La première usine de clinker construite au Gabon va bientôt voir le jour à Libreville dans la commune de Ntoum. Le cimentier marocain entend réaliser ce gigantesque projet qui va générer 500 emplois directs dans les années à venir non loin de la capitale gabonaise dans la commune de Ntoum en périphérie de Libreville.
«Le clinker est un constituant dont la matière première est le calcaire. Cette ressource existant au Gabon, nous offre la possibilité de construire une usine de clinker dans les environs de Ntoum », explique, Malick Benbrahim directeur régional de la compagnie marocaine à Libreville.
Pour ce projet qui va demander 24 mois d’études géologiques supplémentaires et 36 mois de construction, le cimentier va investir près de 89 milliards de Fcfa pour une offre plus abondante sur le marché gabonais.
«C’est plus d’un million tonne de ciment par an qui sera mise à disposition, sur le marché local créant ainsi près de 500 emplois directs et indirects », indique le ministre gabonais de l’Industrie.
Le choléra fait actuellement des ravages à travers le territoire national. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Santé Publique, 1888 cas ont déjà été enregistrés et 55 personnes ont succombé à cette maladie depuis sa résurgence en octobre 2021. L’unique moyen de prévention contre cette affection reste et demeure le respect rigoureux des règles d’hygiène. Ce qui implique également la consommation d’une eau saine et potable. La Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) est consciente de cette réalité. C’est pourquoi, depuis plus d’un an, elle s’est engagée à doter plusieurs localités du triangle national, de forages ultramodernes. Le dernier en date a été érigé dans la commune de Mayo-Oulo, département du Mayo Louti, région du Nord. L’infrastructure a été officiellement inaugurée et rétrocédée aux populations bénéficiaires lundi 28 mars 2022, en présence du directeur général du Groupe SABC, Emmanuel De Tailly. «Pour un coût total de 19 millions FCFA, ce forage équipé de panneaux solaires dispose d’une capacité de stockage de 5 000 litres et d’un réseau de distribution composé de 5 points de ravitaillement pour faciliter l’approvisionnement des populations bénéficiaires», a révélé l’entreprise brassicole.
Le nouveau forage a été accueilli avec joie par les populations riveraines, qui voient en cette initiative, une réponse efficiente à la pénurie d’eau dans la localité. «Nous tirons vers la saison prochaine. Il n’y a pas d’eau dans les mayo. Certains puits ont tari. Mais j’ai entendu tout à l’heure que ce puits a été creusé à une profondeur de 50 mètres. Cela veut donc dire que ce puits ne tarira jamais. On aura l’eau en abondance. Je viens de goûter à cette eau, il n’y a pas de différence entre une eau minérale et celle que je viens de boire ici. Il n’y a pas de risques», a martelé S.M. Ibrahim EL Rachidini, Lamido du Mayo Oulo. Un enthousiasme que partagent également certains de ses sujets. « C’est vraiment une initiative importante pour Mayo Oulo. Puisqu’ici, nous manquons vraiment d’eau. Cette eau potable va venir résoudre ce problème», a souligné une habitante de la commune.
Pour mémoire, le Groupe SABC a entrepris un vaste programme de construction de forages dans diverses localités du pays. L’objectif étant de faciliter l’accès à l’eau potable aux populations défavorisées. En 2021, il en a construit 12 dans plusieurs localités du pays, qu’il a ensuite rétrocédé aux populations bénéficiaires. Pour le compte de l’année en cours, le forage de Mayo Oulo est le 2e forage inauguré par Emmanuel De Tailly, après celui du quartier Mabanda dans le 3e arrondissement de la ville de Kumba, région du Sud-Ouest, rétrocédé aux populations le 14 janvier 2022.
Depuis le 8 juin, les députés de l’Assemblé Nationale sont réunis en session plénière du mois de Juin. Depuis lors et comme à l’accoutumé, les membres du gouvernement s’y présentent pour exposer chacun sur des projets de lois. Le 22 juin, c’était au tour du ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana d’exposer sur le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier le protocole pour l’élimination et le commerce illicite des produits tabacoles.
Lors de son allocution, Luc Magloire Mbarga Atangana fait savoir que le gouvernement envisage de renforcer la taxation des alcools et des tabacs afin de limiter leur consommation : « Si vous voulez lutter contre la consommation abusive de produits du tabac, il est important de faire en sorte que les produits ne soient pas plus disponibles et plus abordables. Par exemple, le whisky et l’alcool, nous verrons comment nous pouvons renforcer la taxation pour rendre ces produits moins accessibles aux consommateurs, moins abordables pour les jeunes et les personnes défavorisés. Nous devons travailler de cette façon », a-t-il déclaré.
Le sujet du jour a alors déjà été évoqué antérieurement par le membre du gouvernement. L’on sait que dans la loi des finances 2020, le pays a augmenté les droits d’accises de 30% sur les cigares, les cigarettes et les autres tabacs, les pipes (notamment les chichas), et leurs parties ; les tabacs et préparations pour pipes. L’année d’avant, l’Etat avait modifié à hauteur de 5,5% les droits d’accise sur les bières alcoolisées. Ce qui a conduit les entreprises brassicoles à augmenter de 50 FCFA le prix de leurs produits.
C’est à l’issue du débat d’orientation budgétaire qui aura lieu dans les prochains jours, que plus de détails seront donnés sur la nouvelle approche du gouvernement en termes de produits alcoolisés et de tabac.
Le 15 juin dernier, le président de la république du Cameroun a procédé au renouvellement du Conseil supérieur de la magistrature(Csm). Les membres titulaires comme suppléants font, pour certains, une première entrée dans cette haute institution, tandis que d’autres ont vu leurs mandats être reconduits. Conformément aux dispositions de la loi N°82-014 du 26 Novembre1982 fixant l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, cette institution est composée de «a) trois députés désignés par l’Assemblée Nationale au scrutin secret, et à la majorité des deux tiers des membres la composant. b) Trois magistrats du siège au moins du 4e grade, en activité de service, désignés par la Cour Suprême en Assemblée Plénière. e) Une personnalité n’appartenant ni à l’Assemblée National, ni au corps judiciaire et n’ayant pas la qualité d’auxiliaire de justice, désignée par le Président de la République, on raison de sa compétence. »
A la lecture du décret présidentiel, les membres issus du consensus à l’assemblée nationale sont : Ali Mamouda, Engelbert Alain Essomba Bengono et Soppo Toute Marlyse ; ils ont pour suppléants Abe Mikhael Ndra, Goni Mariam et Ngo Issi Rolande Adèle. Les membres désignés par la cour suprême sont : Mekoulou Cunégonde Christine, épouse Ngotty, Fofung Nabun, épouse Wacka, et Manga Moukoury Isaac. Comme suppléants, Ntyam Ondo, épouse Mengue Me Zomo, Njumbe Ernest Njumbe et Oumarou Abdou ont été désignés.
Le dernier membre est désigné par le président de la république en raison de sa compétence, il s’appelle Ekon Nna Albert et a pour suppléant Amadou Ali.
Irrégularités
Si le décret du chef de l’Etat semble en harmonie avec la loi qui encadre la désignation des membres de cette haute institution, force est de constater le processus de désignation desdits membres a été émaillé par quelques incongruités qu’il est bon de relever. Dans son édition du 23 juin 2020, le journal Kalara révèle que la désignation des membres de la cours suprême s’est faite de manière « cavalière ». « La cour suprême est désormais réduite à la décision du premier président. A l’époque d’Alexis Dipanda Mouelle, la décision se faisait en assemblée plénière » révèle à Kalara un magistrat de cette juridiction sous anonymat. «L’un des membres désignés par la haute juridiction notamment M. Manga Moukouri Isaac, 71 ans, avait bénéficié d’une prorogation de service de 02 ans le 07 juin membres désignés par la cour » peut-on lire dans le journal de Christophe Bobiokono.
Même son de cloche à l’assemblée nationale ou il n’y aurait pas eu de vote pour désigner les trois membres et leurs élus comme le prévoit la loi. « Il y’a longtemps que la représentation nationale ne recourt plus au vote. Jusqu’ici, le président de la chambre désignait les députés et faisant entériner son choix par les autres membres du bureau de l’assemblée nationale. Mais cette fois ci, selon les informations qui circulent parmi les députés, le Président de l’assemblée nationale a agi en solo. Il n’aurait même pas consulté son bureau dont les membres ont découvert les noms des élus en prenant connaissance du décret du chef de l’Etat. » Révèle une autre source du journal. Pour Cabral Libii, député à l’assemblée nationale, le formalisme autour de la désignation de ces membres n’a guère été respecté. Selon le président du Pcrn, le Pan « a préféré procéder aux consultations des concernés. Contrairement à l’élection du bureau et à la composition des commissions où on consultait formellement le parti, c’est-à-dire son chef. »
Malgré la morosité conjoncturelle ambiante dans quasiment tous les secteurs de l’économie camerounaise, le transport ferroviaire résiste tant bien que mal. Le segment fret/transport de marchandises en particulier. Le concessionnaire du chemin de fer camerounais vient de publier ses chiffres 2019 sur le transport des produits pétroliers. Camrail clôture ainsi l’exercice passé avec un total de 832.000 m3 de produits d’hydrocarbures en direction des différentes villes du Cameroun. Ce résultat correspond à 70.000 m3 par mois. Aucun résultat comparatif publié par rapport à l’exercice 2018.
Le segment «transport de marchandises» de la Camrail est désormais le plus actif de la compagnie ferroviaire depuis le grave accident intervenu en 2016 à Eseka sur le segment «transport de passagers». Grave accident ayant provoqué une baisse du trafic voyageur. Camrail capitalise et renforce par conséquent ses capacités logistiques de transport des marchandises. A l’instar de cet important partenariat signé récemment avec deux marketers locaux pour le transport des produits pétroliers : Cotoc et Ikram logistics. Ledit partenariat porte sur l’acquisition au profit de l’entreprise ferroviaire de 42 wagons-citernes de transport de produits pétroliers. La première livraison de cette commande a d’ailleurs mouillé les eaux du port de Douala ce 16 juin 2020. Au total, 10 wagons de 65 m3.
Du coup, la Camrail promet pouvoir améliorer ses résultats en transport de marchandises : «le nouveau matériel nous permettra d’augmenter notre capacité mensuelle de transport de 5 à 10.000 m3. Et nous prévoyons avec nos partenaires d’en acquérir 18 nouvelles en 2021 », a précisé Olivier Koumfieg, directeur des Transports de Camrail. Ces nouvelles acquisitions porteront le parc de wagons-citernes Camrail à 288 unités. Cameroon railways (Camrail) est concessionnaire du chemin de fer camerounais depuis janvier 1999. D’après les chiffres rendus publics par l’entreprise, Camrail réalise en moyenne 12 milliards de F.CFA par an. Reverse en moyenne 10 milliards de F.CFA annuellement à l’Etat du Cameroun au titre des redevances, taxes et impôts.
Camrail est doté d’un capital de 11.303.909.000 FCFA. Il est réparti entre Sccf, filiale du Groupe Bolloré (77,4%), État du Cameroun (13,5%), Total Cameroun (5,3%), et Sebc, filiale du groupe Thanry (3,8%).
Tout est allé très vite ce 22 juin 2020 pour la famille du défunt Fotso Victor. Convoquée par Me. Guemdjo Kouam Rose Blanche, Notaire au siège de la Cour d’appel de l’Ouest, la grande famille du riche homme d’affaires décédé le 19 mars 2020 est désormais fixée que la succession après son enterrement ce 20 juin 2020. «Nous avons l’honneur de vous inviter à assister à l’ouverture de son testament qui aura lieu le 22 juin 2020», indiquait la Notaire dans une correspondance adressée le 20 juin 2020 à la «succession Fotso Victor».
Après les formalités usuelles conformes à l’ouverture d’un testament (vérification de présence physique et d’identité, délivrance de l’acte de décès du de cujus etc…), l’instrument testamentaire a fini par livrer ses secrets. Damien Fotso Ngappe, absent lors de la cérémonie de lecture, est désigné successeur du grand empire Fotso. Laure Toukam Fotso devient quant à elle, administratrice principale des biens de son défunt père. Mais l’épouse du célèbre footballeur Gérémie Njitap sera assistée dans cette administration, de Pascal Damien Fotso Ngappe, Kamga Fotso Marcel et de Kuate Fotso Jonathan. Âgé de 28 ans, Kamga Fotso Marcel est diplômé en comptabilité des universités américaines où il a fait ses études. Jusqu’à sa désignation comme assistant-administrateur des biens de Victor Fotso, il assistait déjà son père dans la gestion de la Safca (Société africaine de fabrication de cahiers), une des entreprises de l’empire industriel Fotso. Etudiant dans une grande université privée de Yaoundé, Kuate Fotso Jonathan est quant à lui âgé de 24 ans.
Le nouvel héritier sortit du testament du feu Victor Fotso est âgé de 26 ans. Ingénieur de formation, il poursuit ses études à Montréal au Canada. Frère cadet de Laure Njitap Fotso et de Nicky Love Maptue Fotso la Maire de Bandjoun, Damien Fotso Ngappe est le fruit de la relation matrimoniale entre Fotso Victor et Chantal Fotso, sa 4ème épouse sur les 25 femmes du harem. D’après quelques témoignages, Damien Fotso Ngappe aurait hérité de son géniteur «sa sagesse, son sa gestion d’affaires en bon père de famille, sa loyauté, sa fidélité, ainsi que sa maturité précoce». Des atouts qui ont certainement été déterminants dans le choix du jeune-homme qui devient également successeur coutumier et traditionnel de Victor Fotso.
Quelques heures seulement après cette nouvelle redistribution des rôles au sein de la dynastie Fotso, on annonce, de bonnes sources, quelques élans de protestation et de déception, malgré l’authenticité du testament légué par le milliardaire décédé. Certains pensent ainsi que l’immense héritage appartenait de droit à un fils de la première épouse de Victor Fotso. Laure Fotso Njitap a également manifesté son intention de «prendre davantage soin de sa propre famille après tous les sacrifices consentis pour prendre soin de son père». Des divergences que Damien Fotso Ngappe devra désormais gérer, en plus du patrimoine industriel laissé par son défunt père.
La cacophonie gouvernementale sur l’impact de la pandémie de Coronavirus sur les recettes pétrolières, observée il y a quelques semaines (voir notre édition 338 du 8 juin 2020), est loin d’être un épiphénomène. Elle concerne même le volume de la redevance pétrolière. Il s’agit de l’argent issu de la vente de la part de pétrole et de gaz produits au Cameroun et revenant à l’État après déduction des charges. C’est la Société nationale des hydrocarbures (SNH) qui est chargée de la collecter, la vendre sur le marché international, déduire les charges liées à ces opérations et transférer le reliquat à la direction générale du trésor et de la coopération financière et monétaire (DGTCFM) du ministère des Finances (Minfi).
Les déclarations de la redevance pétrolière varient en effet d’un document officiel à l’autre (voir tableau 1). Pour l’année 2016 par exemple, la SNH déclare, dans son rapport annuel, avoir vendu la part d’hydrocarbures revenant à l’État à 483,3 milliards de FCFA. Après avoir retranché les « dépenses pétrolières et gazières supportées (192,058 milliards) », elle affirme avoir transféré 291,2 milliards au Trésor public.
Mais dans la loi de finances 2019, il est indiqué autre chose. Son annexe, contenant les prévisions de recette, chiffre la redevance pétrolière recouvrée en 2016 à 256 milliards, soit un gap de 35,2 milliards avec les déclarations contenues dans le rapport annuel de la SNH. Et de telles divergences s’observent sur plusieurs exercices.
Ces chiffres sont par ailleurs différents de ceux transmis aux administrateurs indépendants (AI) en charge de la rédaction des rapports de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Selon le rapport ITIE 2016, l’entreprise publique chargée de gérer les intérêts de l’État dans le secteur des hydrocarbures a déclaré avoir plutôt transféré 316 milliards de FCFA au Trésor public contrairement au 291,2 milliards indiqués dans son rapport annuel. Et de son côté, le ministère des Finances a admis avoir reçu 316 milliards contre les 256 milliards mentionnés dans l’annexe de la loi de finances 2019.
Le rapport ITIE 2016 a pourtant conclu, « avec une assurance raisonnable », que les données reportées dans le son rapport sont « exhaustifs et fiables ». Cela ne veut pas pour autant dire que ces informations sont lavées de tout soupçon. Car le rapport ITIE se fait sur la base des déclarations des entreprises extractives et des entités publiques dont le cadre de contrôle et d’audit (CCA) reste « faible », selon le même document. Une position justifiée par le fait que « les normes internationales ne sont pas encore adoptées en matière de comptabilité publique » et « les règles comptables de l’Ohada, utilisées par les entreprises, sont différentes des normes IFRS (normes internationales d’informations financières destinées à standardiser la présentation des données comptables échangées au niveau international) ».
« Malgré une amélioration de la transparence dans les industries extractives, des lacunes considérables demeurent », soutient le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport datant de janvier 2019. « Des mesures correctives s’imposent dans plusieurs domaines, notamment la publication de données plus complètes sur les parts de l’État dans les entreprises extractives, les valeurs de production, la répartition des recettes des industries extractives dans le budget et hors du budget, les transferts infranationaux et les dépenses quasi-budgétaires », estime le FMI.
Caisse noire
En réalité, « tout l’argent issu de la vente de la part d’hydrocarbure revenant à l’État n’est pas transféré au Trésor public », murmure une source au Minfi. « C’est ce qui peut expliquer que la SNH projette une baisse des recettes pétrolières de 70% alors que la tendance au niveau international affiche une baisse de moins de 30% par rapport aux prévisions budgétaires initiales ».
En effet, selon le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), au cours des cinq premiers mois de l’année 2020, les cours du brut se situent en moyenne à 39,4 dollars le baril. Tenant compte d’un baril de brut initialement budgétisé à 54 dollars, les recettes devraient normalement baisser de 30%. Dans son ordonnance rectificative de la loi de finances 2020, le président de la République, Paul Biya, a finalement réduit les prévisions de recettes pétrolières de 40%.
« Une partie des recettes provenant de la part de pétrole de l’État est conservée dans des comptes de la SNH dans les banques, au Cameroun et à l’étranger », informe Jean-Marie Atangana Mebara (voir page suivante). Dans son ouvrage « Le Secrétaire général de la présidence de la République au Cameroun. Entre mythes, textes et réalités », cet ancien ministre d’Etat partage son expérience après quatre années (2002 et 2006) passées à la tête du secrétariat général de la présidence de la République du Cameroun et du conseil d’administration de la SNH.
Pour le haut commis de l’État, ces comptes, qui échappent à tout contrôle, seraient des « fonds de réserve » pour l’avenir et pour faire face à des situations « d’urgence ou de nécessité, non prévues dans le budget de l’État ». À titre d’illustration, selon l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, les 31 millions de dollars (une vingtaine de milliards de FCFA) débloqués en 2001, pour financer l’achat d’un Boeing Business Jet au président de la République (le fameux Albatros), sont venus du compte de la SNH logé à BNP à Paris.
Dépenses de souveraineté
De l’aveu même du gouvernement, la pratique se poursuit jusqu’à ce jour. Selon les explications des autorités camerounaises contenues dans les rapports ITIE ou du FMI, les transferts de la SNH, encore appelés interventions de la SNH, à l’État sont de deux ordres : directs et indirects. Les transferts directs sont des virements mensuels sur le compte de la DGTCFM à la Banque des États de l’Afrique centrale et les transferts indirects sont des dépenses, non budgétisées, exécutées pour le compte de l’État par la SNH et reprises dans le budget à postériori.
En 2016, les interventions directes de la SNH ont représenté près de 62% de la redevance pétrolière. Malgré l’insistance du FMI, le gouvernement a refusé de renoncer à ce mécanisme opaque, non prévu par la loi et en déphasage avec les principes de gestion des finances publiques. « Les interventions directes de la SNH font partie des dépenses du gouvernement. Il s’agit de paiements d’urgence effectués par la SNH pour le compte du gouvernement essentiellement pour faire face à des dépenses exceptionnelles de souveraineté et de sécurité », justifie les autorités.
Yaoundé s’est cependant engagée à réduire progressivement les transferts indirects à partir de 2017. Mais les limites fixées ont été respectées seulement en 2019 (voir tableau 2). Néanmoins, depuis 2018, « la totalité des recettes pétrolières ainsi que le montant des interventions directes sont désormais indiqués pour mémoire dans le tableau des opérations financières de l’État (TOFE), en sus du montant de la redevance », assure le FMI.
Tableau 1 : Variation de la redevance pétrolière selon les sources officielles(en milliards de F CFA)
2014
2015
2016
2017
2018
2019
SNH
444,7
378,5
291,2
349,0
388,1
354,6
Loi de Finances
256
269,5
Rapport ITIE
517,2
384,6
316
319,4
Rapport DGI
517,0
384,6
316,0
319,4
413
Interview
JEAN-MARIE ATANGANA MEBARA « Une partie des recettes pétrolière est conservée dans des comptes de la SNH à l’étranger »
Comment le SG/PR assure-t-il la fonction de président du conseil d’administration de la Société Nationale des Hydrocarbures?
Essentiellement en présidant les réunions du Conseil d’Administration de la Société. Il y a statutairement deux réunions par an ; il peut y avoir des sessions extraordinaires, et nous en avons eu pendant mon mandat à la Présidence de ce conseil.
Quelques jours avant la réunion, l’Administrateur Directeur Général (ADG) vient présenter au Président du Conseil le dossier qui sera examiné. Il attire son attention sur des points délicats ou sensibles pour lesquels l’avis de la Présidence devrait être clair et décisif (par exemple les nominations dans sa structure).
De manière générale, par une note brève, je rendais compte au président de la République de cet entretien et je sollicitais d’une part ses directives éventuelles sur les problèmes soulevés par l’ADG, d’autre part l’autorisation de participer à la réunion convoquée du Conseil. À titre anecdotique, il est arrivé que je sois appelé au téléphone par le président de la République en pleine réunion du Conseil. Il me souvient aussi que la session du Conseil d’administration de décembre 2004 avait été reportée au jour suivant parce que le nouveau gouvernement devait être publié ce jour-là.
Pourquoi le poste de PCA de la SNH revient-il au secrétaire général de la Présidence ?
Ce sont les textes régissant la SNH qui disposent que le Président du Conseil d’Administration est une personnalité désignée par le président de la République. Formellement, le Président peut donc désigner n’importe quelle personnalité. Dans les faits, c’est toujours le Secrétaire Général de la Présidence qui a jusqu’ici, été désigné PCA de la SNH. Sans que cela doive être dit ou écrit, la véritable tutelle de la SNH est la présidence de la République.
Que pouvez-vous nous dire sur la gestion des ressources que la SNH reçoit de notre pétrole ?
Réponse : Il faut d’abord dire que le Cameroun est et demeurera (sauf évènement exceptionnel) un modeste producteur d’or noir. Selon les données de l’Agence Internationale de l’Énergie, sur les 84 à 90 millions de barils produits par jour dans le monde en 2014, le Cameroun en produit entre 80 et 100.000. En termes de production annuelle, les chiffres pour le Cameroun vont de 24,4 millions de barils en 2013 à 27 millions en 2014, avec une prévision annuelle pour 2015 d’un peu plus 34 barils. Ces chiffres doivent être rapprochés de ceux de certains autres pays africains producteurs de pétrole : Nigéria plus de 2 millions de barils par jour, l’Angola et l’Algérie plus de 1 million 800 mille barils par jour, la Guinée Équatoriale 318.000, le Congo 292 000, le Gabon 242.000, le Tchad 104.500 (Sources : CIA WORLD FACTBOOK, en 2014). Selon toujours CIA WORLD FACTBOOK, en 2014, les réserves du Cameroun sont estimées à 200.000 barils environ, contre 1.500.000 barils pour le Tchad, 1.300.000 pour le Gabon, 1.600.000 pour le Congo, plus de 10.000.000 pour l’Algérie et pour l’Angola et 37.000.000 pour le Nigéria. Dans l’état actuel des connaissances, le potentiel gazier du Cameroun semble plus important que celui du pétrole brut. Ceci dit, la SNH joue un triple rôle dans la gestion du pétrole camerounais : « la SNH commercialise sur le marché international la part de la production nationale de pétrole brut revenant à l’État dans le cadre des contrats de partage de production avec différents opérateurs pétroliers internationaux » ; la SNH est également investisseur dans les opérations d’exploration et d’exploitation en partenariat avec ces opérateurs ; enfin la SNH est gardienne et gestionnaire du compte État du Cameroun.
Concrètement, quand la SNH a vendu la part de pétrole qui revient à l’état du Cameroun, que fait-elle de l’argent reçu de ces ventes?
Il me semble d’abord important de relever que depuis le début des années 2000, les bailleurs de fonds ont obtenu du Gouvernement que la plus grande transparence entoure la gestion des ressources provenant de l’exploitation de notre pétrole. Les ressources financières de la SNH font en conséquence l’objet d’un suivi régulier des institutions financières internationales. Pour répondre directement à votre question, la SNH défalque d’abord les charges supportées pour les investissements réalisés pour produire ce pétrole ; ensuite, comme tout opérateur économique, la SNH s’acquitte de ses impôts ; sur ce qui reste des sommes encaissées, une importante portion est versée au Trésor public. Selon les éléments fournis par la SNH elle-même, entre 2005 et 2014, cette société a reversé au Trésor public environ 5002 milliards de FCFA. Le communiqué du Conseil d’Administration de la SNH de décembre 2015 révèle qu’entre janvier et octobre 2015, la SNH a versé au Trésor Public, environ 343 milliards de FCFA, sur des prévisions annuelles de 264 milliards environ. Enfin, une partie des recettes provenant de la part de pétrole de l’État est conservée dans des comptes de la SNH dans les banques, au Cameroun et à l’étranger.
A quoi sert cet argent dans les banques surtout à l’étranger ?
Le Conseil d’Administration n’a jamais eu à débattre de cette question quand j’en assurais la présidence. Cependant, les intérêts générés par ces comptes ont toujours figurés dans les projets de budget et dans les comptes adoptés. Ce que je peux dire de manière certaine, est que ces comptes ont généralement été sollicités pour faire face à des situations d’urgence ou de nécessité, non prévues dans le budget de l’État. J’ai toujours pensé qu’il s’agissait de fonds de réserve pour ce type de situations et aussi pour l’avenir. La question de savoir s’il ne faudrait pas davantage de transparence sur ces comptes mérite débat, surtout au niveau du Parlement.
Qui ordonne le déblocage des fonds de ces comptes ?
Ces comptes sont gérés par le Directeur général de la SNH en exécution des instructions du président de la République.
