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Alucam, Sonara, Camtel, Camwater, Camair-Co, Crtv…: Ces entreprises qui représentent un « risque élevé » pour le budget de l’Etat (CTR)

Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques, ces entités qui cumulent des dettes à court terme de 2179,3 milliards Fcfa au 31 décembre 2022, présentent une situation critique tant en ce qui concerne leur liquidité et leur solvabilité que leur rentabilité, leur profitabilité et le poids de leurs dettes vis-à-vis du trésor public.

Le rapport sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics au 31 décembre 2022 de la Commission technique de réhabilitation (CTR), disponible depuis quelques heures, fait une analyse risque présentant de manière globale – à quelques exceptions près -, une situation critique pour une longue liste d’entités publiques, tant en ce qui concerne l’endettement (liquidité et solvabilité) que pour ce qui est de leur rentabilité, leur profitabilité et le poids de leurs dettes vis-à-vis de l’Etat. Sur le premier indicateur, à savoir, l’endettement, « le risque reste élevé à très élevé » pour Aluminium du Cameroun (Alucam), Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), Cameroon Water Utilities (Camwater, en 2021), Sonara, Campost, Camtel, Sodecoton, Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic), Maetur, CRTV, Magzi, CDC, Pamol, Société de recouvrement du Cameroun (Src) et ANAFOR.

Par ailleurs, plusieurs entreprises présentent un « risque élevé et à très élevé » en ce qui concerne le poids des dettes fiscales et sociales par rapport à leur endettement à court terme. La CTR souligne que cette situation prive l’Etat d’une part importante des ressources attendues au titre des impôts et taxes et, d’autre part, constitue un risque de perturbation du climat social au sein des entités concernées du fait du non reversement des cotisations sociales. Le rapport renseigne que le montant global des dettes à court terme de ces entreprises s’élève à 2 179,3 milliards Fcfa. Leur dette fiscale représente à elle seule 24,9%, soit 574,9 milliards Fcfa en valeur absolue, tandis que la dette sociale s’élève à 114,372 milliards Fcfa, soit 5,24% en valeur relative. Selon la répartition de ces dettes par secteurs, c’est les entreprises des secteurs des hydrocarbures, de l’eau et  de l’électricité, dominées par la Sonara, la Sonatrel et Electricity Development Corporation (EDC) qui détiennent la palme d’or des entités les plus endettées. Leurs dettes représentent jusqu’à 72,4% de cette ardoise.

Viennent ensuite les postes et télécommunications, communication et édition, dominées, par Camtel et la CRTV, avec 11,7%. Le secteur des transports aérien et maritime, dominé par le Port autonome de Douala (Pad) et le Port autonome de Kribi (Pak) , vient en troisième position avec 8,2%. Le secteur agriculture (3,8%), dominé par la CDC, occupe le quatrième rang. Les autres secteurs, pour les plus significatifs, ont une dette totale par secteur au-dessus de 10 milliards de FCFA. Avec un taux de 52% sur ce chapitre, le secteur agricole tiré comme indiqué plus haut par la CDC se taille la part du lion en ce qui concerne les dettes sociales. Il est directement suivi du secteur des postes et télécommunications/ communication/édition (28,4%). Il est dominé par CAMTEL et CRTV. Il est talonné par le secteur du génie civil/ BTP/habitat (8,5%) et le secteur transport aérien et maritime (4,8%), respectivement.

Selon la CTR, certaines de ces entreprises présentent néanmoins un potentiel de restructuration. Il s’agit, notamment, de celles qui ont dégagé un résultat d’exploitation et un résultat net positif sur la période et notamment au 31 décembre 2022, avec des capitaux propres positifs et le cas échéant des dividendes générés, tout en tenant compte de la tendance évolutive de ces indicateurs entre 2021 et 2022. On retrouve dans cette catégorie, la Sodecoton, le Pad, entre autres, dont les dividendes générés atteignent plus de 5,5 milliards Fcfa contre 1,114 milliards Fcfa en 2021. La CTR conclut, toutefois, que ce potentiel reste mitigé « au regard des risques très élevés que présentent certaines de ces entreprises en ce qui concerne l’endettement, la capacité à générer des ressources adéquates et suffisantes, ainsi que la capacité à maîtriser les coûts et les charges. Certains de ces résultats sont influencés par des éléments exceptionnels et/ou hors activités ordinaires. Ce qui justifie parfois des résultats nets supérieurs aux résultats d’exploitation.

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