• Cameroun : Camrail, filiale d’AGL a transporté 859 771 personnes en 2023 (+16%)

    Au Cameroun, Camrail, concessionnaire du chemin de fer connaît une nette augmentation du trafic des passagers en 2023. Au cours de cette période, la filiale d’Africa Global Logistics (AGL) a transporté 859 771 personnes contre seulement 740 888 un an plus tôt, soit une hausse de 118 883 passagers (+16%). Pour Camrail, ces chiffres représentent une embellie au sein de la structure.

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    Selon la Direction générale de cette structure, l’augmentation du nombre de passagers transportés est l’œuvre de la synergie entre la communication de masse et le marketing public. « Nous avons beaucoup communiqué. De l’affichage, des campagnes TV et radio, des campagnes au cinéma et sur les réseaux sociaux », martèle une source qui soutient aussi que la ponctualité et la régularité des agents en service chez Camrail, ont également contribué à cette réussite. De plus, « les clients satisfaits en parlent évidemment à d’autres », a-t-elle conclu.

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    On se souvient qu’au cours de l’année 2023, la société Camrail a densifié son parc en ajoutant sur ses trains de transport de passagers (Train express) des voitures supplémentaires. La Camrail a fait l’acquisition de nouvelles locomotives et de nouveaux wagons. En 2020, le concessionnaire du réseau ferroviaire du Cameroun avait annoncé qu’il allait faire l’acquisition de 42 nouveaux wagons d’après un plan d’investissement et de modernisation quinquennal conclu avec le gouvernement. Environ 10 wagons avaient été réceptionnés et 25 autres étaient attendus. En plus de densifier son parc, Camrail a adopté la mise sur pied des services internet gratuit (Wifi gratuit) à bord des trains voyageurs en juillet dernier. 

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    Il est important de rappeler que depuis bientôt 30 ans, l’entreprise Cameroon Railways (Camrail), exploite plus de 1 000 km de voies ferrées au Cameroun reliant Douala (région du Littoral) jusqu’à Ngaoundéré dans la partie septentrionale du pays en passant par Yaoundé la capitale politique. Avec l’aboutissement des projets de construction des chemins de fer Edéa-Kribi-Campo, Douala-Limbe-Idenau, Douala-Ngaoundéré et enfin Ngaoundéré-Ndjamena dans les prochaines années, tel qu’annoncé par le gouvernement camerounais, le nombre de passagers Camrail pourrait connaître un nouvel essor. 

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  • Tchad : Au 2e trimestre 2023, les grandes entreprises ont bénéficié des taux réduits auprès des banques

    Au deuxième trimestre 2023, les entreprises, particuliers, structures étatiques et collectivités locales du Tchad se sont endettés beaucoup moins cher, par rapport au même trimestre de l’année 2022. En effet, le rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) sur les taux débiteurs pratiqués par les banques de la Cemac, au cours de la période, révèle que les taux d’intérêts bancaires moyens au Tchad ont connu une baisse de 2,06%, pour se situer à 5,66%, partant de 7,72% au deuxième trimestre 2022.

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    L’analyse des chiffres publiés dans ce rapport de la banque centrale révèle par ailleurs que le Tchad est parmi les seuls pays de la Cemac, après le Cameroun et la Guinée Equatoriale, dans lesquels ces taux ont baissé entre avril et juin 2023. En effet, alors qu’au Cameroun les taux d’intérêts bancaires ont chuté de 0,39% sur la période analysée, par rapport à la même période l’année précédente, ils ont reculé de 1,71% en Guinée Equatoriale. En revanche, au deuxième trimestre 2023, ces taux ont plutôt connu une augmentation au Congo (0,73%), au Gabon (0,53%) et en République centrafricaine (6,78%). Sur la base de ces chiffres, le Tchad est aussi le pays de la Cemac dans lequel les taux d’intérêts ont le plus baissé en valeur absolue (2,06%).

