport du Minepat, le volume des marchandises ont été réduits de 14% à l’export. La baisse en import à la même période est de 16%. 

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    Pourtant, d’après le contenu du rapport, «les navires n’ont pas cessé d’accoster sur les quais du port de Douala Bonabéri malgré la fermeture des frontières qui a grippé le trafic». Le nombre d’escales n’a pas baissé, le trafic est resté relativement stable: «les exportations devraient enregistrer une régression de 27,9%, les importations de 13,7%. La tendance baissière des performances du port de Douala se prolongera  incontestablement jusqu’à la fin de l’exercice en cours, du fait du Covid-19. Une baisse conjoncturelle exacerbée par la fermeture des frontières depuis le 17 mars 2020. La note conjoncturelle prévoit d’ailleurs «un fort fléchissement  de -4,9% du transport maritime entre le Cameroun et les pays de l’hinterland». 

    Le Port autonome de Douala (Pad) compte toutefois encaisser la bagatelle de 97,896 milliards de FCFA, exercice 2020. Notamment avec la reprise de la gestion du terminal à conteneurs du Port de Douala en régie par la création de la Régie du terminal à conteneurs. 

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  • Mairie de Douala : les 100 premiers jours de Mbassa Ndine au scanner

    Par arrêté municipal du 11 mai 2020, le Maire de la ville de Douala a désigné Thierry Navot Tchakounang comme Directeur de la règlementation et de la police municipale par intérim, en remplacement de William Ketcha. «Je ne suis pas venu faire de chasse aux sorcières, mais je vais travailler avec ceux qui veulent travailler dans la rigueur et au service des populations», avait-il prévenu lors de sa prise de service le 6 mars 2020. Dans un sens contraire à cet arrêté de municipal, Roger Mbassa Ndine décidait le 4 mai 2020 de réintégrer officiellement les 10 ex-délégués du personnel licenciés de la Communauté urbaine de Douala, par l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le Dr. Fritz Ntone Ntone. «Je ne juge pas mon prédécesseur. Mais je ne voulais pas entamer mon mandat avec», avait-il martelé lors de la cérémonie d’accueil des ex-nouveaux employés de cette institution. 

    Ces deux clichés de Roger Mbassa Ndine renseignent suffisamment sur la méthode qui est la sienne: manier la carotte et bâton ; ménager la chèvre et le chou. Depuis son arrivée à la Cour des miracles de la Communauté urbaine de Douala, le maire de Douala a pris le taureau des chantiers de la ville par les cornes. Face à la dégradation avancée de certaines artères de la capitale économique, et compte tenu du déficit d’infrastructures de base dans la ville de Douala, Roger Mbassa Ndine envisage à terme, la création d’une régie déléguée des grands travaux. Dans le même sillage, le magistrat municipal sollicite de son personnel «moins de laxisme dans les négligences urbaines»: nids de poule multiples, manque d’éclairage public, feux de signalisation dysfonctionnels, occupation anarchique de la voie publique, affichage sauvage etc. Parmi ses projets-phare, la régularisation et de contrôle de conformité des actes d’urbanisme  dans les 6 arrondissements du département du Wouri. Lancée depuis le 25 mai 2020, l’opération consiste à réduire le taux de délinquance dans le respect des normes d’urbanisme. 

    Lourdes responsabilités

    Roger Mbassa Ndine veille scrupuleusement à l’achèvement des projets en cours de réalisation à Douala à  savoir la construction de la maison de la culture Sawa, le plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance, la construction des marchés Congo, Cité des palmiers et New-Déido, le crématorium des bois des singes et le Centre des loisirs de Besseke entres autres. Pour 2020, le magistrat municipal et son équipe disposent d’une enveloppe de plus de 57,5 milliards de F pour atteindre leurs challenges. Note positive, les nombreux nids de poule en souffrance dans les arrondissements de la ville de sont progressivement bouché depuis le 5 juin 2020. Suscitant la satisfaction de Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’habitat et du développement urbain, en visite à Douala du 25 au 26 juin 2020. «La ville de Douala est en train de se transformer. Je suis impressionnée par ce que je vois. L’éclairage public fonctionne, les routes sont réhabilitées. Douala entre dans une autre dimension de sa modernité», s’est-elle réjouit. 

