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À cause de la pénurie, le prix du litre d’huile végétale passe de 1200 F à 1600 F dans la ville de Garoua 

Dans les quartiers, il faut parfois débourser 1700 F voire 1800 F pour se procurer le précieux sésame.

A Garoua, l’huile de table est devenue depuis plusieurs semaines, une denrée réservée aux usagers qui ont la bourse pleine. Ce produit qui coutait 1200 F dans la plupart des artères de la capitale régionale du Nord il y a quelques mois, est aujourd’hui vendu à 1600 F, 1700 F ou 1800 F en fonction du lieu où on se trouve. Si l’on se rend dans les marchés populaires comme celui de Yelwa, dans le 2e arrondissement de la ville, on a de fortes chances de se procurer le litre d’huile raffinée à 1600, celle de 900 millilitres à 1400. Par contre, si c’est chez le boutiquier du coin, il faut compter 1700 F, voire 1800F. Chez les grossistes aussi c’est la surenchère. Le carton d’huile qui coutait 16 500 F ou 17 000 F est maintenant vendu à 22 000 F.

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Cette spéculation est bien connue des services régionaux du ministère du Commerce dans le Nord.  D’ailleurs, Dahirou, délégué régional du commerce dans cette unité administrative, conduit régulièrement des équipes de contrôle dans les marchés pour s’assurer du respect des prix homologués. Toutefois, conscient de l’impossibilité d’assainir complètement le secteur, il a pensé à des mesures palliatives  « Nous surveillons les marchés, les distributeurs et les commerçants. Ce qui est sûr, certains commerçants sont rusés […] Ici à la délégation par exemple nous vendons le litre d’huile est vendu à 1100 F de manière exceptionnelle… Le prix de base est de 1150 pour toutes les huiles de table», a-t-il confié à nos confrères de l’œil du Sahel.

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La hausse du prix de l’huile n’est pas une surprise. Dans un précédent article, un cadre de la Sodecoton, contacté par EcoMatin, attirait déjà l’attention des consommateurs sur une inévitable augmentation des prix. Notamment, un renchérissement du coût de l’huile de coton Diamaor produite par ce géant de l’agroalimentaire camerounais, subséquent aux difficultés d’approvisionnement en engrais chimiques «Ce sera difficile pour les producteurs. Parce que ce sont les paysans qui utilisent l’engrais. Quand ils produisent du coton, ils nous le revendent. Est-ce que si le paysan achète l’engrais au prix actuel, est-ce que nous, nous serons à même d’acheter le kg au prix qu’il proposera. Parce qu’il sera obligé de répercuter ça sur le prix de vente. Par ricochet, nous serons également obligés de répercuter ça sur l’huile Diamaor par exemple.  Or le prix de l’huile est homologué. Est-ce que le ministère du commerce va accepter que cela se passe comme ça? En fait c’est tout cela qu’on essaie de prévoir»

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Malgré ce contexte précaire, Dahirou se veut rassurant. « D’abord je voudrais rassurer les populations que le gouvernement fait tout son possible pour qu’elles aient accès aux produits et cela à des prix officiels. Il y a eu certes quelques difficultés ces derniers temps mais nous avons été rassurés par les producteurs et la situation reviendra à la normale», a-t-il affirmé.

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