Conjoncture

Bitumage des routes : Nganou Djoumessi justifie les coûts élevés

Le ministre des Travaux publics a apporté les raisons du surenchérissement des travaux routiers au Cameroun comparativement à ceux effectués dans les pays à échelle identique. Ce qui suscite les inquiétudes des institutions de Bretton Woods.

La polémique ne cesse d’enfler autour du coût des travaux routiers au Cameroun. Le conseil de cabinet du 23 mai dernier s’est d’ailleurs penché sur ce sujet préoccupant. Conseil de cabinet présidé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Sur la sellette, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics, qui a présenté tout un exposé explicatif sur la question du surenchérissement des coûts du bitumage des infrastructures routières. Le membre du gouvernement, «ingénieur de l’Etat» a égrené un chapelet de motifs qui concourent à cette survalorisation des travaux : «les insuffisances dans la réalisation des études techniques et géotechniques, les contraintes inhérentes à la fiscalité, aux indemnisations et déplacements des réseaux, les incertitudes dans les délais de paiement des entreprises, le recours ou non à la concurrence dans l’attribution des marchés ainsi que l’évolution des prix des principaux intrants tels que le ciment, le fer, le bitume et les granulats», a-t-il justifié.
De récentes statistiques publiées par la Banque mondiale, révèlent que les coûts des projets routiers camerounais sont deux à six fois supérieurs à ceux de projets similaires dans des pays ayant des niveaux de développement équivalents, comme la Côte d’ivoire, le Sénégal, le Congo ou le Maroc et la Zambie. L’autoroute Yaoundé-Douala, en construction, atteindra, d’après l’institution de Bretton Woods, un coût de 11 millions USD par kilomètre (par rapport à 3,5 millions USD en Côte d’Ivoire et 3 millions USD au Maroc), tandis que l’autoroute Yaoundé-Nsimalen coûte 6,12 millions USD par kilomètre.


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Dans son exposé, le ministre des Travaux publics donne quelques pistes de solutions en faveur d’une baisse des coûts des travaux de bitumage des routes camerounaises : «le redimensionnement des routes pour diminuer les coûts de terrassement et des chaussées, la promotion des contrats de partenariats public-privé dans la construction, l’exploitation et la maintenance des infrastructures routières et la maîtrise de la fiscalité liée à la construction routière et des coûts des intrants», soutient Emmanuel Nganou Djoumessi.


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Par ailleurs, propose le ministre, le gouvernement doit promouvoir une stratégie pour réduire les coûts des travaux de construction des infrastructures routières portant notamment sur «l’adoption d’une nouvelle approche de fixation des prix unitaires fondée sur des sous détails élaborés». Et non sur des prix moyens pratiqués, la réalisation de la commande publique sur la base des études techniques rigoureuses et conformes aux critères de maturation des projets d’investissement. Ajoutée à la mise en œuvre d’une industrie routière inclusive fondée sur la promotion de quelques champions nationaux, la pratique des études et travaux en régie, la mise à niveau des petites et moyennes entreprises catégorisées devrait contribuer à augmenter le linéaire des routes bitumées à un coût relativement bas. Le Cameroun compte près de 78.000 km de routes principales subdivisées en routes nationales, régionales, départementales et rurales. Dont 5133 routes bitumées.

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