Jour : 13 juillet 2020

  • Entrepreneuriat : transformer des bouteilles plastique en meubles

    Selon le Ministère Camerounais de l’Environnement et de la Protection de la Nature, environ 600 000 tonnes de déchets plastiques ont été identifiées en 2018. De nombreuses initiatives sont en cours pour remédier à la situation. Deux entreprises privées ont retiré 1 600 kilogrammes de déchets plastiques de la rivière Wouri à Douala, la plus grande ville du Cameroun et sa capitale économique. Jauberte Djamou, qui dirige une association pour la protection des océans, organise de multiples campagnes de nettoyage et de sensibilisation dans plusieurs villes du pays. Ismael Essome Ebone, un ingénieur en environnement, a récemment déménagé à Douala. Ici, il continue de développer une activité qu’il a commencée dans la station balnéaire de Kribi il y a quelques années – la transformation de bouteilles en plastique en pirogues.

    Il vient d’ajouter à cette réalisation la fabrication de poubelles écologiques innovantes. Roger Milla, une légende camerounaise du football, a créé une association qui transforme les déchets plastique en pavés, qui sont utilisés dans la construction de trottoirs et de cours d’écoles, par exemple. Msouobu Gueuwou Shester Landry, 20 ans, boursier de la Mastercard Foundation du village de Bayangam dans la région ouest du Cameroun, cherche une solution à la menace du plastique depuis l’âge de 15 ans. L’année dernière, alors qu’il étudiait à l’Université Kwame Nkrumah des Sciences et de la Technologie au Ghana, lui et cinq volontaires camerounais ont lancé Bottle Furniture, une entreprise sociale qui, comme son nom l’indique, collecte des bouteilles en plastique et les transforme en meubles. « Un rapport du Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature montre que dans des villes comme Douala, l’accumulation de bouteilles en plastique dans les canaux fluviaux entraîne des inondations et contribue grandement à la dégradation des cours d’eau. On estime qu’il y a au moins 100 000 bouteilles en plastique qui se retrouvent dans la nature tous les jours juste à Douala, et qui proviennent principalement de la consommation d’eau minérale et de jus de fruits », a expliqué Msouobu.

    Les bouteilles en plastique ne sont pas biodégradables et affectent la fertilité du sol et la vie marine et humaine, en particulier en cas d’inondation. Au Cameroun, les entreprises qui produisent des bouteilles en plastique ne les recyclent pas car cela coûte moins cher d’en produire de nouvelles. Comme moyen d’élimination, les habitants brûlent les bouteilles, ce qui provoque des émanations de produits chimiques toxiques dans l’air. Bottle Furniture prévoit de mettre en place un système de collecte des bouteilles en plastique, d’abord dans la ville de Douala puis dans d’autres villes du Cameroun. Les bouteilles collectées seront transformées en meubles pour une utilisation dans les maisons, les écoles et les bureaux. Les volontaires ramasseront les bouteilles directement au domicile des particuliers. Selon le membre de l’équipe Arnold Kom – un jeune ingénieur en environnement titulaire d’une maîtrise de l’Institut des Sciences Halieutiques et Aquatiques de l’Université de Douala – la collecte dans les ménages est la première étape vers la résolution de ce qu’il décrit comme un « gros » problème.

    La collecte de bouteilles en plastique à usage domestique réduira efficacement le nombre de bouteilles qui se retrouvent dans les rues d’environ 80%. Après la collecte, les bouteilles seront réutilisées grâce à un processus de fabrication qui les prépare à être converties en meubles comme des chaises, des tables, des armoires et des lits. Les produits finis seront vendus dans une boutique d’exposition. Pour les pièces personnalisées, les clients peuvent choisir dans un catalogue selon la conception et leur budget. Chaque pièce prend quatre à cinq jours à construire et est livrée directement au domicile du client. « Certains meubles seront nus avec les bouteilles en plastique visibles, d’autres seront habillés et certains seront une combinaison des deux. Nous prévoyons de commencer avec 50 meubles et d’augmenter ou de réduire la production en fonction du stock restant. Nous formerons les personnes qui fabriqueront les meubles », a déclaré Cédric Ingrid Biankeu, membre de l’équipe, titulaire d’un diplôme d’ingénieur environnemental en gestion des pêches et des écosystèmes aquatiques de l’Institut des Pêches et des Sciences Aquatiques de l’Université de Douala. Les produits finis seront présentés à la télévision, sur des affiches et dans les journaux, ainsi qu’à la boutique d’exposition.