Mais on a vu des correspondances signées par vous donnant des instructions au directeur général de la SNH…
Je préfère vous interrompre et corriger immédiatement : les correspondances auxquelles vous faites allusion transmettaient au Directeur général de la SNH les instructions du Chef de l’État. Du reste, vous avez sans doute observé que dans ses lettres de compte-rendu, ledit Directeur général de la SNH écrit toujours: « Suite à votre courrier du… et aux hautes instructions du Chef de l’État, j’ai l’honneur de vous rendre compte que ordre a été donné à tel établissement bancaire pour débloquer la somme de… au profit de… ». Ces correspondances du Directeur général de la SNH permettent d’affirmer que ce responsable a toujours vérifié auprès du Chef de l’État que les instructions reçues de son Secrétaire général venaient bien de lui. Je vous prie de me croire, aucun Secrétaire général de la Présidence ne peut prendre l’initiative d’instruire le moindre déblocage de fonds des comptes de la SNH sans en avoir été instruit lui-même par qui de droit.
Connaissez-vous le montant de ces réserves ?
Il n’y a que le Directeur général de la SNH et peut-être quelques-uns de ses collaborateurs qui peuvent vous donner le montant des réserves de l’État provenant de la vente de notre pétrole.
Alors, si le président du conseil d’administration n’a pas toute l’information sur l’épargne résultant de l’argent du pétrole, à quoi sert-il ?
Il sert à présider les sessions du Conseil d’Administration. Mais plus sérieusement, le Conseil adopte les projets de budget, approuve les comptes et prend les décisions de nominations qui relèvent de sa compétence. À l’occasion de ces sessions budgétaires ou d’adoption des comptes, les administrateurs reçoivent les informations actualisées sur les investissements envisagés ou réalisés, sur les productions et les recettes escomptés ainsi que sur les réalisations effectives. Les discussions ont souvent été ardues sur les projets de budget. Je vais ajouter que M. MOUDIKI, pour le temps que j’ai collaboré avec lui, gérait la SNH avec tellement de rigueur et de professionnalisme que les administrateurs, dans leur majorité, n’ont pas souvent eu d’éléments pour remettre en cause les documents et projets de résolution présentés.
Source: «Le Secrétaire général de la Présidence de la République: entre mythes, textes et réalités», Jean Marie Atangana Mebera. Editions L’Harmattan 2016
L’Imprimerie nationale du Cameroun fait piètre figure. « Infrastructures vétustes, créances gelées, baisse de la production et du chiffre d’affaires, climat social précaire », sont quelques facteurs qui asphyxient cette entreprise. Selon des indiscrétions en interne, le nombre de machines en production n’a cessé de diminuer réduisant le parc… Toutes les machines à grand format d’impression sont à l’arrêt, le parc de machines à petit format s’amoindrit au fil du temps. Il est passé de 10 à 4 seulement, rendant difficile la production. « Les commandes ont quand même explosé ces derniers temps, mais nous manquons d’équipements nécessaires », renseigne une source interne à l’entreprise. Le magasin de papiers vierges est constamment vide, les livraisons de papier se déroulent au comptegoutte, apprend-on.
Certaines machines ont plus de 30 ans, l’endettement de l’entreprise est insoutenable. Et les tensions de trésorerie sont régulières : l’imprimerie n’arrive par exemple pas à verser les cotisations sociales de ses 324 employés. La dette cumulée depuis 2003 auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) s’élève à 1,9 milliard de FCFA. « Notre tension de trésorerie est due au faible taux de recouvrement de nos créances », s’indignait encore le directeur général Walter Paul Komo, à l’occasion de la visite du ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, en mars 2019. Pour preuve, au ministère des Enseignements secondaires, l’ardoise s’élève à 260 millions de FCFA. « Nos dossiers de recouvrement sont déposés mais rien n’est fait », s’était plaint le DG.
Toutes ces failles sont quelque fois la cause des grèves du personnel de cet établissement public administratif. Ces derniers réclament régulièrement le paiement d’arriérés de salaires qui, selon des agents, arrivent au lance-pierre, généralement au sortir de mouvements d’humeur. A ce chapelet de doléances, le ministre de la Communication promet au Top management de faire ce qui est possible, graduellement. « Les besoins sont d’une si grande ampleur que nous devons être réalistes », avait promis le ministre René Emmanuel Sadi. Dette de l’Etat En se basant sur le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), l’Imprimerie nationale n’a pas recouvré 7,27 milliards FCFA de créances à l’Etat. Pourtant cette enveloppe pourrait améliorer ses performances.
Dans sa quête de respirer un air frais, l’entreprise – admise en restructuration – a bénéficié, entre 2016 et 2018, d’un appui financier de l’Etat dont la contribution totale s’élève à 6,52 milliards de FCFA dans le cadre du contrat-plan et de la préparation des élections sénatoriales et présidentielle. Pour remonter la pente, il est recommandé que l’Imprimerie nationale acquiert un outil de production moderne, mette en œuvre une comptabilité analytique, minimise ses charges, réduise ses pertes et dynamise la fonction marketing et commerciale. Il lui faudra aussi rationnaliser les effectifs et mettre en œuvre une stratégie marketing et commerciale agressive à destination du secteur privé. Toutes ces réformes mises en œuvre permettront à la société de retrouver ses lettres de noblesse en conquérant un marché évalué à des dizaines de milliards de FCFA et animé essentiellement par des opérateurs privés.
Dans le Document d’information adressé aux établissements de crédits Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), qui présente l’émission des obligations du Trésor assimilables (OTA) par adjudications du Cameroun pour l’année 2020, le ministère des Finances donne un bref aperçu de l’activité bancaire dans le pays. Il ressort en effet de cette note que les 15 banques exerçant au Cameroun se sont mieux comportées l’année dernière qu’au cours de l’exercice 2018. En effet, au 31 décembre 2019, le total bilan des banques en activité dans le pays s’est élevé à 6 472,40 milliards de FCFA, révèle le document du ministère des Finances. Cela fait une nette augmentation par rapport à l’année précédente quand le Conseil national du crédit (CNC) annonçait que ce total de bilan s’était chiffré à 5 596 milliards de FCFA à fin novembre 2018.
Cette performance se reflète sur le résultat net enregistré par l’ensemble des acteurs du secteur bancaire au Cameroun, avec un montant cumulé de 75,5 milliards de FCFA. Les dépôts quant à eux se situent à 4 870 milliards de FCFA, pour un montant total des crédits de 3 664,40 milliards de F CFA. Un an avant, l’on avait enregistré des dépôts clients de l’ordre de 4 175,4 milliards de FCFA, en augmentation de 3,7% par rapport à 2017. Tandis que les crédits accordés aux clients connaissaient un accroissement de 5,8%, passant de 3 318,8 milliards de FCFA à 3 512,9 milliards de FCFA. La note du ministère des Finances ne donne pas les détails sur le comportement individuel des banques. Toujours est-il que EcoMatin a appris de source généralement bien informées que l’établissement de crédit ayant enregistré la plus grosse performance en termes de total bilan est Afriland First Bank, avec plus de 1 600 milliards de FCFA de total bilan, soit près de 25% de l’ensemble. Microfinance En ce qui concerne le secteur de la microfinance, l’on apprend qu’à fin décembre 2019, le total bilan des 418 établissements de microfinance (EMF) agréé s’est chiffré à 32,80 % de celui des banques commerciales.
S’agissant des dépôts et crédits des EMF, ils représentent respectivement 18,50 % et 22,90 % des dépôts et crédits bancaires. Il ne s’agit pas en tout cas d’une bonne performance des EMF qui, depuis plusieurs années, ont vu certaines de leurs résultats en régression constante. Les données du ministère des Finances rappellent qu’entre fin décembre 2017 et fin décembre 2018, le total bilan des EMF est passé de 816,40 à 708,50 milliards de FCFA, soit une baisse de -107,80 milliards. Quant aux dépôts collectés par ces établissements, ils ont chuté de -154 milliards de FCFA en 2017 pour se situer à 514,2 milliards de FCFA en 2018, soit une baisse de 23,5% en glissement annuel. Les crédits octroyés par les EMF sont passés de 464,20 milliards de FCFA à 385,10 milliards de FCFA entre fin décembre 2017 et fin décembre 2018. Notons qu’au Cameroun, parmi les 418 EMF agréés u 31 décembre dernier, on compte 88,04% classés en première catégorie (dont 123 indépendants et 245 en réseau) ; 11,24% sont de deuxième catégorie, ce qui fait 47 EMF ; et 0,72% sont en troisième catégorie.
« Faire de Camtel la première société de téléphonie du Cameroun et d’Afrique centrale», c’est l’objectif du plan de développement (2019-2025) de la Cameroon Telecommunications (Camtel), présenté en fin d’année 2019 par Judith Achidi. Portée à la tête de l’opérateur public de télécommunications le 14 décembre 2018, l’ancienne directrice commerciale régionale pour le Sud-Ouest a de grands projets pour la boite. «Dans cinq ans, je vois Camtel au firmament du secteur des télécommunications… Je vois déjà un Camtel Centrafrique, un Camtel Gabon, un Camtel Tchad…», rêve-t-elle dans une vidéo publiée en février 2020 sur le compte Tweeter de l’entreprise. Pour y parvenir, la nouvelle patronne de Camtel a élaboré un plan en trois étapes : stabilisation et relance en 2019; consolidation et expansion de 2020 à 2021 et prise du leadership de la transformation numérique de 2022 à 2025.
Il repose sur deux axes stratégiques : « customer centricity» et «change management». «Lesdits axes mettent le client au cœur des préoccupations, assurent la gestion du changement tout en garantissant la préservation de l’objet social de Camtel», précise Judith Yah Sunday. Atouts «Il n’est pas interdit de rêver. Il est même très conseillé de rêver grand! », Commente Beaugas Orain Djoyum. Pour le directeur de publication de Digital Business Africa, plateforme web d’informations stratégiques sur les TIC, les télécoms et le numérique en Afrique, «Camtel détient les moyens et les bases solides pour être le leader du marché des télécommunications dans la sous-région Afrique centrale». Il faut dire que depuis le 12 mars, Camtel détient trois licences.
Cela est d’ailleurs présenté par la direction générale comme la première grande victoire du nouveau top management. Les deux premiers titres d’exploitation confortent le monopole dénoncé (voir encadré) sur la téléphonie fixe (une concession provisoire octroyée en 2003 avait expiré en 2007) et l’infrastructure de transport (12000 km de fibre optique, l’ADSL, quatre points d’atterrissement des câbles sous-marins et deux téléports vers les réseaux satellites). Et la troisième licence permet désormais à l’opérateur public des télécoms de se lancer dans la téléphonie mobile (2G, 3G, 4G). «C’est un atout énorme et unique dans la sous-région Afrique centrale», précise cet observateur averti du secteur. Mais pour Beaugas Orain Djoyum, l’échéance de 2025 fixée pour l’atteinte de cet objectif est irréaliste. Pour lui, l’horizon 2030 serait plus raisonnable. Il faut dire que malgré ses atouts, l’opérateur public des télécoms part de loin.
Selon l’observatoire annuel 2018 du marché des communications électroniques, rapport produit par l’Agence de régulation des télécommunications, Camtel est actuellement l’avant-dernier opérateur des télécoms au Cameroun. Avec 18,43% de parts de marché, il devance juste Nexttel, dernier venu dans le secteur (10,71%). Orange (chiffre d’affaires d’Orange Money inclus) et MTN (chiffre d’affaires de sa filiale Mobile Money exclu) sont au coude à coude avec respectivement 35,61 et 35,25% de parts de marché. Boulets Le pari est d’autant plus fou que, comme le reconnait Judith Achidi ellemême, l’opérateur historique a « de nombreuses difficultés de tout point de vue ». À la suite d’un audit réalisé dès son arrivée, il est ressorti que l’entreprise traine une dette financière colossale de près de 576,6 milliards de FCFA, soit plus de 5 fois son chiffre d’affaires annuel. Camtel qui réalise près de 50% de son chiffre d’affaires auprès des administrations publiques peine également à recouvrer ses créances. Selon le dernier rapport sur la situation des entreprises et des établissements publics, publié en septembre dernier par le ministère des Finances, les créances de l’entreprise publique sont évaluées à près de 288 milliards de FCFA au 31 décembre 2018.
Pour atteindre ses objectifs, Judith Achidi a pourtant besoin d’argent. «Déployer, par exemple, la 4G que vient de décrocher Camtel sur l’ensemble du territoire national va nécessiter d’énormes ressources financières », avertit le directeur de publication de Digital Business Africa. Avec une capacité d’endettement quasi nulle, l’opérateur public des télécoms mises sur le recouvrement de ses créances pour se donner des marges de manœuvre. Pour cette année, l’entreprise ambitionne de recouvrer au moins 95% de ses créances. Déjà ambitieux, cet objectif est aujourd’hui hypothétique au regard de la crise économique causée par la pandémie de coronavirus. Camtel, qui revendique une hausse de 21 % de recettes d’exploitation en 2019, envisage de réaliser un chiffre d’affaires de 115,2 milliards de FCFA en 2020. Pour cela l’entreprise entend fidéliser au moins 85% des clients en améliorant la qualité de service, un autre tendon d’Achille de l’opérateur public. Pour y arriver, Beaugas Orain Djoyum conseille d’agir sur le personnel qui a encore «la mentalité de l’ancien système». Judith Achidi se montre consciente de la situation.
Mais on a peu de visibilité sur l’action qu’elle entend mener. Juste sait-on qu’il est envisagé d’accroître la motivation du personnel d’au moins 25%, d’aboutir à un taux d’assiduité et de présence au travail d’au moins 95% et d’améliorer de 100% le rendement de chaque personnel. «L’adéquation des effectifs aux besoins objectifs de Camtel», présentée comme nécessaire par le ministère des Finances ne semble cependant pas à l’ordre du jour. À ce jour, Camtel compte près de 3500 employés pour chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de FCFA. Ses concurrents Orange et MTN réalisent deux fois son chiffre d’affaires avec moins de 1000 employés chacun. Une analyse sommaire de l’organigramme de Camtel a permis à l’ingénieur principal des travaux des télécommunications Godfroid Ondoua qu’on pouvait supprimer jusqu’à 47 postes de directeurs, sous-directeurs et assimilés.
C’était le 29 novembre 2019, lors de la cérémonie de pose de la première pierre du Neo Congo Mall, gigantesque centre commercial, en remplacement du vieux marché Congo de Douala. Emmanuel Neossi, le promoteur de l’entreprise Neo industries, en charge de la construction du Neo Congo Mall de Douala, promettait à Georges Elanga Obam, le Ministre de la décentralisation et du développement local, «le respect des délais, voire une livraison avant terme». Huit mois après cette sortie fort rassurante, la tenue des délais de livraison de ce chantier devient hypothétique. L’état des lieux dressé par Jarvys Doumbe, Senior Project management du Neo Congo Mall, ne rassure guère. «Nous avons du retard sur l’achat du matériel. Nous aurons également du retard sur les nouvelles commandes à effectuer. Les délais de production seront forcément repoussés. Mais dans tous les cas il y aura un léger décalage sur les délais de livraison du chantier», a-t-il expliqué. « Il n’y a pas lieu de s’alarmer pour l’instant. On essaie de maîtriser tout l’ensemble du projet » Rassure-t-il par la suite.
Le projet Neo Congo Mall subit incontestablement les affres de la fermeture des frontières décidée par le gouvernement le 17 mars 2020 à cause de la crise sanitaire du coronavirus. 70% du matériel de construction de l’ouvrage provient de Chine, de l’Italie et de la Turquie. Sur le chantier, le rythme de travail a logiquement baissé. Effet négatif du Covid-19. Quelques ouvriers s’activent néanmoins pour parachever tant bien que mal la phase l du projet lancée en août 2019 par la construction du Bloc A, après la phase préparatoire démarrée en mai 2019.
Le Neo Congo Mall, nouveau marché Congo sous forme de centre commercial, est conçu en 2 bâtiments sur 5200 m2, blocs A et B, pour environ 3500 équipements marchands. Ses concepteurs parlent d’un complexe «des plus moderne» disposant d’un système de sécurité incendie de dernière génération, des restaurants, 300 places de parkings en sous-sol, des magasins de stockage, bureaux, un supermarché, des équipements de services (5 ascenseurs, 3 monte-charges, 1 car wash etc…). Le tout pour un budget de 27,9 milliards de Fcfa. Emmanuel Neossi annonce la création dans le projet Neo Congo Mall de 350 emplois directs pour le Property management, 7000 pour l’activité commerçante et environ 20.000 emplois indirects.
Les arrêtés du ministre des Finances, le 11 juin 2020, portant création d’une paierie générale et des paieries spécialisées, restructuration des circonscriptions financières du Centre et de l’Extrême-Nord et création des trésoreries générales viennent donner un coup de fouet au la réforme comptable en cours. Le Plan de modernisation des finances publiques lancé en 2009, dans la mouvance de ce qui était alors le nouveau régime financier de l’Etat [adopté en 2007, NDLR], vise à contribuer à l’amélioration de la comptabilité générale base caisse, à promotion du nouveau mode de comptabilité lié à la gestion par la performance avec la mise en place des comptabilités en droits constatés et patrimoniale.
C’est dans cette même dynamique, souligne-t-on au ministère des Finances, que se situe le décret du 11 septembre 2019 signé par le Premier ministre, qui fixe le cadre général de présentation du Plan Comptable de l’Etat (PCE). Selon les analystes, ce texte apporte des innovations fortes au rang desquelles l’application du principe de constatation des droits et obligations aux opérations de recettes et dépenses, l’implémentation des règles de gestion patrimoniale (amortissement, provision…). Le Cameroun s’emploie ainsi au passage progressif de la comptabilité de caisse à la comptabilité d’exercice.
Dans un article collectif « De la comptabilité de caisse à la comptabilité en droit constaté : Quels enjeux pour la gouvernance des Etablissements Publics Administratifs ? » paru en avril 2019 dans la Revue Internationale des Sciences de Gestion, Romuald Temomo Wamba, Anderson Yannick Mbatchou Ntchabet, Anicet Clément Mimche Kouotou et Ladifatou Gachili Ndi Gbambie expliquent qu’une méthode comptable est l’ensemble des principes comptables qui déterminent quand les effets d’opérations ou événements doivent être constatés à des fins d’information financière.
Il existe toute une gamme de méthodes comptables dans les administrations publiques. Les deux extrémités de cette gamme sont la comptabilité de caisse et la comptabilité d’exercice qui est similaire à la comptabilité d’entreprise (appelée aussi « comptabilité en droits constatés », « comptabilité patrimoniale », « comptabilité de l’entreprise », etc.). Les bases d’enregistrement des opérations de l’Etat utilisées sont, dans la plupart des cas, la prise en charge des mandats et des titres de recettes par les comptables publics d’une part, le paiement ou l’encaissement d’autre part (comptabilité de caisse “modifiée”, par opposition à la comptabilité de caisse “pure” qui n’enregistre que les encaissements et les paiements).
Pour les auteurs, on assiste à un mouvement vers la comptabilité d’exercice ces dernières années. D’ailleurs, les nouvelles directives de la Cemac et de l’Uemoa le recommandent. La comptabilité d’exercice permet de suivre l’ensemble des actifs et passifs. Cette méthode comptable s’impose pour le suivi des passifs, dont la dette publique, et des créances publiques. Elle permet, aussi, la mise en place de la comptabilité de gestion qui vise à calculer les coûts complets des opérations et produits.
Avec la comptabilité « base droits constatés », un flux est pris en compte non seulement au moment de l’encaissement ou du paiement dans le tableau des flux de trésorerie, mais aussi dans le compte de résultat au moment où l’évènement économique sous-jacent augmente le patrimoine ou le réduit. Pour l’acquisition de consommables, le fait générateur de la charge est ainsi la réception de la commande par le service compétent, qui correspond à la phase de liquidation de la dépense. Dans le nouveau système, des écritures en partie double devront être passées au stade de la liquidation soit par le comptable public à partir d’une comptabilité auxiliaire en partie simple tenue par l’ordonnateur, soit directement par ce dernier sous le contrôle a posteriori du comptable. Le Cameroun a donc tout à y gagner.
Le Rapport de certification du compte général de l’Etat de l’exercice 2019, qui sera produit cette année par la Chambre des comptes de la Cour Suprême devrait nous permettre d’évaluer le niveau de mise en œuvre de cette réforme. Seul hic, c’est le Décret portant Règlement sur la Comptable Générale Publique (Rgcp) dont l’alignement sur la Directive Cemac y relatif qui est encore attendu.
La coopération entre le Port autonome de Douala (PAD) et l’Union européenne (UE) se porte manifestement bien. Illustration faite ce 19 juin où l’institution européenne a remis à l’autorité portuaire un important don en matériel de protection contre la Covid-19, ainsi que des équipements médicaux d’une valeur de 32 millions de FCFA. Cette donation qui a été réceptionnée par le Directeur général du port autonome de Douala Cyrus Ngo’o, était constitué de cartons de gels hydro alcooliques, combinaisons et gants jetables pour personnel médical, masques faciaux, savons liquide et thermoflash entre autres. Objectif, appuyer la lutte contre la limitation de la propagation sur la place portuaire. Le don ainsi réceptionné rentre dans le cadre du projet WECAPS, projet européen destiné au renforcement de la sécurité et de la sûreté des ports d’Afrique de l’ouest et du centre. «Compte tenu du contexte lié au covid-19, une partie des fonds du projet est réorienté pour la dotation de matériels en kits de protection, consommables, savons sur différents ports africains» a indiqué Nicolas Barthélemy, le représentant de l’ambassadeur de l’Union européenne au Cameroun.
Cet appui intervient au moment où le port autonome de Douala s’est engagée dans une riposte énergique contre la pandémie mondiale. Le Chef de Bataillon Nicolas Barthélemy a encouragé les autorités portuaires à poursuivre leur action contre le corona virus, mais surtout à observer scrupuleusement les mesures barrières au sein de la plateforme. Assistait à la cérémonie, le Commandant du 20ème groupement des sapeurs-pompiers du Littoral, Kadre Abdiel.
Au sujet de la riposte anti-covid déployée sur la place portuaire, la communauté portuaire s’est dotée d’une nouvelle unité. Il s’agit du centre médical du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac), qui abrite désormais une unité spéciale d’isolement pour patient de Covid-19. D’après Cyrus Ngo’o «le port de Douala étant le poumon économique du Cameroun, il doit être préservé de la pandémie actuelle afin de maintenir ses performances au profit de l’économie camerounaise». Ledit centre médical a été baptisé au nom de Jean Paul Genoni, premier vice-président du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac). Gestionnaire du Terminal mixte fruitier de Douala, Jean Paul Genoni est décédé ce 24 mai 2020, de suite de maladie.
Quelque 9 millions de personnes dont 6,5 millions au Cameroun et 2,4 millions au Tchad sortiront bientôt des ténèbres avec l’arrivée de l’électricité dans leurs localités. Ces populations sont directement concernées par le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad. Ce projet devrait connaitre un coup d’accélérateur bientôt. La Banque mondiale a approuvé le 16 juin 2020, un financement de 385 millions de dollars (252,5 milliards de FCFA) en faveur de la promotion de l’interconnexion électrique régionale et du renforcement de l’approvisionnement en énergie électrique du Cameroun et du Tchad. Le 6 avril dernier déjà, le projet a bénéficié d’un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) pour 147,85 milliards de FCFA.
Outre les populations des localités riveraines des lignes d’interconnexion construites, les bénéficiaires directs du projet sont : la Société nationale d’électricité (SNE) pour le Tchad ; au Cameroun, il s’agit de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel), l’Agence de l’électrification Rurale (AER) et ENEO (concessionnaire du service public de l’électricité). Ils vont exploiter les infrastructures de transport et de distribution d’électricité mises en place. Le projet consiste en la construction d’une ligne principale HT 225 kV entre Ngaoundéré, Maroua (Cameroun) et Ndjamena (Tchad), d’une bretelle de ligne HT 225 kV entre Maroua (Cameroun), Bongor, Guelendeng et Ndjamena (Tchad), des Postes de transformation HT/MT associés, ainsi que des réseaux de distribution, pour l’électrification rurale, le long des couloirs de ligne. La longueur totale des lignes HT à construire est d’environ 1024 km dont 786 au Cameroun et 238 au Tchad.
Le nombre de localités à électrifier le long de ces lignes est de 478 soit 409 au Cameroun et 69 au Tchad. L’interconnexion des moyens de production et de transport de l’énergie électrique du Cameroun et du Tchad permettra des gains importants en coûts de production au profit direct des sociétés nationales d’électricité. A travers l’électrification des localités riveraines des lignes d’interconnexion, le projet permettra d’augmenter le taux d’accès à l’électricité dans les deux pays et contribuera d’une manière générale à l’amélioration des conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté. Intégration sous régionale L’on rappelle au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) que ce projet répond à la volonté des deux pays d’optimiser l’utilisation de leurs ressources énergétiques par l’intégration des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. Pour la directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale, Deborah Wetzel, « le nouveau projet va démontrer clairement les avantages économiques de l’intégration régionale, mais il jouera aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès à l’électricité pour des populations qui comptent parmi les plus pauvres du continent, contribuant ainsi à réduire les inégalités. » Le prêt de la Banque mondiale est considéré par les deux pays comme un projet prioritaire qui leur permettra de relever les principaux défis auxquels sont confrontés leurs secteurs énergétiques respectifs.
Il assurera le financement de la première structure d’interconnexion haute tension d’Afrique centrale. Ses retombées se feront sentir bien au-delà des frontières du Cameroun et du Tchad puisqu’il constituera un modèle et une source d’encouragement pour d’autres pays qui pourraient tirer profit du commerce de l’électricité, et conduira à terme à l’établissement d’un consensus en faveur de l’intégration régionale des réseaux d’énergie électrique.
Les finalistes de l’édition 2020 du concours Pierre Castel pour le Cameroun sont déjà connus. Ils porteront le drapeau tricolore du pays devant le grand jury de Bordeaux présidé par Pierre Castel. Il s’agit de Leuwing Ngounouo Delors avec son projet d’extension d’une unité semi-industrielle de production de chips de banane plantain et Mboudie Domche Emmanuel Clovis pour la transformation et commercialisation d’un thé aromatisé à base de Gareinia kola.
C’est à l’issue de l’audition des 10 candidats le 12 juin dernier devant le jury camerounais présidé par Emmanuel de Tailly, Directeur général du Groupe SABC, que les différents postulants ont été classé par ordre de mérite.
Les récompenses à l’issue de ce concours sont telles que suit. Les finalistes qui se présenteront devant le jury de Bordeaux recevront une dotation de 15 000 euros, une formation et un accompagnement personnalisé pour la première place et 5000 euros et une formation pour la seconde. Du 3ème au 9ème porteur de projets les candidats recevront une formation entrepreneuriale certifiant par e-learning.
Notons que le prix Pierre Castel a pour objectif d’identifier et de soutenir de jeunes entrepreneurs qui contribuent au développement économique, social et environnemental, dans les secteurs agricoles et agroalimentaires.
