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Mobilité urbaine: après l’échec du tramway, le gouvernement annonce la construction d’un téléphérique à Yaoundé

La ministre de l’Habitat et du Développement urbain Courtès, assure que les études techniques et financières relatives à ce projet, confiées à la société française MND, seront bouclées d’ici la fin de cette année. La future infrastructure, selon Célestine Ketcha, a vocation à juguler les embouteillages dans la capitale. Effet de mode ou nouvel enfumage ?

La ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) a annoncé sur Twitter (photos à l’appui), le 04 juillet dernier, s’être entretenue pour la troisième fois à Yaoundé avec des représentants de l’entreprise française MND, spécialiste de la mobilité par câble, au sujet d’un projet de construction d’un téléphérique à Yaoundé. Célestine Ketcha Courtès a même laissé entendre que les études techniques et financières y relatives sont en cours et seront bouclées d’ici la fin d’année. L’ancienne maire de Bangangté (Ouest) ne va pas plus en détails sur les contours du projet, mais il faut reconnaître que dans la kyrielle de solutions proposées jusque-là non seulement en vue de la modernisation des moyens de transport, mais aussi pour juguler les embouteillages dans la capitale, personne avant elle n’avait eu cette idée. En effet, même si selon les experts une ligne de téléphérique urbain est moins coûteuse et moins énergivore qu’une ligne de tramway, même dans les pays les plus développés, très peu d’installations de transport par câbles aboutissent, alors que les initiatives font florès.  

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Il y a fort à parier que ce projet soit un nouvel enfumage, après l’échec de tous les autres projets annoncés pour régler les problèmes de mobilité qui se posent avec acuité à Yaoundé et dans d’autres villes du pays, à l’instar de Douala, du fait de l’absence de moyens de transport de masse et d’infrastructures routières adaptées. On se rappelle que dans sa version initiale, le Projet d’aménagement de la ville de Yaoundé (Pady), qui a finalement été réalisé en deux phases pour un montant de plus 100 milliards Fcfa sur financement de la Banque africaine de développement (BAD), entre autres institutions, prévoyait un aménagement du fleuve Mfoundi dans le but de le rendre navigable. Objectif, favoriser le transport sur le fleuve par bateaux-taxis. La communauté urbaine de Yaoundé qui portait le projet y avait renoncé sans crier gare et opté finalement pour la version actuelle du canal du Mfoundi, dont l’utilité économique et touristique est nulle. Il y a ensuite eu un projet foireux de construction d’une ligne de tramway dans la capitale, à partir de 2014.  

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Cette autre grande réalisation portée par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain est tombée progressivement aux oubliettes et, depuis 2019, cette même administration, en collaboration avec la communauté urbaine, réfléchissent sur le lancement du « Bus Rapid Transit » (BRT), un système de transport basé sur des bus à forte capacité et dégagés des encombrements, car, circulant sur des voies réservées, avec des fréquences de passage élevées, béné­ficiant de priorité aux carrefours et desservant de véritables stations bien aménagées. Ce futur dispositif, baptisé Trans-Yaoundé, a été identi­fié comme un élément majeur du plan de mobilité urbaine soutenable (Pmus) de la capitale. Il s’agit d’un « système de métro avec des bus », né il y a plus de 40 ans en Amérique latine. Quelques villes africaines disposent déjà de ce type de lignes, notamment Lagos (Nigeria), Dar es Salaam (Tanzanie), Johannesburg et le Cap (Afrique du Sud), et plus récemment encore Dakar (Sénégal).

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Selon les prévisions initiales, le Trans-Yaoundé dont la livraison est fixée à 2028 reliera la plateforme multimodale d’Olembé (nord) à Ahala (sud) sur près de 22 km, en desservant 28 stations et de nombreux lieux importants de la ville : stade d’Olembé, Messassi, centre administratif d’Etoudi, hôtel de ville, marché central, Poste centrale, Mvog-Mbi, Mvan, etc. Des extensions sont envisagées dans une deuxième phase, au nord vers Akak et au sud avec une branche Mvan-Odza.

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