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Agro-industrie: la filière banane en chute libre au Cameroun

Les productions de cette denrée alimentaire pourtant prisée sur le marché international ont baissé de 140 000 tonnes en l’espace de trois ans. Dans le même temps, les investissements n’ont pas suivi et les plans de relance tardent à être implémentés.

La banane camerounaise continue son lent pourrissement. Et les derniers chiffres sur les performances de la filière ne sont pas du tout encourageants. Au cours du mois de novembre 2018, les exportations de banane douce se sont élevées à 17 137 tonnes contre 29 747 tonnes en octobre, soit une baisse de plus de 12 600 tonnes, a indiqué l’Association bananière du Cameroun (ASSOBACAM).

L’an dernier, le Cameroun a produit environ 223 000 tonnes de bananes, en baisse de 20 000 tonnes par rapport à 2016. La production de 2016 se situait elle-même en dessous des 363 000 tonnes enregistrées en 2015

Cette contreperformance est le résultat, apprend-on, du ralentissement des activités de la Cameroon development corporation (CDC). L’entreprise à capitaux publics a décidé, en septembre, de surseoir à ses exportations en raison de la situation sécuritaire dans la partie anglophone où l’essentiel de ses plantations se trouve. Les exportations de novembre ont été assurées à 90% par  PHP (Plantations du Haut Penja) avec 15 821 tonnes tandis que Boh plantations a exporté 1 316 tonnes.

Les mauvais résultats de cette filière, jusqu’ici une des plus florissantes du pays, sont récurrentes depuis plusieurs années. L’an dernier, le Cameroun a produit environ 223 000 tonnes de bananes, en baisse de 20 000 tonnes par rapport à 2016. La production de 2016 se situait elle-même en dessous des 363 000 tonnes enregistrées en 2015. Grosso modo, c’est une baisse de 140 000 tonnes en trois ans.


>> Lire aussi – La CDC exclue de la liste des exportateurs de banane du Cameroun


Une continuelle saignée que n’arrivent pas à juguler les acteurs de la filière banane. En juin dernier, le directeur général de Boh plantations relevait que si d’autres facteurs impacte les résultats, « la baisse de la production de bananes est principalement due à l’absence de nouveaux investissements ». D’après Henry Bisong, les entreprises du secteur ne réalisent pas de bonnes marges bénéficiaires à cause du fret qui leur coûte 30 à 40% des frais, ce qui ne leur permet pas de réinvestir pour se déployer et produire davantage.

Pourtant, les initiatives et propositions ne manquent pas en termes d’investissements. Le 19 juillet 2018, Paul Biya a reçu le Pdg de la Compagnie fruitière de Marseille, maison-mère de PHP. Robert Fabre venait proposer au président de la République un plan de relance de la filière qui consiste à pousser les secteurs public et privé à investir davantage. Promesse avait été faite d’appuyer les producteurs dans ce sens, et lesdits financements devaient être bouclés en fin septembre. Jusqu’ici, l’on attend de voir.

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