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Autoroute Yaoundé-Douala : vers un troisième rallongement des délais ?

L’on s’achemine vers une nouvelle prolongation de l’échéance et du budget au vu du retard dans l’avancement des travaux, des besoins en financements et la lourdeur des procédures administratives.

Les documents relatifs à l’avancement des travaux de la Phase I de l’autoroute Yaoundé-Douala, dont EcoMatin a obtenu copie, présagent un glissement inévitable de dates de livraison du chantier. Même si le ministre des Travaux publics (Mintp) s’oppose à toute prorogation au-delà du 31 octobre 2021. La position d’Emmanuel Nganou Djoumessi ne serait toutefois pas ferme. Sur le tronçon Yaoundé-Bibodi, (60 Kilomètres), la démarche du Mintp  consisterait à apprécier les efforts déployés par la China first engineering, avant de juger l’opportunité de rallonger les délais. Le projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala (196 km) entamé en 2014 pour un délai de 48 mois a déjà connu deux prolongations des délais, 12 et 14,5 mois. Les travaux entièrement réalisés sur la séquence querellée se résument à des ouvrages hydrauliques, opérations de déforestation, décapage, construction des routes d’accès, purge des mauvais sols et la substitution des remblais. Six ans après le lancement de la première phase, le chantier piétine pour des raisons liées à la lente libération des emprises, les difficultés d’ordre géologiques et très récemment, la survenue du coronavirus qui a à son tour freiné les travaux. Au ministère des Travaux publics l’ont renchérit en invoquant des problèmes d’ordre sécuritaires et les contraintes liées à l’importation de certains matériaux.

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« Les matériaux achetés à l’étranger ne  pourront pas arriver au chantier à l’heure. L’avancement des travaux subit une grande influence. Par ailleurs, le projet se trouve dans une ambiance dangereuse, surtout en ce qui concerne les vols qui contraignent certains engins ainsi que les bandits armés qui menacent la sécurité des Chinois et des Camerounais », rapporte une source u Mintp. Ces obstacles ne sont pourtant pas une surprise. Car, consignés dans l’étude de faisabilité, de même que les diverses études qui ont répertorié les actions à entreprendre pour parer à toute éventualité.

Rallongement des délais et des fonds

Selon la description du ministère des Travaux publics, les travaux entièrement réalisés sur la séquence querellée se résument à des ouvrages hydrauliques, opérations de déforestation, décapage, construction des routes d’accès, purge des mauvais sols et la substitution des remblais.  Les modifications en travers de l’ouvrage apportées ont généré des coûts supplémentaires auxquels il faut pallier. « Compte tenu des modifications opérées (élargissement de la plateforme des terrassements, des ouvrages, validations de certains nouveaux prix, mise en place des réservations pour le réseau de communication, etc), l’enveloppe actuellement disponible (248 milliards de Francs CFA) ne permet pas d’aller jusqu’au bout des travaux sur la section PK 40- PK 60. Un financement supplémentaire est nécessaire pour l’achèvement de la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala », indique le Ministère. Le coût du tronçon Yaoundé-Bibodi était initialement de 338,7 milliards de Francs CFA. Une première augmentation de la facture a fait grimper à 345 milliards de Francs CFA l’enveloppe. Le non-respect des délais a par ailleurs induit des pertes qu’il revient au gouvernement de combler à 85% (91,8 milliards de Francs CFA) et à la CFHEC de fermer à hauteur de 15% (16,2 milliards de Francs CFA).

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« Les diligences nécessaires en vue de la recherche de nouveaux financements ont été engagées avec le partenaire financier Eximbank », révèle le ministère. Jusqu’ici, le principal pourvoyeur des fonds nécessaires à la construction de l’autoroute ne s’est pas encore acquitté de tous ses engagements financiers dans le cadre de ce projet. Il doit encore fournir 789 millions de Francs CFA. De son côté, l’Etat du Cameroun s’est déjà acquitté du paiement de sa contrepartie, fait-on au ministère dans une velléité de clore le débat sur la responsabilité du gouvernement. Les données mettent toutefois en exergue les délais rapprochés au cours desquels lesdites opérations ont été menées, avril et juin 2020. 

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