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Appuis budgétaires : La BEAC promet de soutenir le Trésor centrafricain

C’était au cours d’une récente rencontre entre le gouverneur de la BEAC et le président centrafricain.

Depuis la suspension des aides budgétaires par les partenaires traditionnelles de la RCA dont l’Union européenne (l’UE), la Banque mondiale, le Fond monétaire international (FMI) et la France, le pays s’est tourné vers le marché domestique de la dette pour obtenir des financements en monnaie locale. En visite de travail à Bangui, la capitale centrafricaine, le Gouverneur de la BEAC Abbas Mahamat Tolli a rencontré le président Faustin Archange Touadéra pour échanger sur la situation économique dans la région.

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Interrogé au sortir de l’audience sur la conjoncture financière en RCA, Abbas Mahamat Tolli s’est dit satisfait de la perception des investisseurs sur le marché régional vis-à-vis de ce pays. Il a affirmé que la BEAC va apporter son appui au trésor public de la République Centrafricaine pour renforcer ses capacités de mobilisation des financements. « La situation du pays se remet progressivement. Il faut aussi souligner que la conjoncture ici est couplée avec la situation sécuritaire globale. Nonobstant que le pays ne soit bénéficiaire des appuis budgétaires substantiels de ses partenaires, grâce aux réformes que la banque centrale a menées au niveau des marchés publics ; la levée des ressources et toutes les émissions faites par le gouvernement Centrafricain rassurent les investisseurs. Les efforts entrepris par le gouvernement en termes de renforcement des finances publiques donnent aussi de l’assurance aux investisseurs » a-t-il déclaré.

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Il faut dire que les titres publics émis par Bangui ne sont pas les plus courtisés du marché, même si le pays s’appuie sur la garantie de la Beac pour assurer ses remboursements. Émetteur mineur sur le marché régional, la RCA n’a prévu mobiliser que 35 milliards au cours des 3 premiers mois de l’année courante. Un objectif qu’il sera difficile à atteindre compte tenu des conditions du marché.

Très frileux quand il s’agit de prêter à la Centrafrique, les investisseurs ont durci leurs exigences en sollicitant des taux d’intérêts plus élevés, poussant Bangui à ne retenir que le montant sus évoqué. Derrière cette réticence, la situation sociopolitique et sécuritaire du pays qui perturbe à coup sûr l’activité économique et rend hypothétique les remboursements. La Centrafrique est présente sur ce marché depuis 2011 et n’a pas encore enregistré de défaut, mais selon des investisseurs, le fait que le profil de crédit de ce pays ne fasse pas l’objet d’une évaluation par les agences de notation est un critère discriminant. Fin 2022, le taux moyen appliqué à ses opérations était de 8,88% sur les BTA et 10,95% sur les OTA soit les taux les plus élevés du marché.

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Notons que la réticence des investisseurs s’est généralisée à tous les émetteurs depuis plusieurs mois en lien avec la trop forte concentration de l’encours des dettes sur les investisseurs-banques qui détiennent 77,7% du portefeuille. Le durcissement des conditions d’emprunts peut aussi trouver sa source dans une politique monétaire agressive de la Banque centrale qui a relevé à trois reprises ses taux de refinancement en 2022.

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