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Afrique centrale : la BEAC revoit ses prévisions de croissance à la baisse

Quoique moins importantes, les nouvelles projections de la BEAC traduisent une reprise progressive de l’activité économique malgré le contexte international morose marqué par l’accélération des tensions inflationnistes.

La prévision de croissance économique de la zone CEMAC (Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad, République Centrafricaine et Congo) pour 2022 se situe à désormais à 2,9%, a annoncé Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), à l’issue d’une réunion du comité de politique monétaire, qui s’est tenue ce jeudi 15 décembre. Il y a trois mois, la banque centrale sous-régionale, optimiste tablait sur 3,2% de croissance du PIB et 3,5% en juillet. « Il ne s’agit que de prévisions à relativiser, au regard des fluctuations relevant du contexte international » indique Abbas Mahamat Tolli.

Quoique moins importantes, les nouvelles projections de la BEAC traduisent une reprise progressive de l’activité économique malgré le contexte international morose marqué par l’accélération des tensions inflationnistes et la détérioration des perspectives économiques mondiales en lien avec la guerre en Ukraine. L’an dernier la région avait enregistré une croissance de 1,7%.

Ces prévisions sont soutenues principalement par « un rebond de la croissance non pétrolière » indique Abbas Mahamat Tolli. Exportateurs d’hydrocarbures (à l’exception de la RCA), les pays de la CEMAC profitent également des cours mondiaux élevés du pétrole brut à l’exception de la Guinée Équatoriale dont un important champ pétrolier(Zafiro) a été mis à l’arrêt depuis septembre suite à un incident. Selon la BEAC, le pays devrait d’ailleurs plonger en récession (-3,5%) dès 2023. Projections plutôt optimistes pour le Congo ( 4,2%), le Cameroun (4%), le Gabon (3,7%), le Tchad (3,5%) et la RCA (2,4%).

L’inflation dans la région devrait s’accélérer davantage à 5,5% d’ici la fin de l’année avant de reculer légèrement à 4,8% en 2023. Le niveau des prix reste largement au-dessus du seuil de 3% en vigueur dans la région. Mais la BEAC qui anticipe sur un recul de cet indicateur en 2023 a décidé de maintenir inchangé ses principaux instruments et promet de rester « vigilant dans la perspective de ses prochaines décisions de politique monétaire ».   

Les travaux de Douala ont également porté sur l’examen du compartiment du marché monétaire de la zone Cemac. Le CPM a ainsi noté une régionalisation progressive du marché interbancaire, une intensification des échanges avec un encours moyen mensuel situé à 372,9 milliards de FCFA à fin octobre 2022 (347,3 milliards de FCFA en juillet 2022), un recul du taux d’intérêt moyen pondéré à 7 jours des opérations en blanc du marché interbancaire de 6 % à 5,82%, et celui des opérations de pension-livrée de 4,54% entre fin juillet et fin octobre 2022.

Sur ce même tableau, le CPM a noté une tendance haussière de l’encours des titres publics, amorcée depuis années, en augmentation de 13,3% sur un an, pour atteindre 5129 milliards de FCFA en octobre 2022, un léger accroissement du coût moyen des émissions des titres publics, passant de 7,36% à 7,40 % en un an, un renforcement du marché secondaire des titres publics. Titres détenus, au 31 octobre 2022, par les investisseurs institutionnels et les particuliers (17%), contre 17% à fin décembre 2021.

Au regard de ces indicateurs le CPM a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêts des appels d’offres à 4,50%, le taux de facilité de prêt marginal à 6,25%, et le taux de la facilité de dépôt à 0,00 %. Quant aux coefficients de réserves obligatoires, le taux stagne à 7,00 sur les exigibilités à vue et à 4,50% sur les exigibilités à terme. La prochaine session du Comité de politique monétaire de la Beac est prévue pour le 27 mars 2023. 

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