    Le début de son quinquennat de Roger Mbassa Ndine mettra également un accent particulier, au titre des recettes, sur la continuité et l’amélioration de la chaîne des recettes de toutes natures en émissions, liquidations et encaissements. Pour se faire, et dans le cadre d’une validation des décisions et du suivi des activités de l’exécutif communautaire, le maire de Douala a procédé le 10 mars 2020, à une profonde réforme des commissions spécialisées du conseil de communauté de Douala. 

    Il s’agit de la «Commission de la planification, de l’urbanisme et des infrastructures», ex-Commission des grands travaux, la «Commission cadre de vie et mobilité urbaine», la «Commission compétitivité économique, attractivité territoriale et coopération au développement», la Commission «Santé, environnement et développement durable», la Commission «Promotion de la jeunesse, culture, solidarité, sports et loisirs» et la «Commission des finances». «Nous souhaitons que chaque grand conseiller fasse partie d’une commission pour le bien-être de nos populations, ainsi que pour la modernisation de la ville de Douala », a-t-il indiqué.

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    Douala : le combat contre l’incivisme prend corps

    A la faveur de la loi du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités territoriales décentralisées, il a été élu tout premier maire de Douala dans un contexte particulier. Roger Mbassa Ndine prendra les rênes de la Communauté urbaine de Douala au moment où le Cameroun en général et la ville de Douala en particulier subissent de plein fouet les soubresauts d’une crise économique (trésorerie insuffisante), une crise sécuritaire dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (impact négatif sur l’économie locale), la dégradation de la signature de la Communauté urbaine de Douala face aux banques et autres institutions financières, l’enracinement du désordre urbain, prolifération des négligences urbaines ou encore, la dégradation avancée d’une partie de la voirie urbaine de la ville. Une équation à inconnues multiples. 

    Dès le 11 mars 2020, le maire fraîchement élu signe son tout premier acte. Une Lettre-circulaire à l’intention des, «Maires adjoints, Secrétaire général, Inspecteur général des services, Directeurs et assimilés, Receveur municipal, Contrôleur financier» de la communauté urbaine de Douala. Une lettre-circulaire portant «suspension provisoire de toutes les opérations à incidence financière de la Communauté urbaine de Douala». Sans doute dans le but de cerner les contours de la gestion de la trésorerie de la Communauté urbaine de Douala. Pour renverser la tendance, Roger Mbassa Ndine s’est entouré d’une équipe de technocrates. Constitué le 25 mars 2020, l’ingénieur général, Statisticien, Economiste René Mbappou Ejenguele a été fait «Délégué au poste de Chef de Cabinet du Maire ». 

    Stratégie

    Comme «Conseiller spécial», Roger Mbassa Ndine a porté son choix sur Mbassa Paul Michel Lamine, Economiste, ancien cadre de la Communauté urbaine de Douala. Eboa Kingue Cyrille, Cadre contractuel d’administration a été porté comme Chef du Secrétariat particulier du Maire. Il s’appuie par ailleurs sur l’expertise de ses adjoints : le Dr. Jérémie Sollè, le Dr. Roger Njitchoua, Moukoko Ndome Léonide, et Adzogo Marie Dine sont respectivement 1er, 2ème, 3ème et 4ème adjoint. Malheureusement, ce dernier doit également faire face à la terrible pandémie du covid-19, invité surprise de son début de quinquennat. «Nous avons pris la mairie dans des circonstances difficiles marquées par la gestion du covid-19. Nous concentrons nos actions dans ce sens afin que le tissu économique de Douala ainsi que les populations ne soient pas négativement impactés», a-t-il indiqué le 17 avril 2020 alors qu’il rencontrait la communauté des affaires de Douala dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie de riposte contre le covid-19. Roger Mbassa Ndine espérait obtenir des opérateurs économiques de la place près de 4 milliards de FCFA de dons divers. 

    Le maire aura ainsi passé la moitié de ses premiers mois de missions dans la sensibilisation contre la propagation du coronavirus, et la distribution des kits de protection dans les établissements scolaires, les chefferies de cantons, dans les marchés, au sein de différentes communautés etc. Après un peu plus de trois mois de sacerdoce, le personnel et les populations de la ville de Douala fondent de grands espoirs sur le nouveau maire désormais lancé dans une refondation de la capitale économique inscrite depuis 2015 dans l’implémentation de son Plans directeur d’urbanisme et d’occupation.

