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Bertoua : pénurie de viande de bœuf en perspective

L’approvisionnement du marché en quantité requise par les consommateurs est sérieusement menacé. A l’origine, les différentes crises centrafricaines qui ont donné naissance aux bandes armées qui arrachent les bœufs aux éleveurs.

L’approvisionnement du marché de Bertoua en viande de bœuf est sérieusement menacé. La preuve, plusieurs comptoirs de la nouvelle boucherie moderne de Bertoua étaient vides, ce lundi 09 mai 2022 lors de notre passage vers 09 heures. « Les propriétaires de ces comptoirs ne sont pas là parce qu’il n’y a pas de viande », indique l’un des bouchers en poste. Selon les consommateurs, la rareté de la viande de bœuf est réelle depuis quelque temps. « J’ai de la peine à trouver les pattes de bœufs que j’utile pour le bouillon. Chaque matin on s’aligne et ça nous perd le temps », regrette Amina, tenancière d’un restaurant. Les difficultés d’approvisionnement en viande de bœuf ont d’ailleurs amené les bouchers de la ville à tenter d’augmenter le prix de kilogramme de viande de 2500 à 2800 FCFA il y a un mois. Mais cette tentative avait été bloquée par la délégation régionale du Commerce. A la suite des négociations entre cette administration et les bouchers, le prix du kilogramme a été ramené à 2500 FCFA pour la viande sans os et à 2200 FCFA pour la viande avec os. Mais sur le marché, les vendeurs ne s’en sortent pas. « On ne s’en sort pas. Avec la fin du ramadan, je suis sûr que nous allons augmenter le prix à 2800 F le kilogramme », explique notre interlocuteur. Ce dernier affirme par ailleurs qu’ « aujourd’hui, on achète à 450.000 FCFA, un animal qui coûtait 300.000 FCFA il y a quelques années. A ce rythme, nous sommes obligés d’arrêter la vente de viande si on n’augmente pas le prix ».

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La rareté de la viande est la conséquence de plusieurs faits. D’abord, l’impact des crises successives en République Centrafricaine (RCA). A cause des attaques répétées dont ils sont victimes, les éleveurs de la RCA et du Soudan n’amènent plus leur bétail sur les marchés camerounais notamment au niveau du marché transfrontalier de Gbiti où la plupart des commerçants se ravitaillent chaque mardi, jour du marché périodique. Selon les statistiques vétérinaires, « jusqu’en 2013, ce marché enregistrait chaque mardi, environ 2000 têtes de bœufs qui étaient tous vendus aux acheteurs en provenance de Bertoua, Yaoundé et Douala. Avant la crise centrafricaine, les bœufs venaient du Soudan, du Tchad, du Grand Nord et de la RCA. Mais depuis 2013, les éleveurs ne viennent plus ». De l’autre coté, des tracasseries routières ont également découragé les éleveurs en provenance du Tchad et du Grand-Nord à fréquenter ce marché international.

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Face à cette situation, les grands éleveurs des régions du Grand-Nord et de l’Adamaoua d’après les bouchers ont décidé de ne plus sortir leurs animaux, laissant ainsi le marché aux petits éleveurs qui n’arrivent pas à satisfaire la forte demande d’où la rareté et l’augmentation imminente du prix.

Martin Foula 

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