    Selon le rapport sur les taux débiteurs des banques publié par la Beac, les grandes entreprises sont les plus grands bénéficiaires de cette baisse des taux d’intérêt bancaires au Tchad entre avril et juin 2023, par rapport à la même période en 2022. « Les taux moyens des PME (petites et moyennes entreprises) ont reculé, respectivement de 151 points de base (soit 1,51%) en un an à 4,22%, contre 5,73% au deuxième trimestre 2022. Les taux aux grandes entreprises ont fortement reculé entre les deuxièmes trimestres 2022 et 2023, se situant à 3,56% contre 6,21% un an auparavant, soit une baisse de 265 points de base (2,65%) en un an », contre seulement 0,51% pour les particuliers et 0,52% pour les administrations publiques et les collectivités locales, apprend-on du rapport de la Beac.

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    Il faut rappeler qu’au cours de la même période, une enveloppe totale de 241,2 milliards de Fcfa a été décaissée par les banques tchadiennes, pour financer les agents économiques. Et 60% de cette enveloppe a été mise à disposition par trois banques, sur les 10 que compte le Tchad. Il s’agit de la Banque commerciale du Chari (BCC), de la Banque de l’habitat du Tchad (BHT) et de la Banque sahélo-sahélienne pour l’investissement et le commerce (Bsic). Ce volume de crédits accordé aux agents économiques par les banques tchadiennes au deuxième trimestre 2023 est en hausse de 38,9% par rapport à la même période en 2022. Ce qui questionne l’efficacité de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale, qui devait logiquement se matérialiser dans le secteur bancaire de la Cemac, en général, et du Tchad, en particulier, par une baisse du volume de crédits octroyés par les banques, ainsi qu’une augmentation des taux d’intérêts pratiqués par les établissements de crédit.

  • Cemac : la Banque mondiale débloque 90 milliards pour l’amélioration de l’activité statistique

    90,2 milliards de Fcfa (soit 150 millions de dollars). C’est le financement qu’a approuvé le 22 mars 2024, la Banque mondiale ((via l’Association internationale de développement (IDA) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)), a débloqué en guise de financement additionne du Projet pour l’harmonisation et l’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (HISWACA-SOP 2). Les bénéficiaires de ces fonds sont alors le Gabon et le Congo. Avec ce nouveau financement en faveur de ces deux pays de la Cemac, le volume global des fonds injectés dans le cadre de ce projet s’élève à 541,7 milliards de Fcfa (900 millions de dollars).

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    Il s’agira alors pour les pays bénéficiaires de renforcer les capacités des ressources humaines ; renforcer les services statistiques des ministères en vue d’une production efficace des données ; la rationalisation et l’amélioration des systèmes de collecte des données ; la modernisation de la gestion des ressources humaines et le renforcement des bureaux nationaux de statistiques. Il s’agira aussi de la mise en place de programmes de formation statistique dans les universités ou les écoles nationales au Gabon, ainsi que le soutien à la réforme de l’école nationale de statistique du Congo.

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    Selon Cheick Fantamady Kante, Directeur des opérations pour le Cameroun, Congo, Gabon, Guinée-équatoriale et RCA « ce financement additionnel permettra à la République du Congo et à la République Gabonaise de participer à l’effort régional de modernisation et d’harmonisation des systèmes statistiques, et de produire des données de haute qualité qui sont essentielles pour améliorer la vie et les moyens de subsistance des populations ».  Cette volonté de vouloir améliorer la production statistique dans ces deux pays et dans le reste des pays bénéficiaires du projet HISWACA-SOP 2, réside dans le fait que « HISWACA souligne l’engagement de la Banque mondiale à soutenir l’amélioration de la production des statistiques pour mieux répondre aux besoins urgents des institutions et des populations, et faire avancer le programme de développement inclusif en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré Boutheina Guermazi, directrice de la Banque mondiale pour l’intégration régionale en Afrique et au Moyen-Orient.

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    Indiquons qu’à date les deux premières phases du projet HISWACA, approuvées respectivement en mai 2023 (460 millions de dollars) et en septembre 2023 (290 millions de dollars), couvrent 11 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale : Bénin, Cameroun, Tchad, République centrafricaine, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Gambie. Ledit projet à objectif améliorer les performances statistiques nationales, promouvoir l’harmonisation régionale, faciliter l’accès aux données et leur utilisation, et moderniser les cadres statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il est aussi prévu un accompagnement aux divisions statistiques de la Cedeao, l’Uemoa, la Cemac et l’Union africaine.

