SESSIONS PARLEMENTAIRESSESSION PARLEMENTAIRE DE NOVEMBRE 2021
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Assemblée nationale : le bilan de la session de novembre

La toute dernière session parlementaire de l’année 2021 s’est définitivement achevée le 10 décembre dernier, à l’Assemblée nationale comme au Sénat. Essentiellement centrée sur l’examen et l’adoption du budget de l’État, cette ultime assemblée s’est conclue par l’adoption de dix projets de loi, dont le projet de loi de finances 2022. Ses prévisions s’équilibrent en ressources et en emplois à 5 752,400 milliards de FCFA. Retour sur les moments marquants.

Comme il est de tradition à la fin de chaque session parlementaire à l’Assemblée Nationale,  Cavaye Yeguie Djibril, le président de cette institution, s’est fendu de son habituel discours de clôture. Face à un parterre d’invités prestigieux, composé d’élus du peuple et de nombreux membres du gouvernement et du corps diplomatique, l’homme politique a tout d’abord évoqué les récents conflits intercommunautaires dans la région de l’Extrême-Nord ainsi que la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a ensuite témoigné son satisfécit concernant le déroulement et la conclusion de la toute dernière session ordinaire de l’année législative 2021, qui s’est refermée vendredi dernier.

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«En guise de bilan, il y a lieu de relever l’intense activité qui a caractérisé ces travaux, avec notamment le vote de dix projets de lois dont le projet de loi de finances 2022. Ses prévisions s’équilibrent en ressources et en emplois à 5 mille 752 milliards 400 millions de FCFA», a-t-il lu devant ses pairs.

L’année prochaine, le gouvernement disposera donc d’une enveloppe de 5,752 milliards de FCFA pour mener à bien les projets  inscrits dans les programmes de performances des différents ministères, défendus devant les membres de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée Nationale. Soit une augmentation substantielle de 272 milliards de FCFA par rapport à 2021.

Reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Comme annoncé par nos confrères du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune dans un article paru  en novembre dernier, la problématique de la reconstruction des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a été largement débattue lors de la session parlementaire susmentionnée. Paul Tasong, Le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, par ailleurs coordonnateur de cette initiative,   a été interpellé par plusieurs députés de l’opposition. L’une des plus virulentes, c’était l’honorable Nourane Fotsing du Parti camerounais pour la réconciliation nationale. Elle a émis de sérieux doutes concernant l’implémentation de ce projet présidentiel.

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«Moi j’ai envie de dire: Construire pour qui ? Avec qui ? Dans quelles conditions ? Nous ne pouvons pas accompagner le gouvernement dans ce chemin de reconstruction en pleine guerre qui ne sera qu’une perte de temps, d’argent et de crédibilité vis-à-vis d’un peuple souverain», a-t-elle vitupéré. Toutefois, malgré ces réticences, le plan présidentiel de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a reçu l’onction des députés. Ces derniers ont même invité le gouvernement à revoir à la hausse sa contribution financière pour la concrétisation de ce programme, dont le coût global est estimé à 1810 milliards de FCFA.

Énergie électrique

Lors de la séance des questions orales, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a également été invité par les élus du peuple à donner de plus amples explications concernant l’énorme déficit en énergie électrique observé dans les trois régions septentrionales depuis l’année dernière.  Ils ont insisté sur des promesses non tenues. Notamment, les énormes retards dans la mise en place de deux centrales énergétiques, dont l’installation était prévue au courant de l’année 2021.

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À en croire le Minee, ce programme a été différé l’année prochaine pour des raisons qu’il n’a pas énumérées. En 2022, deux centrales solaires et thermiques, d’une capacité respective de 30 et 10 mégawatts, vont donc être installées à Guider. Une autre centrale supplémentaire sera mise en service au plus tard en mars 2022. En plus de cela, le gouvernement a annoncé le début imminent des travaux de construction d’une ligne de transport de 511 km pour l’interconnexion Nord et Sud. Ladite ligne va prendre sa source au barrage de Nachtigal pour rejoindre la ville de Ngaoundéré.

