Conjoncture
A la Une

Afrique centrale : le Gabon veut réintégrer la Ceeac

C’est ce qu’a fait savoir le président gabonais, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, au sortir de son audience avec le président Paul Biya.

24h. C’est le temps qu’aura duré la visite officielle du président gabonais au Cameroun, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. A cet effet, il a rencontré son homologue camerounais Paul Biya. Au sortir de son audience avec ce dernier, plusieurs informations sont à retenir de leur échange qui a duré près de 2h d’horloge. L’une d’elle étant la volonté du Gabon de réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac). « Si je suis venu au Cameroun aujourd’hui, c’est pour échanger avec le président Paul Biya, qui est le doyen de la sous-région, notamment sur la situation du Gabon après le 30 août. Je suis venu implorer sa clémence afin que le Gabon revienne au sein de la Ceeac, afin que le Gabon retrouve ses lettres de noblesse. Et je pense que cette visite était importante pour nous parce qu’il s’agissait d’une visite d’explication sur ce qui se passe au Gabon.», a déclaré Brice Clotaire Oligui Nguema à la presse. L’on comprend donc bien les différentes visites de ce dernier chez ses homologues de l’Afrique centrale.

Lire aussi : Coopération Cameroun-Gabon : le Général Brice Clotaire Oligui Nguema en visite officielle  au Cameroun

En effet, c’est depuis le 4 septembre dernier (date de prestation de serment du président Oligui Nguema, ndlr) que le Gabon a été suspendu des instances de la Ceeac. Et pour cause, le putsch militaire. « La Ceeac a décidé de suspendre l’adhésion du Gabon en réponse au coup d’État du 30 août qui a chassé le Président Ali Bongo Ondimba », s’est exprimée l’institution communautaire à l’issue d’une session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement convoquée le 4 septembre à Djibloho, en Guinée équatoriale. Une décision qui intervenait peu de temps après que la Ceeac, de concert avec les institutions régionales, continentales et internationales aient condamné l’acte perpétré.

Plusieurs raisons  pourraient justifier cette démarche  du président Gabonais. D’une part; le fait de vouloir reprendre la tête de la Ceeac, car depuis le mois de février dernier le Gabon –alors dirigé par Ali Bongo- prenait les rennes de la présidence tournante la Ceeac. Suspendu de la Ceeac, ce poste est revenu de facon intérimaire à la Guinée-Equatoriale.

Lire aussi : Gabon : le gouvernement projette un budget en hausse de 559,7 milliards de Fcfa (+13,5%)

D’autre part on peut voir en cela un enjeu économique notamment commercial, bien que le commerce intra-africain, dans la communauté économique régionale d’Afrique centrale, soit faible (moins de 5%). Plusieurs pays d’Afrique centrale font partie de ces pays africains-là qui commercent avec le Gabon. Tenez par exemple, au premier trimestre 2023, São-Tomé-et-Principe est classé dans le top 10 des principaux fournisseurs du Gabon à travers le monde : « Selon les données de la direction générale des douanes et des droits indirects (Dgddi), les importations du Gabon en provenance de ce pays ont accru de 180 191,4% entre le 4e trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023. Ce qui positionne le pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) comme le premier fournisseur du Gabon sur le continent africain et son 4e fournisseur dans le monde derrière la France, qui garde sa place de premier fournisseur du Gabon, la Chine et la Belgique », peut-on lire sur le Nouveau Gabon. Le Cameroun n’est pas en reste, selon la note sur le Commerce extérieur du Cameroun publiée par l’Institut national de la statistique (INS), l’on apprend que les exportations camerounaises vers le Gabon en 2021 se sont chiffrées à 38 900 tonnes, pour une valeur de 27,2 milliards de Fcfa. S’agissant des importations gabonaises pour cette même année, l’enveloppe est de 23 milliards de Fcfa pour 38 200 tonnes de marchandises.

Autre sujet ayant meublé l’échange des deux personnalités, les relations entre Libreville et Yaoundé. « Au-delà de cet aspect, nous avons échangé sur les questions de coopération de la sous-région. Vous savez que le Cameroun et le Gabon partage une frontière commune. On a pratiquement la même culture. Donc, les enjeux sont énormes », rajoute Brice Clotaire Oligui Nguema. Selon lui « cette visite explicative était nécessaire ».

A LIRE AUSSI :

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page