  • Cemac : face à la frilosité des investisseurs, le Gabon prolonge les souscriptions sur son emprunt obligataire

    La période de souscription sur l’emprunt obligataire de 150 milliards de Fcfa de la République du Gabon, dénommé « EOG 2024 A Tranches Multiples » censé s’achever ce 29 mars 2024 a été prorogée. L’arrangeur principal et chef de file de ladite opération, la société de bourse camerounaise Emrald Securities Services (ESS Bourse) vient d’annoncer que le délai de souscription sur cet emprunt obligataire est prolongé d’un mois, soit jusqu’au 29 avril 2024. Ess n’a pas justifié ce report qui, d’expérience, intervient lorsque l’émetteur n’a pas atteint l’objectif de collecte dans les délais impartis. Cela traduit une frilosité des investisseurs qui peut s’expliquer par deux hypothèses.

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    D’abord les conditions d’emprunt extrêmement rigides du marché financier de la Cemac causées par le resserrement de la politique monétaire mise en place par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) afin de combattre l’inflation galopante dans la région. En occurrence pour la 4e fois d’affilée, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs en reconduisant le taux d’intérêt des appels d’offres à 5 % et le taux de facilité de prêt marginal à 6,75 %. En outre, ce resserrement n’est pas sans conséquence sur les conditions d’accès aux liquidités bancaires car « les banques n’ont pas assez d’argent pour investir dans les différentes opérations des pays émetteurs, » indique une source.

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    L’autre facteur qui pourrait expliquer cette faible souscription et donc le prolongement des souscriptions sur l’emprunt obligataire du Gabon c’est la frilosité des émetteurs vis-à -vis du Gabon, ce pays de la Cemac qui a été le théâtre d’un coup d’État militaire en août 2023. Dans une récente évaluation, l’agence américaine de notation Fitch Ratings mentionnait que les opérations d’emprunt du Gabon pourraient être difficiles. Elle expliquait d’ailleurs que des « incertitudes politiques » pourraient rendre les investisseurs réticents à participer à ces opérations du Gabon malgré la promesse des autorités de transition d’organiser un dialogue national pour rédiger une nouvelle constitution et un nouveau code électoral afin d’organiser des élections libres et équitables, en août 2025.

  • Au Cameroun, les prêts bancaires explosent en 2023 malgré une politique monétaire restrictive

    Entre janvier et décembre 2023, l’encours des prêts bancaires accordés par les banques camerounaises aux agents économiques est ressorti à 5 404,2 milliards de Fcfa selon les données du marché bancaire. De ce volume, cinq banques ont à elles seules octroyé un peu plus de la moitié. Il s’agit d’Afriland First Bank (1 241 milliards de Fcfa), Société Générale Cameroun (789 milliards), SCB (541 milliards), Bicec (465 milliards) et Commercial Bank Cameroon (455 milliards) qui composent le top 5 des plus gros prêteurs à la période sous revue. 

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    Une lecture des données du marché permet de constater que, en un an, l’offre de crédits à bondi de 15%. Ce, malgré un resserrement des conditions de refinancement. En effet, depuis décembre 2021, la Beac a opté pour un durcissement de la politique monétaire, marqué par : des relèvements successifs de ses principaux taux directeurs (4 fois), l’augmentation du volume de liquidité prélevé dans les banques chaque semaine et la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire de la Cemac. En décembre 2023, la banque centrale s’est lancée sur une nouvelle offensive. Celle de l’émission « des Bons du Trésor sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours… ».

    A travers ces opérations, l’institution d’émission espère que cela va se répercuter sur le coût du crédit bancaire et restreindre ainsi son accès aux acteurs économiques. Ce qui devrait réduire la création monétaire dans la zone Cemac, indexée comme l’origine de la hausse généralisée des prix (inflation). Sauf qu’à date, cette politique n’a véritablement pas affecté les banques camerounaises sur le marché du crédit qui, d’année en année, augmentent leur volume de crédit. 