Coup de théâtre. Quelques heures seulement après l’entrée effective de la suspension de contrats d’une partie des employés de la Cameroon Airlines Corporation (Camair co), la décision ne fait guère l’unanimité. Les 6 syndicats du transport aérien (STTA, SNPNC, SNPTA, SYNTAS, SPINAC, SNFDA) ont marqué, illico presto, leur opposition à cette décision signée le 19 juin 2020 par Louis Georges Njipendi. «Le vendredi 19 juin 2020 après 17h, le Directeur général a publié la décision n°013 du 19/06/2020 relative à la mise en chômage technique de 371 personnels dès ce lundi 22 juin 2020. Les lettres y relatives ont commencé à être transmises par mail à ces travailleurs, y compris à certains délégués du personnel et présidents de syndicats, ayant par ailleurs été touchés par les nominations et redéploiements du personnel effectués quelques jours auparavant», mentionne d’attaque le communiqué conjoint signé par Ngom Mambingo, Joseph Bekel, Eyoum Kokolo, Jules Bebga et autres.
Le directeur général de Camair-co a en effet placé sous régime de chômage technique 205 employés de la compagnie aérienne pour une période de trois mois renouvelables: 22 juin 2020 au 21 septembre 2020, mais ne pouvant excéder 6 mois, d’après les dispositions du code du travail de la République du Cameroun. Réunis d’urgence en assemblée intersyndicale, les 6 présidents de syndicats et leurs bureaux respectifs indiquent, tout en prenant acte de la décision du directeur général de Camair co, que «le dossier du chômage technique est actuellement au niveau du conseil d’administration dont ils attendent la position pour aviser». Plus précisément, l’intersyndicale du transport aérien met une fois de plus dos à dos, le président du conseil d’administration et le directeur général. Désavouant par ailleurs Louis Georges Njipendi Kouoto : «…par conséquent, nous présidents des syndicats soussignés, demandons aux travailleurs de ne pas tenir compte de cette décision unilatérale et de vaquer normalement à leurs occupations».
Ce énième bras de fer étant ainsi engagé entre les syndicats et le manager intervient au moment où la compagnie aérienne camerounaise connaît de graves problèmes structurels et conjoncturels. Dans sa décision de ce 19 juin 2020, le directeur général de l’entreprise justifiait l’acte pris par «une baisse d’activités et l’absence de revenus», suite notamment à la pandémie de covid-19. Le STTA, SNPNC, SNPTA, SYNTAS, SPINAC, SNFDA n’entendent pourtant pas de cette oreille. Ils promettent d’ailleurs davantage «parallèlement, nous mettrons en œuvre toutes les actions jugées utiles pour faire valoir la position des partenaires sociaux qui militent pour une reprise des opérations dès l’ouverture des frontières, soutenu par un plan de relance solide, de nature à assurer la pérennité des emplois décents aux travailleurs, à garantir au Cameroun un instrument de souveraineté qu’est sa compagnie aérienne nationale».
C’est un pas de plus dans la modernisation des finances publiques au Cameroun. Les arrêtés portant création des paieries spécialisées auprès de certains ministères et éclatement des circonscriptions financières du Centre et de l’Extrême- Nord, signés le 11 juin 2020 par le ministère des Finances rentrent dans le cadre de la réforme de la comptabilité publique, telle qu’organisée par la loi du 11 juillet 2018 portant Régime financier de l’Etat et des autres entités publiques.
Cette réforme vise à aligner le système comptable national aux standards internationaux et devrait aboutir à terme, à l’aménagement d’un nouveau réseau comptable dont la forte déconcentration doit permettre de satisfaire l’exigence de production des comptes patrimoniaux au niveau de chaque département ministériel et de certification des états financiers de l’Etat par la juridiction financière agissant en qualité de commissaire aux comptes pour les entités publiques.
C’est dans cette perspective que des paieries spécialisées ont été prévues dès avril 2011 auprès des ministères connaissant une forte volumétrie d’opérations afin de les décongestionner. Leur opérationnalisation était programmée pour 2013, selon le Plan de modernisation des finances publiques mais cela n’a été possible finalement qu’en 2016. Il s’agit des paieries spécialisées auprès des ministères de la Défense, des Travaux publics, de l’Education de base, des Enseignements secondaires, de l’Agriculture et du développement rural, de la Santé publique.
La paierie spécialisée est un service déconcentré de la direction générale du Trésor de la coopération financière et monétaire. Elle est principalement chargée du contrôle et de l’exécution des opérations comptables, du suivi et du visa de la rémunération du personnel de l’Etat, du contrôle de la régularité juridique de la liquidation et du visa des actes administratifs portant attribution des pensions et rentes viagères relatives aux mutations de la retenue à la source des sommes indûment perçues par les personnels de l’Etat, de la gestion des fiches de précompte, de l’exploitation de l’état de retenue, du reversement aux divers bénéficiaires des sommes retenues, de la tenue de la comptabilité, de la production des états de synthèse, du budget du ministère et de la production du compte de gestion du ministère.
Comptabilité patrimoniale
Dans son rapport annuel 2015, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême rappelle au ministère des Finances la nécessité et « l’urgence de mettre en oeuvre la comptabilité patrimoniale de manière à aboutir à l’établissement d’un tableau d’immobilisations exhaustives et à en saisir comptablement les amortissements pour plus de sincérité dans l’évaluation du patrimoine de l’Etat. »
A l’époque, le ministère des Finances a expliqué à la juridiction financière que « la comptabilité patrimoniale qui doit se répercuter dans le bilan à travers les comptes patrimoniaux est un processus qui suit son cours à son niveau. » Rappelant qu’un Comité avait déjà été créé par une note de service du Minfi le 02 août 2011. Bien plus, m’argentier national avait indiqué que « les actifs et les passifs de l’Etat sont en train d’être recensés en vue de leur évaluation dans le cadre de la mise en œuvre de la comptabilité patrimoniale. A l’issue de la valorisation dudit patrimoine, celui-ci fera l’objet d’intégration dans les comptes. » Du reste, l’article 128, du 15 mai 2013 portant Règlement Général de la Comptabilité publique a soumis à une application progressive jusqu’au terme d’un délai de six ans, l’application intégrale des règles et procédures découlant du principe de la constatation des droits et obligations, ainsi que la comptabilité patrimoniale régissant la comptabilité générale.
Un jet de pierre de l’aéroport international de Douala, les passants peuvent déjà contempler la bâtisse imposante qui, il y’a quelques mois n’était encore que sur les maquettes. Aujourd’hui, le Douala Grand Mall affiche déjà fière allure. Les travaux de constructions du plus grand centre commercial d’Afrique centrale sont à un taux de réalisation de 95%.
Depuis le 11 avril 2018, date de pose de la première pierre, les travaux avancent à grand pas sous la houlette de l’entreprise sud-africaine Raubex Renovo, en charge de la construction. Plus de 600 ouvriers déployés sur le chantier, et pour des résultats qui ne font l’ombre d’aucune contestation. Sur le site, l’aire a été entièrement recouverte de pavés, le bardage des panels achevé, les systèmes électriques et de climatisation sont fonctionnels. La station total attenante au Grand Mall est également achevée, ainsi que le parking, le carrelage, les espaces verts et jardins, le marquage, la numérotation et les luminaires entres autres. Les travaux du plus important complexe commercial de la sous-région Afrique centrale s’articulent autour des espaces loisirs, détente et bien-être, shopping, services et logistique, le parc du système électrogène, le sous-sol, ainsi que le parking et le point de débarquement des usagers.
A l’intérieur comme à l’extérieur, les ingénieurs mettent un point d’honneur sur le volet de la décoration. Un plafond lumineux est par ailleurs en cours d’installation, lequel va conférer une ambiance unique à l’intérieur de la bâtisse. Pour la livraison totale de la phase 1, les promoteurs se veulent rassurants. «Nous pouvons avec certitude affirmer que d’ici un mois nous aurons livré la première phase de notre projet», confie Alain Tchakounté le responsable de la communication du projet.
La première phase de construction du Douala Grand Mall comprend un multiplexe de 5 salles de cinéma de 1000 places, un supermarché (Carrefour) d’une superficie de 3000 m2, un spa et un spectra beauté étendu sur 750 m2. A cela s’ajoute un parking d’une capacité de 640 voitures, 22 restaurants, un centre de loisirs, 160 magasins, des espaces commerciaux et boutiques. Cette phase est réalisée à hauteur de 95% et les espaces susmentionnés sont d’ailleurs prêts pour une bonne partie, à accueillir leurs occupants. Les open-spaces réservés aux banques sont livrés. Ainsi que l’espace réservé aux entreprises de téléphonie mobile, de télécommunications, et les pharmacies. «completed», peut-on lire sur les baies vitrées des espaces livrées.
Cap vers la phase 2
Etape cruciale du vaste projet, le complexe commercial sera côtoyé par un immense business Park dans lequel sera érigé un hôtel intercontinental de luxe. Sur une superficie totale de 52.000 m2, la seconde phase du projet Douala Grand Mall se prépare sereinement. «Avant même d’être construit, l’hôtel 5 étoiles qui va jouxter le Douala Grand Mall est déjà quasiment réservé. La ville de Douala ne dispose pas d’un hôtel de luxe à sa dimension. Nos clients et partenaires sont délicats et nous allons apporter une solution à leurs attente en matière d’hôtel» précise Caroline Bapeck Marketing manager du projet.
Notons que le Douala Grand Mall est le fruit d’un partenariat entre le fonds d’investissement britannique Actis et l’entreprise camerounaise Douala Retail and Convention Centre (Drcc). Les travaux sont exécutés par l’entreprise sud-africaine Raubex-Renovo, spécialisée dans la construction de grands édifices à travers le monde. Coût de l’investissement bénéficiaire des facilités accordées par la loi sur l’incitation à l’investissement, environ 80 milliards de FCFA. D’après les estimations des concepteurs de ce projet, environ 4500 emplois directs et indirects seront générés par le Douala Grand Mall. Ces derniers tablent par ailleurs sur une fréquentation de l’ordre de 300.000 visiteurs par mois.
Interview
Mathurin Kamdem, CEO Douala Retail and Convention Centre (Interview parue dans EcoMatin N°329 du lundi 27 avri 2020.)
«Nous tablons sur un soft opening aux alentours du mois de septembre 2020»
Grand artisan du projet Douala Grand Mall & Business Park, Mathurin Kamdem, CEO Douala Retail and Convention Centre (DRCC) rassure sur le respect des délais initiaux ainsi qu’il se projette sur l’ouverture officielle au grand public de la capitale économique du Cameroun.
Vous avez annoncé la fin des travaux pour le deuxième trimestre 2020. Allez-vous tenir dans les délais ?
Le constructeur Raubex reste ferme sur ses engagements d’achèvement des travaux au cours de ce deuxième trimestre 2020. C’est-à-dire au plus tard à la fin du mois de juin 2020. Nous devons toutefois nous attendre à des perturbations possibles de ce calendrier du fait de la sévère pandémie actuelle du Covid-19, qui est un cas de force majeure. Les cadences de production sont considérablement réduites sur le site, du fait des mesures très strictes qui ont été prises, en vue de protéger les travailleurs et limiter leur exposition à toute contamination au Covid-19. Parmi celles-ci, on peut citer : le partage d’informations sur la pandémie ; le renforcement et l’amélioration des mesures d’hygiène (comme le lavage régulier des mains au savon et à l’eau, la mise à disposition des solutions hydro alcooliques pour tous) ; le respect de la distanciation physique des travailleurs, notamment dans les bus de transport ; la protection des travailleurs par le port systématique et obligatoire des masques et EPI, qui étaient déjà une réalité avant le Covid-19. Enfin, la mesure majeure est la systématisation des contrôles de température de tous avant l’entrée sur le site des travaux.
Qu’en est-il de l’ouverture officielle ?
L’ouverture au public quant à elle, dépend de plusieurs autres paramètres, notamment, la prise de possession et l’aménagement des espaces commerciaux par les enseignes et marques diverses, ainsi que la mise en place des stocks de lancement. Toutes ces opérations devraient être massivement enclenchées actuellement pour s’achever en même temps que la fin des travaux généraux évoquée précédemment. Ce pan de notre programmation est celui le plus sévèrement handicapé par la pandémie du Covid-19 qui sévit actuellement, car les approvisionnements souffrent de l’arrêt de la production, suite aux différents confinements et la fermeture des différentes frontières aux quatre coins du globe.
Nos prévisions actuelles, basées sur un retour quasi normal de l’activité mondiale dans les trois prochains mois, tablent sur un « soft opening » aux alentours du mois de septembre 2020 ; suivi d’une inauguration officielle qui restera à préciser en fonction de l’impact réel que nous observerons relativement à la pandémie du Coronavirus qui, à coup sûr, va impacter le calendrier d’ouverture du Mall.
Après celui du 10 mars 2020 consacré à la composition des organes délibérants et des commissions spécialisées de la Mairie de Douala conformément à l’article 181 alinéas 1, 2, 3 et 4 de la Loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées, Roger Mbassa Ndine préside son second conseil de communauté en qualité de Maire de la ville de Douala. Une session ordinaire-marathon consacrée à l’examen et à l’adoption au premier trimestre, du compte administratif de l’exercice de la Communauté urbaine de Douala, clos au 31 décembre 2019. Ledit compte voté sous l’ère Fritz Ntone Ntone, affiche un taux d’exécution en recettes de fonctionnement de 95,23%. Fixées prévisionnellement à hauteur de 51.032.856.130 FCFA, elles ont connu des émissions à hauteur de 36.416.202.645 FCFA, pour un taux de recouvrement de 34.661.530.622 FCFA. Les recettes d’investissement arrêtées en prévisions 2019 à la somme de 1.881.831.753 FCFA clôturent l’année 2019 avec des émissions totales de 1.881.831.753 FCFA, pour un taux de recouvrement de 0%. 52.914.687.883 FCFA, c’est le total final des recettes exercice 2019, 38.298.033.398 FCFA d’émissions, 34.681.530.622 FCFA de recouvrement, soit 89,41% de réalisations globales, avec reprise d’une enveloppe de 2.989.594.576 de FCFA de l’exercice 2018.
Le tableau des dépenses de fonctionnement affichait en début d’exercice 2019 une enveloppe prévisionnelle de 26.966.118.156 FCFA. Elles clôturent l’exercice passé sur un taux de 86,69%. Les droits constatés des dépenses de fonctionnement se fixent 22.019.763.320 FCFA, pour une exécution de 19.090.986.884 FCFA. 72,01%, c’est le taux d’exécution 2019 des dépenses d’investissement prévisionnellement fixées 25.948.569.727 FCFA, pour des droits constatés de 23.355.024.961 FCFA, et une exécution 16.819.109.707 FCFA. En somme, la rubrique dépenses de l’exercice 2019 affiche 52.914.687.883 FCFA, des droits constatés de 45.374.788.281 FCFA, et 35.910.096.591 FCFA, Soit un taux de réalisation de 79,14%.
Satisfecit du Maire de Douala
Les résultats de l’exercice 2019 indiquent un excédent théorique de 1.761.028.607 FCFA, des recettes à régulariser de 51.806.010 FCFA, des dépenses à régulariser à hauteur de 78.515.718 FCFA, et 0% d’annulation des crédits transférées. L’excédent réel de l’exercice clos s’élève ainsi à 1.734.319.899 FCFA. En glissement annuel par rapport à 2018, les recettes de fonctionnement connaissent une variation de 9,60%, -100% pour les recettes d’investissement, et 7,17% de variation totale de recettes. Dans le même ordre, les dépenses de fonctionnement affichent 10,15% de variation, 32,53% pour les dépenses d’investissement, et 19,61% de variation en total dépenses.
Pour 2020, la Communauté urbaine de Douala bénéficie d’une enveloppe 57.583.921.040 de Fcfa. Par rapport à l’exercice 2019, cette enveloppe a connu une hausse de 7.683.921.04 de Fcfa d’augmentation, soit 15,40% de hausse.
Il se décline en programmes, actions, activités, et tâches, pour 30.716.518.406 de Fcfa de dépenses de fonctionnement et 26.796.402.634 de Fcfa de dépenses d’investissement. Le budget de la ville de Douala est axé sur «l’amélioration de l’offre des services sociaux de base» évaluée à 18.075.511.303 de Fcfa, «la promotion du développement économique dans l’aire métropolitaine» budgétisée pour un montant de 5.073.021.973 de Fcfa, «la protection de l’environnement et la promotion du développement durable dans l’aire métropolitaine» dont l’enveloppe prévisionnelle est de 4.044.271.213 Fcfa, «la gouvernance urbaine et l’administration» à hauteur de 24.196.822.296 de Fcfa.
La session ordinaire du conseil de Communauté du premier trimestre, consacrée à l’examen et à l’adoption du compte du compte administratif de l’exercice clos au 31 décembre 2019 a également connu l’adoption du procès-verbal de la session du 10 mars 2020, le bilan des réalisations physiques de l’exercice 2019, l’installation du président de la «Commission finances», ainsi que le vote des délibérations. Les travaux étaient présidés par le Maire Roger Mbassa Ndine, sous la tutelle du préfet du Wouri, Benjamin Mboutou
Entre janvier et mai 2020, le Cameroun a exporté 77 792 tonnes de banane. Une performance qui se situe à des années lumières de ce que réalisait le pays il y’a exactement 5ans. En 2015, c’est 117 806 tonnes qui étaient exportées dans le même intervalle de temps, soit plus de 40 000 tonnes supplémentaires que cette année. S’il est vrai que la crise sanitaire actuelle a contribué à grippé le commerce international, force est de constater que cette filière fait face depuis quelques années à des défis conjoncturels qui impactent sur son rendement. Même l’entrée en vigueur, en août 2016, des Accords de partenariat économique (Ape) entre le Cameroun et les pays de l’Union européenne, n’a pas contribué à relever la pente. Cet accord bilatéral prévoyait que les produits camerounais puissent avoir un libre accès sur le marché européen. En contrepartie, le pays acceptait de se soumettre à un démantèlement progressif des barrières tarifaires imposées aux importations de l’Union européenne. Si de nombreux économistes redoutaient une invasion du marché local par les produits européens, beaucoup s’accordaient sur le fait que le libre accès au marché européen était une aubaine pour conquérir de nouvelles parts de marché et accroître la production dans des filières notamment agricoles. Une aubaine surtout pour la banane, qui est le troisième produit d’exportation au Cameroun et dont 98% du volume de est exporté vers l’Union Européenne(UE). Mais seulement, depuis l’entrée en vigueur des Ape, les attentes sont relativement comblées.
En janvier 2020, lorsqu’il est interrogé sur le bilan des accords de partenariat économiques, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, Hans-Peter Schadek, semble plutôt optimiste. « La balance commerciale entre le Cameroun et l’UE reste positive en faveur du Cameroun » déclarait-il. D’après le diplomate, en 2018, le Cameroun a exporté vers le marché européen des produits pour une valeur d’environ 1,8 milliard d’euros (environ 1179 milliards FCFA) et importé des produits européens pour une valeur d’environ 1,6 milliard d’euros (près de 1 048 milliards FCFA), soit une balance commerciale excédentaire de 131 milliards FCFA en faveur du Cameroun. Pour l’année 2019, précise le diplomate, les données préliminaires sont comparables aux chiffres de 2018.
Satisfécit également au niveau du gouvernement camerounais. Selon les chiffres du Ministère de l’économie, 4135 opérations d’importations ont bénéficié des facilités liées à l’Ape, entre août 2016 et août 2018. En valeur numéraire, ces marchandises importées de l’Union Européennes, en franchise de douane, sont évaluées à 156,3 milliards de FCFA. Par ailleurs, le nombre d’opérateurs bénéficiaires directs connait une évolution à la hausse. Parti de 229 à la fin de la première année du démantèlement tarifaire, ce nombre est passé à 344, soit une augmentation de 114 nouveaux bénéficiaires. Cependant, en observant de près les données statistiques publiées par l’Association bananière du Cameroun, l’embellie semble ne pas se refléter au sein de la filière banane. Entre 2017, 2018 et 2019, le pays a exporté respectivement près de 223 012, 203 721 et 204 302 tonnes de banane. En faisant un retour en arrière, avant la signature de cet accord, les chiffres des exportations de la banane camerounaise étaient bien plus encourageants. 249 610 tonnes en 2016 et 278 450 tonnes un an plus tôt. Cette année-là le pays avait même détrôné la Côte d’Ivoire au rang de premier producteur de banane dans la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), devenant ainsi le premier fournisseur africain de banane sur le marché européen. Une performance que le pays n’a plus jamais avoisinée depuis l’entrée en vigueur des APE.
La crise sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun constitue, en effet, un élément important qui pourrait expliquer la baisse des exportations de banane que connaît le Cameroun aujourd’hui, malgré l’ouverture au marché européen. Depuis le début de la crise, les principaux producteurs broient du noir. C’est le cas notamment de la Cameroon development corporation(Cdc), la première agro-industrie du pays, dont l’essentiel des plantations et usines se trouvent dans la région du Sud-Ouest Cameroun. Les champs et les usines vandalisés, les ouvriers attaqués et parfois assassinés, des productions entières abandonnées l’entreprise, qui jusqu’alors était le premier employeur privé du pays s’est vu dans l’obligation de stopper sa production D’après un rapport publié en 2018 par le Groupement Inter patronal du Cameroun(Gicam), la société s’était retrouvé dans l’obligation de suspendre près de 11 000 emplois. Celle-ci affichait d’ailleurs, un chiffre d’affaires d’à peine 2,5 milliards de Fcfa sur les quelque 60 milliards affichés avant la crise. Depuis lors la production de cette mastodonte de l’agro-alimentaire a ainsi été placée en berne impactant de manière considérable l’ensemble de la production nationale et par ricochet des exportations. Cet état de fait pourrait bien expliquer les contreperformances susmentionnées. Sur le site internet de l’Assobacam, la CDC qui jadis réalisait de bonnes performances se trouve désormais dans la zone rouge. Seules la PHP et Bpl portent la production nationale de banane au Cameroun.
Pour relancer ses activités, la CDC avait sollicité auprès du gouvernement un montant de 29 milliards de F CFA soit 7 milliards dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, 7 milliards pour les palmeraies et 1 milliard pour le paiement des arriérés de salaire. Un sacrifice le gouvernement camerounais est prêt à consentir. Une note d’analyse, du ministère de l’économie de la planification et de l’aménagement du territoire(Minepat) révèle que le pays mise sur la reprise des activités de cette agro-industrie.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour la Cameroon Airlines Corporation (Camair co). Après le récent refus du conseil d’administration d’accorder au directeur général une enveloppe de sauvetage d’urgence de 2 milliards de FCFA, la compagnie aérienne camerounaise vient de décider de suspendre les contrats de travail d’une partie de son personnel. Les employés concernés ont été informés de cette mesure sociale le 19 juin 2020, à travers une décision de Louis Georges Njipendi Kouoto, le directeur général de l’entreprise publique.
Pour justifier la décision de suspension de plus de 200 contrats de la compagnie aérienne, le directeur général s’appuie sur «la baisse des activités de l’entreprise et l’absence de revenus». Louis Georges Njipendji Kouoto se fonde par ailleurs sur l’article 32 de la loi du 14 août 1992 portant Code du travail en République du Cameroun. «En attendant la reprise de l’exploitation, les contrats de travail des personnels de Camair co sont suspendus….Le traitement des personnels locaux recrutés dans les représentations de la Camair-co à l’étranger se fera conformément à la législation en vigueur dans les pays concernés», mentionne la décision. Une note d’information rendue publique ce 21 juin 2020 parle de la suspension des contrats du «personnel non essentiel».
Lire aussi : Coronavirus: Camair-co va mettre 371 employés en chômage technique
Cette décision a principalement pour objectifs de limiter l’accroissement de la dette salariale, de réduire les risques de contagion du personnel et de maîtriser les charges de fonctionnement au cours de la présente phase de gestion de la sortie de crise. Les prochains mois seront consacrés à la poursuite des actions indispensables à la sauvegarde de la Compagnie, afin de garantir à son aimable clientèle une reprise harmonieuse des vols, dans de meilleures conditions d’exploitation et de sécurité qui tiennent compte du contexte actuel, indique la note d’information.
Comme la plupart des entreprises mondiales, Camair co paie le prix fort de la crise sanitaire du covid-19 au Cameroun. Brandissant l’argument de la pandémie, l’entreprise de transport aérien a cessé toute exploitation commerciale depuis le 1er avril 2020. Quelques jours plutôt, le 17 mars 2020, le gouvernement camerounais avait décidé de la fermeture des frontières face à la montée rapide des cas de corona virus. D’après la décision du directeur général de la Camair co «la période de suspension desdits contrats est renouvelable le cas échéant…..». Toutefois, poursuit-il, «en tant que de besoin, et en fonction de l’activité, une levée de la suspension du contrat de travail peut être décidées pour les besoins de service, et l’employé rappelé». La mesure qui prend effet à compter de ce 22 juin 2020 prend fin le 21 septembre prochain. Elle ne peut par ailleurs excéder 6 mois d’application.
Dans le strict respect des mesures barrières liées au Covid-19, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales(Minepia) a reçu ce mardi 10 juin 2020, Julius Manjoh, Chief Exécutive Officer (CEO) de Westend Farms SA, une société spécialisée dans la filière porcine, basée à Nokoa dans le département de la Haute Sanaga. L’hôte du Dr Taïga est venu lui présenter un trophée reçu, le 11 mars dernier à Pretoria en Afrique du Sud. Il s’agit d’une récompense obtenue au terme d’un évènement organisé annuellement par la société Norvégio-Hollandaise, To Pigs Norswing, N°1 de la génétique porcine en Afrique. Ce trophée est offert par les partenaires Sud-Africains qui appuient la Westend Farms SA depuis 2012 au plan financier, technique, et en matériels génétiques. Il s’agit par ailleurs d’une reconnaissance à la performance de la Westend Farms SA qui a réussi une amélioration très rapide dans la filière porcine.
Le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales a félicité la Westend Farms SA pour avoir fait rayonner le label Cameroun à l’extérieur et surtout pour sa contribution remarquable à la disponibilité sur le marché des produits de la filière porcine aux côtés des autres produits de l’élevage et de la pêche.
En rappel, dans le cadre des appuis apportés aux producteurs par le Minepia en ce qui concerne les races de porcs hautement performantes, la société Westend Farms SA, a reçu en Septembre 2014 une cinquantaine de porcelets. Cinq ans plus tard, l’entreprise a réussi à booster sa production surtout avec l’appui en matériel génétique offert par TOPIGS NORSWING.
Rendez-vous manqué ! Les pessimistes diront que c’étaient prévisible. Les optimistes, eux, rétorqueront que rien n’est perdu… mais une chose est certaine, les Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), n’ont pas tenu parole. Selon l’article 8 de l’Acte additionnel portant unification du marché de la Cemac et mesures d’accompagnement signé le 19 février 2018 par Idriss Deby Itno, alors président en exercice de la Cemac, dans un délai de 24 mois à compter de la date de signature du présent Acte additionnel, « les Etats membres doivent procéder à (…) leur entrée dans le capital de la bourse régionale à hauteur de 30%, soit 5% par Etat. »
Quatre mois après l’échéance, cet engagement apparait encore comme un vœu pieux. Les Etats de la sous-région n’ont toujours pas joint l’acte à la parole. Pour l’heure, la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac) est une société anonyme avec conseil d’administration au capital social de 6 842 900 000 FCFA, reparti entre les entreprises publiques (47,15%), les sociétés de bourse (34,87%), les sociétés d’assurances (7,21%) et autres (10,84%).
