Conjoncture

Autoroute Yaoundé-Nsimalen : des propriétaires d’immeubles situés sur le tracé de la section urbaine bloquent le projet

Selon le préfet du Mfoundi, la plupart des détenteurs de biens immobiliers situés le long de l’itinéraire du chantier ont boycotté les opérations d’identification, bloquant ainsi le processus d’indemnisations.

En marge du débat d’orientation budgétaire de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) préparatoire à l’exercice 2024, le 27 septembre dernier, le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, a dénoncé l’attitude des propriétaires d’immeubles situés le long du tracé de la future section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. A en croire l’autorité, la plupart a boycotté les opérations de recensement des biens à démolir menées au cours des dernières semaines. A ce jour, à peine 40% du travail a été fait. Cette situation a comme conséquence directe, le blocage du processus d’indemnisation. Ce blocage rend incertain le démarrage des travaux maintes fois annoncé depuis au moins 5 ans puis reporté sine die. S’agissant des biens relevant du patrimoine de la ville, le préfet a rassuré : « le tracé de la section urbaine de l’autoroute ne brutalisera aucun monument ». Sur la question, de lourdes incertitudes pesaient sur l’avenir du « Monument patriote », construit et inauguré sur l’ancien rond-point Hilton par la communauté urbaine il y a 2 ans.  Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), qui avait prévu un échangeur sur le même site dans le cadre des travaux de l’autoroute, a en effet consenti à reconfigurer cet ouvrage dans le but d’épargner le monument dont l’utilité n’a jamais fait l’unanimité, y compris au sein du gouvernement.

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De nouvelles études avaient été lancées pour les besoins de la cause en octobre 2022, et la patronne de ce département ministériel, Célestine Ketcha Courtes, a avait annoncé que lesdites études intégreraient une évaluation de la faisabilité économique et financière dans l’optique d’une contractualisation du projet en mode partenariat public-privé (PPP). Les études de reconfiguration du futur échangeur du Hilton nécessitaient, avait-elle expliqué, la coordination et la mise en cohérence avec le plan de mobilité urbaine soutenable, les lignes de transport en commun en site propre (TCSP) et le Bus Rapid Transit (BRT), un système de bus rapides et à forte capacité dont le Minhdu espère l’entrée en service à l’horizon 2028. La réalisation de ce projet dénommé le « Trans-Yaoundé » nécessite la mobilisation de 65 à 120 milliards Fcfa.

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Au niveau actuel de la procédure de recensement des biens à démolir dans le cadre des travaux de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, qui s’étendra sur un linéaire de 9,8 kilomètres, du quartier Ahala au Boulevard Jean-Paul II, situé en contrebas du Palais des congrès de Yaoundé, en passant par les quartiers Nsam, Olezoa, la Poste centrale, etc., il est convenu qu’un certain nombre de stations-service qui se trouvent sur l’emprise du chantier vont être évincées. Les travaux de construction de cette infrastructure ont été attribués aux chinois Synohydro (5,8 km), China Road and Bridge Corporation (1,9 km) et à l’égyptien Arab Contractors (2,1 km), pour un montant de 200 milliards Fcfa. Outre les expropriations qui connaissent actuellement des blocages, le déplacement des réseaux constitue également une contrainte majeure au lancement des travaux d’ici décembre 2023, comme envisagé par le gouvernement.

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