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A la tribune des Nations Unies, le Cameroun dénonce la faible mobilisation des fonds pour le développement durable

Parmi les raisons pouvant expliquer cet état de choses, Lejeune Mbella Mbella qui représentait le chef de l’Etat à la 78e Assemblée générale des Nations Unies, questionne l’efficacité des mécanismes mis en place il y a plus de 70 ans.

Le 26 septembre 2023 à New York (jour de la clôture de la 78e Assemblée générale des Nations Unies débuté le 19 septembre, Ndlr), le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella a pris la parole en qualité de représentant du chef de l’Etat camerounais Paul Biya. Il a dans un premier temps, salué les initiatives prises au sein de cet organisme (dont le Cameroun est membre depuis 1960) au cours des dernières décennies : Accord de Paris le climat, entente sur le programme de développement durable (lancée au Cameroun en 2015), le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement ou encore l’adoption de la Convention –Cadre d’Ottawa ainsi que l’Accord sur la biodiversité marine, etc.

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Toutefois, déplore le Minex, « malgré tous ces efforts, les résultats tardent encore à être visibles ». Le membre du gouvernement  a relevé les raisons qui expliquent cet état de choses. L’une des questions cruciales évoquées est celle du faible financement en rapport avec la réalisation des Objectifs de développement durable(ODD). «  Il convient de reconnaître que l’action n’a pas toujours la parole. A titre d’illustration, je voudrais évoquer la mobilisation insuffisante des moyens pour la mise en œuvre des ODD, ou la non atteinte de l’objectif 0,7% fixé pour l’aide publique au développement malgré les promesses faites voici bientôt 50 ans », a dénoncé Lejeune Mbella Mbella.

Il est à noter que l’aide publique au développement(APD) a été officiellement reconnue en octobre 1970 au cours de l’Assemblé générale de l’ONU. D’après les résolutions, « chaque pays économiquement avancé accroîtra progressivement son aide officielle au développement des pays en voie de développement et s’efforcera particulièrement d’atteindre, au milieu de la Décennie au plus tard, un montant minimum en valeur nette de 0,7 % de son produit national brut aux prix du marché », lit-on.

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Or, d’après l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), l’APD délivrée par les donneurs publics a atteint un niveau sans précédent de 204 milliards de dollars en 2022 contre 186 milliards dollars enregistrés en 2021 soit seulement 0,36%du revenu national brut (RNB) cumulé des donneurs du Comité d’aide au développement(CAD).

Bien plus, le Minrex s’est appesanti sur les outils, les mécanismes, institutions de l’ONU qui, « mis en place au lendemain de la deuxième guerre mondiale pour promouvoir la paix, la sécurité, le développement économique et social, ne sont plus aussi performants et pertinents ; en raison de la diversité et de la complexité des réalités nouvelles du monde ».

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Dans le même registre des pesanteurs, Mbella Mbella reconnaît certes que « parfois, les moyens mobilisés l’ont été soit en retard, soit distribués de manière parcimonieuse, du fait des conditionnalités » mais il fustige toute de même la volonté politique. Celle-ci, « lorsqu’elle n’est tout simplement pas absente ou altérée par les considérations égoïstes qui prennent parfois le pas sur l’intérêt général et la solidarité agissante entre les peuples et les Nations », a-t-il poursuivi dans son discours.

Du reste, en guise de perspectives, le Cameroun propose entre autres, de « promouvoir un pacte pour une architecture financière mondiale rénovée….l’avènement d’un véritable développement global équitable, qui permette à toutes les régions du monde d’aspirer à la prospérité et la croissance ».

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