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Autoroute Yaoundé-Douala : le non-respect par l’Etat de ses engagements freine l’avancée des travaux

Outre la faiblesse de la mobilisation des fonds de contrepartie, l’Etat traine de nombreux impayés vis-à-vis des acteurs sur le terrain. Ce projet est l’un de ceux qui sont revisités au cours des concertations en cours au ministère des Travaux publics, à l’effet d’évaluer leur niveau d’avancement.

C’est l’un des projets phares en d’infrastructures routières et autoroutières actuellement implémentées au Cameroun, l’autoroute Yaoundé-Douala. Mais avec seulement 74% du taux d’avancement de ce travaux, pour une consommation des délais de 93%, la première phase de ce projet connait des retards dans son rythme d’exécution. Si la non libération des emprises est très souvent pointée du doigt comme l’une des contraintes retardant l’avancée des travaux, autant de publicité n’est pas faite sur le rôle de l’Etat dans les retards que connait ce projet. En effet, informe-t-on, les pouvoirs publics  connaissent de réelles difficultés dans la mobilisation des fonds de contrepartie dans ce projet. Sur un coût global global des travaux estimé à 284 milliards de FCFA, l’Etat du Cameroun doit supporter 15% de ce financement, représentant les fonds de contrepartie. Et la faiblesse dans la mobilisation par le Cameroun de ces fonds entrave le déblocage de la part à régler par Eximbank China. Egalement, il y a des retards dans le paiement des décomptes, avec des impayés de plus de 46 milliards de FCFA vis-à-vis de China First Higway Engineering Company, l’entreprise qui réalise les travaux sur le terrain. Mais également des impayés de l’ordre de plus de 615 millions de FCFA envers la Mission de contrôle technique, Scet-Tunis/Louis Berger, de même qu’envers AGMO à qui l’Etat doit plus de 226 millions de FCFA.


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En rapport avec ces retards de paiement, des instructions, informe-t-on, ont été données pour le paiement à l’entreprise qui attend 06 milliards de FCFA du Cameroun. Un milliard a été engagé et 04 milliards autres sont en voie d’engagement dans les services compétents du Mintp. Une saisine du Minepat a par ailleurs été faite pour couvrir le milliard restant. Ce paiement de la part camerounaise va enclencher le paiement du partenaire Eximank. Il est par ailleurs recommandé l’accélération de la procédure en partenariat public-privé pour l’exécution de la phase II de ce projet. Néanmoins, il est aussi reproché au bureau d’études techniques, le retard dans la production des documents en vue de la réalisation des études APS nécessaires aux raccordements de cette première section autoroutière à la Nationale No3 par Boumnyebel et au réseau urbain de Yaoundé par Nkolbisson.


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Au-delà donc des projets d’infrastructures routières, comme l’autoroute Yaoundé-Douala, c’est l’ensemble des réseaux routiers du pays qui sont passés au peigne fin. Ce, à l’occasion des concertations qui se déroulent depuis lundi 10 juin dernier, au ministère des Travaux publics (Mintp). Avec autour du ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, et du Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des routes, Armand Ndjodom, les principaux acteurs des projets routiers. Notamment, les partenaires institutionnels du Mintp dans la mise en œuvre des projets, les missions de contrôle ; assistants à la maîtrise d’ouvrage ; les entreprises en charge de la réalisation des  travaux et ingénieurs de suivi des projets. Il est question au cours de ces assises d’évaluer le niveau d’avancement desdits projets au regard des performances des entreprises et des missions de contrôle ; d’apprécier le chronogramme d’achèvement des travaux élaborés en début d’année et d’examiner pour les lever les difficultés liées à l’exécution des projets et de procéder à des ajustements budgétaires.

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