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Agriculture, élevage, foresterie… : ces secteurs pour lesquels la RCA veut mobiliser 90 milliards FCFA auprès de partenaires islamiques en 2024

Le pays organisera au cours du trimestre qui commence une table ronde des bailleurs et fonds islamiques et arabes pour lever ces ressources sous la forme de dons ou de prêts concessionnels.

En République centrafricaine (RCA), le gouvernement s’apprête à organiser, au cours de ce premier trimestre 2024, une table ronde des bailleurs et fonds islamiques et arabes. Objectif : mobiliser auprès de ceux-ci au moins 150 millions de dollars US, soit un peu plus de 90 milliards Fcfa. Ces ressources extérieures que le pays espère pouvoir lever sous la forme de dons ou de prêts concessionnels, sont destinées à financer des projets préalablement maturés dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’élevage et la foresterie, le transport, l’énergie et l’eau, la santé, l’éducation, les logements sociaux et la stabilisation du pays. Le président Faustin Archange Touadera, qui a instruit l’organisation de cette table ronde, se montre ainsi cohérent avec lui-même, après ses récentes positions quant à  la nécessité pour l’Afrique d’aller vers de nouveaux partenariats. Lors du sommet Afrique-Royaume d’Arabie Saoudite, tenu le 10 novembre 2023 à Ryad, il a clairement exprimé le souhait du continent « d’explorer toutes les opportunités d’investissement et de développement qu’offre la coopération originale entre l’Arabie-Saoudite et l’Afrique pour mettre en valeur nos immenses ressources naturelles, dans l’intérêt du développement commun ».

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Lors du 15e sommet des BRICS élargi, le 24 août 2023, à Johannesburg, Faustin Archange Touadera qui milite en faveur de l’avènement d’un « nouvel ordre mondial », gage d’un  partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif, s’était dit certain que les 5 grandes économies émergentes du monde que sont les BRICS constituent pour son pays « une solution idéale aux inégalités mondiales extrêmes, aux velléités hégémoniques, néocoloniales, géopolitiques et géostratégiques des puissances occidentales, qui maintiennent les Etats africains dans la pauvreté, l’insécurité et la dépendance ». Dans ses envolées anti-impérialistes, le mois d’avant, en marge du sommet Russie-Afrique tenu à Saint-Pétersbourg, il avait déjà exhorté les grandes puissances « à renoncer à la diplomatie coercitive, punitive et à l’unilatéralisme, visant à asseoir leur hégémonie par l’entremise des leviers et des mécanismes  de représailles tels que l’embargo, les sanctions économiques et financières, l’instrumentalisation des institutions financières internationales et de s’engager dans une coopération mutuellement bénéfique avec [son] pays qui a aussi le droit de diversifier sa coopération dans l’intérêt de sa population ».

Le désir d’émancipation du président centrafricain vient de ce que son pays, privés d’appuis budgétaires de la part des partenaires occidentaux depuis plusieurs années, s’est parallèlement vu privé d’importants financements de la part des institutions financières multilatérales, à part quelques perfusions au compte-gouttes du Fonds monétaire international (Fmi), dans le cadre d’un accord de facilité élargie de crédit (FEC) d’environ 70 milliards Fcfa sur trois ans conclu le 20 décembre 2019, quand les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) décrochaient de gros financements depuis 2017. Les choses semblent néanmoins se normaliser, grâce notamment à un certain nombre de réformes engagées par le pays. La Centrafrique a en effet conclu l’an dernier un nouvel arrangement de FEC triennal (2023-2026) plus consistant, doté d’un financement de près de 107 milliards Fcfa. Il vise à soutenir les efforts du gouvernement à stabiliser l’économie nationale.

Il faut dire que cette reprise avec le Fmi a aussi facilité le réengagement de la Banque mondiale à travers son opération de financement des dépenses récurrentes de l’Etat (2023-2024), dotée de 29,4 milliards Fcfa, en plus de son engagement à travers le financement des projets de développement socio-économique. Elle a également favorisé la mise en place de l’appui budgétaire programmatique de la Banque africaine de développement (BAD) pour 2023 et 2024, à travers son Programme d’appui à la consolidation des réformes économiques et sociales dont le volet 1 (exercice fiscal 2023) porte sur un montant de de 6,1 milliards Fcfa.

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