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    Dans une interview accordée à EcoMatin, Gwendoline Abunaw, Dg d’Ecobank et par ailleurs présidente depuis août 2022 de l’Association des Professionnels des Établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), indiquait à ce propos que : « Le durcissement de la politique monétaire actuelle n’a pas encore un impact réel sur les capacités de financement de l’économie. Les établissements de crédit ont maintenu le rythme de financement au premier semestre de l’année 2023. On observera en seconde moitié de l’année 2023, pour mesurer l’impact du durcissement de la politique monétaire sur les financements de l’économie. Toutefois ce durcissement doit être limité dans le temps, au risque d’avoir un impact sur la liquidité bancaire et, par conséquent, l’habiliter à financer l’économie ».

  • Télécoms : MTN Cameroon réalise un chiffre d’affaires de 316 milliards de Fcfa en 2023 (+28%)

    Le géant africain des télécommunications MTN a publié lundi, ses états financiers pour le compte de l’année 2023. Au Cameroun, la filiale du groupe sud-africain a réalisé un chiffre d’affaires de 9,905 milliards de rand, soit 316,4 milliards de Fcfa (à la valeur actuelle du rand) au cours de la période sous revue, selon les données consultées par EcoMatin. Comparativement à l’année précédente, ce chiffre est en hausse de 28,2% par rapport aux 7,727 milliards de rand (près de 246,6 milliards de Fcfa) réalisés en 2022.

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    La performance à la hausse de MTN Cameroon est cependant en deçà de celles des filiales du Ghana et de la Côte d’Ivoire qui ont respectivement réalisé un chiffre d’affaires de 20,77 milliards de rand (661,3 milliards de Fcfa) et 10,30 milliards de rand (328,02 milliards de Fcfa). Néanmoins, au Cameroun, le marché des télécommunications reste dominé par MTN. L’opérateur détient le parc le plus important du pays avec près de 11 millions d’abonnés, soit un peu plus de 51,6% des parts de marché, le solde étant réparti entre ses différents concurrents.

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    Si les données disponibles ne précisent pas dans les segments (appels, Internet ou services financiers tels que le Mobile Money) les plus dynamiques, reste que la filiale camerounaise du géant sud-africain réussi à conforter son leadership dans un contexte marqué par une bataille judiciaire avec l’homme d’affaires camerounais Baba Ahmadou Danpullo, sans pour autant voir ses résultats en être affectés. « MTN Cameroon reste opérationnel et présent sur le terrain. Les abonnés, les utilisateurs camerounais continuent d’apprécier les services de MTN, rassure un cadre de l’entreprise de télécommunications. Le contexte lié à l’affaire judiciaire que nous connaissons se limite aux banques ; ça n’a rien à voir avec le déploiement de MTN qui détient le meilleur déploiement et le meilleur réseau du pays, et en qui les Camerounais continuent de mettre leur confiance ».

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    Les revenus du groupe MTN en hausse de 13,5%

    Preuve de la bonne santé financière de l’entreprise, les performances de MTN Cameroon ont contribué d’une manière significative à l’augmentation des chiffres du groupe. Selon les données fournies par l’opérateur sud-africain des télécommunications, ses revenus ont augmenté de 13,5% pour atteindre 210 milliards de rands (6 680,1 milliards de Fcfa). Cette croissance est attribuée en grande partie aux revenus générés par les données, qui représentent 84 milliards de rands (2 672 milliards de Fcfa), et les revenus vocaux, contribuant à hauteur de 83 milliards de rands (2 640,2 milliards de Fcfa). 

  • Transport aérien : l’Etat menace d’infliger des amendes aux compagnies qui contournent les formalités douanières au Cameroun

    Edwin Fongod Nuvaga durcit le ton. Le directeur général des Douanes est en croisade contre les compagnies aériennes et propriétaires d’aéronefs opérant sous le ciel camerounais et qui continuent de jongler avec les procédures douanières en vigueur dans le pays. « Il m’a été donné de constater que certaines compagnies aériennes et propriétaires d’aéronefs continuent de faire atterrir leurs appareils au Cameroun, sans satisfaire aux obligations douanières légales de conduite, de prise en charge et déclaration en douanes des passagers et marchandises qu’ils transportent, le cas échéant », explique le patron de de l’administration douanière camerounaises dans un récent communiqué.

