Jour : 12 juillet 2020

  • Banque mondiale : le Cameroun reste parmi les pays à revenu intermédiaire

    Les chocs internes et externes que le Cameroun subit depuis cinq ans ne semblent pas avoir un impact profond sur le développement du Cameroun. Dans la nouvelle classification des pays en fonction de leur revenu 2020-2021, le pays maintien son statut de d’économie à revenu intermédiaire inférieur avec un revenu national brut (RNB) par habitant de 1505 dollars soit environ 827 000 FCFA.

    Le classement rendu public le 1er juillet 2020 montre que sept pays sont passés à une catégorie supérieure dont trois pays africains (Bénin, Ile Maurice, Tanzanie) tandis que trois pays passent à une catégorie inférieure dont deux pays africains (Algérie et Soudan).

    Selon le gouvernement, l’ambition du Cameroun d’être un pays à revenu intermédiaire se décline par la nécessité pour le pays d’accélérer et de conforter le rythme de croissance économique, en mettant l’accent sur ses atouts immédiats (agriculture, extraction minière, …) et en veillant à une répartition moins inégalitaire desdits revenus.

    Pour ce faire, le pays s’attèle à accroître la productivité de l’économie, notamment en intensifiant les activités sylvo agro pastorales et piscicoles ainsi que d’extraction minière, etc. ; intensifier les investissements dans les infrastructures et les secteurs productifs ; préserver la stabilité macroéconomique ; promouvoir la mutation et la professionnalisation des services ; promouvoir, vulgariser et valoriser les résultats de la recherche.

    Le Cameroun ambitionne d’accéder au statut de pays à intermédiaire supérieur à l’horizon 2027 puis Devenir un nouveau pays industrialisé et un pays émergent en 2035. Les objectifs macroéconomiques sont orientés pour développer de nouvelles infrastructures, intensifier la mécanisation agricole et développer l’irrigation, Intensifier la transformation industrielle de produits d’origine locale, renforcer les capacités du système d’éducation, de formation et de recherche, accroître la part des exportations hors pétrole, accélérer l’essor du marché financier, renforcer l’intégration régionale et l’insertion internationale, consolider la gouvernance et le climat des affaires, etc.

    Emergence

    Dans sa vision du développement à long terme (Vision 2035),  le gouvernement explique que le stade de pays à revenus intermédiaires concrétisera l’objectif de doubler au moins le revenu moyen pour faire passer le pays de la classe des pays à faible revenu à celle des pays à revenu intermédiaire à travers une accélération de la croissance qui devait atteindre les deux chiffres en 2017 et se maintenir à ce niveau pendant un nombre d’années suffisant. L’ambition étant de faire passer l’économie nationale de la phase primaire à la phase de deuxième import substitution avec une production manufacturière contribuant à plus de 23% du PIB, contre 11% actuellement et un secteur secondaire dans son ensemble (y compris les industries extractives) représentant plus de 40 % du PIB. A l’émergence qui est le stade final de cette vision, l’économie camerounaise sera alors intégrée à l’économie mondiale aussi bien d’un point de vue commercial (exportations importantes) que financier (ouverture des marchés financiers locaux aux capitaux extérieurs).

    La Banque mondiale répartit les économies du monde en quatre groupes : faible revenu dont le revenu annuel par tête est de moins de 1036 dollars, revenu intermédiaire de la tranche inférieure (1 036 – 4 045 dollars), revenu intermédiaire de la tranche supérieure (4 046 – 12 535 dollars) et revenu élevé (12 535 dollars). Cette classification est actualisée chaque année le 1er juillet. Elle repose sur le RNB par habitant de l’année précédente en dollars courants, selon la méthode dite «de l’Atlas»  pour le lissage des fluctuations de taux de change.

    Deux facteurs déterminent l’évolution de la classification des pays : le RNB par habitant, qui évolue en fonction de la croissance du revenu du pays concerné, de l’inflation, des taux de change et de la démographie, sachant en outre qu’il peut aussi changer à la suite des révisions apportées aux données et aux méthodes de comptabilité nationale; pour que les seuils de classification des revenus restent fixes en termes réels, ils sont ajustés chaque année en fonction de l’inflation. La banque mondiale utilise pour cela le déflateur du droit de tirage spécial (DTS), qui est une moyenne pondérée des déflateurs du PIB de la Chine, du Japon, du Royaume-Uni, des États-Unis et de la zone euro.

