ConjonctureA la Une

Braconnage : saisie de 100 Kg d’ivoire à Yaoundé

La Brigade de gendarmerie de Ngousso vient de démanteler un important réseau de trafic illicite de pointes d'ivoire, grâce à une opération coup de poing en collaboration avec des équipes de la délégation régionale des Forets et la Faune du Centre.

La Brigade de gendarmerie de Ngousso qui a lancé son opération le 05 septembre 2019 et saisie deux pointes d’ivoire, a procédé à l’arrestation de cinq trafiquants en garde à vue. Les deux défenses d’éléphants saisies pèsent près de 100 Kg, soit 50 Kg. ces braconniers ont été interpellés au quartier Omnisports à Yaoundé alors qu’ils s’apprêtaient à décharger leur « marchandise ». L’opération s’est menée en collaboration avec les agents de délégation régionale des Forets et la Faune du Centre et de l’assistance de The Last Great Ape Organization (Laga), une Ong basée au Cameroun qui lutte contre le braconnage des espèces protégées.

Selon Laga, ces deux pointes d’ivoire ont été arrachées chez un gros éléphant. « Les défenses d’éléphants pesant plus de 20 kg sont difficiles à trouver de nos jours et certains experts expliquent que cela pourrait être le résultat du braconnage intense d’éléphants dans la sous-région. Activité illégale qui ne permet pas à ces derniers d’atteindre leur taille réelle », confie l’Ong. A en croire l’Organisation, ces grandes pointes d’ivoire démontrent que l’éléphant aurait été tué dans une savane parce que des pachydermes de forêt ont des ivoires de petites tailles.

Le trafic de parties d’éléphants est totalement interdit et l’espèce est classée comme protégée en vertu de la loi sur la faune régissant le secteur. La loi dispose que quiconque est trouvé en possession d’une partie d’une espèce sauvage protégée et est accusé de l’avoir tué encourt une peine de prison maximale de 3 ans et une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA.  Les défenses d’éléphants sont très prisées par la médecine traditionnelle. Elles y sont également utilisées dans la décoration, et peuvent servir de talisman.

Pour lutter davantage contre ce trafic au Cameroun, LAGA propose qu’il faille aller à la source, chercher les braconniers dans leur base du Tchad, voire même au Soudan. S’il n’est pas mis fin à l’impunité des trafiquants, l’éléphant, également menacé dans le sud-est du Cameroun où d’autres filières de contrebande opèrent, ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir dans le pays, qui en abritait entre 1 000 et 5 000 en 2007, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ces dernières années, les braconniers ont déjà quasiment exterminé l’espèce au Tchad et dans le nord de la République centrafricaine.

 

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page