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  • Le Camerounais Alain Nkontchou, nouveau Pca du Groupe Ecobank

    Après André Siaka, un autre camerounais a été porté à la tête de la présidence du conseil d’administration du groupe Ecobank. C’est au terme de la 32ème assemblée générale d’Ecobank Transnational Incorporated (Eti) tenue à Lagos au Nigeria qu’Alain Nkontchou a été désigné pour succéder à Emmanuel Ikazoboh. Le camerounais occupait  jusqu’ici les fonctions de Directeur exécutif du groupe. 

    «Le monde a les yeux fixés sur l’Afrique et nous sommes en train de positionner cette banque d’une manière qui lui permettra de continuer de mettre en œuvre ses engagements à l’égard du développement du continent. Je compte demeurer un ambassadeur déterminé de cette grande institution et de ses idéaux», a affirmé pour la circonstance le Président du conseil d’administration sortant qui aura passé 6 ans à ce siège.

    Le profil de son successeur semble d’ailleurs le rassurer. Co-fondateur d’Enko capital, société de gestion d’actifs spécialisée dans l’investissement en Afrique, Alain Nkontchou est titulaire d’un Master of science (Msc) de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, devenue ESCP Business School. Le camerounais est également pourvu d’un Msc en génie électrique de la Supélec, l’Ecole supérieure d’électricité de Paris. «Je suis davantage assuré et confiant que mon successeur au poste de Président, M. Alain Nkontchou continuera à conduire le Conseil d’administration dans son parcours vers le leadership», a ajouté le nigérian.

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    En marge de son assemblée générale ordinaire, Ecobank Transnational Incorporated a tenu une assemblée générale extraordinaire. Au terme de l’assise, les actionnaires se sont prononcés en faveur de l’annulation de la résolution sur la consolidation des actions, approuvée le 17 juin 2016. Dans le même sillage, les actionnaires ont procédé au vote favorable de la modification des statuts du groupe: concernant la possibilité de tenir à l’avenir, les assemblées générales par des moyens de communication électronique. Occasion a été donnée à Ade Ayeyemi, le Directeur général d’Ecobank, de dresser un bref bilan de l’exercice passé. «2019 a été une année de progrès substantiels pour le Groupe sur plusieurs fronts alors que nous avons élargi notre gamme de produits innovants avec notre plateforme d’applications bancaires de base, mise à niveau, l’augmentation du nombre de clients, la création de nouveaux partenariats et le lancement de programmes pour transformer l’expérience client et intégrer la bonne conduite, la culture et l’éthique dans toute l’organisation», a-t-il déclaré.

    Rappelons qu’Ecobank Transnational Incorporated a été créée en 1985. Le groupe est présent dans 33 pays dans le monde. Agé de 57 ans, Alain Nkontchou fait désormais face à de nouveaux challenges dans une maison qu’il connaît certes bien.

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  • Cameroun : NTMC S.A décroche le contrat de la couverture santé universelle

    New Tech Management Cameroon (Ntmc S.A). Il faudra s’y habituer. C’est l’adjudicataire du Contrat de Partenariat relatif au Projet de financement, de conception, de construction, d’exploitation, d’équipement et de maintenance du système de gestion de la Couverture Santé Universelle (CSU) au Cameroun. L’information est contenue dans le communiqué du 16 juin 2020 signé par le Premier ministre, Chef du gouvernement. Le ministre de la Santé Publique (Minsanté) avait jusqu’au 26 juin dernier pour transmettre à l’entreprise adjudicataire une lettre de notification officielle indiquant les modalités pratiques relatives à la négociation des termes du contrat.

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    Deux semaines après décroché son contrat de partenariat, aucune information ne filtre encore sur Ntmc S.A. Pas de site web, de compte sur les réseaux sociaux ni de page relative à la présentation et l’organisation de cette entreprise. Encore moins un renseignement sur ses dirigeants.

    Au sein du groupe de technique national chargé de la mise en œuvre de la CSU (GTN), certains ne cachent pas leur surprise face à ce récent développement. « J’ai appris, par voie de presse, que le Premier ministre a sélectionné une entreprise pour la mise en œuvre de la CSU au Cameroun. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je suis membre du GTN et je n’ai jamais vu le dossier de New Tech Management Cameroon (NTMC SA), l’entreprise qui vient d’être déclarée adjudicataire de ce contrat », s’étonne Isaac Bissala, président de l’union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc) et membre du GTN.