    Bottle Furniture a remporté l’édition 2019 de la « Resolution Social Venture Challenge », un concours qui récompense un leadership convaincant et des entreprises sociales prometteuses dirigées par des jeunes. Ces jeunes leaders et acteurs du changement ont obtenu une bourse qui comprend un financement de démarrage, du mentorat et l’accès à un réseau de jeunes acteurs mondiaux du changement, pour poursuivre des projets d’impacts dans leurs communautés. Etant né d’une collaboration entre la Mastercard Foundation et The Resolution Project, le Resolution Social Venture Challenge, offre des opportunités d’action pour les jeunes leaders socialement responsables qui veulent créer un changement important dans leurs communautés. « Nous espérons voir une ville plus propre avec moins de pollution et moins d’inondations », a déclaré Msouobu. « L’introduction d’un système de collecte des bouteilles à usage domestique qui crée des produits utiles et peu coûteux pour les populations locales et génère des revenus pour les jeunes est une solution avantageuse pour tous. »

    Lire aussi : Le droit d’accise menace la filière du recyclage du plastique

  • Douala : deux adjoints au maire en conflit de compétences

    Au terme de la concertation convoquée par le maire de douala, la hache de guerre semble avoir été enterrée. C’est la main sur le cœur qu’ils avouent avoir fumé le calumet de la paix. Au menu de cette réunion de crise, la gestion et le contrôle des équipements marchands de la capitale économique. Le marché central situé dans l’arrondissement de Douala 2, et celui de Bonamoussadi, à Douala 5, deux marchés sources de conflit et d’un profond malaise au sein de l’exécutif municipal. La confrontation la plus retentissante est incontestablement celle déroulée le 1er juillet 2020 au marché de Bonamoussadi. Sur instructions du Maire de Douala, le Dr. Roger Njitchoua va engager une opération de pose de scellés sur un bureau clandestin bien identifié au sein dudit marché: «le Maire de la ville m’a instruit d’aller procéder à la fermeture d’une officine parallèle de recouvrement des recettes au marché de Bonamousadi, et en cela, je devais être accompagné par le directeur de la police municipale», informe le Dr. Roger Njitchoua.

    Mais avant d’exécuter sa mission, le 2ème adjoint, en charge de coordonner les actions contre le désordre urbain dans la ville de Douala, tâche d’informer sa co-exécutive, régulièrement en charge des équipements marchands à la mairie de Douala, d’après une répartition savamment effectuée par Roger Mbassa Ndine. Ainsi informée, la 4ème adjointe prend illico presto la direction du marché de Bonamoussadi. Décidée résolument à jouer sa partition. A son arrivée, le 2ème adjoint sera tout de suite frappé par un curieux comité d’accueil : commerçants massés, membres des syndicats de commerçants sur le pied de guerre, au milieu d’étranges spectateurs de la scène. Aidé par des éléments de la police municipale, le Dr. Njitchoua réussira à se frayer un passage entre la meute, jusqu’au bureau du régisseur du marché où l’attendait énervée, dans une salle attenante, Marie Louise Adzogo.

    Très vite, la tension monte d’un cran lorsqu’au moment où le Dr. Roger Njitchoua décline le motif de sa mission au régisseur du marché, sa coexécutive fera une intrusion surprise, indique une source sur place au moment des faits. S’en suivent éclats de voix, injures, et même des attaques corporelles Exfiltration Ameutés par les bruits venant du bureau du régisseur du marché, la foule à l’extérieur s’agite. Nous apprendrons par la suite l’arrivée sur les lieux de quelques affidés de la 4ème adjointe. Qui revigorée va tenir le Dr. Roger Njitchoua en respect. L’engueulade prendra malheureusement d’autres proportions. D’après des témoins oculaires le Dr. Njitchoua sera fermement cravaté par sa collègue: «j’ai passé ma main entre mon cou et mon nœud de cravate, pour ne pas me faire étrangler.», confirme le 2ème adjoint.

