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63 milliards pour soutenir les filières lait, poisson et anacarde

C’est ce que prévoit le Comité de compétitivité pour appuyer ces filières qui font face à divers challenges qu’il faudra prioritairement relever au cours de l’année 2020.

Le secrétaire permanent du Comité technique de Compétitivité a annoncé qu’il sera organisé des concertations avec les collaborateurs agissants dans les filières du lait, de l’anacarde et du poisson. Il estime qu’il est impérieux de concevoir des plans de redynamisation de la compétitivité, de la concurrence, mais par-dessus tous ceux des investissements au sein de ces filières. Pour le compte de l’année 2020, la stratégie d’actions prévoit accentuer le suivi régulier des actions engagées par le gouvernement dans le domaine de l’environnement des affaires et l’action de la veille stratégique en matière de compétitivité.

Un contrat de réforme sectorielle de 63 milliards FCA visant à soutenir la mise en œuvre des réformes dans le secteur rural a été conclu afin d’améliorer la productivité dans le secteur agricole. Hermann Fotie II, secrétaire du comité soutient que la situation est préoccupante. Les analyses à sa disposition font état de ce que le Cameroun continue d’importer massivement les biens tels que le riz, le poisson, le lait qui peuvent être produits localement de manière massive. Fort de cela, le Comité de compétitivité accompagne les structures de production dans le but de proposer des mesures au gouvernement pour l’amélioration des capacités des producteurs locaux et conquérir les parts de marché à l’extérieur.

Les noix de cajou

La promotion de l’anacarde rentre dans le cadre de la Stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière anacarde dans le pays. L’ambition étant de rendre le Cameroun visible sur le marché mondial de la noix de cajou, à partir de l’année 2023. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), a prévu plus d’un milliard de francs CFA, en cette année 2020, pour la promotion de la culture de l’anacarde. Selon le Minader, l’ambition est d’atteindre une production de 50 000 tonnes à partir de 2025.

Le 3 février 2020, au cours de la Conférence annuelle des responsables des services centraux et déconcentrés de ce département ministériel, Gabriel Mbairobe, a déclaré que le Cameroun compte être visible sur le marché international de ce produit de rente dès l’année 2023.

Le lait ne coule pas assez

Les données du ministère en charge de l’Elevage (Minepia) montrent une progression dans la production laitière de 7% par an en moyenne depuis 1994. La production locale était estimée à 239 000 tonnes en 2017. Le déficit de production de lait au Cameroun est d’un peu plus de 120 000 tonnes par an. Pour le Minepia, les obstacles à l’évolution de la filière laitière sont la faible performance génétique des vaches, la prévalence des maladies à fort impact sur la production laitière dans certaines zones et l’usage des méthodes caduques par les producteurs.

Pour remédier à cette situation, des actions ont été engagées dans le cadre du Projet de développement de l’élevage (Prodel), avec l’appui des partenaires au développement. Dr Abdouraman Maïkanti, spécialiste régional en production animale, explique que la production laitière reste informelle dans la région du Nord, qui est un important bastion de production. Une révolution du secteur qui, pourtant, est porteuse d’importants indicateurs de développement économique pour la région et du pays est urgente.

La filière poisson dans les filets

Les chiffres du ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), indiquent que le Cameroun importe 200 000 tonnes de poissons par an, question de combler la demande nationale. Dans cette dynamique, le pays perd environ 170 milliards de FCFA chaque année. Le Minepia ressort que la quantité de poissons au Cameroun a connu une augmentation quantitative de 40 461 tonnes sur la période 2014-2018.

La mise en oeuvre du projet de Promotion de l’entrepreneuriat aquacole et le développement de l’aquaculture commerciale avec une forte implication du secteur privé a conduit à une augmentation annuelle de 1 000 tonnes de poissons au cours la période. Le Minepia estime que la production a évolué de 2 166 tonnes en 2014 à 5 214 tonnes en 2018, soit 65 % de la cible 2020. L’Institut national de la statistique (INS) fait le constat selon lequel la demande nationale est estimée à environ 400 000 tonnes par an. Il faut combler le gap.

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