  • Politique économique : vers la fin des importations à tout va

    1548 milliards de FCFA. C’est le montant du déficit commercial que le Cameroun a enregistré en 2019, selon le ministère des Finances. Ce déficit était de 574 milliards de FCFA en 2010. Cette situation qui a conduit à l’amenuisement des réserves en devises du pays est due à l’exécution des projets structurants. Mais elle est surtout favorisée par la consommation finale des entreprises, des administrations et des ménages en biens courants.

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    Pour inverser la tendance,  le gouvernement envisage la constitution d’un fonds spécial destiné au financement de la promotion et au développement des filières des légumineuses et des féculents. Selon du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme (2021-2023), ce fonds serait alimenté par les droits et taxes de douane résultant de la ré-fiscalisation progressive de ces produits. Il pourrait faire l’objet soit d’un compte d’affectation spécial géré par un Office national des légumineuses et des féculents qui sera créé, soit être affecté au budget des ministères chargés du développement de ces cultures. Il est également envisagé un plafonnement des financements bancaires afférents aux importations de certains biens (maïs, soja, riz, etc.) ; la création d’un Office national de développement des filières des légumineuses et des féculents ; l’élaboration d’une fiscalité spécifique pour la promotion de l’agriculture ; l’obligation d’incorporer un certain pourcentage des produits locaux dans la production de certains biens. Il devrait ainsi être demandé aux boulangers d’incorporer un certain pourcentage de produits locaux de substitution (farine de patate, de manioc, de maïs) dans le pain ; l’institution des contingentements à l’importation.

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    Consommons camerounais

    D’une manière spécifique, le ministère des Finances prévoit une révision de la politique de taxation de certains biens dans la perspective soit de décourager progressivement leur importation, soit de favoriser leur transformation locale avant exportation, soit de limiter leur forte consommation en raison de leurs conséquences néfastes sur la santé et l’environnement, soit d’accroître les ressources autonomes d’accompagnement de la décentralisation et de la Couverture Santé Universelle. A cet égard, il est envisagé un relèvement du taux du droit d’accises spécial destiné aux collectivités territoriales décentralisées pour le financement des activités de traitement des ordures; la suppression du taux réduit du droit de douane de 5 % et de l’exonération de la TVA prévus par la loi de finances de l’exercice 2007 pour le maïs et le soja (hausse du droit de douane de 5% à 30% sur les tourteaux de soja); un ajustement du taux du droit de douane de 5 % à 10 % pour le riz et le poisson, et de 0 % à 5 % pour le blé, le réajustement du droit de sortie sur le bois exporté en grume pour le porter de 35 % à 50 % ; une restauration de la TVA sur le butane liquéfié.

    Ces mesures devraient permettre rapporter près de 46 milliards de FCFA dans les caisses de l’Etat. La dépense fiscale découlant des exonérations sur certains produits de première nécessité ou de grande consommation tels que le riz, le poisson, le blé, etc. est chiffrée à plus de 80 milliards par an.

    D’une manière générale, indique-t-on au ministère des Finances, la dépense fiscale globale douanière culminait à 198,6 milliards en 2016. Les efforts entrepris depuis les lois de finances 2017 ont permis de la réduire à 183,4 milliards en 2017, à 165,6 milliards en 2018 et à 157,3 milliards en 2019. Pour l’année 2020, elle devrait se situer autour de 149,5 milliards. Elle est projetée à 142 milliards en 2021 et à 134,9 milliards en 2022, si de nouvelles exonérations ne sont pas consenties.

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  • Budget 2021 : le Cameroun met le cap sur le patriotisme économique

    D’ici le 16 juillet 2020, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze devrait soumettre au Premier ministre, Joseph Dion Nguté, des mesures concrètes et détaillées susceptibles d’être intégrées dans la loi de finances de l’exercice 2021 afin de réduire le déficit de la balance commerciale du Cameroun. En attendant, le Minfi a levé un pan de voile sur les perspectives économiques et financières de l’État pour la période 2021-2023 le 7 juillet 2020 au cours du débat d’orientation budgétaire organisé à l’assemblée nationale.

    Sur un plan prospectif, l’on a appris de l’exposé du Minfi que pour les trois prochaines années (2021-2023), la politique économique va s’articuler principalement autour de la politique de « l’import-substitution ». Face aux parlementaires, le Minfi a expliqué que le gouvernement envisage « la réduction ou la suppression progressive des exonérations sur certains produits de manière à favoriser leur production locale à plus grande échelle»

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    Dans cette optique, indique Louis Paul Motaze, l’accent sera mis sur l’accroissement de l’offre locale en produits de consommation de masse, et en intrants destinés aux agro-industries (maïs, sorgho, soja, patate, manioc, plantain, etc.). Cet accroissement sera basé sur une utilisation plus accrue des facteurs de production locaux et la promotion de la consommation des produits « made in Cameroon ».