    Joint au téléphone, la 4ème adjointe soutient avoir reçu un coup de poing violent du Dr. Roger Njitchoua: «j’ai des bleus. J’ai d’ailleurs fait établir un certificat médical suite à cette agression», indique-t-elle. Dépassé par la rixe, le régisseur du marché s’est finalement résolu, aidé par la police municipale, à séparer les maires adjoints pugilistes. Le Dr. Roger Njitchoua sera finalement exfiltré du marché de Bonamoussadi sans avoir scellé le bureau parallèle de recouvrement des recettes. Du côté de Marie Louise Adzogo, on semble être revenu à de sentiments meilleurs après la réunion de crise de ce 6 juillet 2020.

    Lire aussi : Mairie de Douala : les 100 premiers jours de Mbassa Ndine au scanner

  • Estimation des index : Eloundou Essomba craint un trouble à l’ordre public

    Lancée en mai 2020, la campagne «covid-19: Eneo limite les visites des releveurs chez vous» n’arrête pas de susciter vives polémiques. Après la correspondance interpellative  de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), suivie de plusieurs sorties de dénonciation de quelques associations de défense des consommateurs, Eneo a de nouveau été épinglé. Le Ministre de l’eau et  de l’énergie a rejoint la spirale des critiques et remarques acerbes à l’endroit de l’entreprise nationale  de distribution de l’énergie. Par correspondance adressée au Directeur général d’Eneo, le 1er juillet 2020, Gaston Eloundou Essomba constate également «la violation de la réglementation en matière de facturation», par Eneo: «mon attention a été attirée sur de nombreuses plaintes des clients basse tension de la société Eneo, consécutives aux facturations, sur une base estimative de leur consommation d’électricité pour les mois de  mai et juin 2020», indique le membre du gouvernement. Il mentionne que «des dizaines de milliers de clients ont en effet saisi ou  se sont rapprochés des agences commerciales d’Eneo, des autorités administratives, de l’Arsel, mais aussi  de mon département ministériel pour  exprimer leur mécontentement sur le montant des factures reçues qui, selon lesdits clients, auraient été multipliées par deux, voire par trois, comparativement aux factures des mois précédents ». 

    Lire aussi :  Estimation des index : Eneo annonce de nouvelles mesures

    La sortie de Gaston Eloundou Essomba succède au tollé provoqué par les factures faramineuses reçues par certains ménages des villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua ou Maroua. Pour faire retomber la tension, la Direction générale d’Eneo a réagi face à la déferlante de protestations. Réaction pour «un nouveau départ» avec sa clientèle : «Eneo annonce à ses clients, aux associations de consommateurs et aux autres parties prenantes qu’elle a pris la pleine mesure  de leurs préoccupations remontées au sujet de l’estimation des factures mensuelles de consommations électriques», indiquait un message électronique d’Eneo. 

    Le Ministre de l’eau et de l’énergie indique dans sa lettre avoir dépêché le 29 juin 2020, une mission conjointe Minee-Arsel-Eneo dans les services déconcentrés  de Yaoundé. Résultat, «il ressort que les écarts constatés sont justifiés par l’utilisation d’une nouvelle méthodologie de facturation» mis en place par Eneo (estimation des 6 derniers mois de consommation des clients). En rappelant opportunément les textes réglementaires en vigueur en la matière, (article 7.1.1 de l’arrêté du 26 janvier 2009 portant approbation du règlement  de service de distribution d’électricité), le Ministre de l’eau et de l’énergie craint «des conséquences sociales et des risques de trouble à l’ordre public qui pourraient résulter de cette violation flagrante des dispositions réglementaires ». 