    70% des dépenses pour les ménages

    Malgré ses curiosités, il est clair que c’est un coup d’accélérateur inattendu que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, vient de donner à ce dossier. Le Cameroun devrait donc passer bientôt d’un système où 70% des dépenses de santé sont supportés par les ménages, vers un système de mise en commun, de partage des risques, et surtout d’accès au service de santé de qualité. 

    A date, souligne-t-on au Minsanté, le Cameroun dispose de la méthodologie d’immatriculation des bénéficiaires, du cahier des charges du système d’information et de gestion de la CSU, de l’évaluation des capacités contributives de la population de la CSU, du plan stratégique de communication et de la stratégie de collecte des contributions sociales dans le secteur informel. Sont encore dans le circuit administratif et législatif pour la mise en place de la CSU, un avant-projet de loi portant sur une stratégie nationale du financement de la santé, une proposition de soutenabilité budgétaire et une définition de l’architecture du système.

    Un gap de 1000 milliards de FCFA

    La CSU, devra satisfaire les divers domaines de la médecine interne, la chirurgie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la stomatologie, l’otorhinolaryngologie, la vaccination et divers services communautaires. On parle des soins de base et de 185 interventions et de 101 sous interventions.

    D’après le groupe technique national intersectoriel, qui a préparé le projet de la CSU, il faut environ 1300 milliards de FCFA pour mettre en place la CSU. Le coût total est composé du coût technique, c’est-à-dire l’estimation du coût des interventions du panier de soins de soins de base et les coûts de gestion de l’architecture. Les coûts de gestions représentent environ 15% du coût total. Selon les règles de prévoyance sociale, ils incluent notamment les investissements (système d’information, infrastructures et équipements, équipements, système d’immatriculation…), les salaires du personnel, les autres dépenses de fonctionnement courantes, la communication, les frais de formation. La contribution des partenaires au développement est estimée à environ 50 milliards de FCFA. Au bout du compte, il reste un gap de financement de l’ordre de 985 milliards de FCFA dans le scénario le plus ambitieux de 100% de couverture.

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  • Le gouvernement exclu la dette intérieure de ses priorités

    Alors qu’il répondait aux questions des députés lors de la séance des questions réponses, le ministre Louis Paul Motaze en charge des finances a indiqué que le règlement de la dette ne figurait pas dans le top 4 des priorités du gouvernement en ces moments de crise. Selon le responsable du gouvernement, 4 priorités principales sont prises en compte dans l’exécution des paiements par l’Etat. Il s’agit de soigner les malades du Covid, payer les salaires, assumer des dépenses Sécuritaire, et effectuer des dépenses de construction de région du Nord-ouest et du sud-ouest. S’agissant particulièrement des dépenses de salaire, le ministre a fait remarquer le risque de rupture sociale qui existe si le gouvernement arrêtait de payer les salaires des fonctionnaires. Cette position du gouvernement qui ne manque pas de cohérence, pose cependant un problème pour de nombreuses entreprises, qui pour exécuter des marchés publics, sont contraintes de recourir à l’endettement bancaire ou autres, ou simplement de préfinancer sur leurs trésoreries propres.

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     Le ministre a reconnu que c’est un défi réel. Mais dans sa réponse, il est resté constant, que bien que le gouvernement n’a aucun plaisir à ne pas régler sa dette, il peut arriver que des circonstances mettent en difficulté sa volonté de payer la dette intérieure. « La dette intérieure c’est quelque chose d’extrêmement important qu’il faut éponger, c’est notre conviction. Quand nous le faisons, c’est pour deux raison essentielles : Déjà ce n’est pas un cadeau à ces entreprises, si quelqu’un a eu un marché il doit être payé, c’est normal, nous remplirions tout simplement nos obligations. La deuxième raison, c’est que c’est avec des entreprises qui fonctionnent qu’on bâti des économies fortes. Vous comprenez qu’un gouvernement ne peut pas volontairement dire je ne vais pas payer la dette intérieure ce n’est pas possible. Comprenez tout simplement qu’on peut-être dans une situation de crise et nous y sommes qui fait en sorte qu’un certain nombre de paiements sont retardés », a fait savoir Monsieur Motaze.

