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Audit : La résidence présidentielle de Mvomeka’a visée par les facturations fictives

Plusieurs entreprises sous contrat avec le cœur du pouvoir se sont illustrées par des pratiques maffieuses dans le cadre des prestations livrées au palais présidentiel ainsi que dans les résidences du chef de l’Etat tant dans son village que sur l’étendue du territoire.

L’audit de la dette flottante de l’Etat et de ses démembrements engagé en 2000 et bouclé en 2019 par la direction générale du Budget du ministère des Finances, a mis en lumière les manœuvres frauduleuses ainsi que les pratiques maffieuses dont se sont rendues des milliers d’entreprises pour réclamer des créances fictives à l’Etat.  C’est ainsi qu’à la Présidence de la République, des opérateurs et individus ont usé fausses factures, de doublons pour pomper des centaines de millions de Fcfa à cette administration qui incarne le sommet de l’Etat. A tel point qu’il est apparu curieux de voir que des entreprises en affaires avec le haut lieu du pouvoir, en viennent à émettre des factures dont les procès-verbaux de réception ont été signés un samedi. Curieux. Cas de l’entreprise « Services Camerounais d’assainissement », qui a réalisé des travaux de dératisation, de désinsectisation et de désinfection des locaux de la résidence présidentielle de Mvomeka’a en 2019. Ceux-ci ont coûté plus de 23 millions de Fcfa.

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Mais, les quatre requêtes des travaux effectués dans ce haut lieu situé dans le village du chef de l’Etat et où il passe ses séjours privés, adressées au comité d’audit de la dette flottante de l’Etat en 2003, ont été rejetées pour cause de double emploi. Idem pour lesdits travaux effectués à la présidence de la République même des années plus tard par l’entreprise éponyme.

Les « Ets GSP » qui ont eux aussi réalisé des marchés de fournitures à la PRC, ont vu leurs requête rejetée pour signature de procès-verbal le samedi 31 décembre 2005 et pour double emploi. Dans la même veine, les sociétés « Seca » et « Agt », qui ont respectivement réalisé les travaux de dératisation, de désinsectisation et de désinfection des locaux de la résidence présidentielle de Mvomeka’a et de Buea, ont vu leurs requête rejetée pour double emploi. Des manœuvres sans foi ni loi pour des prestataires qui traitent avec le sommet de l’Etat et qui ont entrepris de lui soutirer le maximum de ressources publiques frauduleusement.

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Lorsqu’on sait comment fonctionne l’Etat, des questions fusent sur le pourquoi du comment les « Ets Ubell », « Micromega », « Nji et Mama », « Sebo », « Tchomako », « Mbeng & Fils », tous ayant réalisé des prestations de fourniture de matériels de bureau à la PRC, ont obtenu la signature de leurs procès-verbaux un samedi pour certaines; et pour d’autres, alors que leurs créances avaient été déjà payées par la Caisse autonome d’amortissement, ont quand même envoyé des réclamations pour les mêmes marchés avec les mêmes numéros de dossiers.

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Le rejet définitif de ces requêtes intervient dans un contexte d’assainissement de la dette flottante de l’Etat et de ses démembrements dont l’audit couvre la période  2000-2020. Un conglomérat de prestataires véreux dans lequel on retrouve des majors du BTP à l’instar des entreprises chinoises China International Water and Electric (CWE), Sogea Satom et Arab Contractor, des personnalités, des entreprises et établissements publics tels la CNPS, des collectivités territoriales décentralisées ainsi que d’autres entités dont les manœuvres frauduleuses ont été éventrées par la direction générale du Budget dans le cadre de l’audit de la dette flottante de l’Etat et de ses démembrements. 

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