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50% de la production du livre scolaire accordée aux imprimeurs locaux

Ils vont bénéficier de cette part de marché dès cette année 2021 tel que l’a recommandé le premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute. A l’occasion, ils ont mis sur pied un cluster avec l’appui de l’Agence des petites et moyennes entreprises (Apme), pour murir les idées autour de la contribution de l’imprimerie dans la chaine du livre.

Les imprimeurs locaux en avaient marre de disposer d’une kyrielle de structures, et de continuer à subir le diktat des imprimeurs étrangers dans la chaine de production du livre. Réunis au sein du Groupement interprofessionnel des imprimeurs et arts polygraphiques (Gipiap), une entité mise sur pied pour défendre leurs intérêts, ils avaient adressé un mémorandum au premier ministre Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, au sortir de la première édition du Forum des imprimeurs et des arts polygraphiques (Fiap) qu’ils ont organisé en 2019, pour exiger que des parts du marché leurs soient réservés dans la production. Une requête qui a trouvé un avis favorable auprès du patron du gouvernement, lequel a recommandé au Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactique (Cnammd), de leur réserver 50% des parts du marché de la production pour le compte de l’année 2021.

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Avec cet acquis, les imprimeurs réfléchissent désormais à la mise en œuvre effective de la recommandation gouvernementale à leur bénéfice, et ont entrepris de mettre sur pied un cluster le 11 mars dernier, avec l’appui de l’Agence des petites et moyennes entreprises (Apme). « Le maitre d’œuvre doit être la confiance ensuite le professionnalisme. La politique du Premier ministre est non seulement de rendre le livre compétitif sur le plan financier mais aussi sur le plan qualitatif. Pour y parvenir, il ne faut pas entrer en compétition avec les collègues locaux mais plutôt avec ceux de l’extérieur. Si nous nous complétons, nous allons réussir. Nous produirons des livres de qualité », a confié François Kewou, directeur de la structure « Les grandes Editions Sarl », au journal Le Jour du vendredi 12 mars 2021.

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Pour sa part, le directeur général de l’Apme, Jean Marie Louis Badga, a recommandé aux imprimeurs de faire preuve de solidarité, de complémentarité et surtout de faire valoir leur technicité pour offrir au Cameroun des manuels scolaires de qualité. « Rares sont les imprimeurs qui peuvent internaliser toutes les compétences technologiques, managériales, techniques pour produire le livre. Mais ensemble, ils ont les compétences pour un cluster vertical ou horizontal qui va permettre à ce groupement de produire le livre. C’est cette solidarité qui permettra à ce cluster de pouvoir répondre à la demande du gouvernement », a-t-il recommandé.

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La mise sur pied de ce cluster s’est faite en prélude à la deuxième édition du Fiap, qui s’est tenue les 12 et 13 mars derniers à Yaoundé, et à l’occasion, le Gipiap et le Syndicat national des employeurs et industriels d’arts polygraphiques et activités connexes (Syneiapac), co-organisateurs de l’événement, ont davantage mûri la réflexion autour du « Rôle de l’imprimerie dans la chaîne du livre au Cameroun ». Selon une enquête camerounaise sur les ménages (Ecam), réalisée en 2001 par l’institut national de la statistique (INS), plus de 90% du chiffre d’affaires généré par le manuel scolaire sont plutôt bénéfiques aux entreprises étrangères. Le Cameroun a ainsi déboursé près de 80 milliards en 2012 pour les comptes des éditeurs occidentaux contre 45 milliards en 2009. Il faut cependant préciser qu’en dépit des 50% de la part de production du livre scolaire octroyés aux imprimeurs, les coûts de production ne devraient pas être sans incidence sur les prix des manuels. Le Cameroun ne produisant pas localement le papier, les imprimeurs se verront donc obligés d’en importer.

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