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    Si le responsable du gouvernement a présenté des arguments logiques et dans une certaine mesure défendable, il n’en demeure pas moins que la portée sur les risques liés à la dette intérieure est anormalement minimisée. Déjà la loi des finances initiale de 2020 et celle de rectification actuellement en débat au parlement a reconnu l’importance de régler l’enveloppe prévue de 417,8 milliards de dette intérieure, ce qui prouve que même du point de vue du législateur, c’est une préoccupation importante. Le député ayant posé le problème de dette intérieur a orienté sa préoccupation sur la dette des fournisseurs de l’Etat, mais les créanciers du gouvernement sont de divers ordres, et vont des fonctionnaires dans l’attente légitime de leurs rappels de paiements, aux banques commerciales ayant soutenu des entreprises qui sont structurellement déficitaires.

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    Aussi, crier aux manques des ressources budgétaires pour ne pas payer les entreprises, reste un argument qui n’est pas exempté de critiques. Dans le même temps que le gouvernement se plaint de n’avoir pas de ressources, ce dernier accordé des cadeaux fiscaux de l’ordre de plus de 1100 milliards de FCFA entre 2016 et 2018. Ces cadeaux auraient suffi à éponger une bonne partie de la dette intérieure. Le Cameroun reste relativement mieux noté que ses pairs de la CEMAC, mais les choses sont en train de changer. Sa récente sortie sur le marché des obligations s’est soldée par une exigence élevée en termes de taux de la part des banques, qui perçoivent désormais le pays comme modérément risqué, alors que jusque-là, ils se montraient beaucoup plus souple. Enfin, le gouvernement semble éviter de parler de la dette des entreprises parapubliques. La SONARA, Camtel et Camwater en tête, ces sociétés détenues majoritairement par le gouvernement, traîne une importante dette contingente.

    Il existe pourtant des solutions, mais qui ne semblent pas être en discussions au sein du gouvernement. L’une d’elle serait de tirer la dette publique et la vendre à des investisseurs institutionnels, qui détiennent de l’épargne longue, avec une décote, qui ne dépasserait pas le taux d’intérêt applicable aux banques. En effet, pour réaliser des prestations pour l’Etat, certaines sociétés empruntent à des taux élevés. Parfois le remboursement de l’Etat ne parvient pas à combler le principal et les intérêts de cette dette. Or si les créanciers en besoin de liquidités actuelles peuvent recevoir de l’argent, cela permettra au gouvernement d’atteindre son vœu pieux de relancer la machine économique par l’entreprise.

  • Cemac : une récession de 5,9% en vue

     « C’est donc le lieu de relever que si les pays de la CEMAC ne luttent pas efficacement contre la pandémie du COVID-19 pour en limiter les conséquences économiques et financières, la situation macro-économique deviendrait insoutenable » ainsi prévenait la Banque des Etats de l’Afrique Centrale(Beac), dans son rapport de politique monétaire rendu public au mois de mars 2020. Alors que les pays de la Communauté économique et Monétaires de l’Afrique Centrale(Cemac) enregistraient les premiers cas positifs au Covid-19, le Comité de politique monétaire(Cpm) de la Beac entrevoyait déjà de sombres perspectives pour leurs économies.  04 mois après, l’on n’a certes pas atteint le pire, mais les effets de la Covid-19 restent à déplorer.

    Réuni le 24 juin dernier par visioconférence pour sa deuxième réunion de l’année, le Cpm de la Beac a évalué l’activité économique des six pays de la Cemac au cours du 1er semestre 2020. Il en ressort que « la relance des activités productives a été ralentie dans la sous-région par la perturbation des circuits d’approvisionnement en produits importés ainsi que par les mesures restrictives adoptées par les gouvernements pour contenir les effets de la pandémie » peut-on lire dans un communiqué signé de Abbas Mahamat Tolli, Président du Cpm.

    Dans l’hypothèse d’une crise de grande ampleur, le Cpm redoutait, au mois de mars, une baisse du taux de couverture de la monnaie à 52, 7%, un déficit extérieur courant, transferts publics inclus, à 10,3 % du PIB et une forte baisse des avoirs de réserve qui reviendrait à 2,66 mois d’importations de biens et services. L’institution avait même ressuscité, sans le dire expressément, l’hypothèse d’une dévaluation de la monnaie. Aujourd’hui, constate le Cpm de la Beac, la situation est loin d’être aussi alarmante ; et pour cause les financements extérieurs mobilisés par les Etats ont permis de limiter les casses. « Les réserves de change se sont accrues et ont représenté 5,7 mois d’exportation de biens et services tandis que le taux de couverture extérieur de la monnaie est situé à 78% à la fin mai 2020 contre 67% à la fin décembre 2019. »