Pourtant, l’entrée des Etats de la Cemac au capital de la bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) semble l’engagement le plus facile à tenir de toutes dispositions de l’article 8 de cet Acte Additionnel. Pour mémoire, les Etats se sont également engagés à procéder à « la cession partielle ou totale en Bourse de leurs participations dans le capital d’entreprise publiques, parapubliques, ou issues de partenariats public-privé, notamment dans le cadre de programmes de privatisation; l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l’épargne publique (Banques, compagnies d’assurances, etc.); l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités sur le territoire des Etats membres; l’adoption de mesures incitatives permettant d’assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers. »
Lorsqu’on sait que les entreprises entrent en bourse soit par nécessité, soit par prestige, et que depuis le lancement du marché financier dans la sous-région, il y a plus de 15 ans, seules quatre entreprises sont inscrites à la cote de la Bvmac, on peut dire que les Etats ont du pain sur la planche. Même si tous les observateurs s’accordent sur le fait que l’unification du marché financier va permettre d’accélérer la croissance économique des pays de la sous-région Cemac par la structuration d’une offre adaptée au besoin des entreprises et des investisseurs ; d’accroitre l’épargne domestique pour augmenter la quantité et la qualité des investissements ; de renforcer la crédibilité du marché financier sur le plan régional qu’international ; de réduire les coûts de marché (tarification et fiscalité unique) ; réduire les coûts d’acquisition d’information permettant de faciliter l’identification des opportunités d’investissement et d’améliorer l’allocation des ressources.
Alors qu’on le croyait classé dans les tiroirs de l’oubli, le projet de construction de l’agence de la Banque des Etats de l’Afrique centrale(Beac) d’Ebolowa connaît désormais des avancées notoires. En effet, entre le 08 et le 12 juin 2020, Daoussa Itno Deby, Président directeur général d’Africa Corporation Tchad (Afcorp), a séjourné dans la ville d’Ebolowa chef-lieu de la région du Sud. Accompagné d’une forte délégation, le frère aîné du chef de l’Etat tchadien était en mission d’identification des bâtiments dans la ville pouvant servir de bureaux à l’entreprise avant le lancement des travaux de construction. Une première descente sur le terrain qui marque la fin d’un feuilleton à multiple rebondissement autour de l’attribution de ce marché.
Pour rappel, c’est le 13 mars 2019 que le marché de construction de l’agence de la Beac d’Ebolowa avait été attribué à la société Afcorp, spécialisée dans le bâtiment et les ouvrages d’art, et dont la maison-mère est le Groupe Sner basé au Soudan. Alors que la procédure d’adjudication était encore pendante, Amadou Ahmadou, Directeur général de DNB International Sarl, une entreprise camerounaise, qui avait fait office de candidature, écrivait au président de la République du Cameroun, Paul Biya, pour dénoncer les conditions d’attribution de ce marché à la société Africa Corporation Tchad. L’entreprise estimait avoir été écartée pour des raisons « obscures ». « Africa Corporation Tchad n’a aucune expertise en matière de construction de bâtiments martelait l’entrepreneur camerounais basé à Garoua dans la région du Nord. Elle aurait été désignée « au mépris de la règle de préférence nationale qui aurait dû être prise en compte ». Selon l’entrepreneur camerounais, DNB International Sarl détenait « la meilleure offre technique et le prix le moins élevé ». Malgré cela, déplorait Amadou Ahmadou, « le marché est en passe d’être attribué à une entreprise tchadienne ayant sa maison-mère au Soudan ».
Contactée par EcoMatin, le cabinet du Gouverneur de la BEAC se défendait de tout soupçon de favoritisme vis-à-vis d’un soumissionnaire. Nos interlocuteurs rassuraient alors qu’il n’existe pas, dans les textes de la BEAC, de clauses sur la préférence nationale, et que ce n’est pas le Gouverneur de la BEAC qui attribue le marché, mais plutôt le gouvernement de la Beac, constitué de 6 membres représentant chacun son Etat. Mais à bien y regarder, le profil de Daoussa Itno Deby constitue l’élément clé qui alimentait la polémique autour d’un potentiel traitement en sa faveur. Frère aîné d’Idriss Deby Itno, alors président en exercice de la Cemac, la nationalité du Directeur général de Afcorp aurait largement joué en sa faveur auprès du gouverneur de la Beac.
Mais l’affaire n’ira pas plus loin, même si, selon des sources, celle-ci a grandement contribué à retarder la clôture de la procédure d’adjudication et par ricochet le démarrage des travaux de construction. Une source proche du dossier révèle qu’une lettre de notification de la Beac a finalement été envoyée la Banque centrale a finalement été envoyée à la société Afcorp, lui donnant ainsi le quitus pour engager les travaux.
Avec le futur centre d’Ebolowa, la banque centrale des Etats de la CEMAC, dont l’installation dans une ville dépend de son importance au plan économique, aura désormais des représentations dans sept villes camerounaises. Il s’agit de Yaoundé, qui abrite la direction nationale et le siège même de cet institut d’émission, des agences de Douala, Bafoussam, Garoua, Limbe, et du bureau de Nkongsamba.
Plus de 7389 km d’infrastructures de transport d’énergie électrique seront construits au cours des cinq prochaines années dans les régions de l’Adamaoua, l’Est, l’Extrême-Nord, le Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. C’est dans le cadre du projet d’Electrification Rurale et d’Accès à l’Electricité dans les régions sous-desservies (Perace). Un accord de crédit, d’un montant de 150 millions de dollars soit environ 87,8 milliards de FCFA, a été signé le 12 juin 2020 à Yaoundé par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey et le Directeur des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Ibrah Sanoussi, pour le financement partiel du projet.
Ces fonds vont permettre l’électrification d’environ 417 nouvelles localités dans certaines zones rurales soit 315 dans l’Extrême-Nord, 42 dans le Nord-Ouest, 30 à l’Est et 30 dans le Sud-Ouest. Près de 1 040 952 personnes en seront bénéficiaires dont plus de 521 000 personnes issues des familles pauvres. Les fonds vont aussi permettre de connecter plus de 200 000 ménages à ce réseau électrique. Dans les zones où l’extension du réseau électrique traditionnel n’est pas possible, il est envisagé la construction des unités de production sur la base de l’énergie solaire d’une capacité de 3 MW chacune. Soit 12 des 26 localités qui sont actuellement électrifiées en tant que systèmes isolés.
Structuré en trois composantes dont l’électrification rurale par extension du réseau, l’électrification rurale décentralisée et le soutien aux ménages pour les coûts de production, le Perace vise entre autres à réduire les disparités régionales en termes de taux d’accès à l’électricité, à jeter les bases de l’amélioration de l’accès à l’électricité des ménages et à soutenir l’industrie productive et le développement des activités génératrices de revenus. Ce projet concourt ainsi à la mise en œuvre du Plan de développement du secteur de l’électricité (PDSE) à travers le déploiement du plan directeur d’électrification rurale (Pder) adopté en 2017.
En effet, « alors que le Cameroun affiche un taux de couverture en l’électricité de 74% et un taux d’accès de plus de 50%, on observe de grandes disparités existent entre les régions. Les régions sous-desservies affichent un taux de couverture d’à peine 50%. On pourrait ainsi citer la région de l’Extrême-nord (46%), le Nord (46%), l’Adamaoua (52%) », précise Alamine Ousmane Mey. La mise en œuvre du projet permettra un accroissement du taux d’accès à l’électricité de 7,46%.
A travers une approche à moindre coût, le projet prévoit la création d’un fonds renouvelable pour aider les ménages à payer les frais de raccordement initiaux. Ainsi, explique Ibrah Sanoussi « le raccordement des ménages dirigés par des femmes dans les zones du projet sera considéré comme prioritaire. Une redevance fixe indexée sur le kilowattheure sera perçue pour rembourser les frais de raccordement préfinancés. Le plan est conçu de manière à ce que les gens paient 2 000 FCFA et remboursent les frais de raccordement sur une période de 5 à 8 ans, selon le type de raccordement. »
Le Perace sera exécuté par l’agence d’électrification rurale (AER) tandis que le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) assurera la maitrise d’ouvrage. Le crédit de la Banque mondiale est un prêt concessionnel dont le remboursement est étalé sur une durée de 30 ans dont 05 de différé. Les charges d’intérêt sont de 0,6% sur les fonds décaissés. La commission annuelle d’engagement est de 0,5% sur les fonds non décaissés. La commission annuelle de service est de 0,75% sur les fonds décaissés. Le remboursement se fera le 15 février et le 15 août de chaque année, en euro.
A terme, le Perace dont le coût global est estimé à 249 millions de dollars (163 milliards de FCFA) va couvrir 687 localités dans les six régions identifiées, pour 1,5 millions de bénéficiaires.
Les choses semblent se préciser à l’aéroport international de Douala. Après l’autorisation spéciale accordée à la compagnie Air France pour reprise des vols commerciaux, c’est le branle-bas sur la plateforme aéroportuaire de Douala, hub de l’Afrique centrale. Ce 15 juin 2020, Benjamin Mboutou, le préfet du Wouri y a effectué un état des lieux, en prélude à une reprise des vols commerciaux, et une réouverture imminente des frontières fermées depuis le 17 mars 2020. Autour de lui, l’ensemble des acteurs de la plateforme aéroportuaire dont les Aéroports du Cameroun (Adc). La salle d’embarquement/débarquement, les postes douaniers, le poste de santé etc. ont été passés au peigne fin.
Une importante opération de désinfection de tous les compartiments de l’aéroport international de Douala a également été engagée. Le dispositif de protection et de prévention contre le covid-19 a par ailleurs été soigneusement disposé au profit du personnel et des passagers. Sur le tarmac, un avion commercial de la compagnie Air France se pose à peine, laissant débarquer une centaine de passagers qui seront soumis immédiatement au test de dépistage covid-19 pour les détenteurs de diagnostic dépassant 72h. Le préfet du Wouri veille. Rappelons qu’une vingtaine de compagnies aériennes desservent l’aéroport international de Douala.
Aux Aéroports du Cameroun (Adc), on envisage procéder dans les prochains jours «à l’installation des portiques automatiques de désinfection et de prise de température dans les aérogares de Yaoundé-Nsimalen et de Douala, ainsi qu’à la direction générale des Adc S.A. Thomas Assoumou Mve, le directeur général des Adc dit «avoir préservé les emplois et la rémunération du personnel, en réduisant les dépenses de fonctionnement et en différant certains investissements». Les Adc avaient pourtant déjà apporté quelques innovations sur ses plateformes. Ce, dans le but de protéger le personnel contre toute contamination. Il s’agit du port obligatoire du masque, lavage systématique des mains à l’eau, installation des plexiglass etc…
Rappelons que l’aéroport international de Douala comporte 12 postes de stationnement pour les aéronefs. Le terminal passagers d’une capacité de 1,5 millions de voyageurs par an, dispose de 20 comptoirs d’enregistrement, de 6 portes embarquement/d’embarquement chacune, équipée d’une passerelle. Le terminal cargo équipé pour traiter jusqu’à 50.000 tonnes de fret.
Après 5 jours de grève devant l’immeuble John Lae d’Akwa, siège de la société Viettel Cameroun S.A, le préfet du Wouri a rencontré les membres du Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies et l’information et de la communication (Syntic) et le top management de Viettel Cameroun S. A. Ce 16 juin 2020, Benjamin Mboutou tentait de reconcilier les deux parties suite à l’échec de la conciliation auprès de la déléguée du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral. Allant dans le sens de l’apaisement, le préfet du Wouri apprendra quelques heures plus tard, que 50 employés de l’entreprise ont été virés. Parmi eux, 30 grévistes. Ces derniers recevront par voie d’huissier leur lettre de licenciement sur le lieu même de leur mouvement de protestation.
Marc Bakwo, Jordy Tseya Mu-Asha, Charlotte Atewah, Gladys Biboum, Nde Fru Tanda, Christine Mafeing, John Elvis Nchotebah, Olivier Mbongo Ekwala, Julien Ekobo Mbama, Dioh Emmanuel Itoe Nyanda, Patrick Delon Priso Dikongue, Rodrigue Gabriel Bocka Essoke, Jeanne Nadia Mbock Soun, Herve William Mpessa, Aude Djine Wayou, Clément Tiofack Bavoua Tekeu, Jean Brice Awono, Gildas Rabelais Feutseu, Armelle Monique Lemi, Etienne Kack kack, Yannick Essame Essame, Odette Ngo Billong, Janvier Eyike, Michelle Gaëlle Njoh, Thierry Manga Belinga, Frédéric Hand Njodzeka, Fabrice Ndong, Guy Oulem, Blaise Mpessa Ebimbe, Madame Bakoa epse Djami Murielle Doris ont été exclus de l’effectif de Viettel Cameroun S.A «pour faute lourde». La lettre co-signée d’Haman Oumar, le Directeur général et Ahmadou Maliki, le Directeur des ressources humaines, mentionne qu’en date du 11/05/2020, « nous avons reçu une correspondance d’un mouvement syndical dont vous faites partie nous faisant part de revendications à l’endroit de l’entreprise. Le temps pour l’entreprise de se préparer pour mieux organiser le cadre dans lequel devait se faire les discussions, surprise a été grande de recevoir, le 10/06/2020 de votre syndicat un avis de grève illimitée qui prendrait effet dès le lendemain 11/06/2020. En date du 11/06/2020, vous avez été formellement identifié parmi ceux qui ont participé à cette grève qui porte un coup grave à la réputation et à l’image de l’entreprise. Ceci est inacceptable! »
Le Syntic revendiquait dans la correspondance sus-évoquée, la réintégration des employés licenciés abusivement depuis la mise sur pied du syndicat, le reclassement des employés selon leur ancienneté, réinstauration des congés annuels payés, respect des normes sécuritaires pour les employés des zones à haut risques (Noso et Extrême Nord), paiement systématique des frais de déplacement en cas de mutation et l’élection des délégués du personnel. Autres revendications, la reprise des visites systématiques annuelles d’entreprises, le respect plein et entier de la démocratie sociale, et le remplacement du Directeur général, du Directeur des ressources humaines, ainsi que du Secrétaire général entre autres.
Détournement de fonds
Le top management de Viettel Cameroun S.A avait balayé d’un revers de la main, les principales revendications des grévistes (voir encadré). Moussa Ousseini, le Directeur commercial de Viettel S.A explique : «la Direction générale de Viettel Cameroun est toujours conciliante et privilégie le dialogue social. La condition pour que les grévistes puissent regagner leurs postes était de respecter la charte et le règlement intérieur de l’entreprise. Ce qui n’a pas été fait. Le préfet et le sous-préfet leur ont demandé de se départir des uniformes noirs qu’ils portaient et de regagner leur poste. Ce qu’ils ont une fois de plus refusé. Dans une entreprise lorsque la perte de confiance est avérée son image ternie, et l’abandon de poste, on l’assimile à une faute lourde. Nous prenons à témoin l’opinion nationale et l’Internationale, Nexttel Cameroun ne licencie pas son personnel par rapport à l’appartenance à un syndicat. Nous avons licencié pour défaut de rendement, vols, détournements de fonds. Nous avons tout fait pour préserver l’emploi et privilégier le dialogue social, en vain. Les droits des licenciés seront respectés»
Viettel Cameroun S.A juge par ailleurs hors-la-loi la démarche gréviste du Syntic. « Il est important de vous préciser que conformément aux dispositions des articles 158 et suite du code du travail, traitant de la procédure de conciliation et d’arbitrage en cas de différend entre employeurs et travailleurs, votre démarche est illégale puisque votre avis de grève ne fait pas suite à une décision arbitrale ayant acquise force obligatoire». L’entreprise de téléphonie mobile qualifie «d’acte irréfléchi », le mouvement de protestation entamé par le Syntic, les exposant aux dispositions des articles 165 du code de travail. Justifiant ainsi le licenciement qui prend effet à compter du 12 juin 2020.
1- Existence légale du «Syndicat National Autonome des Travailleurs des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (Syntic)»
Aucun certificat d’enregistrement du syndicat n’a été délivré par le Ministère du travail et de la sécurité sociale. Ce document attestant alors de l’existence légale du Syndicat.
2- La réduction des salaires de 50%
Cette affirmation est fausse. Il est demandé aux grévistes de prouver cette accusation par la production de leur bulletin de paie qui attestera leurs allégations. Par ailleurs, il convient d’indiquer qu’une désinformation a fait l’objet de parution dans les réseaux sociaux et certains médias dans ce sens. Toute chose qui aurait été formellement démentie par le top management de Viettel Cameroun.
3- L’élection du Délégué du personnel
L’élection du Délégué du personnel est une préoccupation au sein de l’entreprise et va se tenir dans les meilleurs délais. L’entreprise traverse une crise et est plus portée à maintenir la qualité du «réseau» et la sécurité des emplois. Une fois la situation rétablie, cette élection sera effectuée.
4- Harcèlement en milieu de travail
La société Viettel Cameroun compte plus de 1000 employés. S’il existe des harcèlements, il revient aux employés de les porter à l’attention de la hiérarchie à travers les canaux formels de communication au sein de l’entreprise. Il s’agit par exemple de porter son mécontentement au Directeur des ressources humaines ou alors au Directeur général.
5- Le 13ème mois
Le paiement du 13ème mois représente une gratification qui est payé lorsque l’entreprise a une activité rentable en fin d’exercice. C’est une forme de redistribution des dividendes. Une entreprise déficitaire comme la nôtre ne peut pas se permettre de payer le 13ème mois quand les charges de fonctionnement ne sont pas couvertes.
6- Discrimination salariale
Le salaire au sein de Viettel Cameroun est négocié de commun accord entre l’employeur et l’employé durant la signature du contrat. Les prétendues réclamations ne se justifient pas. Aussi, la liberté de contraction voudrait que si l’on n’est pas d’accord, on n’accepte pas l’offre proposée.
7- Congés payés
Les congés sont payés à Viettel Cameroun. Pour des raisons de pression de travail, il peut arriver qu’ils soient différés. Cependant, ces derniers sont rattrapés quand les circonstances le permettent.
Fin septembre 2019, les dettes de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) étaient estimées à 711 milliards de FCFA. Cela représente jusqu’à 7,2% de la dette globale du gouvernement camerounais tel qu’estimée par les services du Fonds Monétaire International (Fmi). La dette de cette entreprise structurellement déficitaire a souvent été présentée comme un risque systémique pour les banques et le gouvernement du Cameroun. Cette perception des choses a été renforcée avec l’incendie survenu dans les installations de l’entreprise en mai 2019. Dans le même temps, la dette de la Sonara pose un problème de son coût de remboursement. Le gouvernement ne l’intègre pas dans le passif de la comptabilité publique, mais il est le garant en dernier ressort de cette obligation. Or les taux exigés sur la dette publique ont progressé d’un point de pourcentage, en raison d’une hausse globale des prix, et au regard de ce que le gouvernement n’a atteint que 85% de son objectif dans le programme d’émission de titres publics au premier trimestre 2020.
Malgré tous ces problèmes que posent la dette de la Sonara, certaines avancées semblent pouvoir aider à réduire le niveau de risque qu’elle représente. L’entreprise devrait désormais bénéficier des prix du pétrole qui sont à 40% moins chères que ce qui était envisagé. Si la conjoncture du marché du pétrole en venait à rester là, le raffineur bénéficiera de la situation, pour dégager des marges importantes et payer sa dette, car les prix à la pompe qui sont fixés par l’administration, sont restés fixes. De l’autre côté, on apprend de sources introduites, que le gouvernement s’apprête à définir une nouvelle grille des prix pour le prix de l’essence à la pompe. Dans ce contexte, si la Sonara ne bénéficiera plus de sa part dans la nouvelle grille, elle devrait voir sa dette auprès des banques locales restructurée.
La Banque centrale de la Cemac (Beac) qui supervise aussi le Cameroun est prête à accepter d’accompagner les banques qui ont prêté de l’argent à la structure en assouplissant les règles prudentielles sur ce dossier. Enfin, même si la dette extérieure de la Sonara reste importante à 371 milliards de FCFA, une part non négligeable (environ 105 milliards de FCFA) avait été conclue avec le leader de la vente indépendante de pétrole. Mais il est indiqué selon des sources ayant requis l’anonymat, que cette dette n’a pas d’obligation de paiement en cours.
Même si les détails sur la restructuration de la dette de la Sonara ne sont pas divulgués, de même que la part qui lui sera accordée dans la nouvelle structure des prix des produits pétroliers à la pompe, tout dépend désormais de la capacité à conduire la reconstruction de cette raffinerie à des coûts raisonnables, et aussi de savoir si l’entreprise deviendra plus bénéficiaire, après sa reconstruction.
Le gouvernement du Cameroun doit faire valider les modifications apportées à sa loi des finances de l’année 2020. La question de la Sonara bien que sensible, ne semble pas être au cœur des débats de cette initiative. Pourtant une bonne restructuration de la dette de la Sonara pourrait avoir des répercussions positives sur le service de la dette du pays, en ces moments où la gestion de la reprise post-covid devient urgente.
«Le Trésor public de la République du Cameroun procèdera le mercredi 17 Juin 2020 à l’émission, par voie d’adjudication, des Obligations du Trésor Assimilables». C’est la substance d’un communiqué d’annonce du ministère camerounais des Finances rendu public le 15 juin 2020 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Selon ce communiqué, le volume de l’opération est de 25 milliards Fcfa. Les Obligations du Trésor Assimilables ainsi émises ont une valeur nominale de 10 000 Fcfa et une maturité de 7 ans. Les personnes morales ou physiques souhaitant les acquérir ont jusqu’à 9h, ce mercredi 17 juin 2020 pour souscrire auprès des établissements de crédit de la sous-région agréés comme Spécialistes en Valeurs du Trésor (voir liste ci-contre) par le ministre en charge des Finances du Cameroun.
Depuis le mois d’avril 2020, le trésor public sollicite le marché des titres de la Beac, dans le cadre d’un vaste programme de levée de fonds d’un montant global de 220 milliards Fcfa. Le Parlement camerounais avait en effet, dans le cadre de la loi de Finances du Cameroun pour l’exercice 2020, autorisé le gouvernement, «à recourir à des émissions des titres publics, notamment les obligations du Trésor, pour des besoins de financement des projets de développement, pour un montant maximum de 320 milliards Fcfa».
Ces financements, avec d’autres, devaient aider à combler les besoins de financements et de trésorerie de l’Etat du Cameroun, alors évalués à 1304,5 milliards Fcfa.
Du fait principalement de la Covid-19, qui a réduit l’espace budgétaire de l’Etat, le 3 juin 2020, cette loi de Finances a été modifiée par une ordonnance du président de la République, qui évalue désormais ce besoin de financement à 1816 milliards Fcfa. En conséquence, le président de la République a dû, dans le cadre de cette ordonnance rectificative, autoriser le gouvernement «à recourir à des émissions des titres publics, notamment les obligations du Trésor, pour des besoins de financement des projets de développement, pour un montant maximum de 420 milliards Fcfa».
Le 3 juin 2020, le trésor public camerounais était reparti une nouvelle fois, sur le marché des titres de la Beac, dans le cadre du programme lancé avant l’ordonnance présidentielle. Le trésor public espérait lever 20 milliards Fcfa, il en a levé 19,6, soit un taux de couverture de ses besoins de 98%. L’opération de ce 17 juin 2020 devrait lui permettre de boucler ce programme, avant, éventuellement, d’initier un autre, pour s’arrimer aux nouveaux besoins de financement et de trésorerie de l’Etat du Cameroun.
Pour rappel, et selon le ministère des Finances, le Cameroun a déjà levé, 2544,6 milliards Fcfa de Bon du Trésor assimilables depuis 2011 sur le marché de la Beac.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange à travers le fonds d’investissement technologique « Orange ventures », a lancé pour les startuppers, spécialistes des télécommunications, du secteur du numériques ou des solutions innovantes, la 1ère édition du concours Orange Ventures Africa « Mea seed challenge ». Une compétition qui cible les entrepreneurs des pays africains et du Moyen-Orient que sont le Cameroun, l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Sénégal, la Tunisie et la Jordanie.
Sept startuppers en provenance de chacun de ces pays seront primés et bénéficieront d’un investissement compris entre 50 000 et 150 000 euros. Soit respectivement 32,79 millions de FCFA et 98,25 millions de FCFA. A cela s’ajoute l’appui d’un parrain basé localement et 12 mois de monitoring avec le partenaire d’Orange Seedstars. Le but visé ainsi par l’opérateur de télécoms est le financement des projets innovants portés par les jeunes africains. « L’objectif de ce challenge est de donner à des entrepreneurs en Afrique et au Moyen-Orient, et en particulier au ceux du Cameroun, les moyens de se lancer et de se développer » annonce la branche camerounaise de l’opérateur français. Les candidatures seront recevables jusqu’au 19 juillet 2020 en ligne. Les vainqueurs du concours seront connus au mois de septembre 2020 et intégreront le portefeuille d’Orange Ventures Africa Middle & East.
S’agissant du fonds d’investissement technologique Orange ventures, ce dernier est un investisseur de capital risque présent sur le continent africain depuis 2017. Il est doté de 50 millions d’euros soit 32,7 milliards de FCFA. Les startuppers du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Nigéria et de l’Ethiopie ont déjà eu à bénéficier de financement de ce dernier.
Comme de tradition, c’est au du journal parlé de 17h sur la Crtv radio que les décrets signés par le président de la république du Cameroun ont été lus. Pour ce lundi 15 juin 2020 l’un d’eux porte sur la nomination des membres titulaires et suppléants du conseil supérieur de la magistrature pour un mandat de 05 ans. Conformément à la loi N°82-014 du 26 novembre 1982 fixant l’organisation et le fonctionnement du conseil supérieur de la magistrature, les personnalités désignées par l’assemblée nationale et la cour suprême pour composer ce conseil sont nommées membres titulaires par décret.
Les personnalités désignées par l’assemblée nationale sont : Ali Mamouda, Engelbert Alain Essomba Bengono et Soppo Toute Marlyse. Ils ont pour suppléants Abe Mikhael Ndra, Goni Mariam et Ngo Issi Rolande Adèle.
Trois autres membres ont été désignés par la cour suprême tel que le prévoit la loi. Il s’agit de Mekoulou Cunégonde Christine, épouse Ngotty, Fofung Nabun, épouse Wacka, et Manga Moukoury Isaac. Comme suppléants, Ntyam Ondo, épouse Mengue Me Zomo, Njumbe Ernest Njumbe et Oumarou Abdou ont été désignés.
Le dernier membre est désigné par le président de la république en raison de sa compétence, il s’appelle Ekon Nna Albert et a pour suppléant Amadou Ali. Selon la loi susmentionnée, cette dernière personnalité ne devrait appartenir « ni à l’Assemblée National, ni au corps judiciaire et n’ayant pas la qualité d’auxiliaire de justice ». Dans la même lancée, le chef de l’Etat a procédé, par un autre décret, à la nomination du Sécrétaire permanent dudit conseil. Il s’agit de Minko Minko Abel.
