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Aéroport international de Douala : le système de balisage autonome hors-service depuis 8 mois

Pour sauver les vols de nuits à l'aéroport international de Douala, les autorités aéroportuaires ont fait recours au système de balisage lumineux autonome de l'aéroport international de Yaoundé. Depuis le grave incident du 23 juin 2021, des experts constatent des défaillances dans l'exécution des missions de l'autorité aéronautique civile du Cameroun, ainsi que des failles dans le fonctionnement technique des Aéroports du Cameroun.

Depuis la panne survenue le 23 juin 2021 sur le balisage lumineux de piste et des aides lumineux de l’aéroport international de Douala, les autorités compétentes de l’aviation civile et la navigation aérienne brillent curieusement par leur mutisme. Seul le Ministre des transports a rendu public un communiqué sur cet incident grave et inédit, en date du 24 juin 2021. Prompt à se prononcer sur la sortie de piste de l’Embraer 135 de la Cameroon airlines corporation (Camair co)  intervenue le 21 juin 2021, la réaction de la Cameroon civil aviation authority (Ccaa Cameroon), l’Autorité aéronautique civile du Cameroun, régulateur de l’activité aéronautique nationale reste en effet vivement attendue, plus d’une semaine après les faits.

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A la demande de l’Oaci (Organisation de l’aviation civile internationale), le Cameroun a créé en 1998, la Ccaa dont les missions reposent sur 4 axes stratégiques: la sécurité (s’assurer du respect des règles d’exploitation des aéronefs et des installations par les organisations et personnels de l’industrie qui en ont la charge), la sûreté (procéder aux investissements requis et s’assurer de la mise en œuvre de la politique de sureté par les opérateurs et les services partenaires, le transport aérien (accompagner l’évolution du secteur et être l’interlocuteur des compagnies aériennes, des aéroports, des passagers en matière économique, juridique et social), et les infrastructures aéroportuaires (procéder aux investissements sur les aéroports secondaires, les exploiter et fournir les services de la navigation aérienne). 

Au-delà du mutisme observé, se dégage en effet la responsabilité de la Ccaa sur le dysfonctionnement du système de balisage lumineux de l’aéroport international de Douala. D’après un expert des questions aéronautiques contacté, la Ccaa a failli à ses missions. «Le Ccaa n’a pas joué son rôle. On ne ferme pas un aéroport à cause d’un changement de lampes. La procédure réglementaire inscrit l’utilisation d’un balisage autonome. Il s’agit d’un dispositif obligatoire pour un aéroport ouvert à la circulation aérienne. Le balisage autonome est un dispositif d’éclairage de la piste d’atterrissage qui a pour avantage de fonctionner avec des batteries rechargeables. Il est mis en service une fois la nuit tombée, en cas de mauvais temps météorologique ou lors des travaux sur la piste. Ce système permet de palier aux conséquences sécuritaires éventuelles dues  au dysfonctionnement du balisage lumineux», s’exprime l’expert. 

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Pourquoi le balisage autonome de l’aéroport international de Douala n’a-t-il pas automatiquement fonctionné ? L’expert accuse le manque de suivi de la plateforme aéroportuaire de Douala par l’Autorité aéronautique : «si la Ccaa inspectait les plateformes aéroportuaires, elle aurait constaté que le balisage autonome de Douala est hors service». De bonnes sources, nous apprendrons par ailleurs que le système de balisage autonome de l’aéroport international de Douala est hors-service depuis 8 mois. Nous apprendrons que pour rétablir le dysfonctionnement de l’aéroport international de Douala, les Aéroports du Cameroun ont recouru en urgence au système de balisage autonome de l’aéroport international de Yaoundé, désormais opérationnel à Douala: «et si un incident survenait à Yaoundé ?», s’interroge l’expert. Ce dernier pointe par ailleurs un doigt accusateur sur les Aéroports du Cameroun. «Les ADC qui bénéficient des redevances du balisage devraient intégrer voire s’approprier des procédures en la matière. Dommage on peut constater aisément que ceux qui gèrent aujourd’hui notre espace aérien et nos plateformes aéroportuaires n’ont pas la maîtrise de son exploitation», s’indigne-t-il. 

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