    D’où la prescription  à l’endroit d’Eneo, la mise en oeuvre immédiate de quelques actions correctrices. Il s’agit notamment, mentionne la lettre du 1er juillet 2020, «le traitement au cas par cas, des réclamations des clients dans le strict respect des dispositions de l’article 15.4 de l’arrêté du 26 janvier 2009 selon lequel en cas d’erreur dans la facturation d’un client ayant pour conséquence une facture plus élevée que ce qu’elle aurait dû être et que Eneo ne respecte pas les délais de réponse définis, Eneo paie une pénalité égale à la plus basse des valeurs (50% du montant de l’erreur, le montant de la facture rectifiée), la reprise sans délai de la relève des index des compteurs et l’établissement des factures correctives pour les clients dont la facturation est avérée mauvaise, puis le renforcement de la collaboration avec l’Arsel, et les associations des consommateurs pour la résolution du problème de facturation. Aux dernières nouvelles, la société  concessionnaire de la distribution de l’électricité au Cameroun annonce la mise en oeuvre progressive des mesures récemment envisagées à l’endroit des clients basse tension Eneo. 

    Lire aussi : Eneo annonce un week-end noir à Yaoundé et ses environs

  • Corridor Douala-Bangui : camerounais et centrafricains aplanissent leurs divergences

    Après le mouvement d’humeur des transporteurs tchadiens observé le 22 mai 2020 au check-point douanier de Yassa, c’est au tour des transporteurs centrafricains de se prononcer sur les problèmes inhérents au transport terrestre sur le corridor Douala-Bangui. Théodore Jousso, le Ministre centrafricain des transports a pour l’occasion spécialement effectué le déplacement du Cameroun, à la rencontre son homologue Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe. C’est la localité frontalière de Garoua-Boulaï à l’Est du Cameroun, qui a abrité une importante séance de travail entre les deux délégations. Séance de travail à laquelle prenaient également part les transporteurs des deux pays. Au menu des discussions, plusieurs sujets conflictogènes entre le Cameroun et la Centrafrique, entre les transporteurs camerounais, et entre les deux organes nationaux de gestion du fret terrestre (Bgft et Bnf): vétusté et indisponibilité des balises de géolocalisation Nexus+, prix du fret bas et fluctuant, désagréments aux ponts bascules,  tracasseries policières et administratives etc… Concernant les maux propres aux Etats, non-respect des textes relatifs à la répartition du fret, concurrence déloyale des transporteurs pour compte propre, non-respect des règles de transport par certains transporteurs etc….

    Lire aussi : L’Onu ferme les frontières entre le Cameroun et la RCA

    Malgré plusieurs cadres de concertation tripartite et bipartite regroupant les acteurs commerciaux et techniques du secteur du transport, la situation sur le corridor Douala-Bangui continue de préoccuper. Sur l’épineux problème des tracasseries policières, les transporteurs des deux pays sont unanimes : «la situation s’est nettement améliorée en ce qui concerne les contrôles des corps habillés sur le corridor. Mais nous souhaitons que la situation s’améliore davantage. Nous louons les efforts réalisés dans ce sens par nos Etats», a constaté El Hadj Oumarou, le Coordonnateur du Bureau camerounais de gestion du fret terrestre (Bgft). Le corridor Douala-Bangui est en effet encore jonché de dizaines de postes de contrôle sur les 1500 kilomètres  de trajet entre le Cameroun et la Centrafrique.

    S’agissant du prix du transport, le bât blesse également. La tension est permanente entre  les bailleurs de fret et les transporteurs: «nous devons imposer l’application des prix homologués du transport de fret. Ces prix sont libéralisés injustement contre les intérêts des transporteurs, mais en violation des conventions», s’exprime M. Bassega du Bureau d’affrètement routier centrafricain (Barc). «Les prix du fret dans les corridors Douala-Bangui et Douala Ndjaména connaissent une forte chutedepuis 2005», se désole Raymond Moungang, le Président du Sntrc Littoral. A destination de la Centrafrique, les dispositions conventionnelles fixent le prix du transport à hauteur de 3.500.000 Fcfa. Il se situe aujourd’hui à un peu plus d’un million de Fcfa. 

    Lire aussi : la douane camerounaise et les transporteurs tchadiens à couteaux tirés

    La disponibilité, le prix et la qualité des balises Gps de géolocalisation Nexus+ sont sources de tension entre les transporteurs et les douanes camerounaises. Les transporteurs camerounais et tchadiens proposent par conséquent soit la mise à disposition suffisante des balises, soit leur pose par les transporteurs eux-mêmes. La partie centrafricaine juge en effet «élevé», le prix de la balise fixé à 35.000 Fcfa.

