Conjoncture

Agriculture : après le cacao, le Cameroun veut labéliser son café

Le ministère de l’Agriculture et du développement rural(Minader) s’est engagé à obtenir dans les jours à venir, une Indication géographique protégée(IGP) pour le café camerounais. Un objectif qui dépend non seulement de l’amélioration de la capacité de production mais surtout, de la qualité du produit.

La relance de la filière café dépend non seulement de l’accroissement de sa production mais  de l’amélioration de la qualité du produit. C’est en tous cas, l’objectif visé par Gabriel Mbairobe qui présidait le 12 septembre 2023 à Kouoptamo (région de l’Ouest), la cérémonie de lancement du Projet d’appui à la relance de la filière café (Parf-Café). « Un accent particulier sera mis sur l’amélioration de la qualité pour aboutir à un café certifié et labellisé à travers son Indication géographique protégée(IGP) comme celui de Ziama Macenta(café robusta produit en Guinée, Ndlr)», a annoncé le membre du gouvernement avant de poursuivre « en tant que président du Comité national de promotion de coordination des Indications, je prends l’engagement solennel d’œuvrer, avec l’accompagnement du Minmidt et du Mincommerce pour obtenir dans les meilleurs délais, une IGP pour le café camerounais ».

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Le ministre de l’Agriculture n’en dit pas plus mais il est possible que ce projet  participe d’«  un relèvement des prix au producteur », comme l’expliquait le Mincommerce, au même titre que le « cacao fin » de l’Organisation internationale du cacao (Icco) auquel le Cameroun a adhéré en juin dernier.

Ainsi, pour répondre aux critères de qualité, le gouvernement envisage implémenter dès 2024, un certain nombre d’initiatives. Il s’agit notamment de la création et la restructuration des centres pilotes de traitement post-récolte des cafés dans les principaux bassins de production (Ouest, le Nord-Ouest, le Littoral, le Sud-Ouest, le Sud, le Centre et l’Est). De plus, Gabriel Mbairobe mise sur « les techniques de production privilégiant des associations avec des cultures à forte valeur ajouté, la modernisation des unités de production des plants au profit des organisations des producteurs, la mise en place des parcelles de démonstration et des Champs Écoles paysannes pour la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles ».

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Aux origines de la chute drastique

Située autour de 35 000 tonnes actuellement, la production de café  devrait atteindre 160 000 tonnes d’ici 2027 d’après les prévisions du Minader à travers une enveloppe de 76,7 milliards de Fcfa prévue dans le cadre du Parf-Café. Mais le gouvernement doit, au préalable, surmonter les pesanteurs qui maintiennent la filière café dans l’abîme depuis environ 30 ans.

Dans une interview accordée à EcoMatin en mars 2021, Omer Gatien Maledy, alors secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du café et du cacao (Cicc), faisait savoir que « le Cameroun en 1986 a produit 132 000 tonnes de café et occupait le 12ème rang mondial. En 1991, année de la libéralisation des filières, avec une production de 103 000 tonnes, le Cameroun est 14ème mondial. En 2018, le Cameroun produit 22 000 tonnes et occupe le 25ème rang mondial ».

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A l’origine, les producteurs déplorent entre autres, « l’absence d’encadrement technique, le manque des pistes agricoles, le vieillissement des producteurs et des plantations, l’indisponibilité des plants, l’utilisation de variétés anciennes aux rendements insignifiants, la cherté des engrais, mais surtout une désaffection des producteurs, du fait des prix très peu rémunérateurs ».

Pourtant, dans une publication intitulée « profil sur le café camerounais », Michael Ndoping, Directeur général de l’Office national du Cacao et du Café, (Oncc) soutient que, « dès l’indépendance en 1960, le café a joué un rôle prépondérant pour le développement du Cameroun. Sur le plan économique, le café était l’une des sources principales des devises étrangères. Sur le plan social, le café était, pour certaines régions comme l’Est, la source presque exclusive des revenus monétaires des populations rurales. L’État en assurait l’encadrement à travers la distribution des intrants, le soutien au prix et diverses formes de mobilisation ».  

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