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Aviculture : le prix du poulet grimpe à Yaoundé

Dans les grands marchés de la capitale, cette volaille se fait de plus en plus rare. Pour pouvoir s’en procurer, il faut désormais débourser la somme de 4 000 voire 6 000 Fcfa pour un poulet de chair en fonction de sa grosseur. Une situation justifiée par la hausse des prix des intrants et des intermédiaires de la filière.

9 heures 30 minutes. Nous sommes au marché Mvog-mbi de Yaoundé. Le samedi 12 aout 2023. Le marché est bondé de monde et les clients se dirigent vers les caisses, à la recherche de l’oiseau rare. Difficile de se faufiler entre les vendeurs ambulants. Mais à quelques pas de l’entrée du marché, l’on aperçoit quelques vendeurs de poulets. Arriver à bon port n’est pas chose évidente. Il faudra passer par plusieurs couloirs, certains très humides, envahis par de l’eau. A la recherche du poulet, Alexandre a déboursé la somme de 4 000 Fcfa pour un poulet qu’il a acheté à 3 000 Fcfa il y’a un mois. Et pour cause, la pénurie qui se vit dans les marchés.

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Pour Magne Fongang, vendeuse de poulet de chair : « c’était prévisible cette année, qu’il y ait pénurie de poulets car après les fêtes de nouvel an et de pâques, on a fait face à une hausse des prix des matières premières,» a-t-elle affirmé. Désormais pour se procurer un poulet d’1,5kg, il faut débourser entre 4 000 et 4 500 Fcfa. Tandis que les poulets de 2 et 2,5 kg se vendent à 5 000 voire 6 000 Fcfa. Au marché Mfoundi, la tendance est la même. Aladji Moustapha, commerçant pense que cette année, la situation est plus tendue que les précédentes, ce qui l’a contraint à lâcher prise. Face à ces prix ‘‘exorbitants’’, les clients ne cessent de se plaindre. « J’ai acheté à 4 500 F l’unité et le poulet ne pèse même pas 2 kg », déplore une cliente rencontrée sur les lieux.

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Plusieurs raisons justifient cette situation qui prévaut depuis quelques semaines déjà. D’une part les intrants. D’après certains producteurs, ces produits indispensables à la production du poulet ont connu une augmentation chez certains opérateurs comme Belgocam qui commercialise les produits destinés à l’élevage. «Le prix de poussin qui était à 400 Fcfa est désormais à 550 Fcfa, le sac de provende de démarrage qui se vendait à 18000 Fcfa se vend désormais à 21 500 Fcfa, la provende de croissance qui était à 17 000 Fcfa a grimpé à 18 500 Fcfa, et celle de la finition est désormais à 17 500 Fcfa contre 16 500 Fcfa», explique Marcel Etoundi, éleveur. Qui renchérit : « le kilo de maïs qui se vendait à 300 Fcfa est en hausse de 15 Fcfa. Le tourteau de soja a lui aussi connu une hausse quittant de 24 500 Fcfa le sac de 50kg à 26 000 Fcfa. Le tourteau d’arachide est désormais à 350f le kg contre 300 Fcfa, le tourteau de coton est vendu à 320 Fcfa le kg contre 280 Fcfa depuis l’année dernière. Même le ‘‘kopo’’ est en hausse de 300 de son prix initial qui était 500 Fcfa ».

Du côté de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), ce contexte est à mettre à l’actif « des intermédiaires qui font renchérir le prix du poulet car ils prennent le poulet dans les fermes et ils mettent des marges très élevés, ce qui rend le poulet cher sur le marché », argue sur les antennes de la Crtv, François Djonou Président de l’Ipavic.

Pour donc endiguer ce phénomène qui tend à devenir récurrent, l’Ipavic envisage de nouvelles mesures. « Nous sommes en train de mener une réflexion qui va dans le sens de la nouvelle loi des interprofessions qui a été promulguée par le chef de l’Etat. Il s’agit ici de la transformation du poulet car tant qu’on va continuer de vendre le poulet sur pieds on aura toujours ce problème, il faudrait donc le transformer (…) dans un avenir proche nous allons vendre du poulet sous la forme déjà tué et nettoyé pour la chaîne de froid.», poursuit François Djonou.

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Toutefois pour la fête de l’assomption (le 15 août prochain) qui pointe à l’horizon l’Interprofession rassure sur la disponibilité de ce produit prisé par les camerounais.

Par Margaret MENGUE (stagiaire)

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