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Apiculture: heurs et déboires de la production de miel

La filière est minée par différents facteurs négatifs qui poussent les exploitants à exporter essentiellement leurs productions, notamment par la contrebande, pour avoir des bénéfices importants.

La filière miel au Cameroun se porte mal. C’est du moins ce qui ressort des statistiques données par la délégation du ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA) dans la région de l’Adamaoua, principal vivier de cet aliment. Selon le rapport 2017 qu’elle dresse, plus de 108 tonnes de miel sont exportées de manière frauduleuse vers l’extérieur, principalement vers le Nigeria, et aussi vers l’Union européenne, l’Arabie Saoudite et le Soudan.

Cette situation est facilitée, apprend-on, par la différence des prix proposés par les consommateurs de l’extérieur comparativement aux prix locaux. Ce qui allèche davantage les producteurs de miel. Le prix du litre de cette denrée est passé, au cours des quatre dernières années de 500 FCFA à 1 000 FCFA seulement sur le marché local, alors qu’il oscille entre 3 500 FCFA et 5 000 FCFA à l’étranger.

Par ailleurs, les apiculteurs camerounais font face à diverses contraintes d’ordre fiscal, de difficile accès aux ressources naturelles (protection de l’environnement), ou encore de formation. Plus globalement, les apiculteurs et les revendeurs locaux se plaignent des tracasseries des agents de l’Etat (Environnement, Santé, etc.) qui les découragent à cause de diverses taxes irrégulières qui leur sont imposées.

Cet environnement rend de fait peu favorable le développement de la production de miel dans le pays. En ajoutant les perturbations climatiques aux différentes raisons susmentionnées, on note que la production de miel dans cette région du pays n’est pas reluisante. Les estimations indiquent qu’il y a eu une baisse considérable de la production de miel pur dans la zone en 2017.

Les bassins de production du miel dans la région de l’Adamaoua se trouvent être disséminées à travers une dizaine d’unités administratives sur les 21 que compte la région. Les arrondissements de Tibati, Ngaoundal, Meiganga et Mayo-Darlé étant de loin les plus grands pourvoyeurs. A ce jour, on dénombre quelque 20 000 acteurs qui interagissent dans la filière, avec des quantités autour de 10 000 litres par an. Reste que l’on observe encore un manque de traçabilité dans cette filière, qui a pourtant du potentiel.

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