La nomination des membres intervient trois ans après la tenue de la dernière session, alors que la loi prévoit une rencontre tous les ans. En sa qualité de président dudit conseil, le président de la république a entre autres dossiers brûlants, l’intégration des jeunes auditeurs de justice.
La Ministre des enseignements secondaires vient de frapper un grand coup dans la sphère de l’enseignement privé au Cameroun. Par décision du 10 juin 2020, Nalova Lyonga a suspendu l’octroi de subvention à certains établissements scolaires privés conformément aux dispositions des lois du 14 avril 1998 portant orientation de l’éducation au Cameroun, et du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à l’organisation et au fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun.
L’ex vice-chancellor de l’Université de Buea appuie sa mesure couperet sur une pile de rapports de contrôle sur l’utilisation des subventions de l’Etat. Rapport dressé par la brigade nationale de contrôle des établissements privés d’enseignement secondaire. Lesdits rapports couvrent l’exercice 2018. Alors que la suspension de subvention prend effet à compter des exercices budgétaires 2020 et 2021.
La loi du 22 juillet 2004 en son article 20 stipule que «les ressources d’un établissement scolaire ou de formation privé proviennent des appuis éventuels de l’Etat», entre autres. L’article 24 des mêmes dispositions prévoient «en cas de carence, de troubles graves à l’ordre public ou d’inobservation des dispositions de la présente loi dûment constatés par les autorités compétentes , les responsables des établissements scolaires ou de formation privés concernés peuvent être suspendus de leurs fonctions ou déchus de leurs droits…». Tombent sous le coup de cette décision, 28 établissements privés de l’Adamaoua, le Centre, le Littoral, et le Sud. Le décret du 15 décembre 2008 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’enseignement au Cameroun affecte la subvention de l’Etat accordée aux établissements privés au «paiement des salaires des enseignants permanents et du personnel administratif».
Pourtant, d’après une enquête de 2010 sur le suivi des dépenses publiques et le niveau de satisfaction des bénéficiaires dans les secteurs de l’éducation, 97% des promoteurs d’établissements du primaire destinent lesdits fonds à la rémunération du personnel enseignant et administratif. La même enquête révèle leur usage à 63% pour le fonctionnement des services, 31% à l’achat des matériels et équipements pédagogiques. Concernant l’enseignement secondaire, l’enquête de 2010 révèle un usage de la subvention à hauteur de 88% pour la rémunération du personnel, 44,1% affectés au fonctionnement des services, et 45,2% à l’achat des matériels et équipements.
Ipd Ac-Fik. Il faudra désormais s’habituer à ce couple technico-financier. L’Institut panafricain pour le développement-Afrique centrale (Ipd-Ac) et la Fondation d’industrialisation de Kribi (Fik) ont noué un partenariat multiforme durable encré sur le Port autonome de Kribi. Roger Bondoué, le Directeur régional de l’Ipd-Ac et Rodrigue Ongolo Onambele, le Président fondateur de la Fondation d’industrialisation de Kribi ont accordé leurs violons à l’occasion d’une cérémonie à laquelle participaient également Theresa Elate, la Présidente du conseil d’administration de l’Ipd-Ac, le Pr. Emmanuel Kamdem, le Secrétaire général de la même institution, et Sa Majesté Meyong Bizole, Chef de 3ème degré et représentant des bénéficiaires du projet «Forum investir à Kribi», objet de la convention, entre autres.
L’objet de la convention-cadre vise à mettre en place un cadre global et formel de partenariat entre l’Ipd-Ac et la Fondation d’industrialisation de Kribi pour promouvoir l’investissement privé en vue de l’industrialisation du Cameroun. Les parties entendent coopérer dans les domaines de l’appui-conseil, par le montage, le suivi et l’évaluation des projets, la recherche des partenaires au développement, et l’élaboration des stratégies.
Plus concrètement l’Ipd-Ac s’engage à mettre ses experts à la disposition de la Fik pour le montage, le suivi et l’élaboration de ce projet, accompagner la Fik dans la recherche des partenaires au développement, servir d’interface pour la Fik dans les pays de couverture de l’Ipd-Ac, accompagner la Fik dans la rédaction des rapports de fin d’année à adresser au gouvern ement du Cameroun, faire de la Fik son point focal pour toutes ses activités et actions à Kribi.
La Fik s’engage à faire la promotion des activités de l’Ipd-Ac comme acteur majeur du développement en Afrique, faire la promotion du e-learning de l’Ipd-Ac, accueillir les étudiants de l’Ipd-Ac en stage pour toute la durée de la collaboration, faire recours à l’Ipd-Ac pour toutes les activités en rapport avec la présente convention. Signée pour une durée indéterminée, la convention peut être amendée ou modifier à tout moment par accord écrit entre les parties.
Les actionnaires de la banque d’import-export (Afreximbank), ont décidé de reconduire au poste de président de la banque le Professeur Benedict Oramah. C’était au cours de la 27e assemblée générale annuelle des actionnaires de la Banque au Caire le 14 juin. Ce dernier dirigera les destinés de la banque multilatérale panafricaine pour un second mandat de 5 ans.
Benedict Oramah axe son nouveau mandat sur la réalisation d’un marché africain intégré. « Nous voulons une Afrique où les fondements de l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca) sont posés rapidement afin que les 84 000 kilomètres de frontières qui nous séparent depuis des siècles puissent commencer à tomber », a-t-il confiait lors de son allocution de déclaration d’acceptation.
Toujours lors de son discours aux actionnaires, il a aussi indiqué qu’entre 2015 et 2019 Afreximbank a décaissé 30 milliards de dollars américains soit 17 495 milliards de FCFA pour soutenir le commerce africain. Dont plus de 15 milliards de dollars américains étant consacrés au financement et à la promotion du commerce intra-africain : « Nous viserons à doubler le financement du commerce intra-africain de sorte qu’à la fin de mon mandat, il ne représentera pas moins de 40% des actifs totaux de la banque, avec des décaissements cumulés, sur une base renouvelable, sur les 5 ans dépassant 30 milliards de dollars US », indiquait-il.
Lors de cette 27e assemblée générale, les actionnaires ont également approuvé la réélection de Stefan-Luis François Nalletamby et de Kee Chong Li Kwong Wing aux postes respectifs d’administrateur représentant les actionnaires de catégorie « A » et « B ».
Le 11 juin dernier, le consortium de logisticiens portuaire camerounais, réunis au sein de la Kribi port multiple operators (Kpmo) était en conseil d’administration extraordinaire. D’après Gabriel Manimben, le Président du Conseil d’administration de Kpmo cette rencontre se tient «suite à l’instruction donnée par la Présidence de la République via le Secrétaire général de la Présidence de la République, au Directeur général du Port autonome de Kribi (Pak) de procéder à la signature du contrat de concession avec le consortium Philippin Ictsi inc. ». Et au Pca d’ajouter, « nous avons décidé de réagir».
Transimex, Apm, Groupe 2M, Sapem, 3T, Camtransit, Copem Star, Global Outsourcing, groupe d’entreprises nationales affirment «prendre acte» de l’instruction présidentielle, marquant toutefois «leur déception, surprise et indignation». «Kpmo prend acte de la décision mais s’indigne que ce soit fait au moment où les camerounais du haut de leur expertise, en matière de gestion des terminaux locaux, ont fait montre de leurs compétences avérées dans ce secteur névralgique de l’économie camerounaise», explique Alain Claude Atangana Zang, le Directeur général de Kpmo.
Expertise
Le consortium se targue «d’un bilan positif», après 2 ans d’exploitation du Terminal polyvalent de Kribi (Tpk) . «Kpmo c’est 70% de volumes des marchandises traitées sur le terminal conventionnel de Douala et aujourd’hui, 100% sur le terminal conventionnel de Kribi, 1800 m3 de marchandises traitées par jour. Kpmo est l’unique acconier sur le terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Le groupe s’occupe intégralement de la manutention bord et de la manutention terre de tous les navires qui accostent sur le terminal en import comme export».
Le consortium camerounais Kpmo vient en effet de clore un contrat d’exploitation provisoire du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi dès le démarrage des activités le 8 juillet 2018. «Kpmo jouit d’une expertise avérée dans le domaine de la logistique. La gestion en régie du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi a été procédée de moult difficultés. Fort heureusement, Kpmo n’a cessé de rendre attractif ce terminal avec des performances» précise le directeur général. Sauf que les logisticiens locaux s’insurgent contre les réserves portées par la Présidence de la République sur l’expertise camerounaise « malgré le fait qu’il ait présenté un dossier, Kpmo n’a pas été short listé. Ses atouts ne lui ont pas permis d’être retenu. L’attestation provisoire du terminal a été accordée aux philippins. L’une des conditions en défaveur des locaux a été la gestion des terminaux au moins dans 4 pays, une condition qui représente 40% de la quotité», précise Gallus Fouda Fouda, membre influent du consortium.
Expérience
D’après les sources, les opérateurs camerounais bénéficieraient de 25% dans le contrat de concession en cours de signature. Ces derniers crient à «l’injustice et mène au suicide de l’économie camerounaise». Kpmo trouve «irréaliste l’offre des philippins»: 50 millions d’euros comme droit d’entrée, et un trafic de 2,5 millions de tonnes par an sur quai. «Un rêve irréaliste que les responsables en charge prétendent atteindre», pense Kpmo qui réclame par conséquent au moins 35% de parts dans la concession du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Le groupe de camerounais souhaite ardemment participer au conseil d’administration de Kpmo, ainsi qu’à la prise des décisions capitales pour le fonctionnement du Tpk.
Les propositions de Kpmo sont ainsi claires : «le contrat n’étant pas encore signé, le gouvernement peut encore négocier avec les philippins et trouver à la partie camerounaise un minimum de blocage de l’ordre de 35% au moins à la signature finale». Autre proposition, «mettre comme tête de fil de la partie camerounaise Kpmo qui est déjà sur le terminal et qui pourrait fédérer d’autres camerounais de tous les horizons afin de pouvoir être en mesure de répondre à cet appel d’offre bien que l’idéal serait la présentation de l’offre Kpmo afin que le travail qui a été fait ne soit pas vain», insiste ils.
Le terminal polyvalent du port autonome de Kribi dispose d’une superficie totale de 10 hectares, un entrepôt de 4000 m2, un quai de plus de 350 mètres d’une profondeur de 16 mètres. D’une capacité de 1,2 millions de tonnes en phase 1, et 4 à 5 millions de tonnes en phase 2, le port autonome de Kribi peut accueillir des navires des navires d’une capacité de plus de 11.000 Evp, une ligne d’accostage dotées de deux grues mobiles, et des équipements de parc etc….Le philippin Ictsi inc. dispose d’une expérience de 30 ans dans le domaine d’exploitation portuaire en Afrique : République démocratique du Congo, Madagascar, Soudan etc.
Après le tollé soulevé par le déblocage de la somme de 4,17 milliards de FCFA au profit de l’agent comptable de l’Assemblée nationale pour les « primes accordées aux députés nouvellement élus pour l’achat de véhicules de fonction et équipements divers », voici de l’argent frais pour les organisations de l’enseignement privé, les établissements scolaires privés de base, d’enseignement secondaire et normal.
Un communiqué du ministre des Finances, adressé à ses collègues des Enseignements secondaires et de l’Education de base, annonce la mise en paiement depuis le 10 juin 2020, « du reliquat de la subvention de l’Etat aux ordres de l’enseignement privé au titre de l’année 2019 pour un montant de 6,5 milliards de FCFA. » En 2019, une première tranche de 2,2 milliards de FCFA avait déjà été versée pour les établissements relevant de l’enseignement secondaire. Ces fonds sont destinés aux organisations de l’enseignement privé catholique, protestant, islamique et laïc.
Pour bénéficier de cette manne, il faut remplir certaines conditions. Etre autorisé (acte d’autorisation, de création, d’ouverture, d’extension), être régulier, remplir les normes en ce qui concerne les infrastructures, les équipements et les effectifs), de la souscription de l’école à une police d’assurance, la couverture sociale pour les enseignants, le règlement régulier des salaires et le paiement de la redevance aux impôts et avoir déposé un dossier de demande de subvention.
Selon le décret du 15 décembre 2008 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’enseignement au Cameroun, cette subvention est destinée au complément du paiement des salaires des enseignants permanents et du personnel administratif. Mais l’enquête sur le suivi des dépenses publiques et le niveau de satisfaction des bénéficiaires dans les secteurs de l’éducation (2010) a révélé que dans le primaire, 97% de responsables utilisent leur subvention pour la rémunération du personnel, 63% le fonctionnement des services, 31% pour l’achat des matériels et équipements. De même dans le secondaire, 88% des établissements ont affecté les subventions dans la rémunération du personnel, 44,1% dans le fonctionnement des services et 45,2% pour l’achat des matériels et équipements.
Le gouvernement explique que l’octroi des subventions aux écoles participe de la promotion de l’initiative privée formelle. Officiellement, l’enseignement privé contribue à l’encadrement de près de 30% de la population scolarisée
La Bgfi bank a-t-elle des soucis à se faire dans la réalisation du projet d’extension et de modernisation de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) ? Une chose est sûre, le top management de l’unique raffinerie du pays n’est pas satisfaite de l’exécution du projet et entend bien y voir clair. Dans un communiqué signé le 15 mai 2020, le directeur général de la Sonara, Jean-Paul Simo Njonou, annonce un audit global de la phase 1 du projet.
Lancée en 2010, le projet d’extension et de modernisation de la Sonara a un coût global de près de 600 milliards de FCFA, dont 200 milliards pour la première phase et 397 milliards. La phase 1 devait permettre de renouveler l’outil de production pour augmenter la capacité de raffinage de 2,1 à 3,5 millions de tonnes par an. La phase II consiste en l’installation d’un système d’hydrocraquage pour traiter toutes qualités de brut et en particulier le brut [lourd] produit au Cameroun afin d’obtenir des produits finis tels que le Butane, le Super, le Gazole, le distillat, le fuel oïl, le pétrole lampant et le carburéacteur.
Officiellement, la phase 1 du projet est achevée depuis novembre 2018, cinq ans après le délai initial et de nombreux reports. Pire, à la date de l’incendie qui l’a ravagé le 31 mai 2019, la raffinerie n’affichait qu’une capacité de 2,1 millions de tonnes par an soit une sous capacité de 1,4 million de tonnes.
Or, en 2015, BGFI Bank Cameroun est appelée par le ministère des Finances au chevet de la raffinerie pour améliorer sa situation financière. Le projet d’extension et de modernisation était alors réalisé autour de 41,6% (fin mai 2014). Dans le cadre de sa mission de conseil financier, la filiale camerounaise du groupe bancaire gabonais opte pour une stratégie en trois étapes pour remettre la Sonara à flot.
Dans un premier temps, il la banque se concentre sur « l’apurement des créances de l’Etat vis-à-vis de la Sonara dont le montant était de 400 milliards de FCFA; le remboursement de la dette auprès des fournisseurs de la Sonara pour un montant de 500 à 550 milliards de FCFA ; le lancement du programme d’investissement de près de 400 milliards de FCFA et le financement du besoin en fonds de roulement de 150 milliards de FCFA », expliquait Théophile Edgar Anon, alors DG de Bgfi bank Cameroun. En tout, une transaction de près de 1500 milliards de FCFA.
Montage financier inédit
Dans un deuxième temps, l’établissement de crédit va préconiser la mobilisation d’un crédit relais de 143,5 milliards de FCFA avec en co-arrangeurs la Société Générale Cameroun, Afriland First Bank Cameroun et Ecobank Cameroun. Ce crédit relais sera adossé à un emprunt obligataire international de 1,5 milliard de dollars. Puis la banque propose l’utilisation de la technique du « project finance », basée uniquement sur les cash-flows intrinsèques de l’acquisition de l’hydrocraqueur, de façon à résorber et à financer le remboursement des 400 milliards de FCFA du projet d’acquisition de l’hydrocraqueur.
Enfin, l’établissement de crédit va s’atteler d’une part, à restructurer la dette bancaire de la Sonara afin de soulager sa trésorerie et d’autre part, utiliser des préfinancements export qui sont basés non pas sur la vente à terme par avance du produit brut mais plutôt des produits finis de la Sonara. Ce qui, expliquait Théophile Edgar Anon, a permis d’augmenter le fonds de roulement de l’entreprise. Il semble que ce montage finance n’a pas permis de résoudre efficacement le problème. Du reste, l’audit général permettra d’en avoir le cœur net.
Les organismes ou cabinets spécialisés désireux de répondre à l’appel à manifestation d’intérêt y relatif doivent déposer leur dossier au plus tard le 19 juin 2020 à 10 heures, heure locale. Dans le cadre de ce marché, le prestataire devra faire un bilan sur l’ensemble des aspects du projet : technique, financier et comptable, planning, organisation, qualité, construction, tests, démarrage, sécurité, etc. ; identifier les causes profondes des dysfonctionnements du projet ; identifier, évaluer les risques et aider à la prise de décision sur les actions optimales à mettre en place, etc. Concrètement, « la mission d’audit a pour but d’éclairer la Sonara par l’explication détaillée et documentée des écarts entre les prévisions et les réalisations, tant en ce qui concerne les réalisations techniques, qu’en ce qui concerne l’allongement des délais et l’augmentation des coûts ».
C’est à Malabo que l’entreprise publique camerounaise, Tradex S.A., a décidé d’implanter sa toute première station-service sur le sol équato-Guinéen. Etendue sur une superficie de 3000 m2, elle sera dotée d’une capacité de stockage de 100 000 litres de carburant répartis en 60 000 litres de Super et 40 000 litres de gasoil. Le lancement officiel des travaux de construction de cette station-service a eu lieu ce 19 mai 2020 à travers une cérémonie de pose de première. Etaient présents, le vice-ministre des travaux publics et des hydrocarbures, Enrique Ovono Ondo, le secrétaire d’Etat auprès du Ministre des mines et des Hydrocarbures Santiago Mba eneme Nsua.
Au cours de cette solennité, le Directeur général de Tradex, Simon Paley, en a profité pour présenter les ambitions de l’entreprise pour ce pays voisin et ami du Cameroun. « C’est un premier pas, un acte qui augure de lendemains enchanté. Nous avons l’ambition de développer en Guinée Equatoriale, un réseau de stations-services qui couvrira l’île de Bioko, le Rio Muni et l’Île d’Annobon. Vis à vis des populations de Guinée-Equatoriale, je souhaite que cette première construction agisse comme une carte postale de notre savoir-faire » a-t-il déclaré.
La construction de la première station-service Tradex à Malabo s’étendra sur une période de 5 mois. Dès son ouverture ce poste de vente des hydrocarbures emploiera de manière permanente 14 jeunes équato-guinéens. Le déploiement de l’entreprise camerounaise vers ce pays voisin s’inscrit dans le cadre du Programme de développement du réseau de distribution de Tradex en Guinée-Equatoriale. Un programme triennal, démarré en 2019 et à partir duquel l’entreprise devra étendre son offre de prestation dans le pays d’Obiang Nguema Mbasogo. Il prévoit notamment la construction de 15 stations-services pour un investissement de 15 milliards de FCFA.
Le Port Autonome de Douala est engagé depuis bientôt quatre ans, dans un vaste processus de rénovation, de modernisation et de développement de ses infrastructures et superstructures. De nombreux chantiers de transformation du combinat portuaire de Douala-Bonabéri ont ainsi été lancés. Il s’agit en définitive, de l’arrimer aux standards internationaux reconnus du secteur, et d’en faire un véritable vecteur de croissance. C’est donc dans cette mouvance que s’inscrit le projet de construction d’un système indépendant d’alimentation en eau potable et d’un réseau de service public de défense contre l’incendie dans le Port de Douala-Bonabéri.Le Groupe Afric Concept a obtenu l’autorisation provisoire de créer une société de projet dénommée Eau du Port de Douala (EPD).
L’opérateur procurera l’ensemble des équipements et infrastructures utiles à l’exécution des activités autorisées, pour un coût global de 26.281.698.160 de F CFA Hors Taxes, hors d’intérêts bancaires, soit 14. 928. 945. 122 FCFA pour le réseau « eau potable », 10. 153. 797. 921 FCFA pour le volet « défense contre l’incendie » et 1. 003. 309. 722 FCFA représentant les frais de maîtrise d’œuvre du projet. La composante « eau potable » comprendra 05 forages haut débit, 05 unités complètes de déferrisation, 04 châteaux d’eau de 700m3 de capacité chacun, 03 réservoirs au sol de 1500 m3, 02 forages piézométriques pour l’étude de la nappe et environ 350 compteurs électromagnétiques pour les amodiataires entres autres.
Le volet « défense contre l’incendie » sera quant à lui composé de 02 réservoirs boulonnés au sol de capacité mille cinq cents (1500) m3 chacun, 115 poteaux incendie de DN 100 et DN 150, environ 31 kilomètres de linéaires de canalisation en PEHD PN16 et 03 centrales de défense contre l’incendie entres autres.
Au-delà de la fourniture d’une eau de qualité à tous les occupants du domaine portuaire, le Port de Douala-Bonabéri sera aux normes en matière de protection contre l’incendie et en phase avec le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires. Il pourra aussi, en cas de besoin, apporter naturellement son soutien à la ville de Douala.
D’ici trois à quatre ans, le continent africain sera ceinturé par 37 000 kilomètres de câble sous-marin qui vont le turbo-porter au coeur de l’Internet mondial. Initié par Facebook, le projet de câble baptisé 2Africa (Il s’appelait à l’origine Simba), va fournir au continent, selon ses promoteurs, une capacité pouvant atteindre 180 térabits par seconde, soit trois fois les capacités cumulées des câbles qui desservent actuellement l’Afrique. Six autres grandes entreprises des télécommunications (China Mobile International, MTN Global Connect, Orange, Saudi Telecom Company, Telecom Egypt Vodafone), entre autres, accompagnent Facebook dans le financement de ce projet, qui reliera l’Europe de l’Ouest au Moyen Orient et à 16 pays africains (voir illustration).
C’est l’entreprise Alcatel Submarine Networks (ASN) qui a été chargée de la construction de ce gigantesque câble sous-marin, l’un des plus longs au monde, qui va parcourir la Méditerranée, la mer Rouge, le golfe d’Aden, la côte africaine de l’océan Indien jusqu’au cap de Bonne-Espérance, avant de remonter l’océan Atlantique jusqu’en Grande- Bretagne.
Le câble 2Africa «apportera à de nombreuses régions d’Afrique la connectivité Internet et la fiabilité dont elles ont tant besoin. Il répondra à la demande de capacité toujours plus importante au Moyen-Orient et facilitera le déploiement de la 4G, de la 5G et de l’accès haut débit fixe pour des centaines de millions de personnes», estimaient les associés du projet il y a quelques jours, dans un communiqué.
Dans le golfe de Guinée, le Nigeria, le Gabon, la République du Congo et la République Démocratique du Congo seront connectés à ce câble, à partir de leurs façades atlantiques. Les côtes camerounaises ont quant à elles, été soigneusement évitées par les porteurs du projet. S’agissant de la première économie de l’Afrique centrale et qui donne à cette sous-région la moitié de sa population, cette absence n’est que trop remarquable, d’autant que selon les informations obtenues par EcoMatin, les caractéristiques de ce câble sous-marin auraient permis au Cameroun de bénéficier du double de l’ensemble de ce dont le pays dispose comme capacités de connexion à l’Internet mondial. Alors pourquoi le Cameroun a-t-il été évité par ce projet ?
Selon les informations d’EcoMatin, le pays paie ainsi le prix du monopole décidé par l’Etat au bénéfice de la Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur public des télécommunications, dans la gestion de la fibre optique et les points d’atterrissage des câbles sous-marins au Cameroun. Or Facebook et ses associés dans le projet, l’ont voulu «Open Access», (c’est sous le même mode que fonctionne le câble WACS auquel le Cameroun est aussi connecté), c’est-à-dire ouvert à tous les opérateurs, sans restrictions.
Contacté par EcoMatin, un haut responsable du ministère des Postes et Télécommunications qui confirme cette information, tente de minimiser l’affaire: «S’il est vrai que le Cameroun n’a pas été retenu, il est tout aussi vrai qu’il n’en a pas été définitivement exclu. Nous pouvons toujours faire une demande d’adhésion au projet et négocier avec les porteurs de ce projet. Mais cette option, c’est la hiérarchie qui doit la prendre», explique-t-il.
Souveraineté
«Mais, nous ne reviendrons pas sur nos lois internes, pour faire plaisir à ces multinationales. Vous savez pourquoi certaines exclusivités ont été accordées à Camtel dans ce secteur : c’était pour lui permettre de rattraper son retard par rapport à ses concurrents. Mais ces exclusivités ne sont pas éternelles. Lorsqu’elles le jugeront opportun, les plus hautes autorités de notre pays pourront lever ces restrictions. Mais ce ne sera pas sous le coup du diktat de l’extérieur. Le Cameroun a une stratégie ambitieuse en matière de TIC comme l’a souvent rappelé le président de la République et nous sommes prêts à nous associer à tout projet qui oeuvre dans ce sens, à condition que la souveraineté de notre pays soit respectée», poursuit, intransigeant, ce haut responsable.
«Il faut comprendre la logique qui sous-tend le déploiement de cette grande infrastructure : des géants comme Facebook ne cherchent pas une rentabilité financière immédiate. Mais ils travaillent, avec leurs pays, dans un projet hégémonique d’envergure planétaire, à contrôler l’Internet mondial : ses infrastructures, son contenu», commente un expert en TIC. Qui poursuit : «Ils ont pour ambition de connecter le monde entier et, ainsi de le contrôler en tous points de vue, en ayant notamment accès aux informations et données que nous échangeons. C’est bien pour cela qu’ils ont décidé que leur infrastructure serait «Open Access», c’est-à-dire accessible à tout le monde. Dans cette optique, les lois nationales restrictives n’arrangent pas leurs ambitions».
Banque mondiale
L’affaire a le don d’épuiser la patience de Beaugas Orain Djoyum, le fondateur et CEO de Digital Business Africa, un magazine consacré aux Technologies de l’Information et de la Communication, aux Télécommunications et au numérique. «Ce projet présente sans le moindre doute de nombreux avantages dont le moindre n’est certainement pas le fait de disposer d’une aussi grande infrastructure. Mais l’inconvénient, c’est que vous ne contrôlez pas cette infrastructure. Et ça, ce n’est pas rien», s’inquiète-t-il, avant de poursuivre, volontiers cocardier : «Je pense que la stratégie du Cameroun n’est pas mauvaise. La fibre optique fait partie de ce qu’on appelle des infrastructures de souveraineté. Et il est tout à fait normal que l’Etat garde le contrôle de cette infrastructure. Ça ne coûte rien à ces multinationales d’entrer en négociations avec l’Etat et surtout, de respecter la réglementation nationale. Vous ne pouvez pas arriver aux Etats Unis et y installer des infrastructures numériques en dehors de la loi, ou exiger un changement de loi. Vous connaissez certainement les problèmes que le géant chinois Huawei a aux Etats Unis. Pourquoi quand ils arrivent en Afrique, ils se plaignent des lois nationales et utilisent leurs moyens pour ne pas les respecter?».