    L’import-substitution sous-tendra toutes les mesures de politiques publiques qui auront un meilleur impact sur la croissance et sur la réduction des inégalités. Il s’agira de promouvoir la production des biens et services qui contribuent au déficit de la balance commerciale dans la perspective de son rééquilibrage progressif.

    Dans le secteur des Industries et Services par exemple, le « made in Cameroon »  sera priorisé dans l’agro-industrie, le bois, le textile, les mines et la métallurgie, l’industrie pharmaceutique et biomédicale, etc. Pour y parvenir, indiquent des sources proches de la primature, des zones économiques seront créées, des facilités seront accordées aux producteurs locaux, notamment aux champions nationaux. Par ailleurs, en vue de favoriser le rattrapage technologique, le gouvernement entend encourager la recherche-développement et l’innovation, et promouvoir les normes.

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    En effet, pour accompagner le processus d’industrialisation et espérer atteindre l’émergence, les économistes pensent que le pays doit adopter un minimum de 5000 normes nationales harmonisées d’ici fin 2020. Pour ce faire, le gouvernement a mis en place une agence des normes et de la qualité (Anor). Un Programme national d’élaboration des normes (Pnen) est en cours avec la participation du secteur public, du secteur privé et de la société civile. Dans cette dynamique, le portefeuille des normes nationales homologuées par l’Anor est  passé d’à peine 200 normes en 2011 à 2559 normes au 31 décembre 2017.

    Au demeurant, le gouvernement entend garder le cap de l’émergence planifiée à l’horizon 2035 à travers la mise en œuvre des orientations de la deuxième phase de la vision qui portent sur la transformation structurelle de l’économie, l’accélération de l’industrialisation, la promotion du développement inclusif et la poursuite des Objectifs de Développement Durable (ODD).

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  • Convergence numérique : l’appui de la Turquie à l’OBC

    Les liens qui existent entre le Cameroun et la Turquie se sont renforcés, une fois de plus lors de la remise le 2 juillet 2020, du matériel informatique à l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), par l’Agence de coopération et de coordination de Turquie (TIKA). Le matériel en question comporte entre autres des ordinateurs,  imprimantes, onduleurs etc.

    Le geste de l’organisme turque  intervient au moment où l’Office du baccalauréat, connaît de grandes mutations ainsi qu’une maîtrise sans faille dans la gouvernance des examens de son portefeuille, comme l’a mentionné Mehmemet Yazgan, coordonnateur du TIKA au Cameroun : « cette remise de don en matériel informatique, que je salue à sa juste valeur, va en droite ligne de mise en œuvre des réformes susmentionnées, qu’impulse madame le ministre des Enseignements secondaires à l’Office du baccalauréat du Cameroun ; ceci pour une meilleur prise en compte des techniques de l’information et de la communication dans la gestion et l’organisation des examens en général et de ceux de notre ressort de compétence en particulier ».

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    Côté camerounais, l’appui turque est reçu comme un ouf de soulagement : « l’équipement que vous venez de remettre à l’OBC est reçu comme une véritable bouffée d’air frais. Il complète ceux existants et contribuera à améliorer les performances du personnel. ces ordinateurs, scanners et imprimantes accéléreront sans aucun doute le processus de numérisation en cours afin de faciliter notre travail, de booster les performances du personnel et de rendre le service plus agréable au bénéfice des utilisateurs » a indiqué le ministre des enseignements secondaires Pauline Nalova Lyonga, qui présidait la cérémonie.

    Aux côtés de Nalova Lyonga et de Mehemet Yazgan se trouvait ce jour, l’ambassadeur de Turquie au Cameroun son Excellence Ayʂe Saraς, Catherine Ndoumbe Manga la Président du conseil d’administration de l’OBC, son directeur général Etienne Roger Minkoulou et plusieurs autre membres du gouvernement.

    Il est important de rappeler que l’Agence de coopération et de coordination de Turquie (TIKA) œuvre au Cameroun dans les domaines de la santé, l’humanitaire, éducation, agriculture.