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    Sombres perspectives

    Si la situation semble avoir été maitrisé par rapport à ce qui était prévu, force est de constater que la pandémie actuelle qui continue bel et bien son bonhomme de chemin n’épargne point les économies de la Cemac. Pour l’année 2020, le Cpm prévoit une récession économique de 5,9 %, une légère remontée de la pression inflationniste à 2,5%, une dégradation du solde budgétaire à -6,2% du Pib, un creusement significatif du déficit du compte courant à 7,3% du Pib et un taux de couverture de la monnaie qui reviendrai à 55%. Notons que ces  prévisions dépendent largement de l’évolution de la pandémie et du coût, sur le marché international, du baril de pétrole, principale denrée d’exportation des 06 pays de la Cemac.

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    Soutien continu

    Au cours de la première session annuelle du Cpm de la Beac tenue au mois d’avril, l’institution avait engagé des mesures de soutien vis-à-vis des économies de la Cemac. Il s’agit par exemple de la révision à la baisse de taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 50 points de base, soit de 3,50% à 3,25% ; la révision à la baisse de 100 points de base du taux de facilité de prêt marginal de 6,00% à 5,00%, la révision à la baisse du taux de facilité de dépôt à 0,00%. Au vue des perspectives, qui se veulent peu reluisantes, la Beac a décidé de maintenir cet appui. Par ailleurs, dans sa démarche d’injection massive de liquidités, la Beac a adopté « les modalités de mise en œuvre de sa décision prise en mars 2020 d’assouplir les conditions d’éligibilité du collatéral privé et public aux opérations de refinancement de la Beac pour faciliter le financement bancaire de l’économie » souligne le communiqué.

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  • Le droit d’assise menace la filière du recyclage du plastique

    Pour l’exercice 2018, la loi de finances de l’Etat du Cameroun dispose en son article 142-9, portant sur le droit d’accises des emballages non retournables, qu’il est appliqué un droit d’accises spécifique de 5 francs CFA par unité d’emballage non retournable.  Si elle avait été votée par le parlement puis promulguée par le chef de l’Etat, cette loi semble porter de nombreux préjudices aux entreprises de recyclage du plastique exerçant au Cameroun et qui emploient plusieurs centaines de personnes et génèrent des centaines de millions de revenu annuel. Ecomatin a interrogé Roblain Namegni, le Directeur général de NAMé Recycling, une société spécialisée dans le recyclage des déchets plastiques. Ce dernier dresse l’impact de cette disposition législative sur son secteur d’activité et prône un réaménagement en faveur des mesures d’incitation fiscales.

    EcoMatin : Comment se porte l’entreprise Namé Recycling en ces temps de crise sanitaire ?

    Roblain Namegni :La situation actuelle est pour le moins pleine de challenges à relever. Bien que nous fournissions des services de première nécessité, nous ressentons fortement les effets de cette crise sanitaire qui est en train de muter en crise économique. 

    Dans la loi de finances 2018, l’Etat du Cameroun a décidé d’appliquer un droit d’accises spécifique de 5 francs CFA par unité d’emballage non recyclable. Quelle est l’incidence de cette décision sur l’économie circulaire ?

    Je pense que les acteurs actif dans l’économie circulaire en général mais dans le recyclage du plastique en particulier se considèrent aujourd’hui et à raison comme victimes collatérales  de cette loi. Je m’explique : collecter, transporter et recycler les déchets plastiques coûte cher ; mais jusqu’à ce jour nous avons réussi à fédérer les différents acteurs de la chaîne de vie des déchets plastiques  (producteurs, consommateurs et recycleurs) autour d’un objectif commun à savoir la réduction des déchets plastiques dans la nature. Cet acquis est en train de disparaître par cette loi, car nous assistons à une désolidarisation des partenaires de premier rang qui étaient bien engagés à nos côtés avant dans cette lutte que nous menons pour la protection de l’environnement, qu’il s’agisse de sensibilisation, de collecte ou de recyclage. Aujourd’hui, après s’être acquitté des droits d’accises, ils n’ont tout simplement plus de budget pour subventionner les entreprises de recyclage comme la nôtre, afin que nous puissions faire notre travail d’intérêt commun. Sans ce support, il est impossible de fonctionner.