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    De l’avis d’expert contacté par EcoMatin, le directeur général des Douanes fait ici référence à un certain nombre de formalités douanières requises par la loi. Celles-ci comprennent notamment la déclaration des passagers et des marchandises transportées, ainsi que le paiement des taxes douanières applicables. En contournant ces obligations, ces compagnies indexées peuvent potentiellement être impliquées dans des activités telles que la contrebande ou l’évasion fiscale. Et cela peut entraîner des conséquences en termes de sécurité, de régulation des flux de marchandises et de personnes, et des pertes pour le Trésor public camerounais.

    Ainsi, pour mettre fin à cette situation, Edwin Fongod Nuvaga convoque les dispositions de l’article 125 du Code des Douanes Cemac qui dispose en substance que : « le Commandant de tout aéronef, civil ou militaire ou son représentant, est tenu de transférer le manifeste par voie électronique, à titre de déclaration sommaire au bureau de douane de l’aéroport, avec le cas échéant, sa traduction authentique, au décollage de l’appareil, à partir du pays de provenance ». Le refus de se soumettre à cet exercice, entraînant des sanctions pécuniaires à l’encontre de contrevenants, conformément au Code des Douanes Cemac en vigueur. « En tout état de cause, la non soumission dudit document aux services des douanes compétents est assimilée à une contravention de deuxième classe, sanctionnée par les dispositions de l’article 465 du Code des Douanes Cemac d’une amende compris entre 500 000 Fcfa et 2 000 000 de Fcfa », prévient Edwin Fongod Nuvaga.

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    Le rappel à l’ordre du patron des Douanes à l’endroit des compagnies aériennes et propriétaires d’aéronefs concernés (par cette pratique) intervient dans un contexte de renforcement de la sécurité dans les aéroports du pays, mais aussi et surtout au moment où l’Etat mène une série de réformes, depuis quelques années, à l’effet d’améliorer ses recettes fiscales et douanières.

  • Standard & Poor’s rehausse d’un cran la note du Cameroun à B- citant une « croissance résiliente » de l’économie

    Le 22 mars 2024, l’agence de notation souveraine américaine Standard & Poor’s Global Ratings (S&P), a rehaussé d’un cran la note de la dette souveraine du Cameroun de CCC+/C à B- avec des perspectives stables. Ce relèvement des notations de crédit souverain du Cameroun, à long et à court terme tant en monnaie locale qu’en devises étrangères, a été effectué sur la base de la mise en balance des risques inhérents à la gestion des finances publiques, la volatilité des termes de l’échange et la situation sécuritaire fragile du pays avec des facteurs tels que l’accès à un financement concessionnel tel que préconisé dans le nouvel accord avec le Fonds Monétaire International (FMI), et le potentiel d’une croissance économique plus forte.

    Ainsi, s’agissant de la gestion des finances publiques, les analystes de S&P Global Ratings notent pour les saluer, les mesures contenues dans le programme conclu avec le FMI, avec pour objectif d’améliorer le cadre de gestion de la trésorerie. De plus, les risques pesant sur la position de liquidité du Cameroun et la discipline de paiement du Trésor public, se sont atténués. Toute chose qui, malgré la faiblesse persistante de la gouvernance, affirme l’agence, devrait atténuer les défis techniques ayant conduit au défaut de paiement du Cameroun survenu en 2022.

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    Réduction de la subvention des carburants

    La nouvelle notation du Trésor camerounais prend également en compte les économies budgétaires qui résulteraient de la suppression partielle des subventions de carburants. En effet, depuis le 3 février 2024, le Cameroun a réduit la subvention des produits pétroliers à la pompe en relevant les prix du super et du gasoil de 110 Fcfa et de 108 Fcfa respectivement.

    Selon les chiffres de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), les besoins mensuels en carburants du pays s’établissent à environ 180 millions de litres ; soit 80 millions de litres de super, et 100 millions litres de gasoil. Calculette en main, l’Etat n’aura plus à subventionner le super à hauteur de 8,8 milliards de Fcfa tous les mois, et le gasoil à 10,8 milliards de Fcfa ; soit un total 19,6 milliards de Fcfa. En une année, les économies seront pondérées à 235,2 milliards de Fcfa.

