Politiques Publiques
A la Une

Barrage de Mekin: ces contraintes qui bloquent la distribution optimale de l’énergie électrique

Le 27 juin 2022, lors de la visite du ministre de l’Eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba sur le site où est implanté le barrage de Mekin, le membre du gouvernement a décèle certains couacs qui freinent encore l’injection et la distribution optimale de l’énergie électrique produite par cette infrastructure énergétique

Après deux ans d’arrêt suite à une panne sur la « bobine du point neutre », le barrage hydroélectrique de Mekin construit dans la région du Sud est entré en service partiel le 13 juin 2022. Selon des informations fournies par Hydro-Mekin, l’entreprise  chargée de l’exploitation de cette infrastructure, les tests de performance effectués en amont, se sont avérés concluants. La centrale hydraulique injecte déjà 11,2 MW sur les 15 prévus (soit 75% de sa production actuelle), dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS). Trois localités des régions du Centre et du Sud sont  désormais alimentées par l’électricité produite par ce barrage. Il s’agit de : Mbalmayo (Centre), de Sangmélima (Sud) et de Meyomessala (Sud). Pour s’assurer de l’efficacité des tests d’injection, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee) a effectué une visite d’évaluation sur le site le 27 juin 2022. Au terme d’un tour d’inspection minutieux sous l’éclairage des responsables d’Hydromekin, le membre du gouvernement a marqué son satisfécit «Le barrage de Mekin est déjà en production. Nous venons de le constater nous-même. Toutes les 3 machines du barrage sont en train de produire et injecte déjà dans le réseau interconnecté Sud. Mekin alimente donc désormais  Meyomessala et les autres localités du Dja et Lobo et une partie de la région du Centre, à partir de l’énergie qui arrive au poste d’Ekombitié. Mekin est donc désormais une réalité», a indiqué le Minee après la visite du site.

Lire aussi : Électricité: le barrage hydroélectrique de Mekin injecte 75%  de sa production  dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS)

Les dernières contraintes

Bien qu’encourageant, les 11,2 mégawatts qu’injecte d’ores et déjà le barrage de Mekin dans le réseau interconnecté Sud ne profite pas encore à l’ensemble des populations à laquelle cette production énergétique est destinée. Les arrêts effectués par Gaston Eloundou Essomba lors de son voyage vers le site où est implanté le barrage de Mekin, ont donné l’occasion aux populations d’interpeller le ministre  pour lui faire part des lourdeurs dans les procédures inhérentes à l’obtention d’un accès légal à l’électricité dans les localités desservies par le complexe hydroélectrique de Mekin. Quand d’autres indiquaient clairement que rien n’a véritablement changé et qu’ils sont encore dans le noir. «Notre première mission était donc de sensibiliser. Mais dans le cadre de cette sensibilisation, les populations ont bien évidemment posé ce problème de ne pas être branchées. Nous avons donné instruction à Eneo (concessionnaire de la production, de la distribution et de la vente de l’énergie électrique au Cameroun) d’organiser une campagne massive de branchements de ces populations», a indiqué le membre du gouvernement. Les travaux de réhabilitation de la ligne D34 de distribution de l’électricité de 30 kilovolts sur l’axe Mbalmayo-Sangmelima-Ndjom Yekombo réalisés par Eneo, freinent également l’injection optimale de l’énergie électrique produite par le barrage de Mekin. Le chantier est encore en cours et aucune date de livraison n’a été dévoilée. Mais ce que l’on sait avec exactitude, c’est que la fin des tests de performance est prévue pour le mois de juillet 2022. Quant à la réception définitive de l’aménagement hydroélectrique de Mekin, elle va intervenir au 4e trimestre de 2022. Gaston Eloundou Essomba a également évoqué l’aspect environnemental du projet. Notamment les indemnisations destinées aux populations dont les biens ont été ennoyés lors de la mise sous tension du barrage en 2019. «Nous avions constaté qu’il y a encore quelques petits réglages à faire, notamment au niveau de certains villages qui sont ennoyés. Les études d’impact environnemental sont en cours pour une meilleure délimitation de la zone. Ce qui permettra donc de voir s’il y a lieu d’organiser encore une fois des indemnisations», a détaillé le Minee. Une éventualité qui pourrait alourdir davantage le budget dédié à la construction de cette infrastructure qui se chiffre déjà à plus 30 milliards de F pour un coût initial de 25 milliards de F.

Lire aussi : Mékin : 34,5 milliards, près de dix ans et toujours pas de barrage

Caractéristiques.

Construite par la China National Electric Engineering Corporation (CNEEC), Le barrage de Mekin comprend une centrale hydroélectrique d’une puissance installée de 15 MW, associée à une ligne d’évacuation d’énergie de 110 kilovolts sur 33,1 km le long de Mekin jusqu’au lieu-dit Ndjom-Yekombo, station d’interconnexion au Réseau Interconnecté Sud (RIS), et d’un poste de transformation de 110/30 kilovolts à Ndjom-Yekombo. A cela, il faut également ajouter une voie d’accès de 12,6 km. 

Lire aussi : Barrage hydroélectrique : Mekin sort le Dja-et-Lobo du noir

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page