Réseau routier

Présent devant la commission des finances et du Budget pour défendre sa dotation budgétaire, Emmanuel Ngannou Djoumessi n’a pas échappé aux interrogations des députés sur cette actualité. Répondant à ces dernières, il a indiqué que «Parmi les projets qui vont démarrer en 2022, l’on peut notamment citer la construction de 381,5 km de routes et 150 ml d’ouvrages d’art, soit : la route Maroua-Bogo-Pouss (93 km) ; Ebolowa-Akom II–Kribi (179,6 km) ; Entrée Est de la ville de Douala (Phase II) : (38,9 km) ; Olounou-Oveng, y compris construction d’un pont de 150 ml sur le fleuve Kom, phase I de la route Olounou-Oveng-Frontière Gabon (70 km)»

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Le membre du gouvernement a également fait l’économie de plusieurs chantiers routiers à parachever en 2022. On peut évoquer les voies de raccordement de l’autoroute Yaoundé-Douala (Phase I) au réseau urbain de Yaoundé, la route Mengon-Sangmelima, Douala-Bonépoupa, Esse-Soa, Bonepoupa-Yabassi etc.. Soit un linéaire total de 492,22 km.

Économie

L’engagement du gouvernement camerounais envers la transformation structurelle de l’économie nationale et l’amélioration du climat des affaires va se poursuivre en 2022. À cet égard, le ministère de l’économie a annoncé la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de 7 milliards de FCFA. Elle servira à la redynamisation du secteur privé, au renforcement des activités de l’import-substitution,  au renforcement du partenariat au développement et de l’intégration régionale. Tout ceci sous le regard inquisiteur du GICAM, dont le plaidoyer pour l’amélioration de l’environnement économique national, au début de cette session parlementaire, n’a pas laissé de marbre les députés et les membres du gouvernement

Santé

Malgré l’abnégation du personnel de santé, le ministère de la Santé Publique n’arrive toujours pas à faire entrer dans les usages, le vaccin contre le Covid-19. Malachie Manaouda, le chef de ce département ministériel a beau répéter qu’elle «constitue l’arme la plus sûre contre le Covid-19», le scepticisme persiste. Rendu à ce jour, le taux de couverture vaccinale se situe à 4,1%, a indiqué le patron de la santé à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle, lors de la session parlementaire. Un chiffre très inférieur aux 20%  annoncés.  Toutefois, Malachie Manaouda ne compte pas en rester là. De nouvelles campagnes intensives de sensibilisation vont être organisées dès l’année prochaine, pour tenter d’inverser cette courbe. Au même moment, le ministère de la Santé Publique va lancer la phase pilote de la Couverture santé Universelle. Il sera question lors de celle-ci, de veiller à l’effectivité de la gratuité de certains services de santé fournis par l’État.

Quelques projets de lois adoptés lors de la session de novembre 2021

Outre la loi de finances, plusieurs autres textes de lois ont été adoptés par les députés. Il s’agit entre autres du projet de loi autorisant le président de la République à procéder à l’adhésion du Cameroun à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eaux transfrontières et des lacs internationaux, adoptée le 17 mars 1992 à Helsinki (Finlande), ainsi que le projet de loi autorisant le chef de l’État à ratifier le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des personnes âgées, adopté le 13 janvier 2016 à Addis-Abeba.

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Le prochain projet de loi adopté par la représentation nationale,  autorise le chef de l’État à ratifier le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées, adopté le 29 janvier 2018 à Addis-Abeba. Les suivants donnent la possibilité au président de la république, de ratifier la Convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, adoptée le 13 décembre 2006,  et de procéder à l’adhésion du Cameroun à l’Accord créant le Réseau international sur le bambou et le rotin (Inbar), adopté à Beijing (Chine) le 06 novembre 1997 etc.

Paul Tjeg

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