    Du point de vue macroéconomique, S&P annonce que les signaux de l’économie camerounaise sont plutôt au vert. Cette bonne météo se caractérise par un taux de croissance de 4,2% sur la période 2024-2027, tirée essentiellement par l’augmentation des investissements dans les grands projets d’infrastructures énergétique, routière et de communication. Ces projets, assure l’agence, devraient faciliter l’accès à l’électricité pour les entreprises et les industries, et améliorer le réseau de transport, non sans apporter plus de dynamisme à la production globale des biens et services.

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    Indicateur d’assurance

    En dépit des préoccupations et des incertitudes liées à la situation sécuritaire dans la partie anglophone du pays et autour du lac Tchad avec la secte islamiste Boko Haram ou encore les interrogations sur la succession du président de la République, le relèvement de la note souveraine de la dette du Cameroun constitue à la fois un indicateur d’assurance pour nombre d’investisseurs, et de performance pour le Trésor public. Avec l’accès au financement concessionnel contenu dans le nouvel accord avec le FMI, le volume de la dette ne connaîtra pas d’évolution en termes d’intérêts. Car, l’un des objectifs de l’accord, consiste à mettre fin aux prêts non-concessionnels, plus onéreux et plus contraignants pour le pays.

  • Réglementation de changes, recrutement à la Beac, climat de travail…Yvon Sana Bangui calme le jeu

    C’est une équipe un peu fébrile et alerte autour du nouveau gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) calme et confiant, qui est apparue à la presse sous-régionale ce 25 mars, au terme de la première session ordinaire du Comité de Politique Monétaire (CPM) de l’année 2024. Serein et parfaitement au fait des chiffres et des dossiers, Yvon Sana Bangui qui venait de présider cette instance pour la première fois depuis sa prise de fonctions à Yaoundé le 1er mars dernier, a déroulé sur les enjeux stratégiques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et pris quelques engagements qui structurent l’avenir immédiat de l’institut d’émission et ses défis à moyen et long termes. Notamment, au sujet de la règlementation des changes à laquelle il engage tous les acteurs économiques à se soumettre. « En annonçant ce nouveau mandat, je m’inscris totalement, avec les collaborateurs en charge de la réglementation des changes, dans l’optique de renforcer davantage le respect de celle-ci. Il y va de la stabilité de notre système monétaire », commence-t-il. Avant d’assurer, s’agissant de l’obligation de rapatriement des devises destinées à la remise en état des sites (fonds RES) en fin d’exploitation, que les discussions se poursuivent avec les industries extractives. « Toutes les parties prenantes, notamment nos États, se sont impliquées. Et c’est un processus qui est toujours en cours. C’est vrai que les datelines fixés n’ont pas été respectés, mais je vous l’ai dit, nous allons faire respecter la réglementation des changes. Il est question de l’intérêt de la communauté ».

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    Cette réglementation dispose, en effet en article 183 que : « dans les secteurs particuliers, notamment des hydrocarbures et des mines, en cas d’obligation légale ou contractuelle de constituer une dotation financière ou un fonds financier pour la réhabilitation d’un site en fin d’exploitation, la banque centrale peut ouvrir au nom de l’Etat concerné et de son contractant ou de l’exploitant, le cas échéant, des comptes en devises ou en Fcfa, afin d’y domicilier les ressources y afférentes ». Des sources autorisées parlent d’un pactole d’environ 5000 milliards de Fcfa en contre-valeur. Les modalités de rapatriement de ces fonds avaient été définies dans un règlement Cemac pris en 2021 et par une instruction de la Beac datant de 2022, mais les géants pétroliers anglo-saxons tels ExxonMobil, Marathon, Chevron ou encore Texaco, ont toujours freiné des quatre fers pour rapatrier à la Beac la totalité des réserves pourtant constituées.