    Ajoutés à ces problèmes évoqués lors de cette séance de travail, l’absence des aires de repos conventionnelles et des zones de stationnement de leurs engins. Au terme de plus de 3 heures de concertation. Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe et Théodore Jousso ont mutuellement pris des engagements pour rendre le corridor Douala-Bangui plus fluide et compétitif.

  • Perspectives économiques : le Cameroun vu par la BAD

    La Banque africaine de développement (BAD), a publié le mardi 7 juillet le supplément aux « Perspectives économiques en Afrique en 2020 », à l’intérieur duquel elle fait de nouvelles projections pour les années 2020 et 2021. Ceci suite à la survenue de la crise sanitaire liée au Coronavirus sur le continent. Le document qui propose une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie sur le continent et spécifique pour chaque pays, indique que la croissance économique devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020.

    La lecture de l’Etat du Cameroun envisage en 2020, avec la crise un scénario de base qui prévoit une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de -0,8% ; une inflation de 2,9% ; une solde budgétaire de -3,9% et un solde du compte courant de -2,6%. Pour l’année 2021, lePIB serait de 4% ; 2,5% pour le taux d’inflation ; -3,9% et -4,2% respectivement pour le solde budgétaire et le solde du compte courant.

    Lire aussi :  La Bad mobilise plus de 6,2 milliards de F CFA pour la Cemac

    Plongée dans une optique selon laquelle la crise pourrait perdurer, la BAD envisage un scénario pessimiste qui révèle pour l’année en cours -2,1% de croissance du PIB ; 3,2% d’inflation, -4,3% de solde budgétaire et -6,1% de solde du compte courant. Pour la suivante 2,6% du taux de croissance liée au PIB ; 2,9% de taux d’inflation ; -4,1% et -5,4% respectivement pour les soldes budgétaire et du compte courant.

    Dans ce même supplément, la BAD, présente les conséquences entrainées par la pandémie sur le plan macroéconomique à court terme de la sorte : « La crise sanitaire de la COVID–19 pourrait affecter l’économie du pays de multiples façons, notamment par : la chute du prix des matières premières produites par le pays (pétrole et bois principalement) combinée à une baisse globale de la demande de ces produits ; le gel ou le report des investissements directs étrangers ; et l’instabilité des marchés financiers régionaux et internationaux, qui rendrait l’accès au financement plus coûteux ». S’agissant de l’approche à long terme : « elle pourrait réduire la croissance, générer un choc sévère pour les finances publiques et éroder les comptes intérieurs et extérieurs du pays », indique-t-elle.

    Lire aussi : Budget 2021 : le Cameroun met le cap sur le patriotisme économique

    Dispositions locales

    Lors du passage du ministre des Finances Louis Paul Motaze devant les parlementaires pour le débat d’orientation budgétaire de l’Etat pour la période 2021-2023,  il annoncé que l’Etat entrevoit en 2021, la somme de 100 milliards de FCFA, pour la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie de riposte et de soutien économique et sociale du gouvernement face à la pandémie. Un déficit budgétaire global de 700,5 milliards de FCFA et des besoins de charges de financement et de trésorerie, évalués à  865,1 milliards de FCFA pour la même année.

    Ces prévisions budgétaires qui s’exposent à la persistance du virus à l’échelle mondiale et dont l’impact sur le plan macroéconomique local pourrait selon le Minfi: « conduire à un niveau d’activités moins important que celui projeté, et conséquemment à un niveau de recettes fiscales et douanières en deçà de celui attendu. Par ailleurs le cours mondial du baril du pétrole présenterait  un gros risque pour les budgets 2021 et suivants, si la production pétrolière annoncée et le prix mondial du baril utilisé dans les projections ne sont pas au rendez-vous».

    Notons que depuis la survenue du premier cas de Covid-19 au Cameroun le 6 mars dernier, le gouvernement a mis en place un dispositif pour limiter l’impact de celle-ci tant sur le plan sanitaire que économique. Notamment le plan de résilience socio-économique, des mesures incitatives pour la relance des secteurs les plus touchés par les ravages de la pandémie, la création d’un fonds national de lutte contre la maladie crée par le chef de l’Etat.

    Lire aussi : La Bad débloque 13 milliards de dollars pour le secteur privé africain

Bouton retour en haut de la page