«Il ne faut pas oublier que la Banque mondiale est derrière ce projet. Or vous savez que la Banque mondiale a toujours plaidé pour l’abolition du monopole accordé à Camtel, et qu’elle a toujours encouragé les dirigeants camerounais à démanteler la Camtel», conclut Beaugas Orain Djoyum.
Réunis le 28 mars 2020 à Brazzaville au Congo à l’occasion d’une session extraordinaire du programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), les ministres en charge des Finances et de l’Economie ont ainsi recommandé aux Etats de la Cemac « d’adopter, dans les plus brefs délais, des Lois de finances rectificatives 2020 pour aligner la gestion des finances publiques sur des prévisions actualisées et réalistes des recettes budgétaires et des dépenses publiques, en vue de renforcer les moyens de lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, tout en garantissant le fonctionnement régulier de l’État ». En droite ligne avec cette recommandation, l’on s’attendait donc à ce que le secteur de la Santé priorisé dans le collectif budgétaire annoncé. A l’arrivée, le compte n’y est pas vraiment.
Dans une interview à nos confrères du quotidien gouvernemental, Cameroon tribune », le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, explique que dans l’ordonnance du 03 juin 2020 consacrant le collectif budgétaire, « toutes les administrations ont subi une baisse d’environ 20% de leurs dotations budgétaires, à part les ministères sociaux (Santé, Education, Minesup, Minefop, Minproff). Bien plus, le ministre voit la création d’un compte d’affectation spécial dénommé « Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques sociales » doté d’une enveloppe de 180 milliards de FCFA comme le signe tangible de l’engagement social du gouvernement.
Mais à bien y regarder, la réalité est moins nette. En effet, le ministère de la Santé publique (Minsanté) voit curieusement son budget réduit de 27,42 milliards de FCFA en autorisations d’engagements et de 24,836 milliards en crédits de paiements. Ce qui situe ce département ministériel au 3e rang des plus grosses réductions arrêtées par le chef de l’Etat. Le Minsanté pèse désormais 4,28% du budget de l’Etat dans la loi de finances rectificatives contre 4,31 dans la loi de finances initiale.
Selon la Déclaration d’Abuja de 2001, les États membres de l’UA se sont engagés à consacrer 15% de leur budget gouvernemental pour la santé. Cela représente donc un gap de 529,104 milliards de FCFA pour le secteur Santé, rien que cette année dans le budget initial et 172,55 milliards dans le budget révisé.
Il en est de même pour l’agriculture. Lors du Sommet de l’Union africaine de 2003, à Maputo, en Mozambique, les Etats ont décidé d’affecter une allocation minimale de 10% des dépenses publiques dans le secteur agricole chaque année. Un engagement que le Cameroun peine à respecter. Cette année, le secteur agricole qui englobe le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia) a reçu une enveloppe cumulée de 125,738 milliards de FCFA dans le budget initial, ramenée à 101,798 milliards dans le budget modifié soit 2,31%.
Le secteur éducatif n’est pas en reste. Selon le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), cadre de référence de l’action gouvernementale, le secteur doit recevoir 18% des ressources publiques. Au niveau continental, la moyenne est de 20%. En 2020, le secteur de l’Education c’est-à-dite le ministère de l’Education de base (Minedub), le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), le ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) reste loin du compte. Juste 675,516 milliards dans le budget modifié soit 15,32% de l’enveloppe.
Pourtant, le « sous financement » de ces secteurs n’est pas sans conséquences socioéconomiques. « Le renforcement du capital humain et la réduction des inégalités sont des politiques rentables, qui sont sur le chemin critique de l’émergence [du Cameroun] », rappelle l’ambassadeur de la République Française au Cameroun, Christophe Guilhou, reprenant la doctrine de la Banque mondiale sur l’enjeu du capital humain.
Les embouteillages gigantesques sont de retour dans certains axes urbains de la ville de Douala. Les longues files de véhicules en attente de circulation sont quotidiennement visibles particulièrement dans l’arrondissement de Douala 1er, avec un effet domino direct sur les artères des autres arrondissements tels que Déido, Akwa, Bonamoussadi, Bessengue, Bassa et bien d’autres. De mémoire d’usager de la route, la dernière grave perturbation de circulation date de «l’époque de la construction du second pont sur le Wouri», s’exclame Jean Nkoagne, taximan de la ligne de Bonabéri. L’épicentre de cette vaste congestion demeure incontestablement le lieu-dit rond-point Deido, dans l’arrondissement de Douala 1er. Ce grand carrefour de la ville connaît en effet d’importants travaux de réhabilitation de la chaussée depuis ce 5 juin 2020. Sont concernés, les axes Deido-Bonanjo-Boulevard de la liberté, Collège Alfred Saker-Place Sandaga-Boulevard de la république-3 boutiques-Place de la jeunesse.
Les travaux de pavoisement et de revêtement de la chaussée sont exécutés par l’entreprise China road and bridge corporation (Crbc). Les travaux de réhabilitation de la voirie urbaine de la capitale économique s’observent également dans d’autres artères de la ville qui subit depuis quelques semaines une véritable métamorphose après une courte interruption. La reprise des différents chantiers (Planut, maîtrise d’ouvrage déléguée, régie etc… ) intervient au lendemain de la décision maire Roger Mbassa Ndine de procéder dès le 11 mars 2020 à la suspension de tous les engagements financiers au sein de la Communauté urbaine de Douala, excepté les salaires des employés et les chantiers de la coupe d’Afrique des nations prochaine. Ce redémarrage intervient également au moment où la trésorerie de mairie de Douala connaît de vives tensions.
Ce 19 juin 2020, la Communauté urbaine de Douala tiendra la première session ordinaire de son conseil consacré à l’examen et à l’adoption du compte administratif de l’institution, exercice clos au 31 décembre 2019. Une occasion de dresser le bilan de l’année budgétaire écoulée, concernant l’exécution des chantiers notamment. Pour 2020, la Communauté urbaine de Douala table sur une enveloppe de plus de 57,5 milliards de Fcfa. Par rapport à l’exercice 2019, cette enveloppe a connu une hausse de 7.6 milliards, soit 15,40% en valeur relative.
Trois objectifs majeurs ressortent de l’ordonnance présidentielle qui entend corriger la loi de finances actuelle. Selon une note explicative préparée par la Direction Générale du Budget(DGB) et rendue public par la division de la Communication du ministère des Finances, le texte du chef de l’Etat vise à « adapter la loi de finances au contexte économique au contexte économique du moment », « recentrer la loi de finances sur la lutte contre le coronavirus » et « légaliser des mesures d’allègements fiscales annoncées en fin avril dernier par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ».
La crise sanitaire mondiale du Coronavirus qui frappe actuellement le monde n’a pas épargné le Cameroun qui a enregistré une baisse considérable de l’activité économique, bouleversant ainsi tous les indicateurs macroéconomiques. Le pays est rentré en récession depuis le début de l’exercice courant et selon les prévisions gouvernementales, la croissance économique devrait connaître une baisse d’environ 5 points. Ceci est en grande partie dû à la baisse des ressources publiques de l’ordre de 768 milliards de F CFA, soit 11% du budget prévisionnel. « Cette baisse affecte toutes les composantes de recettes qu’elles soient fiscales, douanières ou non fiscales. Les recettes pétrolières en particulier baissent de presque 70%. Cela s’explique par le fait qu’initialement projetée à 54,54 dollars dans la loi de finances, le prix du baril de pétrole brut se situe à pratiquement 35 dollars aujourd’hui. Il y’a un mois, celui-ci se situait même à un plancher de 0 dollars » précise la note de la Dgb. Dans un souci d’équilibre, la loi de Finances modifiée devrait ajuster les dépenses des administrations publiques qui connaîtront une baisse d’environ 20% de leur dotation budgétaire.
Parmi les innovations majeures de cette loi de finances, telle que décrites dans l’ordonnance du président de la république, il y’a la création d’un compte d’affectation spécial dénommé « Fonds Spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ». Financé à hauteur de 180 milliards de FCFA, les dépenses dudit fonds devraient concourir à l’atteinte des objectifs visés dans le plan global de riposte contre la pandémie du coronavirus. « A travers cet acte, le chef de l’Etat a voulu donner une matérialité budgétaire à ce fonds dont le compte reçoit une enveloppe conséquente de 180 milliards de FCFA » précise la Dgb. Concernant la gestion du Fonds, l’on note une levée de verrou au niveau législatif afin de permettre un fonctionnement optimal. « Dans la loi portant régime financier de l’Etat et autres entités publiques, il est dit qu’un fonds d’affectation spécial ne peut pas recevoir plus de 10% de son enveloppe du budget général. Cette clause a été levée afin que le Fonds dispose de suffisamment de ressources.» Lit-on.
Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’ordonnance prend en compte l’appui des partenaires économiques et financiers du Cameroun. Le FMI, la Banque mondiale, l’AFD et l’Union Européenne entres autres se sont chacun manifestés à travers des appuis financiers et des allègements de dette cumulé à 118 milliards de FCFA. D’après la DGB, « c’est en partie grâce à cet avantage que le fonds de solidarité sera financé.»
Cette réponse, FAREC (« Feed Africa Response to Covid-19 »), vise à soutenir les gouvernements africains dans leurs efforts pour atténuer l’impact potentiel de la pandémie sur la sécurité alimentaire dans les pays membres régionaux de la Banque. Elle ouvre la voie à une intervention globale de la Banque pour renforcer la résilience, la durabilité et l’autosuffisance régionale des systèmes alimentaires africains et aider les agriculteurs à faire face aux perturbations de la chaîne de valeur agricole causées par la pandémie. « La réponse de la Banque en faveur du secteur agricole présente des mesures spécifiques visant à relever les défis auxquels sont confrontés les pays africains dans tous les aspects du secteur agricole. L’Afrique ne peut pas se permettre une crise alimentaire à la suite de la pandémie de Covid-19 », a déclaré Jennifer Blanke, vice-présidente de la Banque pour l’Agriculture, le développement humain et social.
La réponse de la Banque comprend des interventions immédiates, à court et à moyen terme, comme solutions pour aider le secteur agricole à faire face aux perturbations liées au coronavirus. Les solutions visent notamment le soutien à la distribution des denrées alimentaires pour les plus vulnérables, la stabilisation des prix alimentaires, l’optimisation de la chaîne de transformation des aliments, le renforcement des services de soutien à la vulgarisation et la mise à disposition d’intrants agricoles par le biais de subventions intelligentes. La stratégie de la FAREC souligne également que ces solutions représentent des étapes clés pour faire avancer l’Afrique vers des systèmes alimentaires plus résistants et durables. Elle indique que la Banque accordera la priorité au soutien politique pour une meilleure circulation des intrants et des denrées alimentaires. Seront également soutenues la création de groupes de travail sur la sécurité alimentaire au niveau des pays ainsi que les organisations régionales pour le suivi des initiatives régionales.
Selon les rapports nationaux et les données recueillies auprès des pays membres régionaux, la volatilité des prix des denrées alimentaires de base s’est aggravée en raison de la pandémie de covid-19. Cette volatilité accroît l’incertitude et rend plus difficile la prise de décisions d’investissement appropriées par les acteurs du système alimentaire. La Banque redoute la mise en danger des moyens de subsistance des populations et l’aggravation de l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 40 millions de personnes en Afrique de l’Ouest seront confrontées à des pénuries alimentaires dans les mois à venir.
« Garantir la sécurité alimentaire des Africains, quelles que soient les circonstances, est au coeur de la stratégie de la Banque pour nourrir l’Afrique. Notre institution coordonnera ses efforts avec les différentes parties prenantes à travers le continent pour répondre efficacement aux besoins des pays membres régionaux», a déclaré Martin Fregene, directeur du département de l’agriculture et de l’agro-industrie au sein de la Banque. La FAREC fait partie de la Facilité de réponse rapide dotée de 10 milliards de dollars américains, une initiative mise en place par la Banque africaine de développement pour aider ses pays membres régionaux à faire face aux impacts sanitaires, sociaux et économiques de la pandémie de Covid-19.
Selon des sources internes à la Société de Développement du Coton du Cameroun (Sodecoton), celle-ci a pu boucler sa campagne de commercialisation (évacuation du coton graine des champs vers les usines d’engrenage), au 31 mai 2020, malgré la pandémie due à la Covid-19 qui secoue actuellement l’économie mondiale.
Cette maîtrise du calendrier d’évacuation du coton graine des champs vers les usines, période qui s’étend du mois de novembre au mois de mai chaque année, fait partie des réformes mises en œuvre depuis 2016, par l’actuel Top- Management de l’entreprise. Côté production, les sources de EcoMatin internes à l’entreprise parlent d’une production record de 328 448 tonnes pour la campagne 2019-2020, soit une augmentation de 8367 tonnes par rapport à la saison précédente. Cette production record vient détrôner celles de 2004-2005 et 2018-2019, qui étaient respectivement de 304 000 et de 320 000 tonnes.
Au plan financier, toujours selon des sources autorisées dans l’entreprise, le chiffre d’affaires de l’entreprise que dirige Mohamadou Bayero continue sa croissance depuis 2016 : 107,07 milliards Fcfa en 2016; 119,7 milliards en 2017, et 130,3 milliards Fcfa en 2018. Après avoir été négatif en 2016 (-7,4 milliards Fcfa), le bénéfice est redevenu positif et est en constante progression : 1,3 milliards Fcfa en 2017; 5,1 milliards Fcfa en 2018. La marge brute du producteur à l’hectare après remboursement de crédit quant à elle, s’est ajustée à 336 000 Francs Cfa.
Pour parvenir à ces résultats au cours de la campagne en cours, l’entreprise a dû distribuer 30 milliards Fcfa de crédits en intrants (engrais, insecticides et pesticides) et matériel agricole aux producteurs.
Toutes ces mesures font partie du plan de redressement de l’entreprise dont les capacités logistiques étaient tombées à moins de 50% en 2016. Il a fallu donc remettre tout l’équipement de production à niveau. C’est dans ce cadre que l’entreprise a acquis 60 camions polys-bens pour le ramassage du coton graine afin de réduire les délais de stockage en plein air dans les villages. Seulement, le mauvais état du réseau routier ne permet pas l’évacuation optimale de cette production. L’entreprise a donc dû acquérir deux caravanes de génie civil de plusieurs engins chacune (pelleteuses, compacteurs, etc…) avec pour objectif d’entretenir mais aussi de créer des pistes rurales pour faciliter l’évacuation non seulement du coton, mais aussi de toutes les productions agricoles des localités désenclavées. A cet égard, et selon les sources de EcoMatin, pour la campagne 2019-2020, la Sodecoton a entretenu 8367 km de pistes rurales sur fonds propres.
Les souscripteurs de l’emprunt obligataire de l’État du Gabon « EOG 6 ,5% net 2016-2021 » percevront le principal de la somme levée, le 9 juin 2020, soit la somme de 33 735 125 000 (trente-trois milliards sept cent trente-cinq millions cent vingt-cinq mille) FCFA.
Chaque titre de l’opération a une valeur totale de 2825 F CFA, dont 2500 pour le principal de la somme souscrite par la masse des personnes ayant souscrit à l’opération et 325 F CFA pour la valeur des intérêts de chaque titre. Le communiqué de la BEAC qui annonce le remboursement de cet emprunt précise que les opérations d’encaissement auprès des banques (prestataires de services d’investissement) commencent le 8 juin 2020.
Le 15 juin prochain, ce sera au tour de Gabon Special Economic Zone (GSEZ), émetteur de la valeur « EOGSEZ 6,5% Brut 2018 – 2028 » de procéder à la mise en paiement des intérêts pour un montant de 228 773 513 (deux cent vingt-huit millions sept cent soixante-treize mille cinq cent treize) FCFA, à l’échéance du 14 juin 2020.
Le coupon net à percevoir par obligation est de 162,5 FCFA, et la date d’ouverture des opérations d’encaissement auprès des guichets des prestataires des Services d’Investissements (PSI) est fixée au 16 juin 2020. L’emprunt de la GSEZ avait été lancé en septembre 2018 sur le marché financier de la CEMAC et avait permis de lever la somme de 33 milliards de francs CFA pour une maturité de 10 ans.
Suivra le 19 juin 2020 Alios Finance Cameroun, émetteur de la valeur « ALIOS 5,75% Net 2018 – 2023 », qui procèdera à l’amortissement du principal à hauteur de 444 444 444 (quatre cent quarante-quatre millions quatre cent quarante-quatre mille quatre cent quarante-quatre) FCFA et à la mise en paiement des intérêts pour un montant de 95 833 333 (quatre-vingt-quinze millions huit cent trois mille trois cent trente-trois) FCFA.
Le coupon net à percevoir par obligation est de 675,34 FCFA, (soit 555,55 FCFA au titre au l’amortissement du principal et 119,79 FCFA pour les intérêts) et la date d’ouverture des opérations d’encaissement auprès des guichets des prestataires des Services d’Investissements (PSI) est fixée au 08 juin 2020. L’établissement financier, qui recherchait à la Bourse de Douala un montant de 8 milliards FCFA, soit 800 000 obligations à 10 000 FCFA le titre, a levé 8,730 milliards FCFA. La période de souscription courait du 20 novembre au 11 décembre 2018.
«Nous sommes dans le regret de vous annoncer que les multiples tentatives pour faire respecter les revendications des salariés contenues dans le mémo déposé le 12 mai 2020 ont été vaines par votre fait. En concertation avec l’ensemble des travailleurs syndiqués et notre hiérarchie syndicale, nous avons pris la décision de déposer auprès de vous, Directeur général adjoint de Viettel Cameroun S.A, le présent avis de grève illimitée et pacifique». Le bureau du Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies et l’information et de la communication (Syntic) adressait ainsi ce 10 juin 2020, à Haman Oumar, le Directeur général de Viettel Cameroun, leur intention de cesser toute activité pour l’opérateur de téléphonie mobile. Ce 11 juin en effet, les membres de ce syndicat ont mis leur menace à exécution. Munis de pancartes, ils campent, masques faciaux portés, devant la Direction générale de Viettel Cameroun à Akwa-Douala.
Dans l’avis de grève du bureau syndical du Syntic les réclamations sont plus explicites. «En date du 23 mars 2020, vous avez décidé de façon unilatérale de réduire de 50% les salaires des employés déjà insignifiants, ceci au mépris des dispositions de Convention collective nationale des télécommunications et des métiers connexes» peut-on lire. La correspondance signée par Benjamin Lavoisier Bote Bakel, Rabelais Feutseu, Nadia Soun Mbock, Priso Dikongue, Armelle Monique Lemi, Paul Wilfried Mbang et Aude Djine indique également qu’en date du 12 mai 2020, «le mémo, ressortant certains abus de la non-application du Code du travail et de la convention collective a été déposé à votre attention, et demandant de vous que vous instauriez le dialogue social entre vous et nous. Au lieu de ça vous avez muté sans l’avoir consulté le coordonnateur syndical dans une zone dangereuse sans lui donner les moyens d’accompagnement tels que recommandé par le code de travail et la convention collective et vous avez licencié abusivement 7 de nos camarades, ceci pour fragiliser la dynamique mise en place».
Exigences
Au rang des exigences des grévistes, il y’a la réintégration des employés licenciés abusivement depuis la mise sur pied du syndicat, le reclassement des employés selon leur ancienneté, le paiement systématique des frais de déplacement en cas de mutation, l’élection des délégués du personnel, et la réinstauration des congés annuels payés. A cela s’ajoute le respect des normes sécuritaires pour les employés des zones à haut risques (Noso et Extrême Nord), remplacement du Directeur général, du Directeur des ressources humaines et du Secrétaire général, reprise des visites systématiques annuelles d’entreprises, et l’allocation des ressources financières et matérielles pour l’atteinte des objectifs fixés entre autres.
Acculé par plusieurs correspondances, la procédure de conciliation et la pression du Syntic, Haman Oumar avait vite fait de réagir le 27 mai 2020«Mesdames et messieurs les employés de Viettel Cameroun SA (Nexttel), l’occasion m’est donnée de m’exprimer à travers cette lettre pour vous informer de ce qui se trame dans notre entreprise depuis un certain temps, et émanant d’une poignée d’employés se réclamant d’un certain syndicat. Je voudrais à cette occasion, vous rappeler que Viettel Cameroun est une entreprise privée de droit camerounais qui a certes ses obligations et ses droits envers les employés, mais ceci dans le respect et la dignité. Pour ceux qui sont dans l’entreprise depuis sa création, ils savent pertinemment ce que le top management a fait pour qu’elle soit plus fournie en ressources humaines, comparativement aux deux autres entreprises concurrentes, plus anciennes et plus riches que nous parce qu’elles se sont installées quinze années avant notre existence. Et que vous n’êtes pas sans ignorer que depuis lors, notre entreprise cherche à imprimer sa marque en dépit d’une concurrence déloyale savamment entretenue par les opérateurs présents sur le marché. Quand vous aurez des problèmes, la seule chose que le syndicat peut faire pour vous, s’il a des moyens, c’est de vous chercher un avocat, et entre temps, vous auriez perdu l’emploi, et ce, avec toutes les conséquences sociales qui peuvent en découler », écrivait le Directeur général.
La sortie d’Haman Oumar a précédé celle de Karen Curtis sur cet épineux dossier. La responsable du Service de la liberté syndicale à l’Organisation internationale du travail (Oit) annonce dans une lettre datée du 10 juin 2020 que le Bureau International du travail(Bit) a saisi le gouvernement camerounais sur les revendications du Syntic. « Le BIT est intervenu auprès du gouvernement». Elle ajoute que le Syntic sera informé sur « toute observation que le gouvernement transmettra sur cette affaire ». Sur le terrain, les grévistes campent sur leur position malgré une présence discrète des éléments des forces de l’ordre. Nexttel Cameroun est la filiale camerounaise du vietnamien Viettel S.A. 3ème opérateur de téléphonie mobile au Cameroun, l’entreprise lance ses activités en 2014.
Dans son interview accordée au quotidien national gouvernemental Cameroon Tribune, le ministre Louis Paul Motaze en charge des Finances, a indiqué parlant de la modification de la loi des finances de l’exercice 2020, que l’une des raisons pour lesquelles il fallait passer par cette étape de modification, c’est le fait déjà que les prévisions des recettes pétrolières ont été revues largement à la baisse. «Les recettes pétrolières, en particulier, baissent de presque 70%, car nous avons fait une hypothèse dans la loi de Finances 2020, d’un baril à 54,54 $ mais aujourd’hui nous sommes à pratiquement 35 $, et il y a trois mois nous étions à pratiquement zéro $ le baril », a fait savoir le membre du gouvernement. Ce dernier semble avoir repris à son compte la notification que lui a faite la Société Nationale des Hydrocarbures, qui est en charge de commercialiser la part de production de pétrole et gaz revenant à l’Etat, et lui en rétrocéder les revenus, après avoir soustrait les charges dites dépenses associatives.
Deux choses importantes attirent l’attention. Lorsqu’on fait le différentiel entre les prévisions du gouvernement sur le prix du baril de pétrole et son prix de référence actuel, la baisse n’est que de 35%. Par ailleurs, le pétrole camerounais est de la catégorie du Brent qui lui, à son plus bas niveau, a baissé à seulement 19,6 $ le baril, et c’était au premier avril 2020. Depuis cette date, il a repris sa course vers le haut, et atteignait les 42 $ au 05 juin 2020. Aussi, selon la loi pétrolière, le prix du baril camerounais est fixé sur la base de celui de la moyenne du Brent tel qu’indexé sur les marchés, avec une décote pour deux variantes, et une surcote pour une des variantes.
Prévisions du marché
Si on fait la moyenne des cours entre le prix du baril à l’ouverture le premier janvier 2020 (67,16 $) et le dernier cours en date à la fin du mois de mars 2020 équivalent à un trimestre, on obtient une moyenne de baril pour le pétrole camerounais au deuxième trimestre qui sera situé entre 40 et 42 $ le baril, ce qui ne fait qu’une baisse de 26% et non de 70%. Dans le même temps, les revenus pétroliers incluent aussi ceux du gaz naturel liquéfié dont les contrats de vente sont conclus sur une base future avec le trader retenu, notamment la filiale du groupe Russe Gazprom.
Même en tenant compte des décotes des produits pétroliers camerounais et de la hausse de compensation en barils de pétrole pour rembourser les dépenses associatives, l’ordonnance signée par le président de la République constate une perte de 181 milliards de FCFA des recettes pétrolières pour le compte de l’année 2020. Cela représente une baisse de seulement 46% comparé aux prévisions de 531 milliards de Francs CFA initialement prévues dans la loi de Finances de 2020.
Rappelons que par recette pétrolière, la loi de Finances intègre aussi bien les taxes pétrolières, que les revenus du Gaz et ceux du pétrole brut. Il semble donc que le document signé par le président de la République soit plus conforme aux prévisions du marché, si aucune autre crise ne vient le perturber. Aussi, l’ordonnance présidentielle est en harmonie avec des déclarations faites par le ministre en charge de l’Energie sur les antennes de la radio officielle. Ce dernier expliquant les raisons pour lesquelles la baisse des prix du pétrole n’avait pas impacté celle des prix de l’essence au Cameroun, a révélé que la baisse n’était pas si importante et que d’ailleurs les prix remontaient, ce que semble confirmer les tendances sur le marché international.
La gestion des revenus pétroliers demeure difficile à décrypter, malgré les efforts de transparence effectués par la SNH. Sur de nombreux rapports pourtant officiels, les données présentées montrent souvent certaines disparités, même après avoir écarté des éléments comme le coût de transport et des assurances. En plus de cela et selon des documents internes de l’entreprise, le pétrole camerounais est vendu Free of Board, c’est-à-dire, sans inclure les coûts de transport, même s’ils sont pris en compte, dans la détermination du prix.
La Chine a annoncé ce 7 juin qu’il suspendait le remboursement de la dette de, dont le Cameroun, dans le cadre de l’initiative d’allégement de la dette du G20. C’est le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, qui a fait l’annonce au cours d’une conférence de presse à Beijing.
Cette décision devrait soulager les autorités camerounaises qui estimaient « délicat » les négociations avec Pékin en vue de conclure un accord sur moratoire sur le service de la dette due à l’Empire du Milieu pour la période du 1er mai au 31 décembre 2020.
La délicatesse venait certainement du fait que le Cameroun avait déjà bénéficié en juillet 2019 d’une restructuration de la dette due à Eximbank. La banque d’import-export a en effet accepté de rééchelonner 70 % de la somme (intérêts non compris) que devrait lui rembourser le pays sur la période allant de juillet 2019 à mars 2022. Ce montant, qui concerne 22 projets du portefeuille, est estimé à environ 150 milliards FCFA et sera finalement payé au cours des années suivantes.
Par ailleurs Pékin envoyait des signaux contradictoires vis-à-vis de cette initiative. Selon le Club de Paris entre le 15 et le 26 mai, une demi-dizaine de pays, dont le Cameroun, ont conclu un accord avec certains de ses membres pour le report du paiement de leurs créances des huit derniers mois de l’année 2020. Mais la Chine n’était partie prenante à aucun de ces accords, même pas en tant qu’observateur alors Pékin a des créances sur des pays débiteurs concernés par ces arrangements avec le Club de Paris.