    L’argentier sous-régional est également revenu sur le dernier recrutement des agents d’encadrement supérieur organisé en 2022, et qui avait été suspendu après que l’ancien président du Conseil d’administration, ministre des Finances et du Budget de la République centrafricaine, Hervé Ndoba, a émis de sérieuses réserves sur « sa fiabilité » et « sa crédibilité ». L’ex-gouverneur, Abbas Mahamat Tolli, était accusé, entre autres récriminations, d’avoir favorisé la présélection de ses proches et ceux de certains dirigeants communautaires au terme du concours de recrutement organisé le 22 mai 2022. « Le dossier du concours est aussi en cours de traitement. Les instances ont commandé un audit, et nous sommes dans cette attente. Cet audit viendra mettre en exergue les insuffisances, les succès aussi puisqu’il n’y a pas eu que des points négatifs », assure le gouverneur, qui ajoute que « le sujet est d’autant plus important que la première richesse de la banque centrale c’est son personnel ». « C’est pour cela que nos instances de contrôle et de gestion s’attèlent à ce que les concours à la Beac soient transparents et que les candidats reçus soient les meilleurs ». Yvon Sana Bangui demande à la presse de prendre son mal en patience et assure qu’à la fin du processus, une communication sera faite. 

    Une nouvelle dynamique

    Après le climat de quasi-anarchie qui a régné au sein de la banque centrale, marqué notamment par un excès de zèle qui a poussé un membre du gouvernement, le directeur général du contrôle général, Eugène Blaise Nsom, en l’occurrence, à outrepasser ses compétences en « décrétant » la fin du mandat du gouverneur sortant le 06 février 2024, le nouveau gouverneur qui a une parfaite connaissance de cette institution au sein de laquelle il a fait l’essentiel de sa carrière et gravi tous les échelons en 19 ans – son dernier poste est celui de directeur central des systèmes informatiques -, annonce le retour de la sérénité. « Le personnel est confiant en ses dirigeants. Nous travaillons en parfaite collaboration, et je puis vous assurer que nous marquons un nouveau départ dans la franche collaboration, dans le respect mutuel et dans le professionnalisme. La Beac se porte bien et aujourd’hui nous allons consolider le personnel à être une famille qui poursuit le même objectif. Je suis là pour impulser une nouvelle dynamique pour qu’ensemble nous puissions faire rayonner notre institut d’émission commun à l’ensemble des Etats de la Cemac », assure-t-il. 

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    Au terme de la session du Comité de Politique Monétaire, la Beac prévoit du reste quelques contreperformances, marquées par une dégradation des indicateurs des finances publiques, avec notamment un solde budgétaire, hors dons, qui reviendrait de 0.0% du Pib en 2023 à -0,2% du Pib en 2024, et une contraction de l’excédent du compte courant dons officiels compris, qui reculerait de 3,5% du Pib en 2023 à 1,5% du Pib en 2024. La Beac anticipe également un léger repli des réserves de change de 2,7% à 6 699 milliards Fcfa à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 74,2% et des réserves en mois d’importations de biens et services à 4,3 en 2024 contre 4,8 en 2023. Cette légère baisse des réserves de change est liée à la hausse des importations suite au dynamisme des activités économiques. « En effet, il faut relever que les réserves de change sont largement au-dessus du seuil critique de trois mois d’importations des biens et services pour tous les pays du monde. Dans notre contexte, la Beac ne ménagera aucun effort pour une bonne mise en œuvre de la réglementation des changes afin d’amener tous les secteurs d’activité à se conformer aux dispositifs en vigueur et aussi à l’effet de conforter notre position extérieure », promet le gouverneur. Au terme des prévisions, poursuit-il, la Cemac devrait disposer de réserves de change supérieures au seuil de 5 mois recommandé pour les pays exportateurs de matières premières comme c’est le cas pour tous les pays de la sous-région.

