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Affaire Frédéric Débord : 6e renvoi sous tension au Tribunal de Ndokoti

Les débats au fond de ce 25 octobre 2021 ont été stoppés par des exceptions soulevées par Me. Boum Bissai, avocat de Frédéric Debord, ex-Directeur général d'Orange Cameroun accusé, entre autres, de diffamation et entrave à la liberté de travail. Lesdites exceptions ont été fortement contestées par Mes. Melingui et Priso, conseils de Dame Ngo Mbong Marie, épouse Njock, la plaignante.

Rendu à la 6ème audience, le prévenu Frédéric Débord, ancien Directeur général d’Orange Cameroun, affecté au même poste à Madagascar, a de nouveau brillé par son absence devant le Tribunal de première instance de Ndokoti-Douala. Seul son conseil, Me. Boum Bissaï, était face à la Présidente du Tribunal de céans, contre le collège d’avocats constitué par la plaignante, Ngo Mbong Marie, épouse Njock, ex-cadre d’Orange Cameroun. Frédéric Debord fait en effet face depuis le 14 juillet 2021, à une plainte pour «diffamation, entrave à la liberté de travail et dénonciation calomnieuse», en compagnie de deux autres accusés, dont Grâce Ernestine Yombo, Directrice des Ressources Humaines.

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L’audience de ce 25 octobre 2021 a précédé celle du 27 septembre au cours de laquelle l’examen au fond de la cause a démarré. Les avocats Melingui et Priso, conseils de Ngo Mbong Marie, épouse Njock, ont été confrontés aux exceptions de procédures soulevées séance tenante par Me. Boum Bissaï. L’avocat de la défense sollicitait par ailleurs de la demande, des pièces relatives au dossier de plainte déposé contre ses clients. Se fondant sur l’article 382 du Code de procédure pénale, le conseil pense que sa demande est fondée et recevable. La requête de l’avocat a débouché sur un échange portant sur l’opportunité d’une telle démarche. Pour la demande, ladite requête ne se justifie pas après la fin de l’examination in chief. «Il est inadmissible que la défense nous demande de lui communiquer des pièces justificatives alors que nous sommes déjà en plein dans la cross examination. Lorsque le prévenu ne se présente pas, sa défense ne peut se prononcer que sur les raisons de son absence», a indiqué Me. Melingui. 

Echanges vifs

Les trois avocats de la plaignante sollicitent par conséquent la poursuite de l’examen de l’affaire au fond, invoquant l’article 349 du Code de procédure pénale. Ces derniers seront suivis par le Procureur de la République de céans, qui va à son tour requérir la stricte application de l’article 349 invoqué. Afin de trancher les débats devenus acerbes, la Présidente du Tribunal Ngabena va renvoyer Me. Boum Bissaï vers le greffe du Tribunal pour communication des pièces sollicitées. L’affaire sera immédiatement ajournée au 22 novembre 2021 à la demande du conseil de Frédéric Debord et consorts. 

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Le 6ème renvoi depuis l’enrôlement de ce litige à rebondissements. L’audience de ce 24 octobre 2021 intervient au lendemain de la visite de Stéphane Richard au Cameroun. Le Président directeur général du Groupe Orange avait procédé le 15 octobre 2021 à l’inauguration du tout premier Digital center Orange Cameroun à Douala. Mais surtout, trois mois après le départ surprise de Frédéric Debord du Cameroun au plus fort du malaise ayant conduit à l’affaire en jugement au Tribunal de première instance de Ndokoti-Douala. C’était le 14 juillet 2021, après que des mois plus tôt, le Directeur général d’Orange Middle East and Africa soit saisi par Dame Evelyne Enguelé, ex-Directrice des Ressources Humaines à Orange Cameroun, d’un cas de harcèlement sexuel et moral dont Frédéric Débord était le principal accusé. 

Détournement

Tout part en effet d’une rupture de contrat entre la plaignante, Ngo Mbong Marie, épouse Njock, qui occupait le poste de Senior manager chargée des Relations avec les Institutions, et son employeur Orange Cameroun, pour un présumé détournement de fonds d’environ de 15,24 euros. Suivra le 17 mai 2021, son exclusion des effectifs de l’entreprise. Exclusion contenue dans une lettre de licenciement signée le 30 avril 2021 par Frédéric Débord. Le Directeur général d’Orange Cameroun y relevait outre le détournement de fonds présumé, une incompatibilité d’humeur, et un non-respect du code éthique de l’entreprise.

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Cette dernière décidera d’adresser le 4 juin 2021, une citation directe à Débord Frédéric Pierre, le Directeur général de la compagnie de téléphonie mobile: «la requérante dénonce par les présentes, les agissements de la société Orange Cameroun S.A. et ses représentants légaux qui, usant de manœuvres frauduleuses, sont parvenus à rompre les relations contractuelles de travail qui la liait à la société Orange Cameroun S.A., sous le motif qu’elle aurait détourné la somme de 14,56 euros», mentionnait la citation.

Licenciement

Les faits remontent au 8 mars 2021. Le compte Orange Money de Marie Agathe Njock est provisionné d’un montant de 403,04 Euros par l’agence Orange Cameroun de Bafoussam, vraisemblablement pour couvrir les dépenses courantes du mois de mars 2021, alors que cette prérogative ne lui est pas prioritairement dévolue. Ce, d’autant plus qu’elle n’a jamais eu à tenir la caisse de la société. C’est du moins ce qu’elle reçoit comme réponse des services compétents de l’entreprise. Visiblement pas convaincue par cette réponse, elle décide de rembourser l’intégralité de cette somme.

Le 12 avril 2021, elle recevra une demande d’explication du Directeur général, dans laquelle celui-ci exige des éclairages sur les dépenses de 14,56 euros. Montant qu’elle aurait utilisé pour des achats «personnels» de produits ménagers, et deux tickets de restaurant au menu enfant. Corroborant ainsi les accusations portées contre sa personne deux jours avant par Fleurine Grâce Ernestine Yombo, la Directrice des Ressources Humaines de cette entreprise. Marie Agathe Njock répondra à la demande d’explication le 22 avril 2021, et dans la foulée, sera reçue le même jour au siège de l’entreprise à Douala par Frédéric Debord. Qui l’informe aussitôt de son licenciement.

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