Comme pour répondre à ces doutes, le ministre chinois des Affaires étrangères avait indiqué le 24 mai 2020, lors d’une conférence de presse, à l’occasion de la 3e session annuelle de la 13e assemblée populaire nationale, que « La Chine travaillera activement à la mise en œuvre de l’initiative de la suspension du service de la dette du G20, pour alléger le fardeau des pays africains ». Wang Yi avait même ajouté que l’Empire du Milieu « envisagera d’accorder un soutien supplémentaire par voie bilatérale aux pays africains confrontés à de grandes difficultés ».
Divergences d’approche
« C’est juste une question de timing et probablement de la nature et l’ampleur du soutien supplémentaire que souhaite apporter la Chine aux pays africains frappés par la pandémie du nouveau coronavirus », analysait Roger Ngaya dans une interview accordée à nos confrères de Investir au Cameroun. Mais le CEO de Strategy, une agence de communication financière et corporate proche des milieux diplomatiques et d’affaires chinois, ne nie pas que Pékin a des raisons de regarder avec méfiance l’initiative du G20.
Certaines dispositions de l’initiative des 19 pays les plus industrialisés du monde plus l’Union européenne pourraient contrarier certains intérêts chinois. Il en est par exemple du renoncement à conclure de nouveaux des prêts non concessionnels sur la période du moratoire exigé aux pays éligibles. Mais à en croire l’expert en finances internationales, les défis à la collaboration entre la Chine et les pays occidentaux, qui dominent en nombre le G20, sont beaucoup plus structurels. « Pékin n’est tout simplement pas prêt à rejoindre les standards occidentaux en matière de prêts ».
À titre d’exemple, illustrait-il, « pour la Chine, les conditionnalités comme la protection des droits de l’Homme et les problèmes de gouvernance des pays récipiendaires relèvent des affaires intérieures. Elles ne peuvent être considérées comme une exigence pour l’obtention d’un prêt en vertu d’un des piliers fondamentaux de la politique étrangère chinoise à savoir la non-intervention dans les affaires intérieures des partenaires. »
Or, pour réussir « “les appels de données” qui précèdent les restructurations des dettes, il faut un partage des critères communs d’octroi de crédits pour poser les bases d’une initiative pour la transparence de la dette », ajoutait le patron de Strategy.
Du fait de la crise du Coronavirus, le Cameroun va revoir à la baisse son budget 2020. Selon l’ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi de Finances 2020, signé le 3 juin par le président de la République, l’exécutif envisage une réduction de 11%. Si l’ordonnance présidentielle est voté par le Parlement, ce qui est plus que probable au regard de la coloration politique des chambres, le budget 2020 va donc passer le budget 2020 de l’État passe de 4 951,7 milliards de FCFA à finalement 4 409 milliards de FCFA, soit une baisse de 542,7 milliards de FCFA en valeur absolue.
À la lecture de l’ordonnance présidentielle, les pertes de recettes du fait de la pandémie de la Covid-19 sont en réalité estimées à 768,6 milliards de FCFA (impôts, douanes, pétrole et gaz, etc.). Cette baisse de plus de 15% des recettes publiques sera partiellement compensée par « l’aide de ses partenaires financiers », selon le ministère des Finances. « Celle-ci s’est traduite en terme d’allègement de la dette et d’appuis financiers exceptionnels ».
Initialement prévu à 232,2 milliards de FCFA, le service de la dette est ramené à 134 milliards de FCFA, soit un gain de trésorerie de 98,2 milliards de FCFA. En plus, les appuis budgétaires passent de 115,5 à 440,5 milliards de FCFA soit une hausse attendue de 325 milliards de FCFA. Ce qui fait un financement supplémentaire de 423,2 milliards de FCFA.
Les appuis budgétaires viennent de plusieurs partenaires. On peut notamment citer le FMI qui a accordé un prêt de 135 milliards de FCFA au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR), la Banque mondiale qui devrait octroyer au pays un financement supplémentaire de 60 milliards de FCFA, de la Banque Africaine de développement, de l’Union européenne ou de l’Agence française de développement (AFD) avec qui le gouvernement a récemment signé trois conventions de financement d’un montant de 18 milliards de FCFA.
À sa demande, les membres du Club de Paris, créanciers du Cameroun, lui ont accordé un report du remboursement de leur argent prévu entre le 1er mai et 31 décembre 2020. L’annonce est contenue dans un communiqué de presse publié par ce groupe de pays industrialisés le 22 mai dernier. Selon ce document, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, le Japon, la République de Corée et la Suisse sont les pays qui ont concédé ce moratoire à Yaoundé. Ces pays traduisent ainsi en acte la décision prise le 15 avril 2020 par le G20. La Chine a également annoncé 7 juin dernier avoir fait de même.
Le 16 avril au sortir d’une audience avec président Paul Biya, l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, a indiqué que la France allait renoncer provisoirement dans le cadre de cette initiative à montant de 60 milliards de FCFA. On ignore pour l’instant les sommes liées aux autres pays du G20. Mais au regard de la réduction du service de la dette prévue par le collectif budgétaire (98,2 milliards de FCFA) sur les 232,2, le Cameroun s’attend certainement à ne pouvoir conclure un accord d’allègement de la dette certains pays membre du G20.
Après avoir assisté à plusieurs séances de travail avec la Communauté urbaine de Douala (Cud) dans le cadre du plan de riposte contre le covid-19 dans la capitale économique du Cameroun, l’Union camerounaise des brasseries (Ucb) a finalement apporté sa contribution dans cette dynamique engagée depuis le 17 avril 2020 par Roger Mbassa. La ville de Douala est en effet lancée dans la quête d’une enveloppe de près de 4 milliards de FCfa pour couvrir les besoins financiers, médicaux, matériels et structurels du plan de riposte. Deux mois après l’appel citoyen lancé par la Mairie de Douala, le groupe Ucb, par le biais de la Fondation Fu’a Toula Kadji Defosso a remis un chèque de 2 millions de Fcfa de participation au plan de riposte contre le covid-19. Le chèque a été solennellement remis par le Directeur marketing et communication du groupe Ucb Cameroun Jacques-Derce, au 1er adjoint au Maire de Douala.
En plus de ce don en espèces, la Mairie de Douala recevra également un important matériel de kit de protection contre le coronavirus composé de 5000 masques faciaux. D’après Jacques-Derce Mouen, la contribution de la Fondation Kadji Defosso bien que modeste, reste significative pour accompagner la ville «nous avons toujours été par nos actions, proches des populations du Cameroun en général et de Douala en particulier dans le cadre de notre vision de responsabilité sociale insufflée par le feu patriarche Kadji Defosso». Le groupe Kadji reste en effet sur une longue série d’actions menées particulièrement dans la capitale économique du Cameroun contre le corona virus. Don de matériel médical et de protection aux hôpitaux et populations (plus de 600 millions dans tout le Cameroun), distribution d’eau potable et remise de chèques pour ne citer que ceux-là.
«Nous remercions le geste effectué par la Fondation kadji Defosso. Avec la modestie qui la symbolise, la Fondation parle d’un modeste geste. Mais nous savons que c’est marketing des gestes modestes qui conduisent à de grandes actions. Ce don est par conséquent très important pour la ville de Douala car les chiffres de la pandémie sont de plus en plus croissants. Nous allons immédiatement le mettre à la disposition des municipalités avec qui nous travaillons pour éradiquer le corona virus de notre ville», a indiqué Jérémie Sole.
À la demande du Cameroun, certains de ses créanciers du Club de Paris, lui ont accordé un report du remboursement de leurs financements initialement programmé pour la période du 1er mai et 31 décembre 2020. L’annonce est contenue dans un communiqué de presse publié par ce groupe de pays industrialisés le 22 mai dernier. Selon ce document, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, le Japon, la République de Corée et la Suisse sont les pays qui ont concédé ce moratoire à Yaoundé. Ces pays traduisent ainsi en acte la décision prise le 15 avril 2020 par le G20.
L’idée est de permettre aux États bénéficiaires du moratoire de consacrer ces ressources à la crise sanitaire et d’oublier un peu le fardeau du remboursement de la dette pendant un an. « Le gouvernement de la République du Cameroun s’est engagé à consacrer les ressources libérées par cette initiative à l’augmentation des dépenses dédiées à atténuer l’impact sanitaire, économique et social de la crise [de] Covid-19 », indique d’ailleurs le communiqué du Club de Paris.
Montant inconnu
Le Cameroun a budgétisé 232 milliards de FCFA pour assurer le service de sa dette en 2020. Selon les rapports d’exécution du budget du Cameroun, publiés par le ministère des Finances, ces trois dernières années, le pays assure en moyenne 22,5 % de son service annuel de la dette extérieure au premier trimestre. Si l’on applique ce ratio aux prévisions 2020 du service de la dette extérieure bilatérale, ce serait au moins 52,2 milliards de FCFA que le Cameroun aurait déjà payés à ce titre cette année. Dans ce cas, la suspension du service de la dette pourrait porter sur un montant de 180 milliards de FCFA. Les discussions avec la Chine (qui est l’un des grands créanciers de l’Etat du Cameroun) n’ayant pas encore abouti, ce montant pourrait finalement être revu à la baisse.
Le 16 avril au sortir d’une audience avec président Paul Biya, l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, a indiqué que la France allait renoncer provisoirement dans le cadre de cette initiative à un montant de 60 milliards de FCFA. On ignore pour l’instant les sommes liées aux autres pays du G20. Les annexes du budget 2020, comme le document détaillant le service de la dette par pays, ne sont toujours pas publiées à ce jour. Selon le calendrier de publication des statistiques des finances publiques 2020, ce document devrait pourtant être disponible sur le site de la direction générale du budget du ministère des Finances depuis janvier. On sait par exemple qu’en 2019, le remboursement de la dette bilatérale du Cameroun a été budgétisé à hauteur de 241,16 milliards de FCFA, dont pratiquement 151,4 milliards pour la seule Chine.
Selon des sources concordantes au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le Cameroun a pris langue avec la Chine pour négocier un moratoire sur le service de la dette due à l’Empire du Milieu pour la période du 1er mai au 31 décembre 2020. Ces négociations, conduites par le ministre Alamine Ousmane Mey, visent à concrétiser la décision du G20 prise le 15 avril dernier. Ce jour-là, le groupe des 19 pays les plus industrialisés du monde et l’Union européenne se sont engagés à suspendre momentanément, à leur demande, le service de la dette bilatérale des 77 économies moins développées, dont 41 pays d’Afrique subsaharienne pour les huit derniers mois de l’année 2020. Les sommes non payées en 2020 seront remboursées en trois ans (2022, 2023 et 2024), après une année blanche en 2021.
Le 26 mai 2020, des officiels Camerounais et chinois ont échangé par visioconférence. Pour l’instant, rien n’a filtré de cet échange. Des responsables du Minepat sollicités se sont refusés à tout commentaire estimant le sujet « délicat ». Et il est vrai qu’Alamine Ousmane Mey devra se montrer fin négociateur pour obtenir ce moratoire de Pékin.
En tant que membre du G20, la Chine s’est engagée comme les autres 18 pays les industrialisés du monde à accorder cette pause sur le service de la dette. Mais il s’agit-là d’une décision de principe. « Les créanciers mettront en oeuvre, conformément à leur législation nationale et à leurs procédures internes, l’initiative de suspension du service de la dette, comme convenu dans le présent cahier des charges, à tous les pays éligibles qui en font la demande », indique d’ailleurs la fiche descriptive de l’initiative du G20.
Incertitudes
La délicatesse vient certainement du fait que le Cameroun a déjà bénéficié en juillet 2019 d’une restructuration de la dette due à Eximbank. La banque d’import-export a en effet accepté de rééchelonner 70 % de la somme (intérêts non compris) que devrait lui rembourser le pays sur la période allant de juillet 2019 à mars 2022. Ce montant, qui concerne 22 projets du portefeuille, est estimé à environ 150 milliards FCFA et sera finalement payé au cours des années suivantes.
Moins d’un an plus tard, voilà que Yaoundé sollicite à nouveau Pékin pour une opération similaire. En réalité, les autorités camerounaises sont un peu contraintes. « Le gouvernement de la République du Cameroun s’est également engagé à demander à tous ses autres créanciers officiels bilatéraux un traitement du service de la dette conforme à la fiche agréée », indique le Club de Paris, un groupe de créancier de pays industrialisés, qui a accordé au Cameroun ce moratoire sur le service de la dette la semaine dernière.
L’autre source d’incertitude, c’est que l’Empire du Milieu se montre très peu enthousiaste vis-à-vis de l’initiative du G20. Selon le Club de Paris, cinq pays, dont le Cameroun, ont à ce jour conclu un accord avec certains de ses membres pour le report du paiement de leurs créances des huit derniers mois de l’année 2020. Mais la Chine n’est partie prenante à aucun de ces accords, même pas en tant qu’observateur.
En réalité, Pékin à de bonnes raisons de se méfier. Pour plusieurs experts, elle est particulièrement visée par certaines dispositions de l’initiative du G20. Pour bénéficier de cette initiative, les pays doivent s’engager à « communiquer tous les engagements financiers (dette) du secteur public ». Certains analystes estiment que cette disposition vise particulièrement la Chine régulièrement accusée par les pays occidentaux d’entretenir l’opacité sur ses créances en vers les pays d’Afrique.
Le Cameroun espère obtenir 294 milliards de FCFA de ses partenaires
Selon communiqué publié à l’issue du conseil de cabinet, tenu le 28 mai 2020, les négociations engagées par le Cameroun auprès de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux au titre de la lutte contre le Covid-19, se poursuivent « sereinement ». Selon le même document l’objectif final du Cameroun est de bénéficier d’un appui financier estimé à environ 294 milliards de FCFA.
Le Cameroun a déjà pu obtenir, le 4 mai dernier, un montant de 135 milliards de FCFA au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR) octroyée par le Fonds monétaire international. En dehors du FMI, le gouvernement camerounais, à travers le ministère de l’Économie, a signé le 18 mai 2020 avec l’Agence française de développement (AFD), une convention de subvention d’un montant de 6,5 milliards de FCFA.
Ces deux appuis représentent déjà une enveloppe de 141,5 milliards de FCFA. Il reste donc au gouvernement camerounais à combler un gap de 152,5 milliards de FCFA, selon le plan décrit par Louis Paul Motaze. Cet argent devrait venir en partie de la Banque mondiale. Selon Abdoulaye Seck, son directeur des opérations pour le Cameroun, l’institution de Bretton Woods pourrait décaisser jusqu’à 81 milliards de FCFA au bénéfice du Cameroun.
Wafa Assurance Cameroun, que beaucoup de propriétaires de véhicules connaissent sous la marque de Pro Assur a connu une année 2019 mitigée, apprend-on de documents officiels de l’entreprise. Dans la branche non-vie (incident, automobile et risques divers), l’assureur a réalisé un chiffre d’affaire de 2,9 milliards de FCFA, tandis que la branche vie qui compte les autres formes d’assurance épargne, a généré un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de FCFA. Pour les deux segments d’intervention, le groupe marocain qui en était à sa première année d’exploitation de Pro Assur en tant qu’actionnaire à 100%, a signalé un chiffre d’affaires global de 7,2 milliards de Fcfa pour ses activités camerounaises.
Cela représente une hausse de 84,6% comparé au chiffre d’affaires cumulé des deux entités en 2018 (3,9 milliards de Fcfa). Toutefois, la situation des marges nettes dans les deux segments a été différente. La branche-vie a généré pour la première fois depuis la création de Pro Assur-Vie, un bénéfice net de 103 millions de Fcfa, contre une perte de 279 millions de FCFA en 2018. Pour la branche non-vie qui regroupe à plus de 60% la couverture sur les risques de santé et ceux en rapport aux automobiles, le résultat net s’est soldé par une perte de 1,7 milliards de FCFA.
L’assureur n’a pas donné plus de détails, sur cette disparité entre la forte hausse du chiffre d’affaires, et la situation toujours négative de ses marges nettes. Rappelons que Wafa Assurance qui est présente au Cameroun dans la branche vie depuis 2016, a renforcé sa position dans le pays en 2019, avec l’acquisition de 65% Pro Assur non-vie. Le groupe marocain a déboursé un total de 7,15 milliards de FCFA pour grossir sa présence au sein de la première économie de la zone CEMAC.
Environ 18,443 milliards de FCFA (28,2 millions d’euros), c’est le montant de la triple convention de financement signée ce 18 mai 2020 entre le Ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et l’Agence française de développement (Afd). La première convention porte sur l’Affectation du 3ème Contrat de désendettement et de développement (C2D) destinée à la mise en place de l’appui budgétaire sectoriel «Riposte Covid-19».
Fixée à un montant de 6,5 milliards de FCFA, cette convention traduit l’engagement du Cameroun et de la France à mutualiser leurs efforts pour apporter une réponse concertée à la crise sanitaire actuelle: «Cette subvention permettra de renforcer la prise en charge des cas de Covid-19, en particulier les cas graves dans les hôpitaux de référence de Yaoundé, Douala et Bafoussam, et d’acquérir massivement les équipements de protection individuelle ainsi que l’équipement biomédicale» précise un communiqué d’Alamine Ousmane Mey.
La seconde convention, d’un montant de 9,643 milliards de F CFA est destinée à la réalisation du Projet d’appui au développement économique et social des territoires sociaux vulnérables de la Région de l’extrême-nord par l’approche haute intensité de main-d’œuvre (Projet Pndp Himo Minka). Il s’inscrit dans la stratégie menée par le gouvernement camerounais en matière d’appui aux territoires ruraux et à la décentralisation. La dernière convention quant à elle est consacrée à l’affectation du 3ème C2D d’un montant de 2,3 milliards de F CFA, destinée au financement partiel du Projet de construction de l’immeuble siège du Bureau national de l’état civil (Bunec). Le Cameroun quant à lui apportera, à travers son budget, une contrepartie à hauteur de 4,07 milliards de FCFA, pour un coût total final de 6,5 milliards de FCFA.
Ce cofinancement accompagnera les travaux de construction du siège du Bunec et de son agence régionale du Centre. «L’objectif de ce projet est de doter le personnel du Bunec d’un cadre de travail satisfaisant afin qu’il contribue efficacement à la mise en place d’un système d’état-civil performant, permettant l’enregistrement complet, fiable, intégré et dynamique des actes» précise Alamine Ousmane Mey. En effet Depuis sa création par décret présidentiel du 13 février 2013, le Bunec ne dispose pas d’un siège officiel, d’où l’importance de cette convention.
Le conflit larvé au sein de la grande famille Victor Fotso connaît un nouveau développement. Après la correspondance d’opposition et de dénonciation du 28 mai 2020 adressée par des veuves de l’homme d’affaires décédé au gouverneur de la région de l’ouest, une autre lettre alimente vivement la polémique. Elle émane de Victor Oben Enoh, le Consul général du Cameroun à Paris, et adressée ce 4 juin 2020 au Ministre des Relations extérieures. « Suite à ce décès (celui de Fotso Victor ndlr), le Consulat général du Cameroun à Paris a été saisi par plusieurs membres de la famille du défunt constitués en deux camps. La première fraction sollicite l’obtention d’une autorisation consulaire pour le rapatriement de la dépouille mortuaire au Cameroun pour les obsèques prévues le 20 juin 2020. La deuxième fraction, quant à elle, s’oppose à la délivrance de ladite autorisation afin de rapatrier ultérieurement le corps et d’organiser dignement les obsèques », indique clairement le Ministre plénipotentiaire Oben Enow Victor.
Dans la correspondance du 28 mai 2020 portant en objet «les obsèques de notre époux Fotso Victor Fô Ngniap Gûn de Bandjoun», les veuves de l’homme d’affaires marquaient en effet ardemment leur opposition face au projet d’organisation des obsèques du défunt par «une minorité, enfants d’une ou deux épouses fussent-ils les plus riches et les plus puissants». Pis encore, elles s’offusquaient dans la même lettre de ce qu’«avant la tenue du conseil de famille, Monsieur le Préfet du Nkoung-Khi avec quelques personnes sont venus enfreindre à la loi en enlevant les scellés sur les portes de la résidence de notre feu époux et emporté des objets sans le mandat de la famille».
Plus clairement, la frange des veuves rejette l’organisation des obsèques de Victor Fotso pour ce 20 juin 2020. D’où le grand embarras d’Oben Enoh Victor face au dilemme Fotso. Le Consul général du Cameroun à Paris requiert par conséquent l’arbitrage de sa hiérarchie «compte tenu des difficultés que rencontrent les membres de la famille de Monsieur Victor Fotso à se mettre d’accord pour la date desdites obsèques et vu que le de cujus était une haute personnalité camerounaise à plusieurs titres, vos hautes instructions à ce sujet sont hautement sollicitées », précise-t-il.
Le drame familial post-mortem au sein du vaste clan Fotso Victor dévoile ainsi au grand jour les sons dissonants aux enjeux multiples qui s’échappent au sein de la déscendance direct de l’homme d’affaires. Enjeux financiers, traditionnels, politiques et même successoraux. Ce nouveau développement confirme la profonde scission entre la centaine d’enfants Fotso, les veuves, avec en toile de fond, l’implication des autorités administratives, politiques et traditionnelles. A titre de rappel, Victor Fotso est décédé le 19 mars en France après des soins intensifs subis dans un hôpital parisien. Fotso Victor était en effet Maire de la commune de Pète-Bandjoun jusqu’à sa mort. Il était également à la tête d’un important empire financier diversifié dans l’agro-industrie, le bâtiment, la banque, les services, l’industrie manufacturière etc.
La mesure a pris effet ce lundi 08 juin 2020. La compagnie nationale de transport aérien suspend les contrats de travail de 371 employés, soit près de 65% de son personnel. Si jusqu’à ce jour, l’on n’a pas d’information sur son implémentation, il n’en demeure pas moins que le quitus a déjà été donné au Directeur Général(DG) par le conseil d’administration.
Dans une correspondance signée ce 05 juin, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe demande par ailleurs au DG, que les concertations avec le collectif syndical de Camair-Co, dont les discussions n’ont pas jusqu’ici, conduits à un consensus, puissent être transmis au niveau du conseil d’administration. « j’ai l’honneur de vous demander de transmettre l’ensemble de ce dossier pour avis au conseil d’Administration, avant de procéder à la mise en chômage technique de près de 65% du personnel à compter du lundi 08 juin 2020.» peut-on lire sur la correspondance du membre du gouvernement et Pca de l’entreprise publique.
La crise sanitaire que traverse actuellement le monde a grippé, au premier plan, le transport aérien en général et camerounais en particulier. Avec la fermeture des frontières aériennes et civiles, Les vols sont suspendus, les avions cloués au sol et le personnel inactif. De ce fait, la compagnie aérienne publique camerounaise a opté pour une suspension provisoire de ses activités. A cet effet, le directeur Général avait, dans une correspondance adressée au PCA, suggéré la mise en chômage technique de 371 employés pour une période minimale de 06 mois. Une action qui nécessite à peu près 540 493 822 F CFA au titre des indemnités. De manière concrète, l’indemnisation serait calculée proportionnellement au salaire mensuel. Soit 50% pour le premier mois, 40% pour le deuxième, 35% pour le troisième, 30% pour le quatrième, 25% pour le cinquième et 20% pour le sixième mois.
Pour ce qui est du personnel retenu (206 au total), Louis Georges Njipendi Kouotou évaluait leur traitement salarial à 938 790 000 F CFA pour un coût total de la mesure de chômage technique de près de 1,5 milliards de F CFA. Un montant dont ne disposait pas l’entreprise et qui appelait alors à un soutien de l’Etat. « Compte tenu des difficultés de trésorerie de la Camair-Co, j’ai saisi le ministre des Finances par correspondance séparée de ce jour, pour solliciter de lui un appui financier en vue de la prise en charge des dépenses y afférentes » souligne-t-il.
La validation de cette mise congé par le président du conseil d’administration laisse en tout cas croire que le gouvernement est prêt à payer le prix de cette mesure.
Visés par les sanctions de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) du 25 mai 2023, lesquelles sont assorties de pénalités cumulées de 6 milliards de FCFA, les quatre opérateurs de téléphonie mobile en activité au Cameroun ont été conviés, le lundi 29 mai dernier, à une réunion de crise à la présidence de la République. En effet, les leaders du marché, MTN Cameroon et Orange Cameroun, en l’occurrence, contestent ces sanctions et ne sont pas disposés à payer les pénalités à eux infligées (1,4 milliard et 2,2 milliards FCFA, respectivement) dans des conditions qu’ils jugent cavalières.
De sources dignes de foi, les deux principaux opérateurs du mobile au Cameroun seraient même prêts à attaquer les dernières décisions de l’ART en justice, au motif que le processus ayant abouti à ces mesures a été biaisé. Outre le fait qu’ils n’ont pas été directement notifiés des sanctions – ils ont reçu l’information par voie de presse – les opérateurs reprochent aussi à l’ART d’être passée entretemps aux sanctions, en violation du principe du contradictoire, et sans effectuer de nouvelles descentes sur le terrain pour évaluer le niveau d’implémentation des recommandations qui leur avaient été faites. Ce régime de sanctions prévu par la réglementation en vigueur prévoit le retrait du titre ou agrément, la réduction de la durée du titre ou des sanctions pécuniaires. Une source à MTN contactée par EcoMatin va même plus loin, en accusant le régulateur de ne pas disposer de moyens technologiques à jour pour mener des contrôles sur leurs installations, les outils de contrôle de l’ART étant obsolètes par apport aux avancées technologiques.
La pilule est d’autant plus amère pour les sociétés sanctionnées que, pour elles, l’ART semble avoir fait fi du désordre orchestré dans l’installation des antennes des autres services de télécommunications, notamment les installations radioélectriques au niveau de la station radiophonique du Mont Mbankolo à Yaoundé, avec tout ce que cela entraîne en termes de brouillage des ondes. « Dans la seule ville de Yaoundé, 60% du réseau est perturbé par les interférences. Et le régulateur est dans l’incapacité de changer cette situation », nous laisse entendre une source à Orange Cameroun qui fait aussi remarquer que dans son rapport de contrôle, l’ART reconnaît que les causes externes de perturbation du réseau téléphonique, à savoir l’instabilité de la fibre optique et le déficit énergétique, ou encore les interférences avec les antennes autres que ceux des opérateurs téléphoniquesimpactent beaucoup plus le réseau que les causes mises à l’actif des opérateurs téléphonique, mais sanctionne tout de même lourdement ces opérateurs.
Opération « mode Avion »
A l’ART, l’on reconnaît des dysfonctionnements internes dans la procédure de notification des sanctions, mais on reste rassurant : « Ils ont été notifiés ce lundi 29 mai dans l’après-midi, avec un retard certes mais ils ont été notifiés », laisse entendre une source à la Direction générale. « Vous ne pouvez pas taper votre enfant et l’empêcher de pleurer. La sanction actuelle fait suite à une 4ème descente de contrôle. Nous pensons avoir péché, il faut le reconnaître par une certaine tolérance. Ces sanctions ne sont d’ailleurs pas assez lourdes, parce que 2 milliards pour Orange, c’est rien par rapport aux bénéfices qu’ils engrangent. Nous espérons juste que les choses vont s’améliorer rapidement », poursuit notre source. « Ces opérateurs ne seront pas crédibles s’il essayent de défendre en l’état la qualité de leurs réseaux. Tout ce qu’on souhaite c’est qu’ils s’améliorent ».
