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Conjoncture

Barrage hydroélectrique de Memve’ele : la production en baisse de 55%

L’ouvrage qui injectait 90 Mw d’électricité dans le Réseau interconnecté Sud depuis sa mise sous-tensions en 2019 ne produit plus que 35 Mw en raison de l’étiage. Comment cette situation a provoqué un creusement du déficit énergétique en l’espace de deux mois.

Publiée jeudi 3 mars 2022 à 12:32:28Modifiée lundi 7 mars 2022 à 14:34:25Temps de lecture 3 minPar EcoMatin

Une vue du barrage de Memve’ele.

Depuis janvier 2022, la production d’électricité au niveau de l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele, dans la région du Sud, est en chute libre. Elle est passée de 90% Mw par jour à 35 Mw, soit une chute de 55% liée à une baisse de l’hydrologie du bassin du fleuve Ntem qui accueille ce barrage. De sources bien informées, le débit de ce cours d’eau est passé à 43 m3/s en février, contre 184 m3/s en période de crue. Cette situation conjoncturelle a obligé Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise de patrimoine qui exploite provisoirement ce barrage à désactiver une grande partie des turbines de l’ouvrage qui commençaient à tourner à perte faute d’eau. Cette chute de la production sur le site de Memve’ele a, depuis janvier dernier, de lourdes conséquences sur le Réseau interconnecté Sud (Ris), notamment, des délestages en chaine dans la plupart des localités des régions du Centre, du Littoral, du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Sud et du Sud-Ouest.

Lire aussi : Barrage de Memve’ele : le transfert des activités à EDC dans l’impasse ?

Entre autres facteurs aggravants de la crise énergétique qui se corse avec un creusement exponentiel du déficit énergétique qui était estimé jusque-là à un peu plus de 100 Mw par jour, la saturation du réseau de transport de l’électricité, les travaux de maintenance sur le réseau de distribution annoncés par l’opérateur Eneo et les incidents et actes d’incivisme sur les installations. Autre conséquence de cette situation qui ne devrait pas se normaliser avant le retour des pluies, c’est-à-dire, probablement d’ici la fin du mois de mars, c’est la desserte en eau qui est fortement perturbée. C’est du moins ce que laisse entendre la Cameroon Water Utilities (Camwater), qui a publié mardi dernier une série de communiqués à l’attention des ménages pour justifier soit la baisse de pression au niveau des robinets, soit alors les coupures prolongées d’eau potable observées ces dernières semaines.  

Lire aussi : Secteur de l’électricité : l’entrée en service du barrage de Memve’ele otage des indemnisations     

D’une capacité installée de 211 Mw, le barrage hydroélectrique de Memve’ele qui n’injectait jusque-là que 90 MW depuis sa mise sous tension en avril 2019 impose aujourd’hui au gouvernement, avec l’aggravation des changements climatiques qui en rendent impossible l’exploitation optimale en période de décrue, d’envisager la construction en amont d’une retenue de grande capacité de stockage qui aidera à la régularisation du débit du fleuve Ntem pendant la saison sèche et permettre aux différentes turbines de cet ouvrage de tourner à plein régime sur toute l’année. L’idée avait déjà fait l’objet des de débats au moment de la construction de ce barrage, mais elle n’avait pas été mûrie.

Jean Omer Eyango

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