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    En tant que société de recyclage, cette décision a-t-elle impacté votre chiffre d’affaire et votre capacité de déploiement ? Si oui à combien peut-on chiffrer le manque à gagner ?

    Vous n’avez qu’à regarder autour de vous, les déchets plastiques sont toujours présents, la bataille est loin d’être gagnée mais c’est un combat que nous nous devons de remporter. Si la situation reste en l’état, nous devons nous attendre à plus de maladies liées à la prolifération des déchets plastiques due à la disparition d’un secteur prometteur et porteur comme le recyclage des déchets plastiques.  Un secteur qui emploie plusieurs centaines de personnes et génère des centaines de millions de revenu annuel.  Un secteur dont le potentiel se chiffre à des milliards de Fcfa. Le manque à gagner n’est pas seulement économique mais aussi et surtout sociale. Le Cameroun peut à juste titre revendiquer un rôle de leader concernant le recyclage du plastique en Afrique Centrale, nous devons maintenir cette position et en faire un pilier à part entière de notre économie.

    Cette disposition de la loi de finances constitue-t-elle un frein  à l’objectif de retrait de 40% des déchets plastiques et de recyclage de 30% assigné au ministre de l’environnement ?

    Je ne dirai pas cette loi car j’estime que je n’ai pas les compétences et surtout il ne me revient pas de juger une loi mais je ne peux que constater son effet indirect  sur notre secteur d’activités qui est lui négatif. Comme souligné plus haut le nombre de recycleurs actifs baisse, les fonds disponibles afin d’organiser les campagnes de collecte deviennent inexistants. Notre secteur va mal tout simplement.

    Le 07 mai dernier vous avez écrit au Ministre des Finances  pour solliciter son intervention. La réponse vous a-t-elle  été favorable ? Qu’attendez-vous concrètement du gouvernement ?

    Nous avons pensé qu’il était important non simplement d’attirer l’attention du gouvernement sur l’effet de cette loi sur notre secteur d’activités mais plus encore de participer de façon constructive à la discussion en formulant des propositions.  Imaginez-vous un moment que l’application de la loi sur les droits d’accises tienne compte des déchets plastiques collectés et effectivement recyclés par les entreprises de recyclage. Imaginez-vous l’impact sur notre environnement, si les entreprises qui doivent payer les droits d’accises peuvent recevoir un rabais sur le montant à payer à hauteur du tonnage qu’elles ont au travers une entreprise de recyclage agréée par les autorités compétentes, retiré de l’environnement.  Nous aurons tout simplement plus d’acteurs sérieux dans le domaine du recyclage et notre secteur pourra réaliser son potentiel.  Il y aura des milliers de nouveaux emplois crées et des revenus fiscaux pour l’Etat dignes d’un secteur d’activités arrivant à maturation.  Nous espérons que l’on tienne compte de nos difficultés. Notre secteur n’est pas demandeur d’autres mesures que de cette incitation fiscale, afin d’encourager les producteurs d’emballages plastiques à travailler plus avec nous.  Un réaménagement de cette loi, dans le sens cité plus haut, nous semble le moyen optimal.

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    En cette période de crise de la Covid-19, la gestion des déchets médicaux constitue un véritable challenge pour limiter la propagation du virus Que préconisez-vous pour une gestion optimale de ces déchets médicaux ?

    Notre Ministre de tutelle son excellence Monsieur Hele Pierre l’a si bien dit et nous en sommes convainque qu’en cette période de pandémie la meilleure façon de traiter ces déchets dangereux, c’est l’incinération dans le respect des normes environnementales prescrites.

    Quelles sont les villes dans lesquelles votre entreprise se déploie aujourd’hui ?

    Nous sommes présents à Douala, Yaoundé, Bafoussam, Limbe et aussi à Libreville au Gabon.

    Vous venez de remporter le prestigieux prix de l’Energy Globe Award, une référence au niveau international pour le recyclage. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

    Je suis heureux que le travail accompli par nos équipes localement ait une résonnance à l’international. Ce prix est considéré comme une sorte de prix Nobel dans le secteur du recyclage à l’international.   Je suis fière de représenter le Cameroun aussi dignement.

    Quels sont les projets à venir pour votre entreprise ?

    Pour les raisons mentionnées ci haut nous ne pouvons-nous projeter que sur le court terme car les difficultés actuelles ne nous permettent tout simplement pas de prévoir un moyen ou un long terme. Nous espérons tout simplement que nos difficultés seront prises en compte. 

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