    Croissance du PIB

    Néanmoins, les prévisions des services de la Beac sont globalement optimistes avec une croissance de 3,6% en 2024 contre 2% en 2023. Ceci en lien avec « le dynamisme observé aujourd’hui dans le secteur pétrolier et surtout la fermeté des activités non pétrolières, soutenues par la stratégie d’import-substitution », explique Yvon Sana Bangui. Non sans préciser que si ces prévisions venaient à se concrétiser, ce serait la toute première fois en près de 10 ans que le taux de croissance sous-régional dépasse 3%. « Que ce soit au niveau de la commission de la Cemac ou de la Beac, nous travaillons à diversifier nos économies aux fins d’atteindre ces objectifs. Le secteur non pétrolier sera tiré essentiellement par les entreprises du secteur brassicole, l’agriculture et les services marchands. Il faut relever aussi la bonne tenue des services financiers », conclut le gouverner. Un bémol tout de même : l’optimisme affiché aujourd’hui est à relativiser au regard de la persistance anticipée des tensions inflationnistes dans le monde.

    Dans le but de juguler l’inflation, justement, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt des appels d’offres à 5%, le taux de facilité de prêt marginal à 6,75%, le taux de facilité de dépôt à 0% et les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et à 4,5% sur les exigibilités à terme, pour le premier semestre 2024.

  • Cemac : la Beac table sur un taux de croissance de 3,6% en 2024

    3,6%. C’est le taux de croissance économique projeté en 2024 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) ; institution commune aux 06 Etats de la région ayant en commune le Fcfa (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Gabon et Guinée équatoriale). Ces prévisions ont été annoncées le 25 mars 2024 par le président du Comité de politique monétaire (CPM) , Yvon Sana Bangui – par ailleurs gouverneur de la Beac – à l’issue de la première session ordinaire de l’année en cours, tenue à Yaoundé (siège de la Beac).

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    Comparé aux projections de croissance économique de 2,2%  en 2023, ce taux est en hausse de 1,4% en glissement annuel. Pour le gouverneur de la Beac, cette embellie serait soutenue par « la bonne tenue des activités non pétrolières » dont la croissance passerait de 3,1% en 2023 pour s’établir à 4,1% en 2024 soit une progression de 1% en un an.

    Bien qu’importantes, ces nouvelles projections dépendent l’évolution de l’actualité internationale marquée par des incertitudes notamment l’accélération des tensions inflationnistes et la détérioration des perspectives économiques mondiales due à la guerre en Ukraine. Pour preuve, prévu à 5,5% en 2024, le taux d’inflation en zone Cemac resterait en dessous de la norme (3%) bien qu’en légère amélioration de 0,1% par rapport aux prévisions révisées le 12 décembre pour le compte de l’année 2023.

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    A l’observation, les Perspectives économiques mondiales rendues publiques par le Fonds monétaire international (FMI) en janvier 2024, la vie chère dans la région serait tributaire d’un taux d’inflation mondial projeté à 5,8% (-1%) assortie du « recul de prix des prix internationaux des produits de base ». Outre la croissance économique, la masse monétaire devrait également connaître une bonne évolution de plus de 3% passant de 9,1% pour ressortir à 12,6% un an après.

    Par contre, la Beac n’est pas qu’optimiste. Les travaux de Yaoundé ont également examiné l’avenir des finances publiques qui devraient essuyer une dégradation au cours des 9 prochains mois. Il s’agit notamment du solde budgétaire hors dons qui s’établirait à -0,2% en 2024 contre 0,0% du PIB en 2023. De plus, l’excédent du compte courant (dons officiels compris) devrait enregistrer un recul de 3,5% du PIB en 2023 à 1,5% du PIB cette année. De même, poursuit la Banque centrale, les réserves de change connaîtraient un repli de 2,7% pour atteindre 6 699 milliards de Fcfa à fin 2024.

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    Le Congo au sommet des projections

    Au cas par cas, le gouvernement camerounais table sur un taux de croissance de 4,3% en 2024. Le Congo pour sa part cible 5,6% en  contre 1% en 2023. Le Gabon pour quant à lui table sur 3,3 % contre 2, 4% en 2023. D’après la BAD, la République centrafricaine (RCA) devrait afficher une croissance de 2,9% en 2024 (contre 2% en 2023). La même source prévoit une croissance de 3,7% au Tchad (+0,1%) tandis que la Guinée équatoriale devrait plutôt essuyer une récession partant de -1,4% de son taux de croissance en 2023 pour -6,3% en 2024.

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