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Budget 2020 : une loi de Finances rectificative en étude

La baisse prévisible des recettes budgétaires liée à l’impact de la pandémie du coronavirus oblige le gouvernement à procéder à un ajustement budgétaire, le troisième après ceux de 2018 et 2019.

Pour son budget 2020, le Cameroun a tablé sur une croissance du PIB réel de 4%, un taux d’inflation de 2,2%, un prix du baril de pétrole camerounais à 54,4 dollars et une production pétrolière de 26,5 millions de barils, un taux de change du dollar à 555,1 FCFA. Des hypothèses macroéconomiques devenues irréalistes, au regard de l’im­pact de la pandémie du coro­navirus (Covid-19) à travers le monde. A tel point que les responsables de la direction générale du budget (DGB) du ministère des Finances (Minfi) ont presque perdu le sommeil. Du moins, les res­ponsables du Programme 274 « Gestion budgétaire de l’Etat » ne cachent pas leur inquié­tude.

La deuxième réunion de dialogue de gestion du pro­gramme 274, tenue le 20 avril 2020 dans les locaux de la DGB, a été consacrée à « l’évaluation de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la conduite du Plan de Travail Annuel 2020 ». Autour du directeur général du budget, Cyril Edou Alo’o, les respon­sables d’actions, le contrôleur de Gestion et l’assistant tech­nique de la DGB se sont atte­lés à redéfinir les priorités de l’exercice 2020 au regard des contraintes liées aux mesures de riposte du gouvernement.

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Le compte rendu de la séance souligne « la nécessité d’un collectif budgétaire tenant compte des hypothèses ac­tuelles de récession écono­mique et l’organisation du Fonds de solidarité contre le Covid-19 ». En effet, on note une récession au niveau mon­dial en général et de la zone Cemac en particulier avec la chute drastique et continue des cours de pétrole et des matières premières agricoles. Les prévisions de la Banque des Etats de l’Afrique cen­trale (Beac) à fin mars 2020 et l’étude d’impact de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), projettent un recul de 3% et 3,1% du produit inté­rieur brut (PIB) du Cameroun cette année, du fait de la chute des recettes d’exportation.

Chute des recettes

Depuis plus d’un mois, le baril de pétrole s’échange à moins de 30 dollars, tombant même à moins de 20 dollars le 20 avril 2020. Difficile dans ces conditions d’atteindre l’objectif de 443 milliards de FCFA projetés pour les recettes pétrolières en 2020. De même, « nous savons éga­lement qu’avec la diminution des échanges extérieurs, les importations vont baisser. Et si les importations baissent, les recettes douanières vont baisser », a expliqué le mi­nistre des Finances, Louis Paul Motaze, à l’issue de la session extraordinaire du programme de réformes éco­nomiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), le 28 mars 2020 à Brazzaville au Congo.

Bien que chaque pays tente de tirer son épingle du jeu, la démarche du Cameroun s’ins­crit dans une action concertée au niveau sous régional. Au cours de la session du Pref- Cemac du 28 mars 2020 de Brazzaville, les ministres en charge des Finances et de l’Economie ont ainsi recom­mandé aux Etats de l’espace communautaire « d’adopter, dans les plus brefs délais, des lois de Finances rectificatives 2020 pour aligner la gestion des finances publiques sur des prévisions actualisées et réa­listes des recettes budgétaires et des dépenses publiques, en vue de renforcer les moyens de lutte contre la propaga­tion de la pandémie du Co­vid-19, tout en garantissant le fonctionnement régulier de l’État ».

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