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  • Concertation : le PAD fait le point avec les opérateurs économiques

    Le Directeur général du Port Autonome de Douala, Cyrus Ngo’o, a présidé une séance de concertation avec les acteurs économiques de la ville de Douala, le 8 juillet 2020. Cette rencontre avec les opérateurs économiques est la suite des concertations engagées avec la Communauté portuaire de Douala et le GICAM, pour écouter, recueillir les observations, expliquer les tenants et les aboutissants des projets et réformes, pour une évaluation périodique de la compétitivité de la circonscription portuaire de Douala-Bonabéri. Le Port Autonome à travers ces rencontres d’explication, entend diluer toutes les incompréhensions, des appréhensions et des mauvaises interprétations nées du processus de normalisation de toutes les activités du port de Douala-Bonabéri. Il est également question et d’inviter toutes les parties prenantes à s’impliquer et s’approprier les réformes structurelles en cours d’implémentation.

    Lors de la rencontre entre le PAD-GICAM, de nombreuses préoccupations ont été présentées à l’Autorité Portuaire de Douala parmi lesquels, la nouvelle nomenclature tarifaire ; la reprise en main du pesage par le PAD; le fonctionnement de la Régie du Terminal à Conteneurs.

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    Grands comptes

    S’agissant particulièrement de la nouvelle nomenclature tarifaire, depuis le 1er janvier 2020, le Port Autonome de Douala a lancé un nouveau système de facturation de sa redevance sur les marchandises. Celle-ci vise à s’arrimer à la modernisation en cours et surtout aux exigences du secteur. On parle désormais de GRANDS COMPTESEn effet, le temps nécessaire pour apurer la facturation des connaissements de tout un manifeste et le recouvrement était compris entre un et trois mois. Il ressortait des avis des opérateurs de la place portuaire que le régime tarifaire du Port Autonome de Douala en ce qui concerne la redevance sur la marchandise était chargé à l’excès. Son application quotidienne était donc source des lenteurs administratives, surtout d’incompréhensions et des réclamations.

     Dans la mouvance de la normalisation de toutes les activités du combinat portuaire de Douala-Bonabéri en cours, et fort des instructions du gouvernement de la République, pour l’amélioration du climat des affaires au Cameroun, la Direction Générale a décidé de réduire le temps de passage des navires des marchandises. Un gage d’attractivité et de compétitivité d’un port de Commerce. Les travaux développés en externe et en interne, ont permis au PAD de concevoir un nouveau modèle simplifié de facture de la redevance d’embarquement/débarquement des marchandises.

    S’agissant ensuite de la reprise en main du pesage par le PAD, le PAD a repris, en vue de préserver le patrimoine routier et ferroviaire du Domaine Public Portuaire, le contrôle de l’exécution des activités d’exploitation, de développement et de maintenance des équipements de pesée à un opérateur privé.

    Convention Solas

    Car, les réseaux routiers et ferroviaires font partie du Domaine Public Portuaire dont le PAD assure la gestion et à ce titre, leur réalisation, exploitation et maintenance lui incombent, lorsqu’elles ne sont pas assurées par l’État, ou d’autres entités. Les activités portuaires à caractère industriel et commercial peuvent être transférées aux opérateurs privés, en application des décrets n° 2019/034 et 2019/035 du 24 janvier 2019 portant respectivement Réorganisation et Approbation des Statuts du Port Autonome de Douala (PAD). En normalisant ce pan d’activités,  le PAD répond à plusieurs préoccupations au rang desquelles, la lutte contre la fraude sur le poids des marchandises, l’application de la convention Solas révisée, l’information nécessaire et exacte au Ministère des Travaux Publics et aux transporteurs sur la charge à l’essieu des camions au départ du port avant d’emprunter les corridors, la sécurisation de la facturation du PAD basée sur le poids et l’association du Mincommerce dans son rôle d’expert de la métrologie pour la certification des instruments de pesée.(suite Document)En vertu des décrets n° 2019/034 et 2019/035 du 24 janvier 2019 portant respectivement Réorganisation et Approbation des Statuts du Port Autonome de Douala (PAD).

     La Société́ BUSINESS FACILITIES CORPORATION S.A (BFC SA) et ses partenaires spécialisés dans les activités de pesée, ont soumis au PAD par lettre n° CS024/0319D du 29 mars 2019, une offre technique et financière de partenariat. L’offre susvisée, examinée au sein du Groupe de Travail ad hoc mis en place par Décision N° 2065-19/DG/PAD du 29 octobre 2019, a satisfait aux exigences du PAD.

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