En effet, l’on se rappelle que face à la flambée des plaintes des consommateurs relativement à la qualité de plus en plus décadente des services des télécommunications – paradoxalement à leurs coûts jugés trop élevés -, au quatrième trimestre 2022, les équipes de la brigade des contrôles de l’ART s’étaient saisies de l’affaire et avaient effectué sur l’ensemble du territoire national, des contrôles sur les équipements des sociétés de téléphonie mobile, notamment MTN Cameroon, Orange Cameroun, Nexttel et même l’opérateur public Cameroon Telecommunications (Camtel). Le rapport à l’issue de ces descentes a révélé d’importants manquements imputables à tous les opérateurs de téléphonie mobile. Dans un communiqué daté du 1er novembre dernier, le Directeur général de l’ART, Philémon Zo’o Zame, notait que ces manquements concernaient, outre la qualité de service, la couverture et la performance des réseaux d’accès, les offres tarifaires et l’utilisation des fréquences radioélectriques. Le régulateur avait alors mis individuellement en demeure ces sociétés de remédier dans les meilleurs délais à cette situation préjudiciable aux consommateurs des produits et services de communications électroniques. Faute de quoi, elles s’exposaient aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur.
Qui plus est, au terme des concertations tenues sous la houlette du Minpostel dans la foulée de l’opération « mode avion » lancée par les consommateurs pour protester contre la cherté des data, des appels téléphoniques et la mauvaise qualité du service, MTN et Orange, pour ne prendre que ces deux opérateurs qui semblent sur le pied de guerre avec le régulateur, avaient annoncé la mise en œuvre d’un train de mesures devant concourir à l’amélioration du service. Ceci traduit au moins un manque de coordination entre l’ART et sa tutelle, qui a à maintes reprises dénoncé son inertie dans le suivi de l’application de la loi.
La loi de finances rectificative de l’année 2023 dont une copie est parvenue à la rédaction de EcoMatin, et qui sera examinée par les députés au cours de la session parlementaire qui s’ouvre le 8 juin 2023, a été transmise il y a quelques jours à la présidence de la République. Malgré les derniers arbitrages qui vont précéder sa signature sous forme d’ordonnance par le président de la République, Paul Biya, le document final intégrera un emprunt en devises d’un montant de 200 milliards de Fcfa. Selon les sources d’Ecomatin, ce nouvel emprunt a été convenu avec le Fonds monétaire international (FMI), au cours de la 4è revue du programme économique et financier avec le Cameroun. Les fonds mobilisés permettront d’apurer une partie des reste-à-payer de la dette intérieure, que l’Etat aurait dû payer à ses prestataires selon ses prévisions budgétaires de l’année 2022.
Pour obtenir l’enveloppe requise, explique une source qui a participé à l’élaboration de la loi de finances rectificative attendue au cours du mois de juin 2023, le Cameroun a fait le choix d’aller sur le marché international des capitaux. En lieu et place d’un eurobond, comme en 2015 et 2021, le gouvernement a opté pour un prêt en syndication, auprès des banquiers et autres institutions financières. Les sources d’EcoMatin affirment d’ailleurs que les négociations relatives à ce financement sont très avancées avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la banque américaine Citigroup.
Ce choix du marché international des capitaux s’explique par le durcissement des conditions sur le marché local et sous-régional. En effet, alors que le gouvernement est autorisé par la loi de finances 2023 à mobiliser 450 milliards FCfa par émissions des titres publics, le ministère des Finances peine, depuis le début de l’année 2023, à réussir ses opérations sur le marché des titres publics de la Beac. Contrairement aux années antérieures, depuis le mois de janvier dernier, pas une seule émission de bons du trésor assimilables (BTA) et d’obligations du Trésor assimilables (OTA) de l’Etat du Cameroun n’a permis de mobiliser la totalité de l’enveloppe recherchée. La faute aux taux d’intérêts élevés exigés par les banques agissant comme Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur ce marché. Ce durcissement des conditions de financement par les banques est, elle-même, la conséquence de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), pour combattre l’inflation dans l’espace Cemac.
Par exemple, au terme de la première session ordinaire de son Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2023, tenue le 27 mars 2023 à Yaoundé, la banque centrale des pays de la Cemac à une nouvelle fois revu à la hausse ses principaux taux directeurs. C’est ainsi que le taux des appels d’offres (TIAO), qui est le taux auquel la Beac fournit de la liquidité aux banques commerciales, passe de 4,50% à 5% ; tandis que le taux de la facilité de prêt marginal, qui est le taux auquel les banques commerciales empruntent de la liquidité auprès de la banque centrale pour une durée de 24 heures, est passé à 6,75%, contre 6,25% auparavant. C’est la quatrième fois depuis décembre 2021, que la Beac revoit à la hausse ses principaux taux directeurs.
Assèchement des banques
Ces décisions de la banque centrale, qui sont accompagnées depuis quelques semaines par l’augmentation de 70 à 100 milliards FCfa du volume de liquidité prélevé dans les coffres-forts des banques commerciales chaque semaine par la Beac, dans le cadre de ses opérations de reprise de liquidité, permettent d’assécher les banques. Et par conséquent de durcir l’accès aux financements, qui ne sont désormais disponibles que pour les emprunteurs qui consentent à payer des taux d’intérêt élevés. Cette conjoncture défavorable plane d’ailleurs sur l’emprunt obligataire 2023 que le Cameroun se prépare à lancer à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), dont le siège est à Douala.
En effet, comme l’a récemment révélé Ecomatin, face au durcissement des conditions sur le marché local et sous-régional, le Cameroun a dû réduire de 25% l’enveloppe initiale de son appel public à l’épargne de l’année 2023, passant de 200 à 150 milliards FCfa. De plus, afin d’atténuer son exposition aux taux d’intérêts élevés du marché, l’Etat du Cameroun a décidé de lancer, pour la première fois dans l’espace Cemac, un emprunt obligataire à taux variables. En d’autres termes, pour le même titre, le Cameroun proposera aux investisseurs des rémunérations plus élevées pour des maturités longues, et des taux d’intérêt plus bas pour des courtes maturités.
Toujours en rapport avec le durcissement des conditions sur le marché local et sous-régional des capitaux, confie une source au ministère des Finances, malgré l’insistance du ministre Motazé, les arrangeurs de l’emprunt en préparation n’ont pas pu garantir une prise ferme de plus de 92 milliards FCfa, alors que le gouvernement espérait 120 milliards FCfa. « Ils n’ont simplement pas de trésorerie », explique la source. Du coup, l’Etat du Cameroun partira sur le marché pour mobiliser 58 milliards FCfa, afin de garantir le succès de l’opération. Alors qu’au cours de l’emprunt obligataire de 2022, avant l’ouverture des souscriptions, le Cameroun avait déjà obtenu une prise ferme de 180,5 milliards de FCFA, sur une opération de 200 milliards FCfa, qui avait été par ailleurs sursoucrite à 235 milliards FCfa.
Le ministère des Finances (Minfi) vient de publier le programme d’émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) du Cameroun pour le compte de ce mois de juin 2023. D’après le communiqué, le pays va procéder le 05 juin 2023, à une levée de 20 milliards de Fcfa auprès des investisseurs de la Cemac, constitués à 77% des banques agréées. Le taux d’intérêt assortie à cette opération de 7 ans de maturité est de 6,75%. Le Trésor public Camerounais relève ainsi de 50 points de base son taux d’intérêt pourtant en avril dernier, le pays proposait aux investisseurs 6,25% sur une OTA de 25 milliards de F, d’une maturité de 6 ans.
Ce relèvement des taux est une politique du Trésor public Camerounais face à des investisseurs un peu trop exigeants sur les taux d’intérêt. Une situation qui met à mal les opérations du Cameroun depuis le début de l’année, malgré le fait que le pays n’a enregistré aucun défaut de paiement depuis 2011 (plus de 3 000 milliards de F de dettes déjà remboursées). En occurrence le 27 mars dernier, alors qu’il recherchait 20 milliards de F sur des OTA de 3 ans, rémunérés à 4,25%, le pays n’a pu capter que 5 milliards, soit un taux de couverture de 16,6%. Le 6 mars, les investisseurs ne lui ont servi que 14 milliards sur les 30 milliards recherchés au taux de 5,75% pour une maturité de 5 ans.
Au regard de la politique monétaire restrictive mise en place par la Beac pour restreindre l’accès aux financements afin de combattre l’inflation galopante dans la Cemac, ce réajustement des taux vient renforcer la qualité de la signature de l’emprunteur et aguicher les souscripteurs. L’on se rappelle que pour contrer l’inflation projetée à 6,4% en 2023 (un taux largement au-dessus de la norme communautaire de 3%), la Banque centrale relevait en mars 2023 ses taux directeurs. Le taux des appels d’offres (Tiao) passe de 4,50% à 5%, tandis que le taux de la facilité de prêt marginal s’établit désormais à 6,75% contre 6,25%. C’est la quatrième fois depuis décembre 2021 que la Beac revoit à la hausse ses principaux taux directeurs.
Le dénouement de l’opération du 05 juin prochain permettra de voir si le marché est réceptif à ce léger redressement. Il faut tout de même dire que les taux proposés par le Cameroun sur ses OTA restent nettement en dessous de ceux de ses voisins de la Cemac. Le 24 mai dernier, le Gabon a procédé à une émission de 10 milliards de F sur une OTA de 4 ans rémunérée jusqu’à 5,75%. Le lendemain, le pays de Denis Sassou Nguesso procédait à une levée similaire mais a 3 ans de maturité et proposait 5,70% d’intérêt.
Le Minfi annonce également courant juin 2023 (le 26) une levée de 35 milliards de F rémunéré à 5% et d’une maturité de 4 ans.
Dans la décision de la Commission de la Cemac portant autorisation de l’acquisition des actifs de Petronas Carigali Chad exploration & Production Inc par la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), rendue le 15 mai 2023, après avis conforme de la Commission de la concurrence communautaire, le nom de Savannah ni celui d’Esso n’apparaît nulle part dans la géographie du capital. Nulle part dans sa décision, le président de la Commission de la Cemac n’évoque cette société, un peu comme si la transaction avec Exxon Mobil n’avait jamais eu lieu.
Cette situation qui au départ semblait confuse du fait de la non-évocation des conséquences du deal entre Savannah Midstream Investments, Exxon Mobil et la SNH, l’assemblée générale de Cameroon Oil Transportation Company du 24 mai 2023 à Paris a levé toute équivoque sur quelque incompréhension sur la géographie du capital de Cotco. Car, SHT, qui détient désormais une participation majoritaire de 60% dans le consortium Doba Pipeline Investments, dans l’oléoduc Tchad-Cameroun avec respectivement 59,82% de parts dans Tchad Oil Transportation Company (Totco) et 53,77% dans Cotco, a fait valoir son droit de préemption dans le tour de table.
Aussi le gouvernement tchadien, au sens des nouveaux statuts de Cotco, a-t-il décidé «la révocation avec effet immédiat de tous les administrateurs représentant EPIL, en ce compris le Président-Directeur général ». Ce dernier,Roger Schaeffer, a quitté effectivement ses fonctions le 24 mai 2023 au terme de l’Assemblée générale de Paris. Ceci « après avoir constaté que, n’étant plus membre du consortium exploitant le champ de Doba au Tchad, EPIL n’a plus le droit, selon les statuts de Cotco SA, de détenir des actions dans Cotco SA.
«Cette assemblée générale a rejeté la quasi-totalité des projets de résolutions précédemment proposés par EPIL, y compris la résolution proposant l’affectation du bénéfice et la distribution de dividendes au titre de l’année 2022 ».
Ce communiqué du gouvernement tchadien fait suite au communiqué de Nicolas Aubin de Blanpré, nouveau directeur général nommé par le conseil d’administration du 24 mai 2023, qui a confié à Hamed Stéphane Soumahoro Khalif Allah, les fonctions de directeur général par intérim de Cotco. De fait, Nicolas Blanpré, dans la poursuite de la délégation de pouvoirs formelle reçue par le secrétaire général actuel, Hamed Stéphane Soumahoro, du 27 mars au 24 mai 2023, informe à travers un communiqué signé le 1er juin, que ce dernier assure l’intérim du directeur général suivant « délégation de pouvoir spéciale signée le 24 mai 2023 ».
Dans ce cadre, écrit l’actuel Dg, «Hamed Stéphane Soumahoro Khalif Allah a tous pouvoirs pour représenter le directeur général et engager la société». Dans la foulée de ce communiqué, un collectif d’avocats composé de Me Michel Voukeng et Me Guy Alain Togoua, tous deuxavocats au barreau du Cameroun, prend le contre-pied du DG et informe la communauté des intérêts de Cotco que « M. Hamed Stéphane Soumahoro n’est pas et ne peut être le directeur général de Cotco. Même par intérim. »
Entre autres raisons, les deux avocats convoquent le fait que «Nicolas Aubin de Blanpré a été désigné par le conseil d’administration administrateur directeur général de Cotco sous réserve de la validation de cette promotion par l’assemblée générale et le ministère de l’Emploi ». De plus, « aucun intérimaire n’a été nommé ».
Tout en indiquant que tous les actes pris par Hamed Stéphane Soumahoro seront attaqués en nullité en justice, le collectif précise que le départ du DG sortant le 24 mai 2023 «vaut révocation de toute délégation de pouvoir conférée à sieur Soumahoro ».
Un imbroglio que tranche le communiqué du gouvernement tchadien. «En qualité d’actionnaire majoritaire de Cotco, la République du Tchad et la SHT prennent les mesures nécessaires, en consultation avec les autorités camerounaises, afin qu’un nouveau directeur général soit nommé par le conseil d’administration de Cotco ».
En somme, l’avenir de Nicolas Aubin de Blanpré n’est pas assuré à Cotco si l’on s’en tient aux conclusions du communiqué du gouvernement tchadien que signe le ministère des Hydrocarbures.
L’ex Directeur général (DG) de BGFIBank Gabon, Loukoumanou Waidi a annoncé le 31 mai dernier sa démission au sein de la filiale gabonaise de la holding BGFIBank pour raisons de « convenances d’ordre personnelles », a appris EcoMatin dans une note officielle. Une décision qui laisse l’opinion publique suspendue sur les réelles motivations de son départ. L’ancien DG de BGFIBank Cameroun qui a pris depuis le 9 Septembre 2019 les rênes de la filiale gabonaise renonce à sa fonction après 4 années passées à la tête du Top management de la banque.
En attendant la nomination d’un nouveau DG, les deux DG adjoints assurent l’intérim. Il s’agit d’Habib Simon Mapangou-Makombila (DGA en charge du pôle opérationnel) et de Germaine Nguenkam Tchokomelieu Nanfa (DGA en charge du pôle Support). Même si BGFIBank Gabon n’a pas rendu publics ses états financiers de l’exercice dernier, l’on sait tout de même qu’en 2020 (sous l’ère Loukoumanou Waidi), l’institution bancaire a réalisé un résultat net en hausse de 114%. Selon un rapport des services économiques de l’ambassade de France, BGFIBank revendique au Gabon 40% des parts du marché bancaire en 2019.
Depuis janvier 2020, Loukoumanou Waidi est le président de l’Association professionnelle des établissements de crédits du Gabon (Apec). Il assurait le rôle de chef de files des sept établissements de crédit en activité dans le pays, dont BGFIBank, Bicig, Orabank, Ecobank, Citibank Gabon, United Bank for Africa Gabon (UBA Gabon) et l’Union gabonaise de banque (UGB). L’Apec a pour but d’étudier et de défendre les sujets d’intérêt commun de la profession bancaire par rapport au marché. Loukoumanou Waïdi est né en 1964 à Port-Gentil au sud-ouest du Gabon. Il est diplômé de l’école polytechnique de Masuku à Franceville et de l’Institut de l’Economie et de Finances de Libreville (IEF).
La filière banane a subi un repli de 23,9% au mois de mai 2023 du fait des sociétés Plantations du Haut-Penja (PHP) et Boh Plantations, à la lumière de l’analyse des données que vient de publier de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam).
Les trois opérateurs du secteur ont exporté 12 558 tonnes de bananes au mai 2023 contre 16 505 tonnes il y a un an, soit une chute de 3 947 tonnes entre les deux périodes. Ce repli est lié à la baisse des performances de PHP, filiale camerounaise de la Compagnie fruitière de Marseille et leader du marché. Ce dernier a exporté 9 761 tonnes en mai 2023 contre 13 623 tonnes, il y a un an. Soit une chute de 3 862 tonnes (-28,3%).
Dans la même veine, BPL, le troisième opérateur du marché a exporté 829 tonnes en mai 2023, contre 1077 tonnes en mai 2022. Ce qui représente une baisse de 248 tonnes, soit une chute de 23% entre les deux périodes sous revue.
Seule la Cameroon Development Corporation (CDC), unité agroindustrielle à capitaux publics implantée dans le Sud-Ouest du Cameroun, fait bonne figure avec des exportations de 1968 tonnes au mois de mai 2023, contre 1805 tonnes de bananes en mai 2022. Ce qui représente une hausse de 163 tonnes en glissement annuel.
Assobacam ne donne pas les raisons de cette baisse de performance dans l’ensemble des exportations camerounaises. Mais cette tendance baissière s’observe depuis le mois d’avril dernier. A cette période, tous les opérateurs ont fait chuter la vente des bananes à l’international à hauteur de 23%. Dans le détail, le pays a exporté 13 928 tonnes de bananes au mois d’avril 2023, contre 18 247 tonnes au cours de la même période en 2022, soit une baisse de 4 319 tonnes sur un an (-23,6%).
La conséquence de ces contreperformances est que le Cameroun connaîtra une baisse de rentrées de devises. Selon l’Assobacam, la banane est le troisième produit d’exportation du Cameroun derrière le pétrole qui représente plus de 40% des exportations totales du pays, et le bois en grumes ou scié, qui représente environ 15% de l’ensemble des exportations.
Beaucoup de projets classés dans les tiroirs des collectivités territoriales décentralisées(CTD) au Cameroun, peinent à être implémentés pour manque de ressources financières. C’est pour inverser la tendance que le Directeur général d’Afriland First Bank (AFB) Célestin Guela Simo et le président des Communes et villes unies du Cameroun(Cvuc) Augustin Tamba (par ailleurs, maire de la commune de Yaoundé 7e, Ndlr), ont paraphé à Yaoundé le 1er juin 2023, une convention de partenariat.
La signature de cet accord en marge du lancement de la 2e édition des Journées économiques internationales des communes (Jeicom), vise à instaurer des mécanismes pour faciliter l’accompagnement des communes dans la mise en œuvre des projets autant un fort impact économique. « Les communes qui ont des projets à valeur ajoutée dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, la pisciculture et bien d’autres peuvent désormais les monter avec l’encadrement technique des Cvuc pour pouvoir postuler à des lignes de financements que va mettre Afriland First Bank pour le développement des territoires », a indiqué Augustin Tamba.
Il s’agira précisément pour la banque camerounaise, de montrer sa disponibilité aux municipalités en leur accordant des financements à des « coûts préférentiels » (dont le taux est resté confidentiel) pour pouvoir mettre sur pied des projets spécifiques à fort revenus. Une source au sein d’Afriland First Bank ajoute que l’institution bancaire examine déjà les possibilités d’accompagner certains projets pour lesquels elle a été sollicitée. Il s’agit entre autres, des carrières de sables, de graviers, des mini-centrales hydroélectriques.
Pour Célestin Guela Simo, « résoudre l’équation du développement revient à mettre en place dans les communes, les projets à valeur ajoutée, porteurs de richesses, et pourvoyeurs d’emplois pour les populations. Une telle solution n’est rendue possible que par l’appui d’un secteur bancaire local dynamique et solide ».
Dotée d’un total de bilan de près de 2 000 milliards de FCFA, Afriland First Bank entend continuer son soutien financier aussi bien au gouvernement qu’au secteur privé pour booster l’économie du pays. C’est depuis 35 ans qu’AFB ; première banque du système bancaire national, est sur le marché. Avec un capital de 50 milliards de FCFA, l’institution bancaire camerounaise revendique au 31 décembre 2022, 436 milliards de FCFA de financement aux États et aux institutions régionales par titres obligataires et bon de trésor assimilables.
Dans le cadre des négociations intergouvernementales germano-camerounaises, consacrées à la programmation du cycle de coopération pour la période 2023-2024, le Cameroun vient de bénéficier de 39,3 milliards de Fcfa (60 millions d’euros) en dons de l’Allemagne. La signature du procès-verbal y relatif s’est tenue à Berlin, capitale allemande, le 31 mai 2023, entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le Secrétaire d’Etat au ministère fédéral allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ), Chef de la délégation allemande, Jochen Flasbarth. La répartition de cette enveloppe prévoit que 13,1 milliards de Fcfa (20 millions d’euros) soient destinés à la coopération financière et 26,238 milliards de Fcfa (40 millions d’euros) soient affectés à la coopération technique.
4 domaines prioritaires sont donc destinés à ce nouveau soutien financier. Il s’agit de : la gestion durable des ressources naturelles; le développement rurale; la gouvernance, décentralisation, paix et cohésion sociale; et la santé, protection sociale et politique démographique.
En plus de ces appuis, « le Gouvernement Allemand a octroyé au Cameroun, des ressources en termes de Projets Globaux et initiatives spéciales à hauteur 25,17 millions d’euros», renseignent les services du Minepat.
Cet appui financier viendra augmenter le volume des financements déjà reçu de la part de la République fédérale d’Allemagne en soixante ans. Cette enveloppe qui se chiffre à date à 860 milliards de Fcfa (1,3 milliard d’euro). La coopération riche et diversifiée qui unie les deux partenaires depuis plusieurs décennies revendique portefeuille actif de projets et programmes mis en œuvre de 250,5 milliards de FCFA (382 millions d’euros).
Notons que la tenue des travaux des négociations intergouvernementales germano-camerounaises, consacrées à la programmation du cycle de coopération pour la période 2023-2024, est consécutive des consultations germano-camerounaises tenues à le 06 décembre 2022, à Yaoundé.
En termes de perspectives des relations entre les deux pays il est annoncé d’autres consultation et négociations intergouvernementales germano-camerounaises en 2024 et 2025.
Dressée sur deux niveaux à Messa, rue de l’Oceac (Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en Afrique Centrale), le nouveau bâtiment du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) affiche fière allure. Dédié aux analyses des eaux, des aliments et de l’environnement, le bâtiment ‘‘Rodolphe Merieux Joseph Mbede’’ (de son nom de baptême) a été inauguré le 1er juin 2023, au cours d’une cérémonie présidée par le Secrétaire général du ministère de la Santé publique (Minsanté), Pr Richard Ndjock, sous le regard d’Alain Mérieux, Président de la Fondation Merieux et le Dr Mirdad Kazanji, Directeur général (DG) du CPC.
Le coût total de l’infrastructure s’élève à plus de 700 millions de Fcfa (construction 554 millions et l’acquisition de nouveaux équipements 181 millions). Des fonds issus du financement privé de la Fondation Mérieux (260 millions), du contrat-plan qui lie l’Etat avec le CPC (260 millions) et des fonds propres générés par les activités du CPC (200 millions). Cette dotation à hauteur de 30% dans la construction de cette infrastructure justifie la présence de la Fondation Mérieux au Cameroun. La Fondation dispose déjà d’un profond ancrage en Afrique et est présente notamment à Bamako, Luanda, bientôt au Burkina.
Disposant de deux services : microbiologie et physico-chimie, le laboratoire ‘‘Rodolphe Mérieux Joseph Mbede’’ « permettra au Centre Pasteur d’analyser essentiellement l’eau et les aliments. Il s’agit d’analyser les agents pathogènes qui peuvent éventuellement être présents dans ces éléments mais aussi tout ce qui est analyse physico-chimique (les polluants, les composants chimiques, etc.). A cela se greffe à la fois une mission humaine de santé mais aussi une mission pour les industriels qui souhaitent faire analyser leurs produits pour savoir si ils sont capables d’être mis sur le marché », relaie le DG du CPC, Dr Mirdad Kazanji. En gros il est question de « renforcer la capacité industrielle, agroalimentaire du Cameroun mais aussi pour des particuliers.»
Il faut dire que ce nouveau laboratoire fait la fierté de plus d’un. « Ce laboratoire est terminé, c’est pour moi une très grande joie car il est très complémentaire de ce qui se faisait jusqu’à maintenant au Centre Pasteur. Dans le sens qu’il y’à la biologie clinique qui regarde le malade, pour lesquels le Centre Pasteur a une vocation reconnu au Cameroun, mais il manquait la partie je dirai alimentaire, eau et environnementale qui est très importante partout dans le monde », argue Alain Mérieux. Rappelons que le laboratoire d’analyse des eaux et aliments bénéfice d’une accréditation international ISO CE 17025.
Depuis 2022, on observe une hausse des cours des engrais sur la scène internationale. Ceci en lien avec le declenchement du conflit russo-ukrainien au mois de février de la même année. Pour répondre activement à cette problématique de hausse des cours des engrais qui joue un rôle important dans l’agriculture, la Banque mondiale a décidé d’accroitre son soutien financier et technique pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. « Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire, » a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre au cours de la Table ronde sur les engrais, à Lomé au Togo.
Le soutien financier dont il est question est élevé à 1,5 milliard de dollars (915,1 milliards de F) supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024, passant de 4 milliards de $ (2 440,3 milliards de F) des fonds IDA déjà engagés et en cours de mise en œuvre à 5,5 milliards $ ( 3 355,4 milliards de F). Des appuis budgétaires sont aussi envisagés dans le cadre de ce soutien financier. De façon précise « il s’agit d’un soutien continu aux réformes nécessaires pour l’amélioration de la santé des sols et le renforcement du secteur des engrais en matière de gestion des subventions, de contrôle de qualité et traçabilité à travers des opérations de politique de développement et des projets de production d’engrais verts.», révèle la Banque mondiale.
Ces financements permettront ainsi d’accompagner les projets de la Feuille de route sur les engrais et la santé des sols, le renforcement des centres de recherche, favoriser une gestion intégrée de la fertilité des sols et les initiatives qui favoriseront la réduction des émissions de gaz carbonique, etc. Indiquons par ailleurs les objectifs de cette Feuille de route sont: le triplement de la consommation d’engrais et le doublement de la production agricole d’ici 2035 grâce à l’adoption d’une approche intégrée de la gestion des terres et de la restauration de la santé des sols ; une amélioration urgente de l’accès aux engrais minéraux et organiques pour les petits exploitants agricoles, avec un focus sur les cultures résilientes au climat afin de garantir la sécurité alimentaire des habitants de la région…
La table ronde de Lomé s’est tenu les 30 au 31 mai 2023. Elle a réuni les dirigeants venus des pays d’Afrique de l’Ouest dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, et ceux de l’Afrique centrale dont le Tchad.